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The Slow Show : Still Life, album envoûtant

The Slow Show : Still Life, album envoûtant

En Une The Slow Show crédit photo Paul Husband de gauche à droite: Rob, Paul, Fred, Chris

The Slow Show font leur retour avec un quatrième album, Still Life, sur le label Pias comme précédemment. Il sort moins de 3 ans après le superbe Lust And Learn, mon gros coup de cœur de 2019. Le concert qui avait suivi, au PopUp, à Paris, confirme alors l’excellence du groupe. L’auditoire, scotché et enthousiaste, ressort ébloui de la qualité musicale doublée d’émotion. Le nouvel opus semble faire perdurer la même recette et les mêmes ingrédients mais le son a évolué. La magie, elle, opère toujours et c’est l’essentiel !

Still Life: « Progess is slow« …mais l’évolution instrumentale se confirme !

Souvenir du premier E.P en 2011

Pianiste et figure incontournable de The Slow Show, Frederik’T Kindt l’affirme : « Progess is slow« . Certains vont, sans doute, en effet penser, en écoutant d’une oreille distraite un ou 2 titres de Still Life : Oh ! …Toujours la même recette piano et voix d’outre tombe qui vont-encore-plus ou moins nous faire déprimer ! Quoi ? Réveillez vous ! Prenez le temps d’écouter un peu mieux ! Au-delà du nom du groupe, The Slow Show a déjà bien évolué depuis le 1er album, White Water, en 2015. « Comme vous pouvez l’entendre sur ce disque-Still Life-nous sommes sortis un peu plus de notre zone de confort » tient à préciser Fred’t Kindt.

Si l’influence de The National, auquel le groupe a emprunté un des titres, slow show, pour en faire son nom et de Tindersticks pouvait être évoquée hier, le quatuor possède indéniablement sa propre identité aujourd’hui.

Dès l’album précédent, Lust and Learn, un virage s’amorce. On trouve des titres plus riches en détails et comprenant de magnifiques petits mouvements. « Dans Still Life, nous avons développé notre son » nous dit Rob Goodwin. « Il fallait qu’on essaie autre chose. Nous avons senti que nous nous le devions à nous-mêmes, et aux gens qui viennent et apprécient la musique. Nous avons exploré beaucoup de choses : des sons différents, des sentiments différents, des idées différentes, des processus différents aussi. Certains d’entre eux n’ont pas du tout fonctionné, mais d’autres oui. C’était difficile et stimulant, mais on s’est senti bien à la fin« .

Rob Goodwin ajoute : « si Still Life conserve les tapisseries subtiles du troisième album Lust And Learn , il va également de l’avant, à la recherche de nouveaux territoires.
En fait, je considère ce que nous faisons maintenant comme de la musique instrumentale
« . Joel Byrne MC résume bien l’évolution : « Bien sûr, il y a le chant de Rob, mais il s’ajoute au mélange en tant qu’instrument. Nous nous sommes éloignés des structures de chansons plus traditionnelles« .

Still Life: plus de rythmes…

Mountbatten, titre ouvrant Still Life, le nouvel album de The Slow Show

Le groupe nous éclaire sur les nouveautés, mais aussi nouvelles approches, y compris liées à la pandémie, façonnant peu à peu l’album Still Life. « Il y a beaucoup plus de nouveautés sur cet album. De nouvelles approches et de nouveaux sons se sont glissés dans l’album« , dit Fred’t Kindt. « Certains étaient loin de nos anciens travaux. Par exemple, après quelques encouragements de ma part, Rob a eu envie de chanter un peu plus haut sur cet album. Chris-Christopher Hough- a été encouragé à rendre sa batterie un peu plus présente ; certaines choses sonnent presque comme un breakbeat à mes oreilles« .

Une certaine prise de conscience s’est opérée aussi, suite à la tournée de 2019. On peut se remémorer le concert parisien où le public n’hésitait pas à bouger, frapper dans les mains. C’est surtout vrai lorsque Rob, tendant son micro le sollicitait pour chanter ! « J’ai vraiment apprécié les dernières tournées, où nous avons commencé à voir un certain mouvement dans le public », dit Goodwin à ce sujet. « Fred et moi parlons souvent de ces « moments de hochement de tête », car rien ne me rend plus heureux que de voir un groupe de têtes hocher la tête sur notre musique. C’est une pensée réelle que j’ai eue lorsque nous écrivions certains de ces rythmes. J’espère vraiment que les gens vont fermer les yeux et hocher la tête, mais peut-être un peu plus rapidement que par le passé ! ».

Et plus de nature!

The Slow Show Still Life 4ème album 2022
The Slow Show Still Life 4ème album 2022

Quant au titre de l’album –Still Life– nature morte, Rob Goodwin en tant que parolier nous en explique le choix. « J’aime cette forme d’art…les natures mortes des peintres. Mais en même temps, bien sûr, j’étais dans une sorte de position stationnaire. Avant l’arrivée du virus, j’avais une vie bien remplie : je passais deux semaines en Allemagne avec ma petite amie, puis je prenais l’avion pour Manchester afin de travailler avec Fred ou d’assister à un concert« .

Puis il ajoute : « tout d’un coup, la vie s’est arrêtée. Il m’a fallu un peu de temps pour m’y habituer, mais j’ai eu une belle prise de conscience pendant cette période. J’ai compris que plus la vie était lente, plus je voyais de choses. J’ai passé beaucoup de temps dans la nature, à voir les choses sous un angle différent. Et c’est ce dont on a besoin, quand on essaie de créer. Il faut vraiment regarder, et alors on voit des choses qui se passent partout« .

