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The Slow Show live in Paris: classe et magie!

The Slow Show live in Paris: classe et magie!

Après mon énorme coup de coeur pour leur 3ème album, Lust and Learn, sorti fin Août chez PIAS, j’étais très impatient de voir, en Live, The Slow Show, pour leur unique concert en France. Cela pouvait paraître incroyable pour un groupe dont le succès est indéniable en Allemagne ou aux Pays Bas mais ce seul concert français avait lieu dans une toute petite salle parisienne, le Pop Up, dont la programmation est souvent pointue et éclectique. (J’ai vu que Francis Lung, ex bassiste de Wu Lyf, groupe éphémère au seul album sublime y passait le 7 Novembre!). Les 160 places ont été, évidemment, très vite achetées!

La scène est minuscule et on est surpris de voir comment piano droit et batterie vont laisser un peu d’espace encore à nos 4 (en fait 5) musiciens…..Encore moins de place pour les choeurs du Hallé de St Peter de Manchester, que nous n’attendions pas! Le public, composé de beaucoup d’anglais et de gens de tout âge, s’attend, par contre, à un concert intimiste alors que la chaleur provoque l’évanouissement de ma voisine qui, heureusement, reviendra très vite assister au concert.

21h20…notre quintette monte sur la petite scène. Les premières notes de piano jouées par Frederik’t Kindt (producteur aussi du studio Blue Print à Manchester) nous mettent immédiatement sur la voie du prologue instrumental idéal, « Amend« , ouverture du dernier opus, à propos duquel Rob Goodwin nous disait « Les instrumentaux sont des bonus pour les gens, leur permettant de « voir que nous pouvons exprimer beaucoup de choses sans paroles ». De fait, la magie opère aussitôt avec, comme sur l’album Lust and Learn , l’enchaînement avec « Eye to Eye » où l’on succombe déjà à la voix de Rob Goodwin.

Dresden, l’un des beaux titres du 1er album, White water de 2015

Après un détour par les deux albums précédents, avec « Strangers now » et « Dresden » où Rob Goodwin prend sa guitare, notre frontman intervient pour nous présenter « un titre du nouvel album » que j’affectionne particulièrement, « Hard to Hide ». Malgré le bar de la salle, c’est un silence quasi religieux qui règne dans la salle du Pop Up…Oh temps suspends ton vol!… »Hard To Hide », avec ses choeurs enregistrés (je rêve d’assister à un concert avec choeurs présents!), est l’une des pépites du dernier album où la classe, le talent de The Slow Show se conjuguent avec émotion et magie, touchant presque au sacré. C’est aussi la 1ère fois que l’on entend la voix de notre trompettiste, Lily Carassic.. »But I can’t hide it… sometimes… »

Les applaudissements chaleureux et vigoureux qui ponctuent les titres ne trompent personne : public et groupe savent qu’ils vivent un moment extraordinaire, quasi hors du temps. Rob Goodwin va nous faire très vite partager son ressenti « ambiance cosy, je me crois dans mon salon à Manchester » (ok même s’il vit, depuis 2 ans, à Dusseldorff). Au delà de cette magie qui nous enveloppe tous, ce qui surprend aussi c’est le côté pêchu du set: ceux qui auraient pû craindre (?) une certaine monotonie à l’écoute des titres vont s’apercevoir que la présence, alliée à la cohérence du collectif des musiciens est impressionnante: ainsi, après des passages lents où tout le monde semble suspendu à la voix et aux mots de Rob Goodwin, alors que certains musiciens ne jouant pas attendent leur heure, survient l’explosion avec choeurs, trompette et batterie (beaucoup plus mise en avant que sur disque, avec Christopher Hough efficace et énergique). A noter aussi un son parfait (merci à l’ingé son pour cette qualité!).

Rob Goodwin est habité par ses chansons et cela contribue à renforcer notre émotion . Ses mains parfois se joignent, il s’assoit ou s’agenouille pour tenter de s’effacer lors d’une pause instrumentale et mieux nous faire apprécier le solo de trompette de Lily Carassic (comme dans « Vagabond ») ou les notes distillées et égrénées avec beaucoup de subtilité à la guitare par Joel Byrne Mc Cullough (comme sur Low) . Après « Augustine » et « Vagabond », nouvelle brève pause de Rob Goodwin pour annoncer un titre de « my first record », le très beau « Paint you like a rose ». Vient ensuite « Low« , titre magnifique du dernier album, où les cheurs grandioses et aériens à la fois prolongnt une toute petite phrase « I’m still Low »! Ce titre est suivi de « Loser’s game ». Encore une incursion dans le 1er album, White Water, avec « Flowers to burn » et le groupe nous interprète « Sharp Scratch ». Ce très beau titre (comme aussi « Breath air » sur le dernier album) a été inspiré à Rob Goodwin, alors malade, par le livre ( « When breath becomes air ») écrit par le neurochirurgien américain Kalanithi alors qu’il luttait contre le cancer qui l’a emporté.

Un des sommets du dernier album Lust and Learn

« Dry my bones » puis surtout « Bloodline » continuent d’enthousiasmer le Pop Up: sur ce titre pêchu, le public bat des mains et va se manifester davantage encore lorsque Rob Goodwin tend son micro , l’invitant à chanter avec lui « This is the last time, the last time I’ll call »……Le groupe est visiblement heureux de partager ces moments et, après avoir remercié une nouvelle fois, Goodwin annonce « a couple of songs »….Bien sûr que nous sommes preneurs! « Places you go » va être le 8ème titre joué du dernier album avant que The Slow Show ne clôture avec « Ordinary Lives ». 16 titres pour 80 minutes de bonheur musical, de grace, de communion, de magie. Rarement un concert, aujourd’hui, procure tout cela s’accordaient à dire les 160 privilégiés de cette soirée. Quelle claque!

The-Slow-Show-2019-photo-benoit-weirdsound
The-Slow-Show – photo benoit pour weirdsound

Le temps était venu de quitter la salle par un étroit couloir où un petit merchandising se nichait dans l’ombre …Heureux de récupérer un vinyle hors commerce, un précieux live de 2019 avec le désormais fameux Hallé Youth Choir,(et même si le responsable me disait que l’on ne verrait pas le groupe) je tombais sur Joel le guitariste qui remontait du sous sol. Je n’hésitais pas à le héler , et en le félicitant pour ce concert, lui demandais de dédicacer mon vinyle, tout en ajoutant que j’avais fait 800 kms (aller retour) pour venir à leur concert. Lui proposant d’aller faire dédicacer mon précieux vinyle aux autres membres du groupe, j’eus la surprise de m’entendre dire « Wait a minute » et de le voir descendre puis remonter très vite accompagné du reste du groupe…Joel Byrne me présentait à Rob Goodwin et au batteur avec ces mots « Il a fait 800 kms pour venir voir le concert »! Rob Goodwin avouait que le groupe sortait rarement pour dédicacer leurs disques…Ce soir, nous avions donc une double chance! Le groupe se montrait très chaleureux et accessible pour discuter avec la vingtaine de fans encore présents. Rob Goodwin semblait touché que je lui dise que certains titres , comme « Hard to hide » ou « Low » me procuraient une émotion intense (presque des larmes). Je fus heureux de discuter aussi un peu avec Christopher Hough (batteur et seul buveur de bière ce soir et non de vin pendant le concert!) et de partager quelques moments avec d’autres spectateurs restés à bavarder, comme moi, jusque dans la rue. Un groupe de quinquas me dit suivre The Slow Show depuis leur 1er album, car , me disait l’un de ses membres, toujours intéressé par la scène de Manchester (tout en me montrant Ian Curtis sur son tee shirt)

Une soirée inoubliable! Merci au Pop Up , à PIAS (et à Pierre M) et Alias Production pour l’invit’ et le pass photo (alors que j’étais désespéré que le concert soit sold out!). Le groupe souhaite revenir en France en 2020, avec plus de dates dans plusieurs villes, mais il faut lui en donner les moyens!

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