Iggy Pop - Love Missing
The Offspring - Why Don't Get You A Job?
The Dropkick Murphys - Dirty Old Town cover
Washington Dead Cats - I'm A Dead Cat
Bob Vylan - We live here
Ghost - Kaisarion
Decius
The Brains

Ought: un tournant plus pop sensible ?

Ought: un tournant plus pop sensible ?

J’avais acheté mon ticket pour le concert de Ought à Nantes/Stereolux dès le 1er jour, persuadé que le concert afficherait complet pour une des 3 dates françaises du groupe. j’attendais aussi pour acheter le 3ème album  » Room inside the world » paru en Février, car je tenais à faire dédicacer mon précieux vinyle! Je n’ai découvert Ought qu’après la sortie de leur 2ème brillant opus « Sun coming down » paru en septembre 2015. Mais le groupe me plût d’emblée!

Tim Keen et Tim Darcy-  photo weirdsound.net
Tim Keen et Tim Darcy-  photo weirdsound.net

Le groupe est né à Montreal en 2011 autour de Tim Darcy, guitariste et chanteur et souvent considéré comme le leader . Né en Arizona et ayant grandi entre le New Hampshire et le Colorado, il intègre l’université McGill de Montreal , pour son école de musique (réputée et sutout moins chère qu’aux Etats Unis!) me dira Ben Stidworth le bassiste après le concert de Nantes. A peine arrivé , Tim Darcy fait la connaissance d’un australien Tim Keen (batteur) qui lui aussi est inscrit dans cette université…Ils ont commencé à jouer ensemble (chacun des deux jouait déjà dans des groupes ) et ont rencontré Matt May (aujourd’hui aux claviers principalement)….puis Ben Stidworth complète le quatuor . Leur logement devient lieu de répétition ;

 

Dès 2012 le groupe sort son 1er E.P auto-produit « New Calm« , marqué par le contexte de protestation et de manifestations étudiantes violentes au Québec, où l’on remarque tout de suite leur son original (même s’ils ont progressé dans leur technique instrumentale depuis). Les membres de Ought ont toujours été dans la recherche de nouveaux sons et dans l’écriture de nouvelles chansons; ils sont alors repérés par le label canadien Constellation records qui les signe et va leur permettre de sortir leur 1er L.P  » More Than Any Other Day » en 2014. Tim Darcy s’intrroge d’ailleurs , après l’enregistrement de leur 1er L.P,  sur un certain manque de cohésion entre des chansons si différentes en pensant aussi que le disque était « fou »; cependant, maintenant, en regardant en arrière, il pense que tout collait parfaitement! Le disque est d’ailleurs très bien reçu par la critique et notamment ceux qui font (trop souvent!) la pluie et le beau temps sur la carrière de nombreux artistes/groupes, à savoir Rolling Stone et Pitchfork.

Leur 2ème album sort en 2015: « Sun coming down » a été écrit et enregistré après une longue tournée, et de façon très collective.Chaque musicien a une forte personnalité mais tous fonctionnent et prennent des décisions à part égale. Il reste dans une ligne post punk avec un phrasé spoken word qui , dans plusieurs titres encore,comme « Men For Miles », ne peut que séduire ceux qui aiment The Fall et le regretté Mark E-Smith. Mais le son et l’écriture restent propres à Ought qui possède désormais vraiment sa propre identité.

 

