Enfin ! C’est le premier mot qui me vient à l’esprit quand je pénètre dans la salle Maxi de Stereolux à Nantes le 07 octobre dernier. Rone va enfin pouvoir se produire, après deux annulations consécutives liées à la pandémie et aux différentes mesure sanitaires.
Dire que j’attendais cette date relève de l’euphémisme, et apparemment je ne suis pas le seul, ce soir la salle Maxi affiche complet. Indépendamment du concert qui va suivre, cela fait vraiment du bien au moral de voir l’endroit plein à craquer (dans la fosse comme à l’étage), sans masque pour camoufler nos jolis minois. Un retour à la normale appréciable, croisons les doigts pour que cela dure ! Bref, revenons-en à notre affaire.
Retrouvant une partie de notre petite rédaction, je m’installe au balcon pour découvrir la première partie assurée par Slow Dimension (de son vrai nom Lou Berlinger), DJ que je ne connaissais pas jusqu’alors. Son set est qualitatif, elle vaut largement la peine d’être découverte si vous aimez la techno lorgnant vers la deep et l’ambiant.
Mon affection pour la musique de Rone ne date pas d’hier, en cela je vous renvoie à la lecture de mes précédentes chroniques sur l’album Mirapolis et celle concernant Room With A View. J’ai déjà eu l’occasion de voir Rone en concert une bonne demi-douzaine de fois (on citera un passage à Astropolis, le Printemps de Bourges, Le Lieu Unique…), toujours de bons souvenirs ! J’apprécie la modestie et la discrétion de cet artiste à l’imaginaire fécond capable de passer d’atmosphères éthérées à des ambiances de rave endiablées. Le considérer à ce jour comme l’un des meilleurs représentant de la scène électro française me semblerait à la juste mesure de son talent et de sa créativité.
Erwan Castex arrive sur scène, salué comme il se doit, pour s’installer derrière ses machines. Les quelques photos présentées ici sont l’œuvre de notre rédacteur John O’Cube ainsi que de votre dévoué serviteur. Le decorum est sobre, nous ne sommes pas à Tommorowland (et c’est tant mieux…).
L’ouverture se fera sur l’emblématique Bye Bye Macadam, un titre qui fait figure de classique quant on évoque la seconde vague de l’électro française. La suite est naturellement consacrée à quelques beaux échantillons du dernier album, Room With a View. Je reconnais au passage les titres Nouveau Monde, Esperanza, Sophorica Japonica… La foule dans la fosse commence à réagir, ça se trémousse, c’est bon signe pour la suite.
Rone part ensuite sur un de mes morceaux favoris dans sa discographie, Lou, extrait de son avant dernier album Mirapolis. sur ce titre on entend la voix de sa fille (prénommée Lou…drôle de hasard) qui imite le cri du loup. Si vous ne le connaissez pas, foncez ! Mirapolis tiendra d’ailleurs une place importante durant cette soirée, cela me donnera envie de réécouter ce disque qui m’avait enchanté à sa sortie en 2017.
Bonne surprise à laquelle je ne m’attendais pas, le titre Bora, tiré de l’album Spanish Breakfast (2009). L’installation visuelle sur la scène reprend des mots du texte du complice de longue date de Rone, Alain Damasio. Là encore, on est sur un morceau quasi culte.
Le temps passe vite ! Le concert touche à sa fin. Lorsque la musique s’arrête et que les lumières se rallument, une ovation comme j’en ai rarement entendue au Stereolux parcourt la salle. Rone lui-même semble ému par la réaction du public, le voilà reparti pour un premier rappel. Il pioche dans l’album Mirapolis avec Brest, toute la salle danse. Petite transition avec Switches et la voix du dandy Baxter Dury.
Une nouvelle fois les applaudissements redoublent, Rone quitte la scène avant d’y revenir pour un second rappel, porté par une ambiance électrique ! Il finira sur Origami, autre titre de Mirapolis extrêmement efficace en live : La salle Maxi du Stereolux est devenue un dancefloor ! La musique s’arrête pour de bon, Rone vient saluer un auditoire qui a bien du mal à quitter la salle…
Personnellement j’ai beaucoup apprécié ce concert. Rone est allé piocher des morceaux et des samples un peu partout dans sa discographie, nous proposant un florilège musical faisant autant plaisir aux fans de longue date qu’aux personnes l’ayant découvert récemment. Mon seul petit regret ? J’aurais apprécié entendre La Dame Blanche… Mais dans l’ensemble la performance était parfaite ! Bien évidemment, se rajoute à cela le plaisir de revenir dans une salle de concert comble, avec d’autres êtres humains !