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Longue vie à The Wash et leur premier album

Longue vie à The Wash et leur premier album

En cette belle semaine de déconfinement, il est temps de vous parler de The Wash, ma petite pépite de début d’année. The Wash, c’est un duo composé de David Quattrini (chant, clavier) et de Jérôme Plasseraud (guitariste), leur tout premier album, Just Enough Pleasure To Remember, est sorti le 7 Février. Album qui a rythmé nombre de mes journées.

J’ai pu les rencontrer pour parler de leur musique et de leur concert à la salle La Boule Noire le 25 Février. Une interview à deux voix, sans langue de bois et en toute décontraction, que je vous invite à découvrir.

L’osmose de Jérôme et David, le duo franco-américain de The Wash

Nous nous rencontrons dans un appartement parisien, après avoir bravé une pluie battante. Après des présentations rapides, nous rentrons donc dans le vif du sujet.

Weirdsound: Comment vous êtes-vous rencontrés ?

David: Nous nous connaissons depuis 13 ans. J’ai rencontré ma femme à cette époque-là, c’est la meilleure amie du cousin de Jérôme.

Jérôme: En fait c’était à une soirée. On ne savait pas ce que faisait chacun, David ne parlait pas français. Puis nous nous sommes croisés de temps en temps, on a commencé à faire des bouts de musique.

On a réalisé qu’on adorait bosser ensemble. On a commencé à faire des morceaux il y a 2, 3 ans, jusqu’à l’album cette année.

David Quattrini, The Wash

Jérôme: C’est vrai, je me demande comment les gens font pour faire de la musique tout seul. Dès que tu commences à douter, difficile de savoir si ce que tu fais est bien ou à jeter. Du coup, quand on est à deux, tu te rends compte qu’une idée est cool alors que toi tu en es lassé. C’est assez appréciable.

David: C’est la première fois de ma vie que je travaille « à deux ». Il va finir ma phrase, je vais finir la sienne, c’est cool.

Et je confirme, à ce stade de l’interview, leur complicité ne fait aucun doute. Ils complètent les phrases de l’un de l’autre, on sent une vraie osmose amicale, et artistique.

Weirdsound: Comment travaille-t-on à deux, quel est votre process d’écriture ?

C’est une collision d’idées, de sons. Je fais un accord, David ajoute une ligne de voix … Nous ne prévoyons pas les morceaux à l’avance, c’est le cas pour Natasha ou Morning Lights. Il n’y a pas que de la post-production derrière, les chansons guitare-voix fonctionnent aussi.

Jérôme Plasseraud, The Wash

David: ça fait du bien de réaliser que c’est possible d’avoir les versions acoustiques.

Le morceau Morning Lights (mon préféré)

Weirdsound: Pourquoi « the Wash » ?

David: Un de nos amis écrit dans des notes de téléphone des noms de groupe, et The Wash y figurait. Cela faisait un mois qu’on cherchait un nom. Et ça c’était parfait. Cela veut dire tellement de choses, en musique « a wash », « wash », en tableau avec plein de couleurs… J’aime bien l’idée de l’eau qui coule et danse!

Créer un album et être parent

Weirdsound: A quel moment vous avez eu « le rêve » d’avoir l’album ? quand vous avez eu Natasha ou Morning Lights justement ?

On ne s’est jamais dit qu’on pouvait faire un album, on a eu deux morceaux, puis trois, puis on a réalisé qu’on pouvait faire un EP et ensuite pourquoi pas un album ?

David Quattrini, The Wash

Jérôme: Mon cerveau a effacé toutes ces étapes en fait.

David (renchérit): Tu as eu un enfant en même temps.

Jérôme (sourit): oui c’est vrai.

Weirdsound: Vous êtes papas tous les 2 ?

Jérôme: Et oui c’est arrivé au moment où on écrivait.

Weirdsound: ça ne doit pas être évident de concilier les 2 ?