Le 3ème album marque un nouveau départ: le groupe quitte Constellation Records pour Merge; l’album « Room inside the world » est produit par le français Nicolas Vernhes , connu aussi pour avoir travaillé avec Animal Collective, Dirty Projectors, The War on Drugs ou Deerhunter (qui passe à Stereolux/ Nantes en Juin). C’est aussi un album qui marque, en même temps, un virage plus… pop et à la fois intimiste. L’écriture est encore plus précise et soignée comme sur l’album solo « Saturday Night » de Tim Darcy sorti, entre temps, en 2017. Il y a davantage de mélodies, comme la très belle ballade « Desire » qui met en valeur la voix de Tim Darcy avec des inflexions soul, et portée par une chorale d’une soixantaine de personnes ou Alice (en référence à Alice Coltrane) qui dégage à nouveau une émotion forte (2 titres joués ce 27 Avril à Stereolux Nantes). Quand je demande, après le concert à Ben Stidworth s’il pense (comme moi!) que l’album est plus accessible que les précédents et qu’il peut toucher un public plus large, il acquiesce…mais ce n’était pas volontaire et ce n’est que le fruit d’une évolution naturelle, ce qui ne veut pas dire que le groupe a renoncé à ce qu’il était avant: des titres comme « Disgraced in America » avec son côté brut ou « Take everything » restent dans la veine post punk des deux albums précédents . L’album paraît sans doute moins nerveux/tendu , voire plus posé mais aussi plus raffiné avec des guitares ou des sons nouveaux qui, comme dans le titre d’ouverture « Into the sea » peut faire penser aussi à Television et Cocteau Twins à la fois.

Concert au Stereolux le 27 avril 2018

Le concert nantais de Ought est précédé du set d’un groupe norvégien Foammm né en 2013 : j’ai trouvé le groupe musicalement intéressant mais j’avoue que la voix de la chanteuse ne m’a pas convaincu…

Ought va montrer très vite qu’il veut nous faire partager son nouvel album puisqu’il commence par jouer 4 titres (de la face A du vinyle) de ce dernier opus: les deux premiers titres sont d’ailleurs les mêmes que ceux qui ouvrent « Rom inside the world ». Puis « These 3 things » qui était la 1ère video offerte aux fans l’an dernier et la très belle ballade « Desire » qui séduit, même sans chorale! On revient ensuite au 2ème album avec le titre plus post punk  « Men For miles » où le spoken word rappelle Mark E-Smith puis  « Habit« , emprunté au 1er album me faisant penser à nouveau à David Byrne et aux Talking Heads.

Retour au 2ème album avec le superbe « Beautiful Blue Sky », un de mes titres préférés où Tim Darcy chante  » I’m no longer afraid to die cause that is all that I have left », les fans accompagnant Tim Darcy vociférant et gesticulant pour chanter avec lui « Yes, Yes ».

BBS de l’album « Sun Coming Down » –   Merci R.L.D pour la video!

Encore 3 titres du dernier album avec les guitares tendues de « take Everything » et « Disaffection » avant « Alice » où l’on peut à la fois apprécier la voix de Tim Darcy, marqué sans doute aussi par Scott Walker, et la gestuelle parfois théâtrale qui renforce la présence du chanteur guitariste.

Tim Darcy - Photo weirdsound.net
Tim Darcy – Photo weirdsound.net

Rappel pour deux titres.. « Today more than any other day » qui commence de façon très cool puis passe la vitesse supérieure post punk puis « WTR » pour un final qui comblait les 250 spectateurs présents (tant pis pour les absents une fois de plus). Le groupe nous a montré ses différentes facettes , sa cohésion autour d’un Tim Darcy à la voix éblouissante offrant une large palette.

Après le concert, nos musiciens se sont prêtés à quelques dédicaces et questions de quelques fans dont votre serviteur de weirdsound. Après quelques échanges avec Ben Stidworth (qui gentiment me recopiait aussi la set list!), je profitais de l’arrivée des autres membres du groupe pour poser quelques questions à Tim Darcy…sur ses goûts et influences musicales. Oui bien sûr, il aime/ait The Talking Heads mais moins The Fall, contrairement à ce que l’on peut penser (et ado, avec son demi frère, il écoutait The Flaming Lips, Gang Of Four ou Beck)..Quant à ce qu’il écoute aujourd’hui..beaucoup de choses mais surtout du Folk (sa mère jouait de la guitare à la maison et était fascinée par les chanteurs folk).. L’album qui continue à émerveiller Tim Darcy aujourd’hui est d’ailleurs l’album de Dylan « Bringing it all back Home ».

WP_20180430_13_03_40_Pro

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *