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The Cult Of Dom Keller : un 5ème album psych noise rock indus

The Cult Of Dom Keller : un 5ème album psych noise rock indus

The Cult Of Dom Keller sort son nouvel album , They Carried The Dead in A U.F.O, ce 21 Mai. C’est le cinquième du groupe et le 2ème sur le label Fuzz, bien connu des amateurs de bonne musique. Ce nouvel album propose un voyage musical plus expérimental et noise rock indus que le précédent. On n’en ressort pas indemne. C’est sans doute aussi le plus abouti, pour ne pas dire le meilleur, d’un groupe né en même temps et dans la même ville que Sleaford Mods.

The Cult Of Dom Keller: de la naissance en 2007 au tournant de 2015

Broken Arm Of God sur le troisième album Goodbye To The Light De cult Of Dom Keller en 2016 déjà sur le label Fuzz

Dom Keller est un groupe né à Nottingham en 2007. Le noyau dur est, dès lors, constitué de Ryan Delgaudio (chant, guitare, claviers), de Neil Marsden (vocaux/claviers) et de Jason Holt (basse/guitare/claviers). Il y eût un certain nombre de batteurs et de bassistes qui ont aussi traversé l’histoire du groupe. Cela dépendait des expérimentations nombreuses tentées par celui-ci. Par exemple, deux guitares sans basse, deux guitares et une basse. Depuis cette date, le groupe s’inscrit dans un courant psyché sombre et expérimental avec un côté industriel qui s’affirme davantage encore aujourd’hui.

The Cult Of Dom Keller(CODK) va cependant connaître un tournant en 2015. C’est ce que rappelait Ryan Delgaudio dans une ITV au magazine It’s Psychedelic Baby en Janvier 2020. « Quand Al nous a rejoints (Alistair Burns, batteur, ndlr) en 2015, il fait ressentir la pièce manquante ! ». C’est dire l’importance de ce batteur dans un groupe qui n’avait pas encore trouvé la perle rare ! Jason Holt est parfois aux États-Unis avec sa famille. Il est alors remplacé à la basse(par Lian) . Cela ne pose cependant pas de problème car lorsqu’il revient, il se place comme autre guitariste. CODK propose alors « un mur de son encore plus puissant en live » nous dit Ryan.

The Cult Of Dom Keller, un mélange de psychédélisme sombre et d’expérimentation.

Sur le nouvel album, Lyssa, une effusion de Noise Rock Industriel

Dans l’ITV précitée, Ryan Delgaudio rappelle les influences du groupe. Comme dans beaucoup de groupes, elles sont éclectiques et contribuent à davantage de richesse. Ainsi, Neil Marsden est fan de Scott Walker et d’Amon Düül II. Scott Walker revient décidemment régulièrement comme un incontournable ! Nous l’avons évoqué encore récemment avec Squid mais aussi Maxwell Farrington. Jason Holt est fan de Acid Mothers Temple et de Spacemen 3. Il faut dire qu’il a rejoint, avant CODK, en live et comme guitariste, Spectrum, le groupe formé par Peter Kember après Spacemen 3.

Ryan Delgaudio avoue sa passion pour les disques dark et un peu étranges des années 60. Il aime « ces outsiders du rock comme Michael Yonkers, Chrome, Skip Spence et ces joyeux acid punks déjantés« . Pour mémoire, Michael Yonkers est une des légendes du rock garage américain. Chrome est un groupe californien des 70’s, un des pionniers du rock dit industriel, intégrant des éléments punk et psyché à la fois. Le canadien Alexander Spence aka Skip Spence fût le fondateur de Moby Grape tout en rejoignant, pour un an, la batterie du Jefferson Airplane en 1966. Sa musique est marquée par l’acid et les expériences musicales en découlant ! Oar (1969) est un album culte à découvrir !

A l’origine, l’idée de Dom Keller était de « créer un groupe qui sonnait comme le Velvet joué par Black Sabbath« . Ainsi, les premières démos sont marquées par un son lourd et brut, primitif. A Nottingham, le groupe ne trouvait pas vraiment sa place. Il fut invité à l’Austin Psych Fest en 2011, ce qui le conduisit à sortir son 1er album éponyme en 2013. Le groupe a découvert ainsi davantage son public aux Etats-Unis et en Europe. Il a ainsi rejoint un réseau de festivals et de groupes liés notamment aux labels Fuzz et Cardinal Fuzz. C’est sur ce dernier qu’est sorti l’album Ascend, davantage instrumental, début 2020.

