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The Murder Capital : un punk rock cérébral et prometteur

The Murder Capital : un punk rock cérébral et prometteur

Vous avez lancé des bières en l’air sur Cabbage en 2017 ? En 2018 Vous avez sautillé sur Shame et Idles, et passé votre réveillon à écouter Slaves ? Début 2019, vous avez ressorti vos Doc Martens pour aller voir Fontaine D.C ? Vous devriez donc aimer la suite de cet article, consacré à The Murder Capital, la nouvelle révélation du punk rock qui nous vient d’Irlande. Les autres, restez quand même, ça pourrait vous plaire !

« Comme chaque année, on nous fait le coup de la grande révélation punk rock » : voilà ce que je me suis dit en recevant le CD et le communiqué de presse concernant The Murder Capital. Les premiers articles les concernant sur lesquels je suis tombé n’ont rien arranger à l’affaire, j’ai eu l’impression de lire des copier/coller d’une douzaine de groupes de punk anglais : « Jeunes, désinvoltes, irrévérencieux mais néanmoins avec des choses à dire… » et patati et patata. Bref, c’était mal barré pour The Murder Capital ! L’album est resté sur le guéridon de l’entrée.

Après des vacances bien méritées, voilà que l’algorithme d’une célèbre application de streaming me balance dans les oreilles un son que je ne connais pas, captif, je suis dans ma douche à cet instant, je trouve la musique vraiment sympa. Je découvre que je viens d’écouter le morceau Feeling Fades de…The Murder Capital! Comme quoi une chronique sur weirdsound ça tient à peu de choses.

The Murder Capital est donc une jeune formation (20 ans de moyenne d’âge) originaire de Dublin en Irlande. Leurs débuts datent de 2015, ils se forgent une solide réputation scénique, avant de créer leur propre label Human Season en préparation de leur premier album, When I Have Fear paru le 16 aout dernier. Fait notable, du moins pour moi, la production de cet album a été confiée à une véritable légende en la personne de Mark Ellis plus connu sous le pseudo de Flood. Comment ? Ça ne vous dit rien ? On va citer quelques petits groupes et artistes avec lesquels le monsieur a collaboré : Depeche Mode, U2, Foals, New Order, Nick Cave, Nine Inch Nails…et je pourrais continuer longtemps. Tout ce que touche ce type se transforme en disque de platine et en Grammy Awards. C’est relativement rare, pour une première sortie, d’avoir le soutien d’un tel producteur ! Flood aurait-il senti le potentiel du groupe ?

Le morceau Feeling Fades qui m’a donné l’occasion de découvrir The Murder Capital

Après une première écoute, on retient deux choses : la filiation évidente avec les premières productions de Warsaw/Joy Division, reposant sur une architecture assez classique pour le post punk : une bonne rythmique (Diarmuid Brennan à la batterie), des lignes de basse omniprésentes (Gabriel Paschale Blake à la basse)…et le timbre de voix du chanteur du groupe James McGovern, qui est sans nul doute l’atout majeur de The Murder Capital. On n’oubliera pas de citer les deux guitaristes de la formation, Cathal Roper et Damien Tuit qui maitrisent parfaitement leur sujet!

Le premier contact est, vous l’aurez compris, plutôt concluant. Rentrons un peu plus en avant dans l’album When I Have Fear si vous le voulez bien. Les dix titres présents dessus tiennent en à peine quarante minutes, on débute sur For Everything, qui place directement l’auditeur dans un climat anxiogène, du fait de sa boucle de batterie quasi ininterrompue et des riffs de guitares, contenus mais toujours prêts à exploser. Une seconde partie du titre amène un peu d’oxygène grâce à une envolée atmosphérique vraiment plaisante : une belle introduction! Vient ensuite More Is Less, qui est clairement mon morceau préféré! La voix de McGovern se rapproche de celle d’un certain Ian Curtis…un mariage couplet/refrain simple et accrocheur que j’aurai bien vu chez Idles ou Shame coupée en deux par une ligne de basse totalement 80’s, on approche la quasi perfection pour qui apprécie le post punk.

More Is Less, une véritable petite bombe!

On passe à Green & Blue, qu’est ce que j’entends sur les premières minutes? Peter Hook? Le début de Transmission de Joy Division? Le morceau est porté par un tempo assez lent, la voix de James McGovern va vous hanter un moment, ainsi que le refrain, facile à retenir :

I’ll correlate the blue, the green and blue, the green for you
Oh, I’ll correlate the blue, the green and blue, the green and blue
The green and blue, the green and blue for you

The Murder Capital – Green & Blue

Ce troisième morceau est vraiment intéressant, bien que déconseillé après une journée maussade…Slowdance I et Slowdance II forment un unique morceau durant près de huit minutes. Un passage musical planant et sans paroles qui se savoure…avant d’arriver à On Twisted Ground. Le morceau est touchant, il fait référence au suicide d’un ami proche du chanteur, il se révèle dépouillé de tout arrangements superflu. Très différent d’un morceau comme More Is Less, qui n’est que bruit et fureur, On Twisted Ground n’en reste pas moins un superbe hommage et une belle ballade. Ce titre démontre que The Murder Capital en a sous le capot, et pourrait se révéler être finalement bien autre chose qu’un énième groupe de post punk…bref j’aime beaucoup ce morceau.

Le titre On Twisted Ground interprété en live à Paris, avec un James McGovern visiblement très ému!

Feeling Fades a été le premier morceau révélé avant la sortie officielle de l’album. Le contraste est saisissant par rapport au titre précédent : voici un sympathique exutoire bien punk! C’est calibré pour enflammer les fosses des salles de concerts. Les riffs sont rapides et rageurs, James scande ses paroles, un véritable appel à l’union et à la révolte : ça décoiffe méchamment et ça fait du bien. Don’t Cling To Life (ci dessous) est quasiment une réponse à On Twisted Ground. Dansante et rythmée elle évoque la manière de transformer le choc d’un décès en quelque chose de positif, en se raccrochant à la vie.

Les deux derniers morceaux de ce premier album font chacun près de 5 minutes! How The Streets Adore Me Now est composé d’une instrumentale uniquement au piano, McGovern posant simplement sa voix sur cette belle déclaration d’amour pleine de nostalgie. C’est beau à chialer, je déconseille aux âmes sensibles.

When I Have Fear se termine sur le morceau au titre explicite, Love, Love, Love. La voix de McGovern est caverneuse, la batterie monte progressivement en puissance ainsi que les guitares, jusqu’à une envolée au milieu du titre qui marque le climax de la fin de cet album. Suivent deux minutes sans paroles, la musique part au loin, coup de sifflet final.

The Murder Capital : nostalgie des 80’s? renouveau du rock anglais? A vous de choisir!

Ce premier album de The Murder Capital est une vraie réussite, c’est une certitude. Les cinq garçons ont du talent, particulièrement James McGovern qui s’avère être un chanteur au timbre de voix exceptionnel. Reprenant parfaitement les codes post punk, When I Have Fear séduira forcément les fans de Shame, Fontaine D.C ou bien encore Joy Division. Mais attention, dans le petit monde du punk rock et du post punk, la concurrence est rude: Black Midi et LIFE sont déjà en train d’arriver sur nos terres et dans nos enceintes!

Il va falloir maintenant laisser un peu de temps aux dublinois pour nous préparer un second album, qui viendra confirmer, je l’espère, tout le bien que l’on pense d’eux. D’ici là, ils ont prévu de tourner dans toute l’Europe (le soutien de Live Nation leur ayant déjà permis de participer aux plus gros festivals de l’été 2019). Weirdsound tentera de les croiser, c’est promis!

Les dates sont à retrouver ci dessous :

https://www.facebook.com/MurdrCapitalBand/

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