Iggy Pop - Love Missing
The Offspring - Why Don't Get You A Job?
The Dropkick Murphys - Dirty Old Town cover
Washington Dead Cats - I'm A Dead Cat
Bob Vylan - We live here
Ghost - Kaisarion
Decius
The Brains

Voyage au bout de la Nuit (de l’Erdre)

Voyage au bout de la Nuit (de l’Erdre)

Le dernier weekend de juin, l’équipe de weirdsound faisait le voyage au festival qui se tenait juste à côté de Nantes : La nuit de l’Erdre ! Cette année encore, le menu est prometteur : Justice, Shaka Ponk , Orelsan, Catherine Ringer, Møme, Ultra Vomit, The Hives… bref une belle programmation  pour rassembler les petits et les grands, et fêter l’été qui arrive enfin ! Cet article sera aussi une grande première pour weirdsound : nous l’avons écrit à trois (on est des grosses feignasses). Chacun assumera ses propos !

Après un périple parkingnien (ce qui nous a permis de mieux connaître la petite bourgade de Nort-Sur-Erdre), nous nous dirigeons vers le festival avec joie et bonne humeur. La récupération des accréditations s’impose, ainsi qu’un passage pour charger les bracelets « monkey » en thunes. Ce mode de paiement, cashless, apparaît dans tous les festivals de France et de Navarre, il a l’avantage de permettre aux festivaliers de ne pas se balader avec du liquide dans les poches. Astuce, si vous êtes un gros radin et que vous offrez rarement des bracelets à votre nana, faites-lui croire que c’est un cadeau inestimable, témoignage de votre amour et souvenir d’un grand moment consacré à la musique…

Avant de se rendre devant les scènes, nous avons un rendez-vous important : une conférence de presse avec Møme ! Nous nous sommes déjà rencontrés l’année dernière aux Escales de Saint Nazaire, et fatherubu a encore préparé une demi-douzaine de questions pour notre sympathique artiste électro. Nous voilà donc en petit comité à l’attendre, il arrive avec un peu de retard, la faute en incombant aux différents transports pris par Møme, ce dernier arrivant tout droit du Mexique !  Une fois dehors, on va se chercher des bières pendant que Asaf Avidan termine de se rouler par terre en pleurant : mec, tu en fais trop.

Catherine Ringer forever !

Vu par Elan Bleu

Nous nous rendons vers la scène principale : un bel endroit où on prend des couleurs du fait de ce vendredi ensoleillé. Il était grand temps de s’abreuver de quelques boissons caloriques ! La foule présente attend la grande Catherine Ringer ; Qu’on l’aime ou pas, cette dame force le respect et l’admiration. Véritable icône de la chanson française, elle a encore une sacrée énergie ! Entourée de ses excellents musiciens, elle arrive sous les acclamations des festivaliers. La voix, si particulière, de madame Ringer, est à son top niveau, nous sommes admiratifs.

Catherine Ringer - Nuit de l'Erdre-4.jpg
La grande Catherine Ringer!

Dans la foule, on observe un vieux papy avec la barbe bien blanche se déhancher comme un beau diable, ainsi que des familles au grand complet, parents quarantenaires et adolescents remuant leurs fesses sur les tubes incontournables des Rita Mitsouko ! C’est d’ailleurs l’aspect le plus troublant du concert, Andy, Le Petit Train, Marcia Baila…toutes les générations les reprennent en cœur, par contre l’ambiance retombe dès que Catherine Ringer propose ses propres compositions (elle a quand même une sacrée discographie en solo). Entre hommage à Fred et revival 80’s, notre diva nationale semble condamnée à assouvir les désirs de jeunesse éternelle des quadra…Elle le fait sans doute avec plaisir vous me direz, du moins on l’espère !

Ultravomit ? C’était ultra bien !

Vu par Elan Bleu

Le temps de se déplacer et nous voilà à la scène Maki, la seconde scène, plus petite, entourés d’un tout autre genre de public : des ados déguisés en licorne et des mecs torse nu façon spartiate (je ne suis pas aller vérifier s’ils pratiquent tous les mœurs spartiates…). Intro « Looney tunes » suivi du générique de « Fort boyard », voici l’équipe des sympathiques Ultra Vomit. Après leur petit show marrant, les 4 compadres se munissent de leurs instruments et BAAAAM : Mechanical chiwawa dans votre gueule les gens ! Ah, on allait oublier, pour ceux qui ne connaitraient pas Ultra Vomit, vous pouvez reprendre la super interview de Moskowmonkey.

