Le Printemps de Bourges édition 2019 se tenait du 16 au 21 avril à…Bourges. Une fois de plus, la programmation du festival donnait la part belle à la découverte ! En effet, hormis les têtes d’affiches attendues, le Printemps organise son propre tremplin musical nommé les Inouïs, l’occasion de voir et d’écouter de jeunes artistes et groupes dans un cadre privilégié. Nombreux sont ceux à avoir fait leurs premières armes grâce aux Inouïs avant de connaitre, par la suite, la notoriété et le succès auprès d’un plus large public.
On pourra citer parmi eux : Eddy De Pretto, Last Train, Radio Elvis, Christine & The Queens etc. Les Inouïs fonctionnent grâce à des sélections et auditions en région partout en France, avant une phase finale durant le festival à Bourges, les lauréat(e)s gagnant leurs participations à une série de festivals en France mais aussi dans d’autres pays : Suisse, Belgique, Canada…
D’ailleurs, cette année, il y avait aussi un focus particulier sur la musique en provenance de chez nos amis canadiens! Nous avons donc eu le plaisir de recroiser Hubert Lenoir et de découvrir Elisapie, mais chut, je n’en dis pas plus, vous ferez sa connaissance dans quelques jours!
Ce ne sont pas moins de 200 000 personnes qui seront venues à Bourges pour cette 43ème édition. Y a t-il plus beau témoignage de la réussite de l’évènement? Hormis les centaines de photos et vidéos que vous avez du voir apparaitre sur vos réseaux sociaux, montrant des festivaliers le sourire jusqu’aux oreilles? Car Bourges, en termes d’organisation et de bien être du festivalier, ça ne rigole pas! On est toujours bien reçu, il faut le vivre pour le croire. Rajoutez à cela des tarifs d’entrée hyper compétitifs, et vous n’aurez plus aucune raison de ne pas venir l’année prochaine!
Pour cette édition, weirdsound.net avait sorti les grands moyens : pas moins de 4 rédacteurs étaient présents pendant 4 jours pour couvrir l’événement ! Nous vous proposons un GRAND report ci-dessous, j’espère que cela sera l’occasion pour vous de découvrir de nouveaux talents, et pour les plus courageux, un bonus vous attend en fin d’article !
Jeudi 18 avril : du sensationnel, de l’exquis et de l’incroyable !
Arrivés en début d’après midi sur le site principal du festival, nous prenons juste le temps de manger avant de commencer les interviews ( Namdose, le Villejuif Underground) et les conférences de presse (Molecule…)
Molecule : un petit moment de pur bonheur musical
Vu par fatherubu
Pour inaugurer notre présence à cette 43ème édition du Printemps de Bourges, nous avons mis la barre très haute! Notre premier concert a été celui du DJ et producteur Molecule, dans le cadre somptueux de la salle du Duc Jean, en plein cœur du centre ville historique de Bourges. L’artiste proposait une expérience musicale inédite. A cette occasion, nous avons aussi pu poser quelques questions à Romain Delahaye, nous vous proposerons de découvrir un focus sur cette rencontre et sur le set de Molecule, dans quelques jours sur weirdsound! En un mot quand même ? C’était : IN-CROY-ABLE!
MAJ : l’interview avec Molecule et le report de son set est à lire ici : https://weirdsound.net/2019/05/10/molecule-un-son-unique-pour-un-artiste-hors-normes/
Dope St Jude : la sainte rappeuse
Vu par Elanbleu
Nous sortîmes du brouillard moléculaire où, je vous avoue, mon âme errait encore dans une buée divine, et nous nous dirigions d’un pas aisé vers l’Est. Plus précisément le 22 Est.
NB : l’avantage de ces kilomètres parcourus est de brûler des calories. Inconvénient, ça donne soif.
Arrivés au lieu final, nous rentrons dans la salle où régnait un tout autre esprit : ici c’est du terrestre. Du béton. Du concret. Visiblement, je n’étais pas le seul curieux de la salle à vouloir voir Catherine Saint Jude A.K.A DOPE Saint-Jude. Un public assez éclectique et surtout en transe (les salles étant à l’opposé, nous sommes arrivés un peu en retard).
Dope St-Jude dynamite et électrise par son rythme, sa vitalité et ses phrasés (très proches de ses convictions). L’artiste nous conte les couleurs des quartiers urbains de Sud Afrique et son histoire personnelle. Accompagnée de sa DJ et sa choriste-rappeuse, elle « balance » des beats suaves et chaleureux. Dope St-Jude est une belle surprise : étonnante de par sa fraîcheur et sa voix, brute et puissante de par sa répartie et son flegme.
