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Jeff Beck à l’Olympia : God moving over the face of the water!

Jeff Beck à l’Olympia : God moving over the face of the water!

Quitte à être à Paris un vendredi soir, autant y rester le week-end, m’étais-je dit en achetant mon billet pour le concert de Roger Waters d’hier soir à la U Arena de Nanterre. Et quitte à assister à un certainement très chouette concert, autant voir s’il n’y a pas moyen d’en voir un autre le samedi !

Consultant le programme des concerts parisiens du samedi soir, un nom et un lieu étaient sortis nettement du lot. Et quand je dis nettement, c’est vraiment loin, très très trèèèèèès loin devant… Car même moi qui ne connais de cet artiste que le nom et le génie qu’il est réputé avoir, j’ai vu une alarme se déclencher : ATTENTION, CONCERT JEFF BECK A L’OLYMPIA, NE PAS LOUPER !!!! (Sinon tu es un gros naze qui ne mérite que d’aller voir Vianney à Bercy ce même soir !!!)

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Affiche promotionnelle du concert deu maestro à l’Olympia

Je suis passé quelques fois devant l’Olympia en me baladant, mais jamais je n’y ai assisté à un concert. C’était un souhait que je formais depuis un certain temps déjà, et pour une première, je voulais faire les choses en grand ; me payer une pointure, à une belle place. J’ai donc craqué un billet pour une place au premier rang. Et Paf !

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Mon billet pour le concert de Jeff Beck!

Pour ne pas être totalement ignorant ou ignare de la chose, malgré la démarche volontaire de découvrir directement la musique de Jeff Beck sur scène, j’ai écouté quelques live sur une plateforme bien connue. Pas de soucis donc quant à la qualité certaine de ce que j’allais écouter à l’Olympia !

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Devant l’Olympia, avant le concert – Photo Khaled Weirdsound

Concert à 20h, je suis arrivé à 18h45, histoire de ne pas avoir le ventre vide. Les abords de l’Olympia, ce n’est pas vraiment le bon plan pour aller se sustenter. Je m’en doutais, je le savais devrais-je même dire. 1 croquemonsieur et une pinte, le tout servi sans le sourire : 26 euros ! Et bim!

19h15, il est temps de gagner l’Olympia et entrer dans cette salle qui a vu tant d’artistes parmi les plus grands. Si la scène que je verrai n’est pas celle qu’ont foulé les Beatles, Brel, Barbara et tant d’autres car la salle a été refaite en1997, l’endroit reste un lieu mythique. Après avoir passé le double contrôle, pas très appuyé ma foi, et fait valider mon billet, ça y est, I’m in the Place ! Pas question de courir (de toute façon inutile quand on est placé), je veux apprécier le moment, et marche lentement, très lentement. Je sens que j’ai le sourire jusqu’aux oreilles, je dois avoir l’air bien benêt mais je m’en moque pas mal, on ne me volera pas cet instant ! Après avoir traversé le couloir, me voici dans le grand hall distribuant vers les différentes entrées, en haut pour la mezzanine, en bas vers l’orchestre. (logique en même temps…) En bas des escaliers, chouette, un bar ! 4 euros le demi, bon c’est de la bière de chantier mais ça ira. C’est avec mon godet que je vais fièrement prendre place au rang 1 siège 15, en laissant un tit pourboire à l’hôtesse qui m’a placé. Et voilà j’y suis, et c’est très agréable, jouissif même ! Être à l’endroit précis où l’on s’est souvent pris à rêver d’être… Il n’y a plus qu’à patienter tranquillement maintenant.

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Photo de la salle de l’Olympia depuis ma place tout devant – Photo Khaled Weirdsound

20h00 : La première partie est assurée par John Parr, sujet britannique. Seule avec sa guitare, il nous a chanté un répertoire blues sympathique, que la salle apprécie. John Parr, beaucoup le connaissent mais ne le savent pas ! Si si, même vous, vous le connaissez ! Bon à condition tout de même, d’être âgé je dirais d’au moins 25 voire 30 ans. La pub Gilette, et son slogan « Gilette, la perfection au maaasculiiiiinnnn ! » Vous vous souvenez ? Eh bien c’est sa composition. De ce bref instant musical, on lui a demandé de tirer une chanson. C’est devenu : The best a man can get. Pour ceux qui voudraient s’en assurer ou se souvenir :

Après 20 minutes d’entracte pendant lesquelles chacun s’attachera à recharger les munitions, Il est temps pour Jeff d’entrer sur scène, accompagné de trois musiciens : Rhonda Smith à la basse, Vinnie Colaiuta à la batterie et enfin Vanessa Freebain-Smith au violoncelle. Est-il utile ici de préciser que ces trois derniers sont justes des pointures, et ont travaillé avec de grands noms ? Frank Zappa, Sting, Herbie Hancock, Megadeth, etc pour Vinnie Colaiuta, Prince, Beyonce pour Rhonda Smith, Ringo Starr, Sting, et Jay-Z pour Vanessa Freebain-Smith. Voilà qui pose les bases… Le chant sera quant à lui assuré par Jimmy Hall.

