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Laura Perrudin: un troisième album expérimental brillant

Laura Perrudin: un troisième album expérimental brillant

Laura Perrudin sort, ce 9 Octobre, son troisième album, Perspectives& Avatars, sur le label Volatine. C’est une occasion de vous faire, peut-être, découvrir cette artiste aux multiples facettes qui vogue entre jazz, pop rock et, surtout, expérimentations. Sur cet album, elle invite des musiciens d’horizons différents pour des collaborations originales et riches. Cela permet à ce troisième album, d’être expérimental et brillant à la fois!

Laura Perrudin et sa harpe unique au monde

Laura Perrudin est originaire de Rennes, la grande ville bretonne rivale de Nantes également sur le plan musical. Les deux cités peuvent, pourtant, revendiquer et s’enorgueillir d’être des pépinières de musicien(ne)s. C’est au conservatoire de Rennes que Laura Perrudin commence, dès l’âge de 8 ans, à jouer de la harpe(celtique, évidemment!). Puis elle opte pour la harpe classique pendant 10 ans.

Laura Perrudin est déjà curieuse et s’ouvre aussi au chant, au piano et à la musique électronique. Elle n’est pas entièrement satisfaite, pour ne pas dire frustrée, cependant, par sa harpe. Laura Perrudin confie qu’elle avait été séduite notamment par Wayne Shorter, le grand saxophoniste américain qui a joué avec Weather Report et Miles Davis. Wayne Shorter utilisait un langage harmonique, nécessitant d’avoir toutes les notes d’un piano sous les doigts, y compris les touches noires, ce que ne permettaient pas les harpes déclarait-elle dans une interview à France Inter fin 2017.

Laura Perrudin rencontre le luthier Philippe Volant qui lui fabrique un instrument sur mesure et unique au monde: une harpe chromatique et électrique. Pour les Live, elle utilise un looper pour mettre des séquences en boucle. Les sons de sa harpe passent ainsi par toute une série de pédales d’effets. Celles ci permettent à Laura Perrudin de transformer les sons à sa guise. Il ne faut pas oublier l’aide de son ingé son!.

The Sick Rose, poème de William Blake et dernier titre de l’album Poisons & Antidotes en 2017

Parcours et invités éclectiques pour un album expérimental

On s’aperçoit vite que Laura Perrudin ayant eu un parcours musical éclectique, il n’est pas étonnant qu’elle ait fait le choix d’invités éclectiques pour ce troisième album. Laura Perrudin a baigné dans un univers de musiciens mais a eu la chance d’écouter et d’apprécier des musiques différentes; pas seulement du jazz mais aussi du Hip Hop, du Folk, de la pop ou des musiques électroniques. C’est pour cela que, tout en apprenant à chanter, en autodidacte, elle « bricolait aussi avec des samples » comme elle aime le rappeler.

Cela va lui permettre, aujourd’hui, de décloisonner encore davantage sa musique, ne rentrant dans aucune case de l’industrie du disque. Ainsi, sur 9 des 12 titres de l’album Perspectives & Avatars, Laura Perrudin joue avec des invités qui, souvent, eux aussi, sont inclassables et aiment brouiller les pistes en décloisonnant leur musique. Sur The W Word, le premier titre, on retrouve la chanteuse guitariste américaine Becca Stevens. Dans Push Me, c’est Philippe Katerine. Avec Game Over, on croise le rappeur breton atypique Krismenn et le brillant batteur Ian Chang. On retrouve aussi un autre rappeur anglais, Dylan James, sur le dernier titre. Entre temps, Laura Perrudin a invité deux autres français, Clément Lemennicier et Morgane Houdemont mais aussi Emel Mathlouti et Mélissa Laveaux, à nouveau avec Ian Chang.

Perspectives & Avatars,un album au concept original

Dès son premier album en 2015, Laura Perrudin, qui n’a que 25 ans, reçoit un très bon accueil critique, y compris outre Manche. L’album Poisons & Antidotes, en 2017, enfonce le clou. Qualifié d’ovni musical, il reflète encore davantage l’ouverture musicale de Laura Perrudin: entre soul teintée d’electronica, pop folk expérimentale, l’album lui ouvre davantage encore les scènes, notamment de jazz, de Vienne à Londres en passant par New-York et Paris.

L’album Perspectives et Avatars correspond à un concept d’écriture original. Il va nous embarquer dans une sorte de jeu de rôle où chaque chanson correspond à un univers, un personnage, un avatar. Ainsi, le premier titre dévoilé, The W Word nous ramène à la face cachée et sombre de la Renaissance, celle de l’apogée de la chasse aux sorcières. Outre Manche ou sur le continent européen, ce fut une chasse impitoyable aux sages femmes, aux guérisseuses détenant des savoirs ancestraux. Ceux ci semblaient incompatibles aux yeux des théologiens mais aussi de l’Homme dit moderne entrain d’émerger et d’affirmer son pouvoir pseudo viril.

