Le septième album des Lords of Altamont est sorti le 09 juillet dernier sur le label Heavy Psych Sounds : voilà une bonne occasion de découvrir ou de redécouvrir les bonnes vibrations du gang créé par Jake Cavaliere en 1999. Enregistré avec ses membres éparpillés au quatre coins du globe, ce nouvel opus est un témoignage de leur fraternité, et de leur amour pour un rock old school et sans fioritures. Car effectivement, ce Tune In, Turn On, Electrify! est un joli retour aux sources punk/garage des Lords, avec un léger saupoudrage de vibes psyché. Les fans du groupe ne seront ni déçus ni surpris, le disque reste un monument érigé à la gloire du Rock N Roll!
Les photos présentes dans cet article ont été prises par votre serviteur à l’occasion du passage du groupe au Hellfest en 2018.
A l’origine de la création des Lords of Altamont, se trouve Jake Cavaliere « The Preacher ». Ce prodige de l’orgue originaire de Californie, a déjà un beau palmarès musical a son actif quand il fonde le gang en 1999. Après avoir été partie prenante dans différents projets musicaux durant ses études supérieures, il embarquera comme roadie pour les Cramps, groupe légendaire de Rockabilly, avant de devenir leur manager pendant près de dix ans. Durant cette période, il croisera aussi la route de Michael Davis, bassiste des non moins légendaires MC5, avec qui il collaborera pour des projets caritatifs. Davis participera par la suite à The Lords Of Altamont (en 2007 pour être précis) avant son décès en 2012.
En 1999 il fait la connaissance de Johnny Devilla (qui a pris le large avec la formation depuis) alors qu’ils jouent tous les deux au sein des Fuzztones. Ils décident de monter une formation ensemble, qu’ils nommeront The Lords of Altamont, en référence au tristement célèbre festival du même nom. Si Woodstock a sans doute été l’apogée du flower power hippie en 1968, le festival Altamont en a été le fossoyeur en 1969. La musique des Lords est résolument ancrée dans les années 60 et 70. Elle vous fera forcément penser aux MC5 et aux Stooges : un punk rock percutant et efficace, le bagage politique des MC5 en moins. Outre ces deux sources d’inspiration majeures, on pensera aussi à The Who (avec lesquels les Lords ont tournés), et bien entendu aux New York Dolls. Le line-up actuel se compose de Jake « The Preacher » Cavaliere (chant et orgue), Dani « Sin » Sindaco à la guitare, Rob « Garbage » Zim à la basse et Barry ‘The Hatchet’ Van Esbroek à la batterie. Ah oui, les surnoms? Vous aurez compris que nous avons à faire à un gang de bikers! Enfant, Cavaliere a grandi dans la plus pure tradition des bikers américains, il en résulte des look et une iconographie qui sentent bons les descentes en grosses cylindrées sur la côte Ouest américaine!
Tune in, Turn On, Electrify!
Comme indiqué en introduction ce septième disque est costaud : Du pur Rock N Roll interprété avec passion et authenticité! Commençons par Living With The Squares, il n’y a rien à foutre car le premier morceau nous livre une tranche de rock and roll influencée par les Stones et The Who des années 60, un titre à haute tension avec l’orgue Farfisa au premier plan. Deuxième morceau, Burn Me Out continue dans le style garage rock : l’ambiance des années 60 et un joli clin d’œil aux New York Dolls, on imaginerait très bien le titre sur les dernières productions de la mythique formation punk new yorkaise!
Million Watts Electrified est pour moi un morceau hors du commun et extrêmement dansant. Un titre conçu pour le live, qui fera se dandiner tout le monde et permettra un abandon total aux dieux du Rock N Roll! L’orgue est omniprésent sur cette piste, et c’est très bien comme ça. A mon avis c’est un ingrédient qui manque dans de nombreux groupes actuels. We’ll Never Leave (This World Alive) est une reprise du MC5, mais est-ce important ? Non pas du tout ! Si vous pêchez dans le puits musical de la créativité, assurez-vous qu’il s’agisse des plus grands, Cavaliere le sait et finit par s’approprier la chanson à sa manière tout en leur rendant un bel hommage.
Levitation Mind introduit l’aspect psychédélique de The Lords Of Altamont, on dirait les Stones en imaginant un instant que Ron Asheton jouant de la guitare à la place de Brian Jones. Blast For Kicksville accélère le tempo pour un rock and roll plus urgent. Soul In Flames se présente avec des cordes suivies d’une sensation hypnotique et psyché rappelant Spiritualized, ce qui est très apprécié par votre serviteur et introduit plus de diversité dans l’album. Je pense que ce titre deviendra énorme lors d’un live!
I Just Want est le morceau type de garage rock. Lost In The Future rappelle fortement Dirt morceau présent sur l’album du même nom de The Stooges : mais je suis sûr que c’est une pure coïncidence! En tout cas il y a de la distribution de guitare wah wah à volonté. Movin (Goat’s Revenge) est un autre clin d’œil assumé et revendiqué au Gotta Keep Movin du MC5, ça sonne super bien en tout cas!
L’album se termine avec Mud (Wet Brain), ce morceau de blues psychédélique conclut un disque de rock ‘n’ roll interprété avec passion, authenticité et le soucis des fans. D’un point de vue technique, et même si je n’y connais pas grand chose, Cavaliere est clairement un organiste ultra brillant, si ce n’est un des plus doué que je connaisse à notre époque. Tune In, Turn On, Electrify! est en définitive un très bon disque que l’on se plait à réécouter régulièrement. Certes la recette n’est pas nouvelle et l’hommage appuyé (voir la reprise) aux classiques des 70’s pourrait lasser certains esprits chagrins, mais grâce à deux trois morceaux réellement originaux et dansants, The Lords of Altamont nous propose un septième album solide et bienvenu dans ma discothèque.
Le dernier album de The Lords of Altamont est disponible sur supports physiques et en version digitale. C’est trouvable un peu partout sur le web ou chez votre disquaire habituel. Pour ma part je ne saurai que vous conseiller de passer directement par le site du label Heavy Pysch Sounds, qui propose des versions en série limitée de Tune In, Turn On, Electrify! ainsi que des test pressing. Avis aux amateurs…On se quitte sur quelques photos supplémentaire de leur passage remarqué au Hellfest Open Air en 2018 : Let’s Rock Baby!