Un 5ème album plus noise rock indus en restant expérimental.

Infernal Heads et ses sirènes synthé anxiogènes

Ce nouvel opus de The CODK, They Carried The Dead in U.F.O, est le 2ème sur le label Fuzz, après Godbye To The Light en 2016. Cet album voit le groupe modifier son approche créative et celle du son. Il se consacre davantage sur un son noise rock industriel en restant expérimental. Le groupe déclare d’ailleurs : « Nous avons réussi à créer notre album le plus expérimental et le plus excitant jusqu’à ce jour, sans être dans la même pièce ensemble« . Puis il ajoute: « C’était le disque exact que nous voulions faire : expérimental et ludique…des moments de lumière et d’obscurité pure….Nous voulions b….. avec l’auditeur et l’attirer avec des moments de beauté et de chaos. Nous espérons que vous apprécierez le voyage ! ».

U.F.O a été enregistré, mixé et produit par le groupe. Cela lui a permis d’avoir « un contrôle total sur chaque bruit sur le disque« . Le contexte de la pandémie de Covid y a contribué. « Quelquefois, il semble que vous deviez faire quelque compromis ou petits sacrifices quand quelqu’un d’autre s’occupe de l’enregistrement ou mixe votre album. cette fois ci nous avons eu le contrôle à 100%« .

Le superbe titre d’ouverture, Run From The Gullskinna, reflète d’emblée cette dualité. Il offre-sur 7 minutes- une mélodie douce amère presque shoegaze avec une section rythmique motorik. Celle ci entraîne le titre dans une finale au rythme fou ! Un de mes titres préférés ! Lyssa est le deuxième titre qui traduit aussi la nouvelle orientation du groupe. Il tire son nom de la déesse grecque de la folie destructrice et de la colère. C’est une effusion de noise rock industriel discordant. Le titre montre des guitares dissonantes, des murs sonores explosifs et une électronique perturbante.

« Avec Lyssa, nous voulions faire un titre qui canalisait ce mécontentement qui se fait sentir à travers le monde » explique le groupe. « Il s’agit de la dissonance, de la colère et de la façon dont la fausse direction et la désinformation sont utilisées pour contrôler et armer les gens contre leurs propres intérêts ».

Un final psych rock infernal et incendiaire.

Last King Of Hell, un de mes deux titres préférés pour un final superbe

Cage The masters est un titre plus lent et cinématographique. Il permet de souffler un peu avec des harmonies vocales étranges et belles à la fois. She’s Turning Into a Serpent propose un son proto punk mécanique. Il nous embarque, par son groove menaçant semblable à un…serpent et son spoken word. Tiens, la basse me rapelle un peu Come Together des Beatles!

La deuxième partie de l’album est tout aussi addictive. Elle commence avec Infernal Heads. Cette « chanson tordue » (dit le groupe) nous séduit par son groove distordu, ses sons de sirènes qui nous font pénétrer dans un sinistre gothique monde souterrain. « En termes simples, nous allons tous mourir » précise le groupe. « Nous sommes tous remplaçables et personne n’en a rien à f…. C’est la réalité ! Alors montons sur la grande roue et brûlons tout !« . Psychedelic Surgery nous plonge tout autant dans un monde étrange anxiogène. Amazing Enemy est un titre instrumental, à nouveau très cinématographique.

Avec Last King Of Hell, nous attaquons le gros morceau final. Le groupe lui même dit qu’il s’agit d’un « très très gros titre« . « Il commence presque comme dans une atmosphère de Western Science fiction qui se transforme au long des 7 minutes en un monstre de son« . Le morceau raconte l’histoire d’un « protagoniste qui-peut importe à quel point il essaie et à quel point il peut être en harmonie avec le monde-ne parvient pas à voir qu’il fait réellement partie du problème« . Très beau titre parfumé Pink Floyd et Black Angels.

Epilogue: un « mastodonte psychédélique« !

C’est par ces termes que The Guardian qualifiait The Cult Of Dom Keller et son dernier opus. C’est dire si vous devez l’écouter. Que vous soyez fan de Black Rebel Motorcycle Club, RMFTM, Flying Moon In Space ou Sonic Jesus, il peut fédérer tout le monde ! Ce n’est pas un album de plus de Rock Psyché ; il montre l’évolution d’un groupe qui sort son meilleur album, tout en poursuivant sa démarche expérimentale.

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