En une : le groupe Elephant Stone crédit photo Bowen Stead
Nouvelle livraison de clips, dans une formule qui se veut toujours éclectique reflétant nos goûts eux mêmes éclectiques. Vous aurez donc le choix entre douceur et rythmes plus pêchus mais avec , bien sûr, le souci de vous offrir du son de qualité et, parfois aussi, des clips video originaux et un peu décalés!
The Crumble Factory: days of a salesman
60’s et psychédélique, cette journée de commercial a un petit goût d’anachronisme (tiens, un portable importé à l’époque des Peugeot 604, si ce n’est pas un coup de Marty Mc Fly et du Doc, ça !) et de modernité désabusée. Ici aussi, comme chez Staplin, la nostalgie de cette époque à un goût de…mauvais goût. Mais on adore ! Le titre pourrait être joué par l’orchestre british au bord de la piscine dans le film de Lautner « Ne nous fâchons pas ». Sortie le 25 septembre.
TooLong Records/Distribution Differ-Ant / coproduction sur le vinyle avec le Pop Club Records
Elephant Stone: American Dream
Elephant Stone fut une belle confirmation au festival Levitation en 2017 à Angers,(voir ici), avec Rishi Dhir revu un an plus tard, avec Alex Maas, au sein d’un nouveau groupe, MIEN (voir). Après avoir sorti un cinquième album, Hollow, en Février, sur le label Fuzz Club Records, nos canadiens reviennent déjà nous offrir un très beau et poignant nouveau single, American Dream. Un titre très rock psyché, cela ne surprendra pas les amateurs du groupe, accompagné d’étonnantes images en noir et blanc. Celles ci résonnent encore un peu plus aujourd’hui au regard de l’actualité brûlante aux Etats-Unis : « I Don’t believe in the American Dream ». Certains y ont cru, mais ont pu être déçus, déjà bien avant Trump!
Rolling Blackouts Coastal Fever – Falling Thunder
Parlons tout d’abord de visuel…
Nous vous laissons découvrir avec un grand plaisir le clip Falling Thunder… de préférence sur votre smartphone (non mais sincèrement, prenez votre Smartphone, sinon cela ne donne pas grand-chose). En effet, le montage vidéo prend une tournure « clip de voyage Snapchat – Instagram » le tout filmé par téléphone. Mais avouons-le, le micro-film donne des envies de traverser les frontières, de gambader sur ou en bord de mer, de voir des couchers de soleil magnifiques en mettant les Rolling Blackouts Coastal Fever pleine balle sur l’auto-radio…
Mais qui dit clip, dit également bande sonore… Et là, monsieur le président du Tribunal de Grande Instance Auditive… la plaidoirie Weirdsound est très simple :
Les Australiens nous ont fait saliver depuis début février 2020 avec une fréquence d’un nouveau titre par mois… avec l’excellentissime Cars In Space (somptueux musicalement et très looké audio-visuellement parlant), puis She’s There début mars. Le 5 juin dernier, les Rolling Blackouts Coastal Fever nous ont fait le plaisir de sortir leur 2ème album Sideways to new Italy… et vous l’avez compris, c’est un album propre et blindé de puissance et de maturité. Du bonheur musical condensé en 10 titres… peut-être l’un des topissimes albums de ce premier semestre 2020. Y est inclus, un excellent exemple de la qualité de l’album avec Falling Thunder… vous avez compris le principe du clip… un roadtrip folk rock indé sur les magnifiques côtes Méditerranéenne italienne.
Nous ne savons pas pour vous… mais chez Weirdsound, cela nous donne une sacrée envie de voyage !
No Age – Head Sport Full Face
Les Californiens de No Age ont frappé d’un grand coup le monde du rock indé expérimental. Formation en binôme composée de Dean Allen Spunt, à la voix et au rythme drums si hypnotique, accompagné de Randy Randall, les adeptes d’une noise agressive aux inspirations Sonic-Youthienne nous proposent un nouveau morceau brut de décoffrage.
Assez psychédélique, le clip et le morceau Head Sport Full Face est d’excellente augure pour une écoute assidue du 5ème et nouvel album de No Age Goons be Gone (sorti le 5 juin)… Evitez peut-être au réveil, sauf si vous avez des difficultés à vous extirper de « dessous-la-couette », car soyons clairs ça tabasse, c’est noise, c’est punk… bref tout ce qu’on aime !
Enivrez vous donc ce clip et de ce son noise si sombre !
Le Panda: American Express
Ambiance Barry White, musique estivale, cocktail à la main au bar du Costa Concordia avant le naufrage inévitable, Le Panda nous invite a voyager sur place avec American Express. Mirage de la consommation et du bling-bling comme but ultime de la vie, la carte American express est vraiment le symbole de ce bonheur artificiel « de la poussette au corbillard, c’est le blé l’ingrédient naturel ».
Bob Mould: American Crisis
L’ex leader d’Husker Dü et de Sugar sort le premier single de son album à venir, Blue Hearts (septembre 2020) sur Merge Records. Il fustige l’Amérique de Trump et la bêtise ambiante avec rage en introduisant le titre d’un cri venu des tripes. Il dit s’être inspiré de la rage et de la colère qu’il ressent lorsqu’il voit ce qui arrive dans son pays, le comparant à ce qu’il vivait dans les années 80 alors qu’il était un homme gay et marginalisé à l’époque d’Hüsker Dü.
« Les parallèles entre 1984 et 2020 sont un peu effrayants pour moi : des dirigeants télégéniques et charismatiques, loués et soutenus par des évangéliques intégristes, ignorant une épidémie (VIH / SIDA) ou étant carrément trompeurs sur une pandémie (COVID-19) »
À 60 ans, le musicien n’a rien perdu de sa rage et de sa révolte. Les bénéfices de la vente du single iront à des associations œuvrant pour l’égalité et l’inclusion des minorités.
LA PRIEST: Rubber Sky
Sam Eastgate (ex Late of the Pier) aka Sam Dust et aujourd’hui LA Priest, vient de sortir, ce 5 juin, avec plus d’un mois de retard, son nouvel album, Gene, sur le label Domino, comme pour son album solo Inji, il y a 5 ans. Il vient de nous dévoiler la video d’un nouveau single, Rubber Sky, tranche de Funk cosmique, pour un artiste qui a souvent revendiqué l’esprit pop avant-gardiste de musiciens tels David Byrne ou Aphex Twin.
Autofilmée et réalisée au R.U pendant le confinement dans une pièce dédiée à sa créativité débordante et baptisée « The Shed »-Le Cabanon, cette video est un regard révélateur sur le monde psychédélique de LA Priest. Jouant aux côtés de sa boite à rythmes, Gene, LA Priest nous emmène dans les coulisses de son antre où il construit ses machines, écrit et réalise ses videos (notamment en mode confiné-décalé comme cette autre de près de 15 minutes réalisée fin Avril! voir ici).
Darkstar: Jam
Darkstar va sortir son quatrième album, Civic Jams, le 13 Juin, chez Warp Records. Sur cet album, le duo britannique formé en 2007, confronte ses observations sur son pays (une fois de plus !) et celles de la communauté qui l’entoure : « On a essayé de se pencher sur la capacité à se sentir à l’aise dans une époque étouffante faite d’agitations politiques et culturelles » précise le duo.
Civic Jams est ainsi le reflet négatif d’un album Dance façonné par un décalage entre ambiances shoegaze et hardcore continuum de la « Bass music » anglaise. A propos du single, Darkstar expliquait, il y a quelques semaines que « Jam est conçu comme un banger à la frontière du 2-Steps. Un peu comme si vous écoutez votre voisin jouer des morceaux à travers le mur ou qu’une voiture passait à toute vitesse et que les basses se réverbéraient« . (ça va, vous suivez toujours?). Le titre est ainsi construit avec « tous ces presets classiques 2-Step trouvés en ligne…la basse de l’orgue est trop tentante et satisfaisante pour ne pas être utilisée » précise aussi le duo.
Staplin: Let’s go crazy
Nouvel extrait de l’album du duo Norman Langolff et Arno van Colen qui doit sortir le 19 juin prochain. Suite de la bande son imaginaire d’un film qui n’existe pas, Let’s Go Crazy nous entraine dans un univers désuet et décalé qui, bon gré mal gré, finit toujours par revenir à la mode, tout comme les références musicales revendiquées : Lalo Schifrin, François De Roubaix, et ces bandes son des séries des années 70. Chronique à venir sur Weirdsound.
Staplin-Let’s Go Crazy (True Velvet Records)
Soilwork: Deathdiviner
The Feverish Trinity, une trilogie de chansons accompagnées de videos qui, selon SOILWORK, « célébreraient les déesses de la mort babyloniennes qui ont fait du monde un endroit plus fiévreux et excitant ». Bjorn Strid délaisse les passages plus hurlés pour mettre en avant le côté plus mélodique de son chant. Une des conséquences du succès de Night Flight Orchestra?
Soilwork-Deathdiviner (Nuclear Blast)
Bingo Club: Dance me
Ah ! Nostalgie…quand tu nous tiens ! Avec Bingo Club, on revient un peu au début des 70’S mais le son est tout de même plus moderne et peut aussi séduire les amateurs de Cigarettes After (ou avant) Sex.
Martin Rousselot a déjà sorti, en 2012, un maxi aux USA sur le label Whale Watch Records sous le nom de The Original Bingo Club. Sans avoir perdu son originalité, il revient sous le nom de Bingo Club nous proposer un 1er single, Dance Me, extrait de son E.P, Separated, qui sortira en Septembre sur le label parisien Fuzo. Entre pop californienne Lo Fi (la video a été tournée à Venice Beach) et Soft Rock, Dance Me nous raconte l’histoire d’un danseur malade et souffrant qui, dans un élan d’optimisme, veut croire que l’amour du prochain le guérira à jamais.
C’est frais et léger, la voix vous accroche et l’orgue a un parfum de Gary Brooker de Procol Harum…. Alors, prêts à siroter un mojito ou danser sous les cocotiers de la plage…des Sables d’Olonne?
Voilà ! C’est fini pour aujourd’hui mais vous avez été gâtés ! Vous avez remarqué que si à travers les clips, la morosité régnait du côté des Etats-Unis et du R.U, en France la bonne humeur prévalait….ah…de quoi se plaint-on?!!