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Mercury Rev: ode to Bobbie Gentry!

Mercury Rev: ode to Bobbie Gentry!

Mercury Rev, groupe américain de l’Etat de New York, a vu le jour il y a 30 ans mais seuls deux membres fondateurs sont toujours présents dans Mercury Rev version 2019 qui sort un nouvel album le 8 Février: Jonathan Donahue, chanteur guitariste, qui fut d’ailleurs le vrai leader dès le 3ème album du groupe, « See you on the other side » en 1995 et Sean MacKowiak aka Grasshopper (claviers, guitare). Leur véritable chef d’oeuvre, pour moi et sans doute beaucoup de leurs fans, est leur 4ème album « Deserter’s songs » paru en 1998: ce fut d’ailleurs cet album que le groupe va jouer à l’Olympic de Nantes en Février 1999 (souvenir pour les nostalgiques!), album contenant de nombreuses pépites ( on est subjugué dès le 1er titre, « Holes« ) et va leur assurer la consécration internationale. C’était un tournant musical aussi pour le groupe avec des cordes, des orchestrations et des mélodies qui se révèlaient addictives tout en vous faisant décoller.


Holes ouvrait de belle manière l’album Deserter’s songs en 1998!

J’ai acheté leurs deux albums suivants et revu Mercury Rev, avec autant de plaisir, en Juin 2005 , toujours dans notre salle mythique de l’Olympic où le groupe jouait cette fois leur album ‘The Secret Migration » tout en ayant rejoué une bonne partie de leur 4ème album déjà culte. Ces 5ème et 6ème albums étaient toujours de bons albums, même si parfois on pouvait craindre un enlisement dans un rock progressif un peu grandiloquent par moments…J’adorais Genesis (ou Yes) mais…. 30 ans plus tôt!

Ce titre ouvrait le 6ème album « The Secret migration » live de 2004.

J’avoue avoir ensuite peu à peu décroché…..il manquait quelque chose pour me séduire ou me convaincre et la nostalgie de « Deserter’s songs  » était là. Alors, il fallait juste attendre, espérer un nouveau miracle et je veux parier que le nouvel album de Mercury Rev « Bobbie Gentry The Delta Sweete revisited » (qui sort le 8 Février) va réconforter tous les fans du groupe: même s’il s’agit d’abord d’un hommage à Bobbie Gentry dont l’album mythique « The Delta sweete » de 1968 est revisité, il reste, avec une pleiade d’artistes chanteuses invitées, un vrai bonheur pour nos oreilles.

L’album de Bobbie Gentry date de 1968.…Bobbie Gentry a 25 ans mais a déjà à son actif un tube mondial engrangé lors de l’été 67, le fameux « Summer love », avec « Ode to Billie Joe » qu’elle avait écrit à 23 ans. Ce Hit avait été popularisé (et pas trop massacré?) par Joe Dassin, en France la même année 1967. Billie Joe MacAllister changeait de sexe pour devenir Marie Jeanne et le Pont de Tallahatchie (au nord de Greenwood, dans l’Etat du Mississippi où est née Bobbie Gentry) devenait le pont de la Garonne! Certains considèrent ce titre de Bobbie Gentry comme un acte féministe révolutionnaire dans la mesure où la narratrice bousculait l’autorité et l’indifférence paternelle (qui qualifiait le défunt de « bon à rien ») et l’ordre paternaliste régnant alors dans l’industrie de la country music!

Bobbie Gentry et son hit incontournable.

La musique de Bobbie Gentry est un mélange de country, folk, soul et de blues du delta du Mississippi bien sûr. Dans 8 des 12 titres de l’album original (dont Mercury Rev a respecté l’ordre des 10 premiers titres puis enlevant « Louisiana Man), Bobbie Gentry dresse un tableau de son enfance et de la vie religieuse dans la ferme de ses grands parents. Seuls quelques titres n’étaient pas écrits par elle, comme le Blues « Parchman farm » ou « Tobacco’s road » qui est la litanie d’un procès ou encore « Big Boss man ».

Jonathan Donahue et Grasshopper ont décidé de réhabiliter et de rendre justice à cet album qui avait souffert, début 1968, lors de sa parution , de se retrouver coincé entre deux poids lourds de l’époque, l’album de Dylan « John Wesley Harding  » et celui des Byrds « Sweetheart of the rodeo« . (Peut-être que l’album de Bobbie Gentry était aussi trop proche de l’album précédent et de son hit).

Les deux co-fondateurs de Mercury Rev ont voulu faire revivre l’album avec de nouvelles voix féminines, réunies dans un casting éblouissant, chaque chanteuse n’ayant qu’un seul titre pour faire valoir son talent. Le résultat est magnifique: Norah Jones ouvre l’album et sa voix exceptionnelle nous séduit d’emblée avec l’orchestration mi symphonique mais sobre de Mercury Rev.

Hope Sandoval nous enchante avec Mercury Rev!

Puis c’est autour de Hope Sandoval de nous enchanter (je reste un fan absolu de Mazzy Star et de l’album « So Tonight that I might see ») sur « Big Boss man » titre du bluesman Jimmy Reed en 1960 (titre repris aussi par Presley, Tom Petty et même Grateful Dead…entre autres!). Après une brève intro instrumentale où l’on entend un discret harmonica, Rachel Goswell (de Slowdive) nous propose une très belle version de « Reunion ». Puis c’est au tour de la néerlandaise, Carice Van Houten, de nous livrer une version country blues de « Parchman Farm ». Laetitia Sadler (ex Stereolab)nous replonge avec « Morning glory » dans le délicieux parfum de la fin des sixties avec un zeste de Scott Walker en prime.

Margo Price reprend « Sermon » avec Mercury Rev;

Margo Price nous fait partager sa superbe voix black de chanteuse blanche country de Nashville sur « Sermon ». J’aime beaucoup « Tobacco road » chanté par la norvégienne Susan Sundfor. « Penduli Pendulum » est un enchantement: Vashti Bunyan nous embarque dans un folk bluesy au parfum de Loreena McKennit avec Kaela Sinclair (qui a rejoint M83 depuis 2016). La jeune californienne Phoebe Bridgers reprend « Jessye ‘Lisabeth » en nous laissant flotter dans une atmosphère brumeuse, calme et sereine. Marissa Nadler, l’américaine folkeuse qui a sorti un nouveau très bel album l’an dernier, invitant , elle aussi, d’autres prestigieux artistes comme Sharon Van Etten ou Angel Olsen entre autres) nous propose une suberbe reprise de « Refractions » où flotte un peu de Lana Del Rey. Nous terminons l’album avec Beth Orton puis Lucinda Williams ;

Lucinda Willians sublime avec Mercury Rev.

Même si « Ode to Billie Joe » n’était pas sur cet album de Bobbie Gentry, on ne peut que se réjouir que Mercury Rev ait voulu nous faire revivre ce ttre avec Lucinda Williams (née en 1953 en Louisiane): fabuleuse version d’une chanteuse country folk blues rebelle (et trop méconnue en France) à la voix rocailleuse, orchestration sublime et basse ronflante pour nous emmener dans le sud des Etats-Unis, avec ses fantômes et ses questions….50 ans plus tard.

Certains regretteront peut-être l’absence vocale du chanteur de Mercury Rev mais le propos n’était pas là! L’orchestration est sublime, le choix des chanteuses judicieux et beaucoup réalisent même une performance exceptionnelle contribuant à faire de cet album une référence!

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