Deux concerts de Vitalic en moins d’un mois ! C’est vous dire à quel point j’apprécie la musique de Pascal Arbez-Nicolas. Notre histoire d’amour a débuté il y a 17 ans, en 2006, lorsque pour la première fois j’ai entendu Bells. Un titre sacrément accrocheur, qui a bercé un paquet de mes soirées étudiantes cette année-là ! De nouveaux horizons musicaux venaient de se révéler à moi, et je me suis empressé de mettre le cap sur les premiers albums de Vitalic. Rapidement, je me suis rendu compte que nous avions des affinités musicales et passions communes, ça ne pouvait que « matcher » entre nous : Kraftwerk, Giorgio Moroder, Front 242, Depeche Mode, The Prodigy…Et je pourrai continuer longtemps la liste, sur Meetic on tombait amoureux à coup sûr !
Bien évidemment, comme dans tous les vieux couples, il y a eu des hauts et des bas ! Des albums que j’ai adorés, des featuring et des projets parallèles géniaux (le fantastique Kompromat pour ne citer que lui)…Et puis parfois des disques avec lesquels j’ai moins accroché, sans pour autant demander le divorce ! Je stoppe ici cette belle métaphore pour cette conclusion : Vitalic c’est vingt ans de créativité et d’expérimentations, sans concessions avec la facilité. Chacun de ses disques a sa propre identité, sa propre âme. Il suffit d’écouter OK Cowboy puis Voyager 2 pour se rendre compte de la palette musicale de notre gus. Je le considère comme un des tous meilleurs artisans de la musique électronique française actuelle, capable de jouer avec les genres et les codes et d’être là où on ne l’attend pas. En live c’est toujours une expérience intéressante, j’ai dû faire une dizaine de concerts de Vitalic (en a peu près autant d’années) en vivant à chaque fois quelque chose de différent.
Après son passage en clôture de l’Ocean Fest à Biarritz le 31 mars dernier, le voici au Stereolux à Nantes. J’ai réussi à convaincre (il ne m’a pas fallu longtemps) John O’Cube de venir avec moi, nous voici donc dans les lieux peu avant 21h. La salle Maxi est pleine (toutes les places sont parties en quelques jours) et il faut se frayer un chemin pour atteindre les premiers rangs, chose que nous faisons pour pouvoir faire nos photos et profiter au mieux du concert.
Le public est des plus hétérogènes, jeunes et moins jeunes, fans de la première heure et personne pour qui c’est « la toute première fois » : j’aurai d’ailleurs plaisir à discuter avec deux quarantenaires, fines connaisseuses de la discographie de Vitalic, pendant et après le concert. La musique en live c’est aussi ça, des rencontres avec d’autres êtres humains ! La dernière fois que j’ai vu Vitalic au Stereolux, il s’agissait de la tournée pour l’excellent album Voyager 2, un disque qui fait pour moi référence dans l’histoire récente de la musique électronique. Nous avions alors passé une superbe soirée, je suis donc impatient de le revoir dans le même cadre.
Vitalic arrive et nous voilà partis pour une heure et demie de musique ! Habitué de ses disques, je prends un malin plaisir à reconnaitre les différents morceaux, dont certains classiques que j’avais oubliés. On citera dans le désordre et de manière non exhaustive (c’est ça de ne rien noter et d’avoir une mémoire de crevette grise) : My Friend Dario, Sirens, Levitation, Dancing in the Street, Bells, La Rock 01, The Light is a Train, Boomer Ok, Stamina…L’ambiance dans la salle met un peu de temps à démarrer, mais il suffira de quelques classiques (voir dans la liste plus haut) pour que la fosse se mette à danser ! J’ai grand plaisir à réécouter certains morceaux (Sirens, Dancing in the Street) provenant de Dissidænce 1 & 2 l’excellent dernier album (2022) du maestro. Le temps file vite, nous voilà aux rappels, et nous allons être servis ! Vitalic se remet derrière ses machines pour un quart d’heure supplémentaire, une proposition beaucoup plus minimaliste, tendance rave, qui comblera le public nantais.
Lorsque la lumière se rallume pour de bon, et qu’il est temps de partir (vers les bars du centre-ville de Nantes), je ne peux qu’être heureux du concert que nous venons de vivre. Reprenant des titres dans la quasi intégralité de sa discographie, Vitalic nous a offert un très bon moment musical, qui justifie amplement son statut de parrain de la musique électronique française ! Accessible sans sombrer dans la soupe (drôle d’image, disons plutôt dans la facilité…), expérimentale sans devenir chiante ou snobinarde, la musique de Vitalic a une âme véritable. Sans doute le reflet de son géniteur, un compositeur et musicien de talent, qui reste loin des « sirens » (aha !) de la gloriole facile et qui ne cesse de repousser un peu plus loin les frontières de sa créativité. Merci à lui pour tout ça : C’est pour ce genre de moments et d’artistes avec un grand A que j’ai monté ce site, et j’espère que la lecture de ce petit billet écrit à la va vite vous donnera envie de faire connaissance avec l’univers musical de Vitalic !
Le 12 mai prochain, toujours à Stereolux, le label Citizen Records, fondé par Vitalic en 2001, sera mis à l’honneur pour une soirée électro à ne pas louper. Au programme on retrouve Poltergeist, Loman et Nomenklatür. Dans l’actualité, impossible de passer à côté de la B.O composée par Vitalic pour le film Disco Boy, qui est actuellement à l’affiche dans toutes les bonnes salles de cinéma!
Et si jamais vous voulez voir Vitalic en live, il tourne un peu partout en France et en Europe, il y aura sans doute une date où vous pourrez vous croiser : https://www.vitalic.org/tour.html