Oyez, oyez, lecteur.trices de Weirdsound, voici le grand retour des clips…de la semaine. Alors pour le côté « semaine », certes, on peut dire que cela relève plus du slogan plus que d’une réalité avérée. Oui, oui. Bon, ceci étant, c’est la rentrée et il était grand temps de revenir sur des sorties de singles et de clips récents afin de rattraper le retard accumulé pendant ces longues vacances de l’équipe. Un petit tour d’horizon éclectique des sorties de ce mois de septembre, ainsi que des sons de cet été et d’autres à venir en octobre/novembre. Au menu, du rap, de la techno-noise-rock, du prog, du metal, de l’indus et un petit cadeau final. Les feuilles mortes se… Bref, vive l’automne!
Parquet-Miami Vice
Les lyonnais dont la production s’était faite discrète depuis leur précédent E.P. 5 titres de 2018, sortent le mois prochain sur Carton Records leur premier album. Entre techno, rock expérimental, noise, le sextet offre une musique à la fois épurée, hypnotique qui fleurte avec le math-rock, la trance, saupoudrée de funk. Assurément un groupe à suivre de près.
Killer Mike-Yes!
La moitié du duo Run The Jewels, le dénommé Killer Mike, a sorti en juin dernier son sixième album solo sobrement intitulé Michael. Le titre Yes! annonce la sortie d’une version Deluxe 2xLP, seize titres et dix sept en numérique, avec de nombreux inédits dont ce court mais efficace Yes!. Pour l’artiste, ce disque signe un retour aux sources de ses influences autour du Gospel, du Funk et de la Soul et de « sa soumission à Dieu, du style « Ok, tu m’as eu! » » Il y a dans ce morceau comme un air de confession sous forme de sermon. Le Killer M y fait en effet de nombreuses références à son parcours et sa foi. La version Deluxe est sortie le 15 septembre.
Green Lung-Maxine (Witch Queen)
Né à Londres en 2017, le groupe délivre un metal qui lorgne un peu vers le stoner doom tout en étant largement mâtiné d’influences heavy metal des années 70 tels Deep Purple, Rainbow ou encore Queen. On y trouve également une certaine continuité avec la musique des américains de Manilla Road (Mark Shelton nous a quitté en 2018…). Depuis sa formation, les cinq londoniens ont acquis une solide réputation en live. Ils ont ouvert avec succès pour Clutch au bataclan en décembre dernier, offrant un show scénique efficace et convaincant. Rien de révolutionnaire dans leur musique, certes, mais ils le font avec un grand talent! Maxine est extrait de leur album à venir, This Heathen Land, prévu pour le 3 novembre chez Nuclear Blast Records.
Howling Giant-Aluminium Crown
Fan de fantasy et de S.F., le trio de stoner psychédélique de Nashville va sortir chez Magnetic eyes Records le 27 octobre prochain un album qui, sans être un concept en soi, propose une homogénéité thématique qui pourrait, selon le groupe, être la bande son d’un roman graphique. Après The space Between Worlds et leur magnifique split avec Sergeant Thunderhoof , ce deuxième album consacre définitivement l’arrivée du bassiste Sebastian Baltes, le fils de l’ex ACCEPT Peter Baltes.
MT Void-MaBeLu
Un duo de choc pour ce projet dark pop/indus/cold wave (!?) puisqu’il réunit le bassiste de Tool, Justin Chancellor et le chanteur/performeur/ producteur polonais Peter « Glaca » Mohamed de Sweet Noise. Annoncé il y a déjà plus d’un an, l’album Matter’s Knot, part 1 de MT Void devrait sortir ce 10 novembre chez Lobal Orning. À propos de ce titre Mohamed déclare : « Tout a commencé avec un enfant qui pleurait. […] C’était un processus fragile qui m’a amené dans tous ces endroits qui s’effondrent, des endroits qui brûlent jusqu’au sol, laissant des humains brisés ; enfants seuls et tristes. C’était au moment de l’énorme explosion à Beyrouth, et je canalisais mon énergie et essayais de me mettre dans l’esprit de cet enfant qui regardait la catastrophe sous les ruines. Le son, la basse, les bruits et le rythme ont tous commencé à raconter l’histoire. […] Je crois toujours que nous allons nous en sortir… nous tombons de la falaise… L’humanité à besoin de ça. […]C’est terrifiant et fascinant à la fois.«
Baroness-Shine
« Nos albums ne sont pas des pièces sans relation d’une fiction, mais les éléments d’un seul projet artistique autobiographique. » c’est ainsi que s’exprime John Dyer Baizley, leader de Baroness. Stone, leur dernier album sorti le 15 septembre dernier chez Abraxan Hymns est pour le chanteur/guitariste, un nouveau chapitre de ce « livre ». Fasciné par la longévité de la roche et des pierres, le musicien a expérimenté cette sensation d’éternité en se promenant parmi les stèles du cimetière de Laurel Hill. Les cauchemars qui ont émaillé les nuits de Baizley durant le confinement ont largement nourri les textes de cet album. La musique reste inspirée et inspirante, avec toujours cette sensation d’écouter une musique dont la production s’est arrêtée en milieu du processus. Un son à la fois travaillé et brut qui peu parfois dérouter et qui est la marque de fabrique du groupe. Stone est sans doute un de ces grands albums de la rentrée.
Steven Wilson-What Life Brings
Le leader de Procupine Tree, groupe prog rock british qui a fait son retour triomphal au Hellfest cette année, est un artiste prolifique et surdoué. Outre ses collaborations avec Opeth, ses side-projects tel Storm Corrosion, Steven Wilson nous offre régulièrement depuis 2007 ses créations solo. Tourné là aussi vers un rock progressif coloré, aux accents floydiens, ce What Life Brings distille un sentiment de mélancolie nostalgique qui n’est pas sans rappeler A Day In The Life des Beatles. Tout comme le clip semble évoquer le film de Claude Sautet Les choses de la vie. Virgin Records sortira le 29 septembre le septième opus du guitariste intitulé The Harmony Codex que l’artiste annonce comme étant « une boite de puzzle musical » plus complexe musicalement que ses précédentes productions… On y retrouve ses mélodies finement ouvragées et ses arrangements riches et discrets. Un autre chef-d’œuvre pour cette rentrée?
Pleiades-Amos Clift
Pleiades est un groupe post-hardcore/emo originaire de Manchester. Leur premier album, Affinity With, sort le 29 septembre prochain. « Amos Clift est un morceau qui se situe au cœur de la narration d’Affinity With. L’histoire est racontée du point de vue du gardien de phare Amos Clift, observant la guerre des œufs de 1863 à San Francisco. Les pénuries alimentaires causées par le boom démographique dû à la ruée vers l’or en Californie ont conduit à une guerre totale entre des gangs rivaux pour des œufs d’oiseaux de mer sur la côte voisine des îles Farallon. Le personnage de Clift est utilisé comme guide pour raconter comment le désespoir et la faim ont conduit à l’avidité et à la violence de masse, mettant l’accent sur les défauts inhérents et destructeurs de la nature humaine. » dixit Andrew Calderbank, chanteur du groupe.
Turnstile & Badbadnotgood-New Heart Designs
Mystery, Alien Love Call (featuring du chanteur de Code Orange) et Underwater Boi trois titres du dernier et excellent album des canadiens de Turnstile, Glow On, sont les morceaux que Badbadnotgood a choisi de revisiter à sa sauce. Le petit film qui accompagne cette fugue est une sorte de rêve éveillé qui nous fait voyager au travers des shows de Turnstile. Le contrepoint entre les images de slams, pogo, performances scéniques énergiques et la musique plus planante, aux rythmes plus calmes des Babadnotgood, provoque ce sentiment de flottement onirique. Un petit cadeau sorti depuis le 11 aout.
Et hop! Voilà une bonne dose de musique pour bien aborder ce changement de saison et le raccourcissement des jours. Prochain volume des clips… et bien vous verrez.