Un conseil, laissez traîner votre oreille.
Oktober Lieber : amour électronique
Vu par fatherubu
Changement d’ambiance pour la fin de la soirée! Nous changeons rapidement de salle pour aller au premier rang devant Oktober Lieber. Le duo est composé de Charlotte Boisselier et de Marion Camy-Palou, l’une vient de la scène post punk parisienne, l’autre du monde électro. Leur réunion a donné vie au projet Oktober Lieber, une musique qui revient aux racines de la musique industrielle, le nom « Oktober Lieber » étant en lui même un clin d’œil aux précurseurs allemands de la scène techno et indus.
C’est froid, anxiogène, porté par des rythmes et des beats répétitifs et obsédants : bref, j’adore! Mes deux camarades pour la soirée sont moins fans : « Les gouts et le couleurs… » comme dirait l’autre! Avant de venir à Bourges, je me suis plongé dans l’écoute de In Human, leur premier album paru fin octobre 2018. Les voir sur la scène du 22 me confirme dans mon opinion, sans révolutionner le genre Oktober Lieber est bien parti pour s’inscrire durablement dans le paysage musical! Les amateurs de minimal apprécieront, tout comme ceux qui sont plutôt branchés sur des formations comme Suicide voir Kraftwerk. Voilà en tout cas un duo qu’il faudra suivre dans les mois à venir!
Notre soirée s’achève, complètement rincés nous prenons le chemin de l’hôtel. L’occasion pour nous de nous faire rouler dans la farine par un sympathique conducteur de taxi (mais nous ne le saurons que le lendemain…). Dans la voiture nous dressons notre tableau de chasse : 3 interviews (Molecule / Namdose / Le Villejuif Underground), un moment d’extase (le set de Molecule), une belle découverte en la personne de Dope Saint Jude, et la confirmation du talent de Oktober Lieber! Somme toute, du bon boulot pour weirdsound.
Vendredi 19 avril : Punk is not dead!
Nous arrivons dans le courant de l’après midi, l’occasion pour nous de profiter du soleil et de se descendre quelques bières verres d’eau. Nous allons attaquer notre report par un passage à l’auditorium pour y voir Aloîse Sauvage et Arnaud Rebotini. La soirée, quant à elle, était résolument placée sous le signe du rock pour l’équipe de weirdsound ! Après notre interview avec Rendez Vous, que vous retrouverez prochainement ici, nous avons décidé de nous installer devant les scènes de la salle du 22. Le Printemps de Bourges nous avait concocté une programmation alléchante, qui visiblement avait fait mouche, le 22 était plein à craquer !
Aloïse sauvage : cirque en liberté
Vu par Elanbleu
Décidément, les femmes sont à l’honneur! Nous nous installons dans la salle de l’auditorium, une (super) salle de spectacle municipale, mes 3 compadres dégainent leurs matos de photos (un vrai concours de qui-à-la-plus-grosse) et après quelques réglages : silence, c’est noir.
Une batterie, un clavier et un beat s’entremêlent et se choquent. Ce mixte instrumental est façonné par la voix lourde et puissante d’Aloïse Sauvage. Je vous préviens tout de suite : ce n’est pas du tout ma came. Néanmoins, je suis admiratif devant son talent, devant elle et ses musiciens d’ailleurs, et le travail fourni. Car oui, chanter, danser et imposer son charisme sur scène n’est pas chose facile et cette dame en impose. En somme, à vous autres, jeunes fans du rap mélodieux et avec des vrais (excellents) musiciens, vous allez être servis : en plus, apparemment elle est aussi douée au ciné.
Arnaud Rebotini et le Don Van Club jouent 120 Battements par Minute
Vu par John O’Cube
En 2017, sort le film uppercut 120 battements par minute aux multiples récompenses notamment Grand prix du Festival de Cannes et César du meilleur film… Le réalisateur Robin Campillo a fait confiance à Arnaud Rebotini pour la composition de la bande-son également récompensée début 2018 du César de la meilleure musique originale. Une bande-originale percutante, belle, envoûtante et très représentative de la mouvance house / techno née lors des marches des fiertés des années 90.
