Waouh le titre! J’en suis très fier! Le 20 novembre dernier, nous nous sommes rendus au Pôle étudiant de Nantes, afin d’assister à une soirée musicale à l’affiche prometteuse. Au programme : Drahla, Le Villejuif Underground et Metz ! Etant d’une part une vile feignasse, et d’autre part un mec qui bosse beaucoup trop à son goût pour payer ses factures, je ne vous fais le retour que maintenant : mes sincères excuses aux familles ! Bref ! Accompagné d’un stagiaire photo et d’un jeune pigiste prometteur (weirdsound commence à avoir une sacrée rédaction, et tout ça avec zéro thunes, ça va laisser les organisations patronales rêveuses…), nous avons pris la direction de la fac de lettres et sciences humaines, chemin que je n’avais pas fait depuis bientôt dix ans !
Revenir au Pôle étudiant à trente ans passés, c’est un peu ma madeleine de Proust à moi ! Allais-je retrouver cette bière bon marché et ces paninis au rapport qualité/prix imbattable ? A peine la porte franchie, les odeurs et les bruits d’une vie étudiante que je croyais définitivement révolue reviennent à la vie, et en commandant la tournée de bières la moins chère de Nantes, je constate que le « profil type » de l’étudiant n’a pas changé ! Dès que c’est gratuit, qu’il y a de la musique, des filles et de la bière, la salle est remplie !
Force est de constater qu’il n’y a pas que de la jeunesse, vue la programmation orientée noise, post punk et garage, les trentenaires et quadra ont retrouvé le Kurt Cobain qui sommeillait en eux ! Voilà donc un auditoire sacrément hétéroclite (ceci n’est pas une injure, je le précise pour les plus illettrés d’entre vous !).
Fait intéressant et appréciable, il n’y a pas de séparation entre la scène et le public. La proximité avec les artistes est donc de rigueur, et ça c’est cool. La soirée va commencer par le concert de Drahla, groupe que je ne connaissais pas du tout jusqu’alors.
Drahla au Pôle Etudiant de Nantes – Photo weirdsound / B.Guillet
Le trio (batterie, basse, guitare) va jouer environ trois quarts d’heure. C’est plutôt bien ! Quelques mots sur Drahla : ils sont anglais (personne n’est parfait), originaires de Leeds si on veut se montrer précis.
Luciel Brown, principale chanteuse de Drahla – Photo weirdsound /B.Guillet
Leur musique est un mélange, selon moi, oscillant entre le post punk et la cold wave. A les entendre je me fais surprendre par des sonorités qu’un Joy Division ou un Bauhaus n’auraient pas reniés ! Dans leur répertoire, les trois jeunes gens ont cependant des morceaux assez pêchus, mais dont l’exécution est un poil gâchée par quelques mauvais réglages, la batterie ayant tendance à couvrir la belle voix de la chanteuse Luciel Brown. Cette dernière semble « ailleurs » : rôle sur scène ou réel flegme britannique ? Difficile à dire !
Rob Riggs d’un peu plus près – Photo weirdsound / B.Guillet
Les rythmes sont simples et efficaces, le chant alterne entre Luciel et son camarade guitariste Rob Riggs, les deux se complétant bien. En résumé Drahla est un jeune groupe (2 EP en 2017), qu’il faudra suivre sur la durée. Weirdsound était bien parti pour avoir une interview (j’ai découvert que mes deux sbires parlaient anglais à la perfection, ça nous ouvre de nouvelles perspectives très prometteuses !), mais le Villejuif Underground en avait décidé autrement ! Pour savoir pourquoi, je conseille aux quelques courageux lecteurs de lire la suite de l’article.
Je voulais à tout prix mettre cette photo so oldies! – Photo weirdsound / B.Guillet
Lors de la classique entracte entre les groupes, je mène un pèlerinage dans les toilettes du pôle étudiant, qui n’ont pas changé en dix ans ! J’ai retrouvé les graffiti obscènes d’un certain Marc K. sur une des portes (l’intéressé se reconnaitra, j’espère qu’il a honte). Après ce moment émotion, je retourne m’encanailler avec la jeunesse devant la scène. Petit détour par le merchandising pour acheter l’EP du Villejuif Underground où je fais connaissance d’une sympathique personne travaillant pour le label Born Bad Records, tellement sympa que je lui offre une bière par la suite : oui ! Une bière gratos ! On est comme ça chez weirdsound.