Superbe titre et atmosphère de chasse aux sorcières

Le titre The W Word qui ouvre l’album est magnifique à plusieurs titres. Il nous plonge dans un univers musical entre soul, groove et jazz electro avec un parfum de Jeanne Added, autre brillante française qui sait sortir des sentiers battus! Le clip, superbe est intemporel. On pourra apprécier, au milieu du clip, le clin d’oeil aux Monty Python, où le poids d’une femme accusée de sorcellerie est comparé à celui d’un canard. Après que les symboles de la culture/loisir et du savoir, au sens large, furent détruits, guitare, lunettes, pages de livre déchirées-censurées, le clip s’achève sur le bucher.

12 titres sans failles!

Après ce premier titre vient Light Players, titre construit autour de la harpe, mais, bien sûr aussi, autour de la voix. Une voix que Laura Perrudin maîtrise et module avec bonheur, sachant se faire douce et envoutante. Après Follow Snow, beau titre jazzy et électro à la fois, vient la première divine surprise et l’un de mes titres préférés. Morceau qui ne pouvait être que décalé avec Philippe Katerine en spoken word…Êtes vous satisfait de la propreté des toilettes , Comment jugez vous notre service de traitement des déchets et d’autres phrases aussi délicieusement délirantes accompagnent la musique soul jazz et les paroles anglaises de Laura Perrudin. Êtes vous satisfait de ce titre? Oui!!

Well they lied et Game Over terminent la première partie de l’album. Game Over fait la part belle à la musique urbaine avec le rappeur breton Krismenn. Invité de choix aussi sur ce titre, Ian Chang révèle déjà son talent et sa subtilité habituelle. L’ayant vu 2 fois avec Son Lux, Ian Chang m’a alors ébloui. Il vient d’ailleurs de sortir, lui aussi, un album expérimental, Belonging, chez City Slang.

Un album expérimental qui s’achève en apothéose

Pochette du troisième album de Laura Perrudin (Artwork Laura perrudin)

La deuxième face-du futur vinyle- commence sans invité avec, encore, un titre séduisant. Le tempo de From One Dark Side to Another est d’abord très lent avec une voix lointaine céleste, mi orientale mi classique pour mieux, là encore, brouiller les pistes. Country Townie Bird, avec Clément Lemennicier, lui aussi rennais et habitué des pédales d’effets, voit le jazz électro succéder au parfum folk médiéval. MetaSong est un titre pêchu et groovy à souhait. Emel Mathlouthi (qui sort son nouvel album Tunis Diaries le 23 Octobre) mêle, en anglais, sa voix à celle de Laura Perrudin. Personnellement, j’aurais apprécié l’audace de la langue arabe! Le Refuge de la Couleur, débute comme une douce ballade avant d’accélerer. Un titre qui laisse la part belle aux voix, celle de Laura Perrudin et celle de Morgane Houdemont (qui joue aussi du violon), pour des paroles en français.

Les deux derniers titres parachèvent l’album en apothéose. Sur Major Allegory of Norm, double présence de luxe: Melissa Laveaux et Ian Chan. Celui ci entretient un rythme atypique avec des contre temps maîtrisés dont il est un grand spécialiste! On peut rêver de voir jouer ce titre, en live, avec Son Lux au grand complet! Something to lose fait partie de mes 5/6 titres préférés. Il débute avec le spoken word mi rap de Laura Perrudin. Puis s’établit un dialogue avec Dylan James, musicien et producteur qui aime aussi mélanger les styles. A noter un final superbe avec les instruments à vent, saxophone, clarinette (d’Etienne Cabaret) et flute.

Un album expérimental qui décloisonne en sachant nous émouvoir!

Laura Perrudin nous offre, avec Perspectives et Avatars, un album qui doit séduire tous les esprits libres et curieux. Elle s’est ouverte à différents styles musicaux, s’est fait fabriquer un instrument unique à SA mesure et nous offre un album superbe. Un album qui décloisonne et, en même temps, garde toute sa magie, son feeling, en sachant nous émouvoir. Tout un art!

L’album est disponible en cd mais aussi à l’achat en vinyle si vous souscrivez au lien sous cette dernière video!

Laura Perrudin sera en concert, ce 17 Octobre, à ST Brieuc et le 11 Décembre, à Rennes (MJC Antipode)

titre hors dicographie actuelle de Laura Perrudin

http://www.lauraperrudinmusic.com

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