C’est donc avec beaucoup de plaisir que nous avons eu la chance de pouvoir assister au concert de l’album au Printemps de Bourges. Arnaud Rebotini, s’entoure du Don Van Club, collectif de 7 musiciens se rapprochant de l’orchestre philharmonique (piano, flûte, violon, violoncelle, clarinette, percussion et harpe) qu’il dirige tel un chef d’orchestre pour une bande-originale finalement revisitée avec projection de quelques scènes du film en arrière-plan. Un concert grande classe donné de plus dans la salle intimiste de l’Auditorium, entre mélodie, émotion et beat techno…
Franchement, même assis confortablement dans mon fauteuil, impossible de ne pas me trémousser (d’ailleurs, c’était le cas également des musiciens entourant Arnaud Rebotini dont Amandine Robilliard, qui ne pouvait s’empêcher de danser et battre la mesure entre ses interventions au violoncelle). Habitué des sets nocturnes, Arnaud Rebotini n’hésite pas à pousser la voix lors des derniers morceaux. Près d’1h30 de concert, une durée rare pour un show de festival qui nous occasionne autant de bonheur que l’initiative de l’artiste à partir en tournée avec le projet 120 BPM.
Lady Bird : old school but so cool!
Vu par fatherubu
Il y a des CD que l’on ferait bien d’écouter. C’est ce que je me suis dit en découvrant les punk de Lady Bird, dont j’ai l’album a la maison, encore sous cellophane…les trois anglais originaires de Tunbridge Wells dans le Kent viennent de signer sur le label de leurs amis de Slaves, et on comprend rapidement pourquoi!
Sur scène, ça déménage sacrément! Un bon vieux punk rock des familles vieilli en futs de bière! J’aime ce que je vois et surtout ce que j’entends. Nous ne sommes donc pas condamnés à subir des groupes d’électro-folk ou de post machin chose? Purée, ça fait du bien! Le concert est mené tambour battant, les morceaux étant joués frénétiquement les uns après les autres : la température monte vite dans la salle du 22.
Le trio est composé de Don Lennols (au chant et au clavier), de Alex Deadman (guitare) et de Joe Walker (à la batterie). On ressent une grande connivence entre eux, ils sont dans leur élément sur la scène, et quelques tirades dans la langue de Molière finissent par emporter l’adhésion du public. Pendant 45 minutes, ils vont jouer l’intégralité de leur premier EP
Nous prenons donc une bonne, et amicale, gifle pour ce début de soirée! Miam! Lady Bird est en tournée un peu partout sur le printemps et l’été 2019, un conseil, ne passez pas à côté.
Petite pause bien méritée pour l’équipe, nous tendons l’oreille pour écouter Mourn, mais n’ayant vu que deux morceaux, nous serions bien mal placés pour vous en parler! On a préféré se placer stratégiquement pour Amyl & The Sniffers!
Amyl & the Sniffers : l’Australie sauvage!
Vu par John O’Cube
Après le live des Saintais de Lysistrata (que nous avons entre-aperçu pour la bonne et excellente raison, que les équipes de Weirdsound sont professionnelles… mais elles doivent également s’hydrater…), nous nous positionnons 22 côté-ouest dans l’attente du punk déjanté d’Amyl & the Sniffers et de sa punkette en chef… Amy Taylor.
Les australiens ne nous ont pas laissés en reste… ils savent y faire. Pour vous donner une idée, si la ketamine… euh le juvamine, cherchait à faire de la promotion publicitaire… Amy en serait l’égérie. Elle braille, se roule par terre, danse, va dans le public,… pour synthétiser : elle est complètement hyperactive cette nana, elle a même eu le droit à une déclaration d’amour d’un festivalier tout transpirant.
Accompagnée de Dec Martens, son guitariste, et de Bryce Wilson à la batterie tout deux imperturbables mais d’une efficacité métronomique, de Gus Romer à la basse reconnaissable à sa coupe mulet tout droit sortie d’un épisode de Strip-Tease sur le tuning. Le band rock distille un set énergique, brut de décoffrage qui vous crée un sourire niais synonyme de « ptite claque musicale ». Hâte de les revoir au Primavera Sound dans un mois.
Rendez-Vous : nous étions au…rendez vous!
vu par John O’Cube
Les parisiens de Rendez-vous nous ont proposé un véritable mur de shoegazing pour leur set coldwave-post-punk. Ça joue fort, ça grésille, c’est hypnotique mais après tout c’est absolument ce qu’on cherche en cette soirée au 22. Je les avais vus à Nantes au Stereolux en novembre dernier, et je pense réellement que leur show s’est bonifié depuis quelques mois, ils deviennent de vrais bêtes de scène. Leur dernier album Superior State est une réussite, on aime leur live et on en redemande.
Le groupe, en plein tournée, a joué à Bourges un très bon panel de leurs meilleurs morceaux devant un public conquis. Toutefois en tant que média, Weirdsound se doit de communiquer sur la prévention : leur set est fortement déconseillé aux épileptiques au vu des stroboscopes et du jeu de lumière qui semblent nous replonger dans un blockhaus d’ex-Allemagne de l’Est ou dans l’ambiance d’un concert de Soft Moon ou de A Place to Bury Strangers. En bref, un concert de qualité et un véritable frisson musical. Nous avons eu la chance de rencontrer Rendez-Vous en fin d’après-midi, très prochainement, on partagera avec vous l’interview sur Weirdsound.
Idles : une grosse claque pleine d’amour pour clôturer la soirée!
Vu par John O’Cube
Véritable tête d’affiche de la soirée du vendredi (bon, c’est mon humble avis… mais les personnes présentes attesteront ma position j’en suis sûr), Idles fermaient le 22, le 19 avril. Et on peut dire qu’ils n’y sont pas allés de main morte… leur intervention correspond parfaitement à l’adage « Punk is not dead ». Joe Talbot a enflammé le public avec son groupe, sous les morceaux (essentiellement) de leur 2 derniers albums Brutalism et Joy as an Act of Resistance. Au programme, bière, rock, pogo, transpi, slam, naturisme, et gros fuck du chanteur (je tiens à préciser que l’ensemble du programme décrit… fut au programme)
Oui, le quintet originaire de Bristol cherche la proximité avec son public, … et enchaine les incursions dans ou sur la foule.
Oui, Joe Talbot a une petite tendance à jouer au cascadeur (et a d’ailleurs fini le concert avec coudes et menton en sang), mais conserve une voix grave et rocailleuse à faire pâlir Chuck Norris ou Steven Seagal.
Oui, les 5 autres groupes présents ce soir-là, regardaient depuis les coulisses le show emblématique des britanniques et ont chanté à tue-tête les chants de Noël initiés par le groupe.
Oui, les rédacteurs de Weirdsound avaient peur pour leur appareil photo… mais n’ont pas pu s’empêcher de s’exploser la voix et gesticuler sur le morceau Mother…
Oui, on a eu un coup de chaud et oui, on a déjà hâte de les revoir et on ne peut que vous conseiller d’aller les voir ou les revoir.
En un seul mot, qui n’en est pas un : WAHOU !!!
Fatigués mais heureux, nous quittons le 22 après cette très belle soirée, se concluant sur un concert de Idles qui restera dans les mémoires ! Le groupe tient son rang dans la hiérarchie du club très fermé des bêtes de scène ! Lady Bird aura été la bonne surprise du début de soirée, voilà un groupe qui mérite votre attention ! Rendez Vous ont, quant à eux, délivré un superbe show salué comme il se doit par le public, leur interview sera à lire sur weirdsound dans quelques jours, le temps pour nous de le retranscrire. Et puis, bien entendu, nous n’oublierons pas les sympathiques australiens de Amyl & The Sniffers ! Il est temps de rentrer à l’hôtel pour se reposer avant la soirée électro du lendemain.
Samedi 20 avril : Techno toujours pareille ?
Après une nuit aux Balladins de Saint Doulchard, alias le motel des stars à croiser notamment Flavien Berger au petit déjeuner, nous nous dirigeons vers la ville pour se faire un gros burger plein de protéine… et une bière quand même. Réellement, on reprend des forces pour la journée qui nous attend.
Obsimo : rien à voir avec Pascal Obispo!
Vu par John O’Cube
Samedi, 14h30, ouverture des portes au 22 prenant une fragrance très électro cet après-midi, dans le cadre des Inouïs (les découvertes du Printemps de Bourges)
Direction salle-est pour découvrir Obsimo. Depuis maintenant 3 ans, Andrei, à l’initiative du projet, enchaine les dates et a mûri sa création. Une électro d’ambiance, très chill mais pouvant virer sur des sonorités house minimale, nous entraîne sur les terrains empruntés par des artistes tels que le français Rone ou les islandais de Kiasmos.
Obsimo alterne entre machine, clavier, contrôleur et guitare le tout, accompagné de projections graphiques à l’écran assez recherchées… pour notre plus grand plaisir. 30min… finalement beaucoup trop court, pour découvrir le talent de ce jeune artiste à suivre!
Calling Marian: …Reconnexion
Vu par Elanbleu
« Ça a l’air bien Calling Marian?! » « Ouais, c’est top. On l’a vu aux Trans’musicales avec Guillaume ».
J’écoute donc un peu avant de quitter notre chambre d’hôtel avec vue sur le nouveau Leclerc (eeeh oui, le prix de la gloire !) et je tombe sur le morceau Teal : mise à part le clip très drôle mais parfaitement agencé, le son me plaît. Ce n’était pas la découverte du siècle mais assez pour me retrouver devant la scène du 22 Est.
Les lumières s’éteignent et la jeune femme avance et commence son set. BAM ! Uppercut dans ta gueule mon gars. Étourdi, Calling Marian m’emmène dans son vaisseau pour un voyage galactique. Céleste. Vraiment.
En ce début d’après-midi, j’ai été kidnappé par les extraterrestres. J’ai subi des expériences psychédéliques, j’ai vu et entendu une lueur électronique avec un fond rythmique planant. Vous me prenez pour un fou ? Je vous jure, j’étais seul dans la salle, seul avec cette espèce de force hypnotisant qui vous prend par les tripes et vous remue dans tous les sens.
« ..clap, clap, clap… » retour sur Terre. Merci Calling Marian!
Bertrand Belin :
Vu par John O’Cube
Un peu après sa conférence de presse, Bertrand Belin et ses musiciens nous ont proposé un set de 1h10 dans la salle à l’acoustique parfaite de l’Auditorium. On s’aperçoit très vite que le chanteur et guitariste a cette aura des artistes qui écument les salles de concert depuis maintenant 30 ans.
Un concert avec une majorité de titres de son dernier album Persona et une alternance entre une pop légère, une folk portée par la voix unique de Bertrand et quelques envolées rock… voir même post-rock. Plus de détail, très prochainement, dans un article regroupant l’interview lors de la conférence de presse au Printemps de Bourges, le live report et une écoute de son dernier album.
Corine : I want to funk you
Vu par Elanbleu
Au bout du 3ème jour au festival et avec essentiellement de l’électro et du punk en concert, j’étais en décomposition (rien n’est simple sous la menace de mort… merci Fatherubu et John’o Cube !). Par ailleurs, quelques mauvaises surprises dans l’organisation de la journée finissaient par me rendre blasé.
MAIS ! Arrivé devant la scène du W, deux bières dans les mains (celle de John’o Cube et la mienne, n’allez pas croire que… Voilà !) et sans exigence particulière, une lumière chaude et douce me caresse la joue : les Ohio players ? les Brothers Johnsons ? Non, 5 gars avec un rythme funky et disco qui vont me redonner le sourire (je ne pensais jamais dire ça un jour). Putain ! Je me suis surpris en train de bouger mon popotin sans aucun contrôle : Stop ou encore ?
Encore ! j’ai enfin repris des couleurs. Vous n’allez pas me gâcher cette soirée, Merde !
Corine, ladies and gentleman, une déesse sensuelle et flâneuse rentre en scène. Une voix belle et nonchalante qui vous hante et vous séduit. Accompagnée de ces braves guerriers (qui assurent grave !!!!), Corine va faire monter la température. Mes compadres revenant de leurs escapades photographiques, nous nous dirigeons vers l’espace réservé pour la presse (eh ouais, nous ne nous mélangeons pas avec la populace. Mouhahaha) et je danse, comme un gosse qui vient de bouffer un kilo de fraise tagada.
Corine et ses musiciens dynamitent, groovent, enflamment et ensorcellent ! Et pour finir le concert, Corine nous offre une performance déjantée de ses musiciens. Mais pourquoi ? Parce que Corine !
Kiddy Smile : Voguing is not dead!
Vu par fatherubu
Mes deux acolytes me laissent tomber pour aller se chercher un kebab, pour ma part si je touche encore à de la nourriture de festival, mon ventre va exploser. Je décide donc d’affronter seul la grande scène du W où va se produire Kiddy Smile! Si vous ne connaissez pas Kiddy Smile, interrogez-vous sur votre vie sociale : vous avez du être dans le coma pendant quelques mois. Producteur et DJ parisien, il remet au gout du jour le voguing tout étant un ambassadeur LGBT très médiatique.
Le décor est plutôt sympa, de grosses lèvres derrière lesquelles est planqué le matériel du mec qui mixe et des podiums aux couleurs de Kiddy, ça sent la grosse teuf. Kiddy Smile arrive, accompagné de ses danseurs, moment de flottement chez les adolescents massés derrière la crash barrière, j’ai bien l’impression que pour certains c’est la première fois qu’ils sont face à des travestis!
Et c’est parti pour un festival de danses et de poses suggestives, sans compter les paroles assez explicites! Encore heureux, nous ne sommes pas à un congrès de Familles de France! Aha! Musicalement? En définitive on retiendra un bel hommage à la house de Detroit et Chicago (il me semblerait avoir entendu des samples de Felix Da Housecat) des années 90’s et aux love parade berlinoises (ah, Da Hool tu nous manque!). C’est frais et amusant!
Vladimir Cauchemar : les kids en rêvaient!
Vu par fatherubu
Moi et Vladimir, on ne se quitte plus. Je l’ai vu trois fois en un mois, qui suit l’autre, difficile à dire! Je pense que Vladimir (ou quelque soit son prénom) est sans doute un lecteur assidu de weirdsound, et il a bien raison. Bref! Le DJ tourne un peu partout en ce moment, et c’est un sacré bon coup marketing pour l’écurie Ed Banger. En quelques mois, le DJ masqué, et prétendument russe, a fait un sacré buzz sur les réseaux sociaux, notamment grâce à l’excellent morceau Aulos, que vous avez forcément entendu!
La fosse du palais d’Auron est pleine à craquer, la moyenne d’âge est jeune, voir très jeune! Phénomène que j’ai déjà remarqué sur les deux autres dates. Les jeunes gens sont excités comme des puces, la bière du festival n’y est sans doute pas pour rien, et bon nombre d’entre eux portent des masques représentant une tête de mort, à l’image du masque de Vladimir Cauchemar!
Alors que je suis devant la crash barrière (privilège du photographe), je vois notre cher Vladimir en train de sautiller et de s’échauffer : voilà un mec qui prend son boulot au sérieux. La dorénavant habituelle vidéo arrive sur l’écran géant, Vladimir y fait un petit speech en russe auquel on ne comprend rien, puis : tada! Il arrive!
Vladimir porte son traditionnel haut de jogging Adidas (la couleur peut varier) et son masque, pas moyen de voir qui se cache derrière. Musicalement c’est de la bonne house des familles, ça n’a pas grand chose d’original mais ça fait le boulot. En tout cas, dès les premières notes de Aulos, la fosse devient folle, on assiste même à un circle pit (WTF?), la jeunesse s’amuse et c’est bien là le principal!
Salut C’est Cool : ambassadeurs de luxe pour Jardiland!
Vu par John O’Cube
Salut C’est cool, c’est comme un haïku avec plus de 17 syllabes, 27 exactement… :
Techno toujours pareil…
Boom boom dans les oreilles…
Musique de défonce-man…
Pas de message normal…
Rien à dire…
Ces bonnes paroles entonnées par James Darle, leader charismatique du collectif Salut c’est cool, et ce, malgré la gêne occasionnée par les 7 sièges en plastiques Castorama disposés autour de lui par ses acolytes à coup de chatterton, nous laissent sans voix, nous scotchent littéralement.
C’est donc avec encore de l’émotion dans les doigts et de la techno toujours dans les oreilles que j’écris ces quelques lignes. Les souvenirs me reviennent en pleine tête :
- Martin Gugger et Vadim Pigounides qui, tels des albatros, sautent comme des lapins sur scène suite à une coupure technique de son pendant 2 minutes lors du 3ème
- Louis Donnot en pleine création de sculpture en pâte à modeler sous les beats du tube Les Fleurs, ode magistrale aux roses, lilas et orchidées.
- Le passage de l’âge de la chaise en plastique (la chaise Castorama précitée) à l’âge de la chaise en bambou et la splendide improvisation dans le chapiteau du W à Bourges sur le titre d’ores et déjà planétaire dans le département du Cher C’est un simple bout de bois.
- Notre rédacteur Elanbleu, en véritable transe, qui chante à tue-tête les paroles du morceau Les Humains.
- Mes propres larmes sous l’adrénaline du son de Tony Hawk.
Donc ok… Salut c’est cool, c’est complètement décérébré… mais weirdsound approuve. Sincèrement, on a dansé, on a ri et on a chanté… un seul bémol… 4 jours qu’on a le titre Techno toujours pareil la tête… c’est bien mais c’est long !
Thylacine : ça déroule et on en redemande!
Vu par John O’Cube
Dans le cadre de la soirée électro au W et au palais d’Auron, Thylacine avait donc la lourde tâche de succéder à la névrose complète du live du collectif Salut c’est cool. Mais bon, l’angevin William Rezé est un véritable baroudeur, capable de se confronter à tout nouveau défi. Son extraordinaire premier album électro Transsiberian (je ne pèse pas mes mots, j’estime que c’est une véritable pépite) a été composé à bord du Transsibérien lors de l’immersion de l’artiste en mai 2015, accompagné d’une petite équipe (160 h de train, 9 000 km avalés), avec sa propre électricité et l’enregistrement de sons au cours du périple. En 2017, il récidive en achetant aux Etats-Unis une caravane datant des années 70, rapatrie celle-ci en France pour la retaper, ajoute des panneaux solaires (pour l’autonomie énergique) et y intègre un véritable studio d’enregistrement avec un acousticien… Il peut ainsi démarrer son 2ème projet Roads Vol. 1 (potentiellement, il y aura à l’avenir un volume 2, 3…) en s’aventurant sur la Cordillère des Andes entre Argentine et Chili à partir de janvier 2018 dans une dynamique assez similaire à celle de son premier album (rencontre avec les populations locales, enregistrement de sons de son voyage). Autant dire qu’il était donc capable de rallier le public du Printemps de Bourges à sa cause très rapidement.