Le Villejuif Underground arrive dans la place ! Ziggy a déjà eu l’occasion de rencontrer ces sacrés lascars à la Roche sur Yon il y a quelques semaines, et il nous en avait fait un compte rendu assez sympa que je vous invite à relire.
Les 4 compères du Villejuif Underground – Photo weirdsound / B.Guillet
Pour les tire aux flancs qui n’auraient pas lu l’article de Ziggy, le Villejuif Underground est un groupe franco-australien (n’ayons pas peur des mots) composé de Nathan (chant), Adam (basse), Antonio (clavier) et Thomas. Les trois derniers ayant déjà une formation auparavant (Geto Tropic), avant de s’acoquiner avec Nathan il y a bientôt 4 ans. Contrairement à ce que certains pourrait penser, le groupe n’est pas un hommage ou un cover du célèbre Velvet Underground : rien à voir, et ça je peux vous le jurer ! J’ai découvert cette bande de gugusses fin 2016, et j’ai harcelé Ziggy à leur sujet, en lui vendant le groupe le plus novateur et excitant que j’ai entendu en France depuis bien des années !
Une photo plutôt cool de Nathan Roche – Photo weirdsound / B.Guillet
Comme déjà indiqué, le Villejuif Underground est actuellement sur le label Born Bad Records, sur lequel vous trouverez d’autres groupes et artistes très intéressants comme Frustration, JC Satan, Violence Conjugale etc.
Le Villejuif est sur la route depuis maintenant un petit bout de temps, France, Belgique, Chine, rien ne résiste à notre quatuor complètement azimuté ! Comment pourrait-on qualifier leur musique ? Je pense que le meilleur honneur à leur rendre est justement de ne pas la qualifier, elle est un mélange de pleins d’inspirations et de pleins d’envies, sans se raccrocher à un style musical particulier. A écouter leur EP, Heavy Black Matter, vous allez vous faire gentiment déboussolés ! Je dis gentiment parce que les gars du Villejuif Underground sont des types charmants en dehors de la scène, la courte interview qu’ils nous ont sympathiquement accordés juste après le show en est la preuve : elle sera bientôt publiée, je sens votre impatience !
Le Villejuif c’est aussi Adam, Antonio et Thomas! – Photo weirdsound / B.Guillet
Comme une andouille, j’ai trainé au bar, du coup je me retrouve au troisième rang, pas top pour la photo, mais faudra faire avec. Le Villejuif Underground arrive au grand complet, ils ont pris la précaution d’emmener avec eux quelques bières : les types sont des vrais pro ! Et nous voilà partis.
Il n’y a pas à dire, les mecs ont une énergie communicative, spontanés et détendus ils enchainent les morceaux, en les intercalant avec des samples tirés de films (j’ai oublié de leur demander d’où ça sortait d’ailleurs…). On sent que la set list n’est pas vraiment arrêtée, le groupe prend le temps de se concerter et Nathan en profite pour aller au contact du public. Il fera des aller retours réguliers dans les premiers rangs pour offrir des bières et réaliser des chorégraphies audacieuses : le démon de la danse est en lui !
Nathan ne compte pas ses efforts niveau jeu de scène! – Photo weirdsound / B.Guillet
En résumé on passe un bon moment, avec une bande de potes qui semblent bien s’amuser sur scène, la jeunesse présente dans le Pôle Etudiant apprécie la démonstration, ça les change de Jul et Christophe Maé ! Le Villejuif joue les morceaux présents sur leur EP Heavy Black Matter ainsi qu’une partie de ceux présents sur l’album paru en 2016 chez SDZ Records : J’aime vraiment beaucoup le titre éponyme Villejuif Underground, titre entrainant et très drôle dans sa composition, malgré le fait qu’il évoque les démêlés de Nathan avec les services de l’immigration de notre beau pays…De même Cat He Don’t Like Closed Doors est complètement fofolle, mais elle parle d’un vraie tragédie pour nos amis les chats ! La musique stoppe, le Villejuif Underground salue une dernière fois son public, et les voilà repartis.
La suite au prochain épisode : l’interview! – Photo weirdsound / B.Guillet
Nous partons les rejoindre en loges afin de leur poser quelques questions, ce qu’ils acceptent de manière très courtoise : encore merci à vous messieurs ! Nous passons un petit moment avec eux, et nous loupons une bonne moitié du concert de Metz…J’en viens à m’interroger sur notre professionnalisme…J’en profite pour remercier le Pôle Etudiant de Nantes qui nous a offert une belle soirée avec une programmation remarquable, j’espère que ça va continuer comme ça en 2018 !