Ils vont nous mettre plein la face : putain qu’est-ce que c’est bon ! Et pour les deux parties. Yeaah ! Après une (belle) chenille humaine au son mélodieux des guitares grinçantes, de la basse bruyante et de la batterie tambour, Fétus (rassurez-vous son vrai prénom c’est Nicolas) invite les « clients » à se séparer en deux groupes pour un « Wall of death » un peu particulier : équipe « pipi » et équipe « caca » à chacun son chef de patrouille, respectivement Matthieu Bausson et Flockos.

La fosse, malgré quelques septiques (je vous jure que je ne fais pas exprès) se sépare en deux et se prépare pour lancer les hostilités. « Waaaoouw ! »  et Splouch ! La fosse bien puante…OK j’arrête. Bref une belle interprétation du titre Pipi VS Caca En tous cas, Ultra Vomit a fait monter la chaleur dans le festival et à clôturé cette superbe performance avec le très bon titre Kammthaar – morceau tiré de leur dernier album Panzer Surprise !

Petite pause repas pour une partie de l’équipe, et direction le concert de The Hives !

The Hives : garçon, la même chose s’il vous plaît !

Vu par Big Baron

Si vous avez lu mon papier sur The Hives au Download festival, vous savez surement que je suis complètement acquis à leur cause. Je suis séduit par leur arrogance nonchalante et provocatrice transcendée par Howlin Pelle Almqvist. Leurs enfilades frénétiques de power chords sont toujours aussi électrisantes la deuxième fois. En les écoutant jouer, je sens la foudre monter des entrailles de la Terre et traverser mon corps de pieds en cap. Ma première envie est d’attraper ma guitare et tourner les potards à droite toute !

L’on pourrait croire qu’un groupe de garage, si éminent et adoubé par son public soit-il, se reposerait sur le coffre de ses amplificateurs. Mais non, The Hives, possède aussi des titres aux refrains accrocheurs avec par exemple Die Alright à la rengaine skate punk débile, mais jouissive, ou encore Main Offender portée par un break de batterie enfiévré.  Meme punition pour Hate to Say I told You So ou bien Supply and Demand.

 The Hives - Nuit de l'Erdre-23.jpg
Howlin Pelle Almqvist

Ce n’est pas non plus un hasard si les cinq Suédois ont autant de succès aujourd’hui. Je pense qu’on peut sereinement affirmer que dans la pépinière des groupes garage européens qui, soyons réalistes, est foisonnante, ils sont pareils que les autres, mais en mieux. Ils utilisent tous les ingrédients efficaces du garage, à savoir : grosse batterie d’australopithèque en rut, rythmiques en croches administrées par des guitares incandescentes (et à des tempos déraisonnables), et une substantielle dose d’attitude.

Mais à ça, ils ajoutent leur petit supplément IKEA, rigoureux, mais créatifs à la fois : des plans leads de guitare en contre-chant ou riffs (ostinati pour les intellectuels fréquentant nos colonnes), les refrains dont on vient de parler, des textes pleins d’un humour goguenard et délicieusement cynique, et enfin, quelques OVNI géniaux dans leur discographie. Écoutez par exemple, Find Another Girl, titre de Jerry Butler porté aux nues par Pelle qui enfila son costume de crooner suave sur l’album Veni, Vidi, Vicious.

Sur scène, ils conquièrent le public avec la même aisance qu’au Download, et n’oublient pas d’abondement remercier le public français en tentant quelques phrases dans la langue de Molière.

Plus tard j’apprendrais que c’est notre rockeur Nantais Gaume, qui fit l’interprète et interviewer de France 3 régions pour la rencontre avec The Hives.

Long Live The Hives !

 

Møme : le gamin est devenu grand !

Vu par Fatherubu

Nous laissons les suédois terminer leur set, pour ma part sans trop de regrets. Il est grand temps de se rendre vers la scène Maki, pour retrouver un de mes petits chouchou, j’ai nommé Møme ! Le jeune niçois arrive à la cool, paré d’une chemise (très) colorée : faut assumer, bravo à toi Jeremy !

Møme fait danser les festivaliers de la Nuit de L’Erdre!