Et le rapport aux voyages s’avère très fort, même lors de son concert. Les rédacteurs de Weirdsound se sont pris au jeu, transportés tout comme les festivaliers présents. Une transe musicale et visuelle sous les compositions percutantes de Thylacine et les projections de ses captations faites lors de ces pèlerinages initiatiques et musicaux sur le continent sud-américain et en Sibérie.
Autre élément fortement agréable, l’artiste ponctue son concert dynamique d’interventions au saxophone, son instrument de prédilection ainsi que de sessions de percussion (sur 2 capteurs électroniques) où il assène de véritables coups de massue qui survoltent un public complètement acquis à sa cause. Aucun doute les programmateurs berruyers ont vu juste en planifiant Thylacine au cours de cette soirée à dominante électro
Kompromat : de la techno sans compromis!
Vu par Fatherubu
Depuis environ deux mois, je soule mon entourage avec le projet Kompromat! Alliance quasi divine entre Vitalic et Rebeka Warrior (Sexy Sushi notamment…). Quelques semaines avant le festival, l’album était dans ma boite aux lettres, et depuis je l’écoute en boucle. J’ai un fond monomaniaque mais je me soigne.
La programmation du Printemps de Bourges nous interdisant de faire des photos (du fait de la présence de lasers sur scène), il va falloir vous contenter de peu de choses : quelques vidéos youtube et photos de portables!
Kompromat c’est : des paroles en allemand, chantées par Rebeka Warrior, sur des airs électro sombres orchestrés par Vitalic, une rencontre en la techno berlinoise 80/90’s, la scène belge (EBM) et quelques fulgurances plus modernes. C’est une véritable création à part entière, un son rafraichissant, qui est sur le podium des choses les plus chouettes que j’ai entendues depuis début 2019.
Le show de Kompromat est encore tout neuf, le duo n’ayant fait que quelques dates pour l’instant. Les jeux de lumières et les fameux lasers sont impressionnants, c’est une sacrée scénographie! Ils vont nous sortir l’intégralité de Traum Und Existenz, leur premier album, un vrai bonheur d’entendre Niemand, Einfach da sein ou encore Auf immer und ewig.
La musique s’arrête, c’est le clap de fin pour la valeureuse équipe de weirdsound! Complètement crevés, nous reprenons le chemin de l’hôtel, en pensant déjà la dizaine d’articles que nous allons avoir à écrire!
Dimanche : En famille devant Aya Nakamura et Maitre Gims
Vu par XSL1
Après Vald, Gringe ou encore RK jeudi soir à l’affiche de la soirée Rap2Days à la Halle au Blé, la 43ème édition du printemps de Bourges s’est achevée en beauté avec Aya Nakamura et Maitre Gims qui ont enflammé le Grand chapiteau W devant un public monstre.
« Je ne sais pas ce que je fous là, au milieu de cette bande de jeunes excitées, mais je ne pouvais laisser mon fils venir tout seul, vous voyez, il n’a que 12 ans », me lance Adeline, une maman venue accompagner son fils Jean, fan de Maitre Gims. Et elle n’est pas la seule dans cette foule qui patiente devant les grilles du W, plus de quatre heures avant l’ouverture des portes, beaucoup de parents sont présents pour veiller sur leurs enfants. Il faut dire que l’affiche de cette dernière journée y est pour beaucoup, deux monstres du hip-hop français sont chargés de combler ce jeune public, qui est prêt à prendre tous les risques pour les voir sur scène.
Vers 12h45, les vigiles ouvrent les grilles, malgré les consignes données juste avant « surtout ne poussez, tout le monde rentre dans le calme », c’est peine perdue, une vague d’adolescents s’élancent pour être au premier rang et espérer toucher leur idole ou un selfie en souvenir.
Le Phénomène Aya Nakamura
« AYA », Trois lettres grandeur nature capte tout de suite l’attention quand on arrive sous le chapiteau de la scène W, trois lettres qui annoncent le phénomène qui devra se produire devant ce public qui s’impatiente déjà, deux heures avant le début du show. Les gradins sont pris d’assaut et il ne reste plus aucune place, les plus courageux se ruent sur les marches. Vu de là le spectacle sera magnifique, comme vendredi dernier avec Skip the Use, conduit par Mat Bastard.
