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The Lunar Kool Aid Eclipse Conspiracy, un septième album pour Rob Zombie!

The Lunar Kool Aid Eclipse Conspiracy, un septième album pour Rob Zombie!

Il paraitrait que nous ne produisons pas assez d’articles en ce moment : des dizaines, que dis-je, des centaines d’emails de lecteurs angoissés nous parviennent à la rédaction, proprement incapables de vivre sans leur dose quotidienne de weirdsound. Bien qu’au niveau de l’emploi du temps ça ne m’arrange pas du tout (sans compter l’absence de rémunération), et dans un excès de bonté exceptionnel je vous propose de revenir rapidement sur le nouvel album de Rob Zombie, nommé The Lunar Kool Aid Eclipse Conspiracy, paru le 12 mars dernier sur le label Nuclear Blast.

Le Boggie Man a brillé par son absence ces 5 dernières années, malgré quelques très bons concerts en France auxquels j’ai eu la chance d’assister. Dans cet article, je vous partage quelques-unes de mes photos prises à l’occasion (ne me remerciez pas) : Ça nous rappellera à tous l’époque bénie où nous pouvions être dans une fosse, collés à des mecs puant la bière et la sueur et qui en prime vous marchent sur les pieds. Pour en revenir à notre sujet, trois albums en quinze ans, nous sommes bien loin du mercantilisme acharné ! Jul, prends en une leçon s’il te plait. Le Covid a aussi retardé la sortie de ce nouvel album, initialement prévu fin 2020!

Je précise au lecteur que je suis fan de Rob depuis le début des années 2000. J’ai connu le monsieur avec son groupe précédent, White Zombie. Cela joue sûrement sur mes premières écoutes de The Lunar Kool Aid Eclipse Conspiracy. L’univers musical de Rob Zombie est très fortement influencé par sa jeunesse, Robert Cummings (il est devenu officiellement Robert Zombie en 1998) étant né dans une famille de forains itinérants où il a côtoyé le monde du cirque mais aussi le Théâtre Bizarre (femmes à barbe, nain à trois jambes…). Le jeune Rob développe alors une passion pour les freaks qui ne l’a jamais quitté depuis. Il passera son temps libre devant la télévision à visionner les classiques de la Hammer et autre B-Movies,  se forgeant une culture cinématographique encyclopédique et devenant un expert reconnu outre atlantique pour ses connaissances en matière de cinéma de genre.

Dans tous les albums de Rob Zombie on retrouve donc des Loups Garous, des vampires, des morts vivants, des OVNI…sans oublier une autre composante importante de sa musique, un regard nostalgique (mais en même temps acéré) sur l’Amérique profonde. Amateur de Blue Grass et d’Americana (et ça s’entend sur ce nouvel album), Rob Zombie aime les coins paumés des USA où habitent des tarés consanguins faisant leurs propres lois. Un peu comme dans Delivrance quoi. Vous ne voyez pas ? Ceux qui roulent dans des vieux pickups en pleine nuit pour kidnapper des cheerleaders (souvent à l’anatomie avantageuse) faisant de l’autostop : Je vous laisse imaginer la suite de la soirée… Album après album, Rob Zombie, comme son pote Marilyn Manson, prend un malin plaisir à s’essuyer les pieds sur l’Amérique puritaine et les gagnants du système. Il préfère les outsiders, surtout quand ces derniers pètent une durite.

Rob Zombie c’est plus de 35 ans de carrière musicale, d’abord avec White Zombie, formation horror punk créée en 1985 qu’il dissoudra en 1997, avant de lancer sa carrière solo. Ses trois premiers albums entre 1998 et 2003 sont devenus très rapidement des classiques, Hellbilly Deluxe étant considéré par beaucoup comme son tout meilleur disque (et je partage cet avis). Durant cette période faste il s’entoura d’idoles devenus des amis : Kerry King (Slayer), Ozzy Osbourne, Marilyn Manson…Loin de s’arrêter à la musique il réalisera aussi deux excellents films d’horreur sur la même période, La Maison des 1000 morts et The Devil’s Rejects.

Rob Zombie au Hellfest en 2017 en compagnie de son guitariste le talentueux John 5!