Devant un public globalement acquis à la cause de la chill wave, Møme va nous proposer des morceaux choisis de son excellent premier opus, Panorama, avant d’inclure When Whe ride, tiré de son nouvel EP Møments, rien à redire, la fosse valide la version live de ce titre, ce dernier laissant une large place à la guitare, c’est sympatoche ! Une fois de plus, la performance de Møme est de très bonne facture. On va suivre de près les prochaines sorties de cet électron libre de l’électro, promis.

On a tous en nous un air de …Møme!

En complément de ce petit paragraphe, je vous invite à lire le compte rendu de notre rencontre avec Møme juste avant le concert !

Justice : Le verdict est tombé, ils sont les meilleurs !

Vu par Elan Bleu et Fatherubu (on n’était pas trop de deux)

Arrive le point d’orgue de cette première soirée : Justice. Par où commencer ? Chez weirdsound, nous sommes trop fans pour être objectifs. La preuve s’il en est, cette description, sans queue ni tête, de notre rédacteur Elanbleu à leur sujet : « Un électron oscillant dans le sens infini du bordel se transforme en comète gigantesque au contour géométrique laissant apercevoir de loin une croix survolant l’espace : Le vendredi, au Nuit de l’Erdre nous avons été témoin de la visite de deux extra-terrestres ».

On sera d’accord pour dire que cette phrase n’a pas vraiment de sens ! Mais le pauvre vieux voulait vraiment vous faire partager son admiration pour le duo électro le plus célèbre au monde (ouais rien que ça). L’ouverture de la messe, du show, commence dans un noir absolu (en même temps il était 01h05 du matin) éclairé soudain par une lumière blanche : Dieu(?), non Justice !

Justice - Nuit de l'Erdre-8

Sortir l’ensemble de la setlist serait impossible tant nous étions tous rentrés dans une sorte de transe (N’est-ce pas Fatherubu ?), seulement interrompue par quelques crétins en chaleur/alcoolisés, nous faisant grâce de leurs cris de pré pubères en rûte et se frottant sur la gente féminine dans l’espoir de tremper son zguègue : Non ! Non les gars ça ne marche pas, Stop ! La prochaine fois, le frotteur, on va te montrer qu’on aime autant les techniques de tortures japonaises que la musique à la rédaction…On n’emmerde pas les collaboratrices de weirdsound, compris ? #balancetonrelou.

La prochaine fois, le frotteur, on va te montrer qu’on aime autant les techniques de tortures japonaises que la musique à la rédaction…

Bref, revenons-en à la musique. Heureusement que Genesis nous ramène vers la terre promise. La foule se dandine et se déhanche, la pleine lune appelle sa meute à se déchaîner sur S.T.R.E.S.S ainsi que sur quelques morceaux choisis de l’album Woman mélangés avec dextérité : Love S.O.S, Fire, Heavy Metal…Les deux gus font ça avec nonchalance, voir avec désinvolture, et pourtant c’est à une sacrée maestria que nous assistons ! We are your friends (bien évidemment les mecs !) et stop ! Comme sur toutes leurs dates, Xavier s’offre un bain de foule bien mérité !

Justice - Nuit de l'Erdre-27
Xavier a une coupe de cheveux cool, sur moi ça rend rien : il n’y a pas de Justice!

Retour sans encombre à la maison après le concert de Justice, on a hâte d’être au lendemain pour assister à la suite du festival ! Faille spatio-temporelle activée, nous voilà de retour à Nort sur Erdre pour la journée du samedi. Après avoir interviewés la charmante Finlay Nous allons nous planter devant la scène Maki pour découvrir l’un des groupes « sensation » du moment, nous avons nommé Therapie Taxi.

Thérapie Taxi : facteur Z

Vu par Big Baron

J’entends déjà les râleurs se plaindre : « Thérapie Taxi est trop ceci, Thérapie Taxi est trop cela ! » mesdames, messieurs, on s’en tape ! Thérapie Taxi et la scène à laquelle ils appartiennent (genre Bagarre ou Eddy de Pretto), c’est nouveau, c’est spontané, c’est mélodieux et ça groove. Et enfin, ça assume de chanter en français. Ce qui dans la masse des complexés qui t’affirme avec une voix pincée et nasillarde « nan, mais tu voix le rock ça sonne pas en français » est carrément rafraichissant.