Les musiciens prennent place, les lettres colorées de son prénom se mettent out d’un coup à scintiller, il n’en faut pas plus au jeune public pour se mettre à hurler, « Aya, Aya, Aya, Aya, Aya… ». Je suis face à un phénomène dont je ne mesure pas l’ampleur, les visages sont colorés, il faut évacuer certaines personnes. Elle arrive, elle est là, face à moi derrière son micro et lance sa prestation avec « Oula », le dernier titre qui se trouve sur son dernier album Nakamura que tout la salle chante d’un seul cœur, « on se déchire, on se détruit, oula oulala, on se oula oulal ». Bodie bleu legging noir ceinturé d’une banane, elle enchaine avec « La dot » un autre single qui a un effet ravageur sur le public, chacun profitant pour maudire ses amours perdus.
« Est-ce que vous passez un bon moment avec moi ? Parce que moi je suis en train de kiffer »
Il n’en fallait pas moins pour que le « projet parte en sucette » avec ses déhanchés à couper le souffle et ses pas de danse à faire languir avec un de ses musiciens. On aime comment elle danse bien, sa musique lui va trop bien à base de « Pompom », ou quand elle nous demande de fermer la porte car « il y’a une pookie (balance) dans le sas ».
Le coup de grâce viendra plus tard avec le tube « Djadja » que toute l’assistance attend depuis le début. Une marée de smartphones fait soudain son apparition dans toutes les mains, personne ne veut louper cette partie, il faut bien alimenter les réseaux sociaux pour prouver qu’on était à la place « to be » cet après-midi.
« Merci Bourges, merci à vous » …. « Aya Aya Aya », je me surprends aussi à scander son prénom comme les jeunes qui m’entourent, mais elle ne reviendra pas. « Trop tard, trop tard, je suis trop loin pour toi » semble-t-elle nous répondre comme dans le titre « Copines ».
Il faut à peine vingt minutes aux techniciens pour effectuer les changements sur la scène pour Maître Gims à qui revient l’honneur de clôturer cette 43ème édition du printemps de Bourges. Ils sont peu nombreux à bouger, personne ne veut perdre sa place sous ce chapiteau, où la chaleur se fait écrasante.
MAITRE GIMS :
Qu’est-ce qu’il a pris comme poids ! c’est la première remarque qui m’a traversé l’esprit quand l’ancien membre du groupe Sexion d’Assaut débarque devant nous sur le tube « Sapé comme jamais », immédiatement repris par le public. On dirait que le jeune public a appris par cœur les paroles des deux têtes d’affiches de ce dernier jour, je ne l’explique pas autrement, ou alors je suis trop vieux pour comprendre. Explosion de confettis quelques secondes plus tard, le public se retrouve recouvert de bouts de papiers qui inondent la salle.
« C’est mon premier festival cette année à Bourges » lance le rappeur avant de rejoindre ses danseuses, il a fait tomber son gilet à capuche et se lance dans une chorégraphie enflammée.
Il pensera aux « anciens » comme il les appelle, ceux des gradins à qui il dédie ses anciens tubes comme « Ma direction » ou encore « Bella ».
Il fait tellement chaud, que l’ambiance devient étouffante, vient enfin le titre « Je me tire », ouf c’est déjà la fin, mais quand tu crois que c’est fini, ça recommence.
« La même » repars de plus belle, c’est toute la salle qui chante en feat avec l’artiste pour cette dernière, puisque Vianney n’est pas présent. J’aperçois des parents qui s’impatientent derrière les grilles, on dirait une sortie d’école et ils ont raison. Le show s’est prolongé jusqu’à 18h10 au lieu de 17h30 comme initialement prévu et on peut lire « désolé » sur certains visages de jeunes, quand ils retrouvent leurs parents.
CONCLUSION
Ce récit digne de l’Iliade et L’odyssée se termine! Après plus de quatre jours de musique, nous quittons Bourges, de bons souvenirs plein la tête. A travers un savant mélange de découvertes musicales et de talents affirmés, le tout dans des salles à taille humaine, le Printemps de Bourges a su être à la hauteur de sa réputation. Un superbe festival où artistes, journalistes et festivaliers se côtoient, autour d’une même passion, la musique! A l’année prochaine les ami(e)s!
Félicitations aux courageux lecteurs qui seront arrivés à la fin de ce copieux article ! Vous faites partis de l’élite de notre lectorat, soyez en fiers. Qui dit festival, dit grosse rigolade entre ami(e)s : c’est aussi çà la musique ! Voici en exclusivité mondiale, quelques photos de l’équipe, prises à la dérobée : enjoy !