Emily Jane White était à Nantes, au Stereolux affichant complet ce 11 février 2020, pour présenter son dernier et 6ème album, Immanent Fire, sorti en Novembre chez Talitres,et chroniqué par votre serviteur. J’avais déjà été séduit par la magie du live dès son concert de 2010 (au Fuzz Yon/La Roche-Yon). Emily Jane White venait de sortir son 2ème album, Victorian America, fin 2009. Après l’avoir revue notamment en 2018 lors de son escapade en duo avec House of Wolves (voir notre article), c’était un vrai plaisir de retrouver notre talentueuse folkeuse californienne. Nous étions impatients d’écouter, en live, les titres de son dernier album (d’autant -avis tout à fait personnel!- qu’il est sans doute le meilleur et le plus abouti).
Une 1ère partie agréable nous était proposée avec la jeune Elise Bourn, tout juste 20 ans: la néo-zélandaise d’origine et nantaise d’adoption nous offrait un court set folk intimiste . Des chansons en anglais et même un titre en français pour conter les difficultés d’une femme de marcher seule; une voix plaisante que nous retrouverons, sans doute bientôt, pour un premier disque.
Emily Jane White : entre folk et rock
Emily Jane White entrait sur scène lors d’une courte intro instrumentale où l’on retrouvait ses deux compères de la soirée, John Courage (guitare et basse) et Dan Ford (batterie). John Courage était déjà (à la basse) sur plusieurs titres du 1er album d’Emily Jane White, Dark Undercoat, en 2008; on le retrouvait à nouveau sur le dernier opus! Les deux compères se connaissent bien car Dan Ford est aussi le batteur de John Courage sur ses deux derniers albums! Parée de son Epiphone rouge, Emily Jane White débute son set par » Washed Away », un des nombreux très beaux titres de son dernier album ; elle va d’ailleurs nous le jouer dans sa quasi intégralité! Puis elle gagne son piano où elle s’installe pour deux titres, toujours du dernier opus: « Infernal » commence par des riffs péchus de guitare, nous montrant déjà l’omniprésence talentueuse de John Courage. Emily reste au piano pour « Light » dont l’intro très cool nous enchante.
Emily Jane White revient alors à sa guitare pour la 1ère incursion dans un « vieil album », Victorian America, avec le titre « Stairs ». Elle avait tout de même pris le temps de prononcer quelques mots, dans un français impeccable (souvenir d’études et sans doute aussi de séjours bordelais, ndlr). Très beau titre avec ses ruptures de rythme, alors que John Courage est à la basse. Il conserve d’ailleurs sa basse pour, « Dagger », 1er titre extrait du 1er album d’Emily Jane White qu’elle a pris le soin de nous présenter: la basse sonne remarquablement pour accompagner le jeu subtil d’Emily Jane White à la guitare. Si Dan Ford est plus discret, son jeu , notamment de cimbales, n’en demeure pas moins efficace.
Emily Jane White retrouve son piano et John Courage sa guitare pour deux titres empruntés encore au dernier album: « Drowned » puis « Shroud »: j’aime bien « Shroud » , titre court mais qui nous offre à la fois la voix plus grave d’Emily avant des envolées dans les aigues. Ce sont ensuite deux guitares qui vont rythmer l’un de mes titres favoris, « Surrender », déjà le 6ème titre joué d’Immanent Fire. La suite du concert va permettre à Emily Jane White d’alterner davantage nouveaux et anciens titres pour le plus grand plaisir de ses nombreux fans. En effet, après les derniers mots sussurés de « Surrender » et quelques nouveaux réglages de guitare, Emily JW annonce « an old song », à savoir « Sleeping Dead »: c’est un titre plutôt enlevé où l’on apprécie à nouveau la belle basse de John Courage.
Après « The Cliff », EJW présente ses musiciens et, pour la première fois, abandonne guitare et piano pour se consacrer au seul chant du superbe « Metamorphosis » . Elle en profite pour arpenter un peu la scène et se rapprocher de son public. Avant même que les dernières notes du titre s’achèvent, EJW a déjà regagné son clavier pour le très mélancolique « Dew ». Un moment de grace folk rock suivi de « The Black Dove » (de l’album de 2016) avec sa belle intro au piano. Après avoir souhaité « Bon anniversaire » à Matthew (directeur de sa tournée et responsable des lumières, ndlr) et annoncé « The last song », le set se termine sur le magnifique « The Gates at the End ».
Rappel enthousiaste et généreux!
Un rappel enthousiaste provoque un retour généreux de notre folkeuse; Emily Jane White revient en effet pour 4 titres! D’abord seule à la guitare pour le titre « Remains II » (titre qu’elle avait joué en Mars 2018 et qui figure sur l’E.P Split partagé avec House of Wolves). Celui ci permet d’apprécier un moment de folk acoustique pur et le jeu , toujours subtil, de la guitare.
Le trio se reconstitue pour le superbe « Victorian America ». John Courage reprend sa basse et va s’offrir un moment de complicité avec EJW sur le péchu « Hole in the middle ». Retour au piano d’Emily JW qui nous renvoie à son 1er album avec « Wild Tigers »: EJW est seule pour nous délivrer une dernière fois son talent, son piano alternant douceur et sautillements.
Une très belle soirée folk rock, où Emily Jane White a su jouer un set d’une rare cohérence , entre son dernier opus et ses « old songs ». Des moments de folk rock péchus, grace aussi au brio de John Courage, ont alterné avec des moments empreints de fragilité et de grâce.
Merci aussi à Emily Jane White qui a su se rendre disponible, après le concert, pour venir échanger et dédicacer ses disques!
Emily Jane White sera au festival de Bourges les 23 et 24 Avril 2020.
C’était un chouette concert! Et c’est un bien bel article! Je me permets juste de corriger une erreur subtile, sa guitare n’est pas une Gibson mais une Epiphone, c’est presque pareil ??
eh oui!! merci..c’est une Epiphone, même si la maison mère est Gibson!!