Je vous épargnerais la biographie détaillée des loustics, pour ça il y a Wikipédia hein.  Mais en gros, Harry rencontre Sally, heu non, pardon … Adélaïde rencontre Raphaël par un site de rencontre pour musiciens. Ils se retrouvent dans le quartier Pigalle à Paris (fief des musiciens de la capitale s’il en est) et montent un groupe.

Therapie Taxi - Nuit de l'Erdre-5

Alors par contre, non, je n’ai pas été ému et fasciné par leur côté transgressif ou contestataire. Parler d’appareils génitaux dans des chansons, ils ne sont pas les premiers à le faire et ne seront pas les derniers. Et si j’apprécie beaucoup leur liberté vis-à-vis de cet aspect de leur musique, ce n’est pas ce qui m’a le plus hameçonné.

Ce qui est génial dans leur son, c’est que c’est de la pop et ça te reste dans la tête sans te la prendre.  Aussi, sous des dehors simplistes, les arrangements sont assez riches pour maintenir l’intérêt d’un musicien averti. Notons au passage qu’ils mélangent avec un juste dosage, pop, indie-rock, rap et électro. Leurs collègues de Bagarre sont un peu plus penchés sur l’électro et le hip-hop par exemple.

Therapie Taxi - Nuit de l'Erdre-2

Sur scène, Adélaïde (short en jean qui porte bien son nom et cheveux rouges) et Raphaël (short de bain qui porte bien son nom et moustache de plombier ibérique de jeux vidéo) mènent la danse. Renaud à la batterie maintient un bon groove, moteur des compos, mais non intrusif. Le clavier (qui a piqué sa touffe blonde à Flea des Red Hot) assure la partie électro (je ne m’exprimerai pas là-dessus je n’ai pas les armes). Et enfin, le guitariste fait un super taf et apporte du relief mélodique à l’ensemble en triturant une belle ES-335.

Ce qu’il faut retenir de TT (aller, je tente l’abréviation) ce qu’ils font danser les kids de la génération Z, (la leur en l’occurrence), et nous laissent dans la tête des refrains. Le tout en proposant une musique solidement en équilibre entre sophistication de musicien exigeant et pop débile, mais reposante !

Therapie Taxi - Nuit de l'Erdre-4

Pour analyser ce que nous venons de vivre, nous allons faire le plein de bières, pendant que Jahneration s’installe sur la grande scène de la Nuit de L’Erdre. Les garçons nous proposent un très bon reggae qui semble plaire aux spectateurs. Difficile de vous en dire beaucoup plus, Fatherubu est totalement hermétique à ce genre de son, et Big Baron décrète que ce n’est pas assez pop pour lui !

singe - Nuit de l'Erdre

 

Findlay : Manchester sera toujours une école de champion(ne)s !

Vu par Fatherubu

Ah ! Youpi ! Voilà Findlay sur la scène Maki ! Dans quelques jours, nous aurons le plaisir de vous proposer l’interview de cette jeune compositrice et chanteuse venue de Manchester, qui a pu nous accorder vingt minutes de son temps avant d’aller jouer devant les festivaliers de la Nuit de l’Erdre.

FINLAY - Nuit de l'Erdre-5
Findlay sur la scène Maki à la Nuit de L’Erdre

Ça c’est de la bonne camelote comme dirait l’autre ! Findlay nous démontre, s’il y avait encore besoin de preuves, qu’elle a un très joli timbre de voix.  Très présente sur scène, elle nous en ferait oublier la présence de ses musiciens. C’est une vraie front woman !

Ne vous fiez pas à son apparence de frêle jeune femme. Findlay a des choses à dire, et elle ne s’en prive pas. Personnellement, je lui trouve un petit je ne sais quoi de Debbie Harry, une punkette propre sur elle qui vous rétame la face avec le sourire.

FINLAY - Nuit de l'Erdre-13

C’est un bon concert, rien à y redire. L’anglaise nous jouera ses morceaux les plus connus : Waste My Time, Wild & Unwise, Stuck in your Shadow…Son premier album Forgotten Pleasures est vraiment à découvrir, vous y trouverez notamment la chanson St. Elmos Fire co écrit avec Carl Barat (The Libertines). Une artiste attachante et douée, affaire à suivre donc !

Orelsan : Mec, je t’aime !

Vu par Fatherubu

On peut vous dire que le père Aurélien, dit Orelsan était attendu ! Une foule compacte est massée devant la scène principale, scandant déjà « Aurélien une chanson, Aurélien une chanson ! ». On sent que l’on ne va pas s’ennuyer ! Le rappeur caennais arrive, la fosse réagit au quart de tour ! Hyper à l’aise sur scène, Orelsan va faire jumper l’assemblée pendant quasiment une heure. A grand renfort de lance à incendie, le service de sécurité du festival tente de rafraichir la fosse, ça sera peine perdue, on va suer comme des cochons, mais on s’en fout !

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Orelsan : le gus a été ultra bon! Simple, Basique!

C’est très curieux de parler de rap sur weirdsound, surtout pour moi, mais ce ne serait que pur snobisme de passer sous silence le talent du garçon ! Les paroles sont excellentes, le flow est bon, il y met l’énergie qu’il faut, c’est un sans-faute ! Si je prends le temps de regarder deux secondes ce qui se passe autour de moi, je ne vois que des festivalier(e)s qui prennent leur pied, à ne pas en douter, le passage de Orelsan sera surement un des meilleurs moments de cette édition de la Nuit de l’Erdre.

L’album La Fête est finie est forcément au cœur du récital de notre rappeur, il enchaine les morceaux comme moi-même j’enchaine les fautes de frappe : Bonne Meuf, Défaite de Famille, Christophe, Basique, Tout va bien, Quand est-ce que ça s’arrête…je me rends compte que je les connais par cœur, la faute à une écoute intensive du dernier album de Orelsan. Note pour ses détracteurs : allez le voir en concert, ça va vous calmer ! Ce mec est brillant, point barre.

ALT-J : Wahou, c’est joli (mai un poil assommant)

Vu par Fatherubu

Dernier concert de la soirée pour l’équipe, le trio de Alt-J. Pour rappel, Ziggy a déjà croisé ces messieurs il y a quelques mois au Zénith de Nantes. Bon…la voix est superbe et mélodiquement c’est proche du zéro défaut, mais, parce qu’il y a un mais, on s’embête profondément. La faute à un jeu de scène sans doute trop statique, et à un passage après deux grosse performances live (Orelsan / Chinese Man) qui ont retourné le public. Forcément, à côté Alt-J c’est plus tranquille, et les festivaliers, d’une moyenne d’âge très jeune, baillent un peu devant la scène. N’allez pas croire que le concert de Alt-J était mauvais, loin de moi cette idée, musicalement parlant c’était parfait, mais l’ambiance manquait cruellement !

Alt-J - Nuit de l'Erdre-4Alt-J - Nuit de l'ErdreAlt-J - Nuit de l'Erdre-19

 Nouveau trajet pour rentrer à la maison, téléportation, voici la journée du dimanche qui commence à Nort sur Erdre !

ambiance - Nuit de l'Erdre-8

Bernard Lavilliers : sobre et direct

Vu par Big Baron

Tout de noir vêtu, notre crooner national enchante le public de sa voix grave. Le set est sobre et direct, mélangeant tubes du passé et créations plus récentes. Lorsque commencent certains morceaux, montent de la foule des chœurs à l’unisson : « ses doigts longs et rapides couraient sur sa guitare ». Sur scène, il joue avec ses musiciens, qui semblent se faire plaisir autant que lui. Notamment son saxophoniste qui orne les morceaux de phrases bienvenues.

Il occupe bien la scène en la parcourant dans son ensemble, et intervient là aussi sobrement entre les morceaux pour quelques commentaires historiques sur ses errances jamaïcaines !

Triggerfinger : la gâchette facile !

Vu par Big Baron

J’étais impatient de voir en direct les plus américains de rockeurs flamands ! Je n’ai pas été déçu. Les Triggerfinger ont le doigt sur la détente et ce n’est pas un six coups, mais une mitrailleuse lourde qu’ils manipulent.

Des rafales d’une prodigieuse Gibson SG (vert anglais et or), nous transpercent la peau, et Ruben Block, frontman félin et élégant ne manque pas une occasion de passer entre les retours pour décocher ses soli de guitare ou de monter sur le promontoire du batteur pour échanger avec lui quelques phrases (musicales). Ayant le mot pour rire, il s’interrompt entre deux titres et lance à la cantonade un : « ravi de voir que vous aimez les guitares exagérément saturées autant que nous ! »

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Paul Van Bruystegem, colossal bassiste, me fait penser à Bob Hite, le chanteur des Canned Heat, surnommé The Bear, par ses comparses. Notons qu’un second guitariste est présent pour compléter le son des Triggers, mais il ne figure pas dans la liste officielle des membres.