Parlons un peu de Jeff tout de même… C’est avec les Yardbirds, groupe de Rock Britannique, qu’il débute sa carrière musicale. Pas n’importe quel groupe, puisque Jimmy Page et Eric Clapton en ont également été membres. Il quittera le groupe à peine 2 ans plus tard, et formera le Jeff Beck Group pour quelques années. Depuis, il vogue entre créations de groupes le temps d’un ou de plusieurs albums ou d’une tournée, albums solos, et collaborations.

21h00 donc, le boss de la guitare, 73 ans et pas un cheveu blanc, entame le concert par Pull It, tiré de l’album Louder (2016). Le ton est donné !

Dès cette entrée en matière, j’ai été pris dans l’ambiance de sa musique, au même titre que l’auditoire composé essentiellement de connaisseurs. Je me suis laissé bouger, bercé, asskické, cajoler, décoller, dans ce concert aux multiples facettes. J’avais bien saisi que Mister Beck avait une palette de jeu assez large, je l’avais lu. Mais ce soir, je l’ai entendu, et qui plus est vu, manier sa guitare avec facilité, cette facilité qui ressemble à la Perfection, et qui nous ferait croire que si l’on se saisissait de l’instrument, les mêmes sons en sortiraient. Pauvre de moi… qui n’ai jamais tenu une guitare dans mes mains !

Parmi les morceaux joués ce soir, voici quelques-uns de ceux qui m’ont le plus touché, remué, plu.

Nadia, (You had it coming, 2001), j’y entend une guitare qui pleure de douleur, posée sur un beat tendance jungle. Une pure merveille, qui me fait penser à la guitare de Terje Rypdale dans Last Nite, morceau composé pour la bande originale du film Heat (1995).

Star cycle, (There and back, 1980). Tout sonne 80th ici : le synthé, la batterie, la gratte ! C’eût pu être le générique (de qualité) d’une série, ou le morceau d’une bande originale de film.

Big block, (Jeff Beck’s guitar shop, 1989). Morceau bien lourd, qui donnerait envie d’enfourcher une Harley, et enquiller les kilomètres en faisant voler la poussière ! A certains égards, ce titre m’en rappelle certains de l’album Surfin with the alien de Satriani.

Cause we’ve ended as lovers (Blow by blow 1975). Une petite merveille de douceur, romantique à souhait. Typiquement le petit morceau sympa pour un diner aux chandelles, entre autres.

Brush with the blues (Wired, 1976). Comme son nom l’indique, c’est un titre bluesy. La guitare fait le très gros du travail, aidé par la lente montée en puissance de la batterie. Une pépite pour laquelle Jeff sait faire chanter, gémir et pleurer sa guitare.

Blue wind (wired 1976). (Je soupçonne décidément Satriani d’y avoir puisé quelques inspirations !) Il se dit ici et là que c’est Jeff Beck qui a inventé le heavy metal. Ce que je veux bien croire en écoutant ce titre. J’ai même pensé parfois pendant le concert qu’il aurait sa place au Hellfest !

J’avais pris un risque en venant découvrir sur scène un artiste dont je ne connaissais pour ainsi dire pas la musique. Celui de n’éventuellement pas aimer. Bon c’est vrai, le risque était faible, je vous l’accorde ! J’ai aussi pris le risque d’aimer et ce serait un doux euphémisme de dire que j’ai seulement aimé. J’ai eu l’impression d’assister à un concert de rock, de heavy metal, de jazz, de blues, et même parfois d’électro. J’ai aimé me faire transporter dans ce voyage musical, avec toutes ses couleurs, ses architectures, et ses émotions. Ce fut un feu d’artifice sonore.

Le concert aura été court, et c’est là que réside mon petit bémol : 1h30, rappel compris ! 30 minutes de plus eurent été les bienvenues…

De même, l’artiste ne s’est adressé au public en tout et pour tout qu’une seule fois, pour un tout petit « merci ». Un seul mot, that’s all… Pas de présentation des musiciens non plus… En guise de rappel, un seul titre, Going down, que votre serviteur s’est permis de capter.

Puisque les lumières se rallument, et que personne ne reviendra sur la scène, il est temps de partir. Je suis gonflé à bloc, de cette énergie que donne la bonne musique en live. Chemin faisant vers la sortie, je laisse trainer mes oreilles afin d’entendre les impressions du public. Et même si ce n’est pas parmi les fans que l’on trouve la plus grande objectivité, tout le monde ne tarit pas d’éloges sur le concert de ce soir. Pour conclure, ainsi que l’a gueulé si fort un fan dans l’auditoire à la fin du concert : Thank you Mr Beck!

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Devant l’Olympia, après le concert – Photo Khaled Weirdsound

Il reste des dates européennes : http://jeffbeck.com/tours/

 

 

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