On se retrouve pour faire de la musique, et il faut finir à 16h car ton enfant arrive. Donc tu sacralises moins ces moments. J’adorerais partir, comme ces auteurs compositeurs, qui disent « je suis parti 1 mois en Sardaigne dans une maison désaffectée, avec un magnéto quatre bandes ». Mais ils ne doivent pas avoir d’enfants ou de femme, qui demandent à quelle heure tu rentres. (rires)

Jérôme Plasseraud, The Wash

Petite pensée pour Asgeir, dont l’interview est disponible ici, qui s’est isolé dans une maison en Islande pour la production de son dernier album. Je m’émerveille toujours devant la richesse des procédés d’écriture des artistes.

Weirdsound: Vous diriez que le fait d’être parent, cela fait de vous des musiciens différents ?

Jérôme: déjà tu as moins de temps, donc cela veut dire moins de temps pour la réflexion artistique, tu ne peux pas/plus passer ta journée à aller chiner des guitares (ce que j’adorais faire avant).

David: Heureusement, j’aime bien bosser le soir, je fais des nuits blanches, c’est un moment où je suis productif, je peux rester dans le studio jusqu’à 4h du matin.

Jérôme: Moi je ne travaille pas la nuit, je me réveille le matin et je trouvais le matin des morceaux que je pouvais retravailler. On a fait du ping-pong comme ça.

Weirdsound: et vos enfants écoutent vos morceaux?

Jérôme: Ils ont les tee-shirts, mais ma fille préfère écouter d’autres artistes. Elle aime bien The Wash, elle comprend ce que je fais.

Weirdsound (sourit): il faut faire « progresser » l’oreille.

David: Exactement, il y a des moments où ils demandent de mettre nos morceaux. Ça c’est génial. Mais ce sont de courts moments, après ils passent à autre chose. (rires)

S’entourer pour produire l’album

Weirdsound: Comment vous avez géré toute la production de cet album ?

David: on est proches de notre boîte de production, et notamment de Thomas Jamois. On est bien entourés. C’est grâce à lui d’ailleurs cet album. Il nous a aussi aidés sur le graphisme.

Jérôme: exactement ça aide d’avoir des autres mains. Sur le mix, c’est Thomas Jamois, qui nous a aidés, c’est une belle caution, c’est lui qui a tout mixé. Il a mis tout le monde d’accord, c’est super appréciable.

David: nous on a fait les mix chez nous comme on voulait et lui a fait une belle peinture du tout.

Weirdsound: Depuis quand l’album est fini ?

David: L’album était terminé au mois de Décembre 2018, on a fini ensuite le mixage. Cela nous a pris un bon 10 mois de faire l’album. Et le graphisme cela prend très longtemps !

Jérôme: Sur le graphisme de l’album, ce n’était pas l’univers dans lequel on serait allé, c’était super coloré, j’aurais fait autre chose. Et en fait c’est super cohérent.

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La pochette de l’album et l’identité du groupe

La nostalgie, comme marqueur de l’identité The Wash

Weirdsound: La nostalgie est un des thèmes principaux de l’album, comment l’expliquez-vous ?

Jérôme: On traîne un peu là-dedans dans cette atmosphère…

David (reprend): c’est juste là, ça sort comme ça quand on fait des musiques, dans notre vie aussi, tout cela se mélange…

Jérôme: ta voix aussi fait la nostalgie du coup, cela véhicule ce type d’émotions…

Weirdsound: Comment vous avez choisi les singles ?

David: en fonction des clips, on avait besoin de chansons qui aillent avec des clips, Strange Gift, c’était notre première idée de clip, et ensuite est venu Summer. Et les clips étaient prêts assez vite.

Weirdsound: vous avez participé à la production des clips?

Pour Strange Gift, on a trouvé sur YouTube une fille qui s’appelle Eadington qui s’est prise en photo pendant 8 ans. On l’a contactée car quand on a mis la musique dessus on s’est rendu compte que cela fonctionnait. Et ça correspondait au texte. Et elle a dit oui !

Jérôme Plasseraud, The Wash
Stange Gift avec videos de Eadington de 14 à 22 ans

Weirdsound: Ca vous plaît de travailler sur cet aspect un peu plus graphique ?

Jérôme: j’adore ça, les vidéos les montages… Du coup pour Summer, on a repris les photos de vacances d’enfance de David et j’en ai fait un clip.

David (continue): c’est ma famille oui les images, je suis le dernier de 4, c’était filmé par une caméra dans les années 70.