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Les trois acolytes n’en sont pas à leur premier larcin, car chacun d’eux officia dans d’autres formations belges par le passé. Mario Goosens se voit même attribuer la récompense de meilleur musicien en 2011 par un évènement belge de l’industrie de la musique.

Leur rock emprunte tantôt au blues, tantôt au stoner, mais ce qui est sûr c’est que le trio nous propose une décoction pleine de magie noire qui promet de se faire glacer le sang des âmes sensibles.

Vianney …… vidi, vici

Vu par Big Baron

On connaît forcément l’homme par ses chansons qui passent en boucle à la radio, et qui nous restent (parfois contre notre volonté) dans la tête. Vianney est le chanteur français qu’on adore détester, jalousie très probablement. Eh oui, le gars chante bien et a des chansons efficaces donc en toute logique, « chope » plus que nous ! Oui, c’est bien de la jalousie.

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Le monsieur au milieu se demande ce qu’il fait là…

Pour ma part j’attendais le parisien au tournant, sans être un fan j’ai toujours trouvé légitime son succès et apprécie certaines de ses compositions. Sur scène c’est bien simple, il donne tout. Il est dédié à 110% à son public et bien qu’il soit seul là-haut, occupe l’espace admirablement. Parfois derrière son micro, parfois sur l’avancée de scène en train de maltraiter sa petite guitare acoustique, parfois d’un côté ou de l’autre pour ne laisser personne sur sa faim. Il n’est pas maladroit avec sa pédale de boucle, qui lui permet parfois de donner l’impression qu’il est accompagné d’un autre musicien.

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Vianney : Le gendre idéal!

Face à lui, un parterre d’adolescentes et de mères de famille principalement, mais l’ensemble reste tout de même varié. À plusieurs reprises il fait chanter l’auditoire, en attribuant une vocalise à chaque moitié de la foule. Ça fonctionne, les gens chantent et s’amusent. N’est-ce pas le but de ce genre d’évènement. On ne peut donc que saluer le succès de ce jeune homme qui comme l’a admirablement résumé une collègue sur le festival « n’est pas là depuis 25 ans ! et arrive à rassembler ».

Je ne sais pas si notre tampon à de la valeur, mais en tout cas, Vianney : Weirdsound approved !

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Shaka Ponk : pile électrique

Vu par Big Baron

Dans l’après-midi, j’apprends que Frah, chanteur de la formation s’est cassé le bras en slamant un peu trop fougueusement quelques semaines plus tôt. Et en effet, sur scène il est équipé d’une attelle qu’il enlève par moment. Téméraire, il se jette même à plusieurs reprises dans la foule pour s’y baigner de longues minutes.

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Shaka Ponk sur la grande scène de la Nuit de l’Erdre

Sur scène, le groupe est visuellement impressionnant et inspire une certaine autorité primale avec leur esthétique animale et inquiétante.  Alors que Frah gesticule de bon cœur, comme un babouin énergique, Sam à un jeu de scène plus en retenue, elle parcourt la scène avec lenteur et dignité et commandes ses fidèles au son de sa voix homérique !

Les autres membres ne sont pas en reste, on remarque notamment Mandril, le bassiste enveloppé d’un long manteau de fourrure et le guitariste C.C harnaché d’un équipement quasi intégral de football américain, ajoutant à l’aspect simiesque.

Les Shaka Ponk sont totalement maîtres de leur art et ils comblent ce soir leur public.

Et voilà ! Vous l’aurez compris : il fallait venir ! Pour cette vingtième édition la Nuit de L’Erdre avait mis les petits plats dans les grands. Les trois jours auront vu passer 45 000 festivaliers, un record pour l’événement. Paraît-il qu’il serait envisagé de conserver le format trois jours pour l’année prochaine, on croise les doigts en tout cas !

LIENS :

Site du festival : http://www.lanuitdelerdre.fr/

Møme : https://fr-fr.facebook.com/momemusicrecord/

Findlay : https://fr-fr.facebook.com/FindlayMusic/

TriggerFinger : https://www.triggerfinger.net/

Thérapie Taxi : https://fr-fr.facebook.com/therapietaxi/

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