Comme à mon habitude, j’ai pioché dans ma collection de CD de Ministry, pour retrouver ma première acquisition : Rio Grande blood (2006). Ministry a pourtant une longue carrière, commencée au début des années 1980!
Par la suite je me suis penché sur le reste de la production de Al Jourgensen et ses comparses : Des sons new wave des années 80, en passant par les essais synthpop, pour enfin se fixer sur le prologue de ce que sera la musique industrielle pour les vingts ans à venir. Beaucoup de kids ignorent ce long cheminement, pourtant si intéressant! En clair, vous n’avez pas fini d’entendre parler de Ministry sur ce blog!
Ministry c’est avant toute chose l’aventure d’un homme : Al Jourgensen. Le charismatique chanteur du groupe, et seul membre permanent depuis 1981. Porté sur les excès, l’homme a frôlé la mort à de nombreuses reprises (overdose, AVC…). Le reste du groupe n’est pas épargné, avec de nombreux décès liés à une vie un peu trop « rock n roll »!
Al Jourgensen himself! (2014)
Al Jourgensen est connu pour ses positions politiques radicales, notamment vis à vis de la feu administration Bush, contre laquelle il a été en guerre pendant les deux mandats de Bush jr. C’est justement l’objet de l’album Rio Grande Blood, brulot contre Bush, la guerre en Irak et les magouilles politicardes aux USA…Ministry n’a jamais été un groupe qui fait dans le consensuel, mais la sortie de cet album a été extrêmement chaude aux USA! Les pro Bush et les va-t-en guerre de tout poils appréciant très moyennement les lyrics de ce bon vieux Al :
I’m on a mission to never forget
3, 000 people that I’ve never met
We want some answers and all that we get
Some kind of shit about a terrorist threat
Lies lies lies lies lies lies lies
Lies lies lies lies lies lies lies
Lies lies lies lies lies lies lies
Surprise surprise
Ministry – Lies, lies, lies (2006)
Désolé pour ceux qui ne parleraient pas anglais! L’album comporte 11 titres, qui pour la plupart tirent à boulets rouges sur l’armée américaine, la politique, Bush…Cet un opus d’une rare violence, qui renverse tout sur son passage. Ouvertement tourné vers l’industriel pur et dur, la musique est simple mais primale (vitale?), elle se fait l’écho d’une colère que nous étions beaucoup à connaitre en 2006 (et qui, curieusement avec l’élection de Trump, semble repartir de plus belle).
Ministry – Rio Grande blood (2006)
On ne fait pas dans le raffiné et la poésie de dandy qui cherche un sens à sa vie amoureuse. ON TABASSE DES ENFLURES! Voilà ce qu’est l’essence même de Rio Grande blood, une grande claque dans la face des marchands de morts et autres spéculateurs de conflits.
On parlera plus tard de l’album qui a suivi, The last sucker (2007), sorte de frère jumeau de Rio Grande blood. Ces deux albums ne renouvellent pas le genre et ils sont sans doutes moins imaginatifs que les précédents opus de Ministry. Cependant, ils ont pour eux, un vrai message et une vraie révolte qu’il est toujours bon de réentendre (même en 2017).