Musicalement, suivront Educated Horses et Hellbilly Deluxe 2, deux albums que j’apprécie beaucoup moins que la première trilogie. En parallèle il produira aussi les remakes cinématographiques du chef-d’œuvre de John Carpenter Halloween, puis son pendant Halloween 2. Petite ellipse pour arriver à son sixième album, The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Celebration Dispenser sort en 2016 et c’est une vraie réussite. Le titre Well Everybody’s Fucking In A UFO faisant l’objet d’une édition limitée en 45 tours à l’occasion du Disquaire Day. J’ai ensuite grand plaisir d’assister au concert de Rob Zombie en 2019 au Knotfest à Clisson, après le passage de Ministry, autre formation que j’adore et pour laquelle Zombie voue une grande admiration.

Du grand Rob Zombie : Well, Everybody’s Fucking in a UFO

La première découverte de The Lunar Kool Aid Eclipse est rassurante. C’est assurément un disque de Rob Zombie. Le fan va tout de suite retrouver ses repères habituels : C’est groovy à souhait, les morceaux parlent de cimetières, morts vivants et autre martiens, l’ensemble étant enrobé par des samples de films, bref tout va bien. L’enjeu pour celui qui suit la discographie de Rob, sera plutôt de distinguer cet album des précédents…Constat un peu cynique de ma part mais sans doute réaliste. L’artiste manie un style qu’il maitrise parfaitement, quitte à lasser un auditoire qui aimerait parfois le voir revenir à du metal sous une forme plus classique et plus épurée.  

Dans une auto interview réalisée avec sa femme Sheri Moon, Rob Zombie a l’honnêteté d’annoncer la couleur, pour ce nouvel album il se fait avant tout plaisir. Bien entendu, toujours dans la même vidéo ci-dessous, il nous annonce aussi que The Lunar Kool Aid est son meilleur album. On vous laissera juger, pour moi la réponse est clairement non.

L’ouverture du disque est vraiment très bonne, avec deux singles accrocheurs, The Triumph Of King Freak (A Crypt Of Preservation And Superstition) et The Eternal Struggles Of The Howling Man, qui ont d’ailleurs fait l’objet de clips. Shadow Of The Cemetary Man est aussi un titre sympa, avec sa rythmique qui reste bien en tête…Malheureusement nous sommes souvent coupés en plein trip musical par des samples qui s’invitent entre les morceaux et qui rendent l’écoute intégrale de l’album un peu chiante car trop présents.

Pourtant Zombie est coutumier du fait, il a toujours intégré des échantillons sonores issus de films dans ses productions. Tous ses albums étant par ailleurs des concept-albums reprenant souvent le titre d’un film d’horreur, ils incluent régulièrement des ambiances sonores de péloches horrifiques. L’impression globale qui en ressort serait que ce disque aurait gagné à avoir trois ou quatre titres en moins, là il y en a quand même 17 : on ne se fait pas voler sur la quantité !

Rob Zombie – The Triumph Of King Freak (A Crypt of Preservation and Superstition)

The Ballad of Sleazy Rider s’avère être un morceau efficace tout comme Shake Your Ass Smoke Your Grass. J’accroche beaucoup moins sur 18th Century Cannibals, Excitable Morlocks and a One-Way on the Ghost Train, certes totalement barré, avec une escapade du côté des sonorités americana, mais vite chiant. Boom-Boom-Boom vaut la peine d’être entendu, tout comme le morceau de clôture Crow Killer Blues.

Rob Zombie – Crow Killer Blues, morceau de cloture de l’album

Bilan, Cela fait toujours plaisir de découvrir un nouveau Rob Zombie, un artiste avec qui je suis en phase depuis plus de deux décennies! Sans être son meilleur album, The Lunar Kool Aid Eclipse Conspiracy s’en sort avec les honneurs. Quelques morceaux sont vraiment très bons, d’autres sont largement plus dispensables. C’est ce déséquilibre qui empêchera le disque d’atteindre la qualité homogène d’un Hellbilly Deluxe ou de Sinister Urge.

Les interludes entre les pistes ont tendance à casser l’écoute, c’est bien dommage même si je respecte totalement la démarche de concept album. En très bon artisan, Rob Zombie ne nous trompe pas sur la marchandise, le disque est soigné, avec une production irréprochable. J’aurai sûrement adoré cet album s’il avait 12 titres au lieu de 17 avec moins d’interruptions et une montée progressive et cohérente, là c’est un peu les montagnes russes musicales et on se retrouve rapidement à zapper d’un titre à l’autre.

Liens :

https://robzombie.com/

https://www.facebook.com/RobZombie

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