Le nouvel album correspond bien aussi à un double objectif résumé par Bob Goodwin et le groupe. De nouvelles approches sonores et thématiques.

Still Life s’ouvre sur un premier chef d’oeuvre, Mountbatten

Breathe, une autre perle de l’album Still Life

L’album, composé de 11 titres, s’ouvre sur un premier bijou, Mountbatten, premier single dévoilé il y a déjà bientôt deux ans. Presque du spoken word et harmonies somptueuses pour un titre décliné en 3 mouvements par le maestro Rob Goodwin. « En combinant des arrangements classiques avec des boucles électroniques, des mots chantés et parlés, nous avons voulu créer un mouvement…. un mouvement dans son intégralité, d’un lieu de sentiment à un autre. Pour cette raison, je pense que c’est l’une de nos chansons les plus ambitieuses. Les paroles sont inspirées de promenades en rivière avec ma mère et de rencontres fortuites avec un « oiseau dans un champ ». La chanson décrit une amitié loyale, la perte tragique d’un fils bien-aimé par un parent et la compréhension tacite entre une mère et son fils.« 

« Musicalement, nous voulions créer trois mouvements distincts pour refléter le thème principal de la chanson, le deuil et la guérison. L’introduction classique au piano devient rapidement un champ d’accords ouverts qui se transforment ensuite en quelque chose de plus proche de la joie et de la résolution. Avec ces mouvements, nous voulions représenter les différentes couches du deuil et trouver la lumière et la couleur dans le processus de guérison.« 

Anybody Else Inside est né d’une collaboration via les réseaux sociaux. Partage sur les pensées et les sentiments sur le thème de l’isolement. On retrouve une première fois la voix aérienne de Kesha Ellis. Slipping nous fait glisser en douceur. « La musique est rêveuse et introspective et les paroles documentent la réalisation douce amère qu’il est temps de laisser une ville et une ancienne vie derrière soi » explique le groupe. On déguste avec délice le final à la trompette de Matthew Palmer.

Still Life, plus péchu en restant mélodieux

Blinking et sa richesse instrumentale

Rare Bird, doux et pêchu à la fois nous surprend avec ses chœurs. Woven Blue sur une guitare rappelant… Walk On A Wild Side…. Les paroles traitent des séquelles de la fin d’un couple. Musicalement, la chanson est légère et optimiste : « nous voulions que la musique reflète l’irréprochabilité qui existe souvent lorsque les relations suivent leur cours« .

Blue Nights vient confirmer la tendance plus pêchue mais tout aussi mélodieuse du nouvel opus. On peut imaginer le titre repris par le Hallé Choir de St Peter à Manchester. Les paroles ont été inspirées par l’œuvre -admirée par Rob- de La romancière américaine Joan Didion. Celle ci vient de s’éteindre la veille de Noël dernier.

Breathe est une autre perle de cet album. Piano plaintif, puis chœurs et voix de Rob Goodwin qui susure les paroles. « Chanson difficile et pleine de sentiments » explique Rob Goodwin. Breathe « documente certaines scènes injustes et déchirantes de 2020 avec une référence orale au cri de ralliement émotionnel de John Boyega en soutien à Black Lives Matter dans Hyde Park à Londres« . Final superbe reflétant encore la belle combinaison rythme et mélodie envoûtante.

Blinking poursuit cette veine addictive avec de belles envolées. On retrouve aussi la belle voix féminine de Clare Folley et la trompette de Matthew Palmer. Le groupe résume le titre: « Une ode à l’amour et à la loyauté. La chanson est une promesse provocante de ne jamais abandonner les personnes que l’on aime. Musicalement, nous voulions que la chanson ait un impact, un caractère direct et puissant que nous n’avions pas osé exprimer auparavant ».

Final brillant reflet de la nouvelle voie musicale

Weightless près de 7 minutes de bonheur musical

La fin de l’album reste brillante. Hey Lover, titre avec quelques petits soli de guitare, combine couches synthétiques et acoustiques. Who Knows est l’un de mes titres préférés. La voix de Kesha Ellis s’intercale avec celle de Rob. La chanson veut célébrer le changement de façon positive. « Accepter que la vie est incertaine, que « certains jours seront bien et d’autres seront plus difficiles que vous ne le souhaitez », voir l’incertitude de manière positive et accepter que la vie est une série de moments que nous devrions embrasser« .

Weightless clôture de façon sublime l’album. Richesse instrumentale, ruptures rythmiques, trompette nostalgique avant dernière envolée. Adapté d’un poème écrit par Rob.« Je m’intéressais à la façon dont les pensées et les sentiments évoluent avec le temps, au fait qu’aucun sentiment n’est définitif. La musique reflète cette transition et se termine par une improvisation sinueuse menée par des cuivres qui, nous l’espérions, créerait un sentiment d’apesanteur (Weightless, ndlr)et de résolution« . Magnifique ! Un deuxième chef-d’œuvre!

Ce dernier titre reflète bien l’album et les nouvelles voies s’offrant désormais à The Slow Show pour élargir son public ! Il serait temps de les découvrir ! Après déjà 3 reports, The Slow Show devraient être de retour le Jeudi 1er Septembre au Hasard Ludique à Paris.

http://www.theslowshow.co.uk/

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