Jérôme: il m’a filé son DVD et moi je suis sur iMovie, j’ai essayé d’aller vite. Sur le montage, je me prends moins la tête que la musqiue, je fais vite les choses, je ne prends que du plaisir!

Summer sur des images de vacances familiales d’enfance.

Weirdsound: Quand tu (Jérôme) entends une musique tu associes un clip ?

Jérôme: oui complètement, ça me donne des idées, j’ai les images en tête quand je joue.

David: pour TwoFace (3ème single) on a pu travailler avec un photographe, Julien Mignon, c’est un photographe de portrait, il n’a jamais fait de clip, c’était une bonne expérience. Meilleure pour moi que pour toi ! (rires)

Jérôme (explique): Je devais courir dans les bois, j’ai rarement eu aussi froid de toute ma vie, on a tourné ça un Lundi matin en Décembre au bois de Vincennes et on est resté 14h dehors. J’ai mis trois jours à m’en remettre.

Weirdsound: Mais le résultat en valait la peine…

David: Oui il s’est imposé comme le plus « single » de tous les singles.

Jérôme (reprend): Comme le morceau le + énergique et le plus single de l’album !

Two face et des souvenirs de tournage dans le froid hivernal

Weirdsound: C’est votre morceau préféré ?

Jérôme: chaque titre a un truc, tu trouves toujours du plaisir dans chaque chanson. Par exemple, il y a des morceaux plus simples à jouer sur scène, donc qui sont plus funs, comme Caesar !

David: c’est mon préféré à jouer!

Un titre plus fun pour Jérôme

Jérôme (renchérit): Mais en ce moment, mon morceau préféré, c’est. Holden, une ballade.

David (réfléchit): ça change assez souvent… Je dirais Morning Lights, c’était un rêve de faire une fin avec le synthé comme ça…

Weirdsound: c’est mon morceau préféré ! Hypnotique !

Construire le groupe et premières impressions sur les concerts

Weirdsound: Donc pour la production de l’album, vous étiez tous les 2. Les musiciens pendant le concert (du 25 Février à La Boule Noire) vous ont aidés pour le côté live ?

Jérôme: on a monté le groupe après avoir fait l’album. On a tout fait seuls, sauf la batterie, on était accompagné d’un un batteur qui s’appelle Raphael Seguinier.

David (reprend et abonde): on a fait tout oui, et heureusement Jérôme fait beaucoup de lives, alors que moi pas du tout. On a pu recruter de bons musiciens.

Pour la scène je pensais déjà à des musiciens avec qui j’avais travaillé avant, le bassiste Jeff Hallam, un américain avec qui je joue souvent, j’aimais bien Antoine Cartigny qui est le batteur, qui joue avec Jil is Lucky, j’aimais bien comment il jouait, un peu à la Strokes et tout, le clavier Cyrus, complètement fou et créatif.

Jérôme Plasseraud, The Wash

Weirdsound: Il y avait une belle harmonie sur scène!

Jérôme: et oui on n’avait que 2 dates en plus, une date en Septembre dernier, en première partie de Kaiser Chiefs et là à la Boule Noire.

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Le groupe au complet

Weirdsound: Et pour la suite ?

On veut bien faire plus de lives, c’est dommage de faire des répétitions, faire un live, et ensuite arrêter. Cela permettrait d’améliorer le set, on a plein d’idées.

David Quattrini, The Wash

Rappel: cette interview a été faite juste avant le début du confinement et donc de la crise.

En résumé, une pépite à écouter

Weirdsound: Qu’est-ce qu’on doit retenir de cet album ?

Le titre parle de lui-même, pour nous, si les gens prennent du plaisir à l’écouter, c’est déjà énorme.

David Quattrini, The Wash

Jérôme: Il y a très peu de disques qui marquent une génération… Quand je fais des chansons, je me demande si les gens vont écouter et aimer, est-ce que ma femme / mes copains / puis les gens vont aimer.

David: la vie c’est pour ça, prendre du plaisir !


Mes 3 morceaux préférés: Morning Lights / Summer / Strange Gift


En conclusion, je vous recommande chaudement l’album de The Wash. Les morceaux dégagent une belle énergie, bien que nostalgique.

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