Le Festival Levitation France nous proposait sa 10ème édition ce dernier week-end de Mai à Angers. Rappelons qu’Angers est jumelée avec Austin , berceau de l’édition américaine créée par The Black Angels. Un festival incontournable pour les amateurs de Rock Psyché mais pas que, le festival s’ouvrant de plus en plus à d’autres courants en écartant toutefois la variétoche Pop et le rap. Le programme est de qualité, une nouvelle fois et toujours pour un budget très raisonnable, à l’heure où d’autres festivals, comme Check In Party, ont du annuler leur nouvelle édition.
Cette année, ciel bleu et soleil étaient au rendez vous sans risque orageux comme l’an dernier. C’était aussi un plus indéniable alors que les 2 jours affichent complet! La tête d’affiche du Samedi est Altin Gün. D’autres groupes sont cependant très attendus comme Crows par votre serviteur et le Festival permet aussi toujours de faire des découvertes.
Lambrini Girls et Ulrika Spacek…en attendant Crows
Arrivé un peu avant 18 heures, je loupais les Angevins de Big Wool et aussi Meule pour cause d’interview de la programatrice du Festival Levitation (A retrouver très bientôt sur notre site). Difficile aussi de voir 19 groupes en 2 jours….les amis arrivés pour Meule m’en ont dit le plus grand bien…c’est déjà cela! A (re)découvrir une prochaine fois!
L’ITV achevée, je fonçais voir Lambrini Girls que Marion Gabbaï, la programmatrice souhaitait aussi voir! Leur set venait juste de commencer. Le trio, venu de Brighton-comme Squid qui sort son deuxième album ces prochains jours ou Porridge Radio vu le lendemain-est bien décidé à faire connaître sa musique. Leur premier E.P venant de sortir 10 jours plus tôt, le trio Punk féministe était la veille à Art Rock à St Brieuc et a déjà montré son caractère, chassant les hommes aux derniers rangs dès le début du concert. Le trio décoiffe, fait preuve d’une belle énergie, tandis que la chanteuse guitariste Phoebe Lunny et la bassiste Lilly Maceira descendent dans la foule pour mieux la faire vibrer. C’est plus difficile por Catt Jack qui doit rester sur sa batterie! Heureusement que le terme Fuck existe-un de leurs titres est d’ailleurs Fuck Myself-vue l’abondance de son utilisation! Mieux en Live que sur disque, il faudra juger dans la durée!
Cette semaine à Barcelona pour le Festival Primavera, on retrouvera Lambrini Girls notamment au Festival Aucard de Tours le 9 Juin, à Garorock-Marmande le 29 Juin, à Dour le 16 Juillet et au Festival Cabaret Vert de Charleville le 19 Août.
A suivre sur la scène Reverberation, les londoniens d’Ulrika Spacek. Après 5 ans de silence, ils viennent de sortir leur troisième album, Compact Trauma. Le quintet est, là aussi, une découverte pour la plupart des festivaliers. Pour résumer? Des titres-mélodies- de qualité, chantées par la voix plutôt fluette du guitariste Rhys Edwards, alternant douceur et atmosphère plus bruitiste à l’image du titre The Sheer Drop. Nous avons eu droit aussi à l’excellent If The Wheels are coming Off, The Wheels Are Coming Off, un des meilleurs titres de leur dernier opus. Un parfum shoegaze aussi. Découverte musicale intéressante pour un groupe né en 2015 et passé par Rock en Seine en 2017.
Crows, mon coup de coeur du Samedi
Ayant déjà vu 3 fois Altin Gün, j’attendais surtout Crows pour cette première journée de Festival et n’ai pas été déçu. Le quatuor anglais, formé dès 2010, a sorti un très bon deuxième album, Beware Believers; au Printemps 2022, sur le label Bad Vibrations. Tiens! En ce Samedi 27 Mai, se tient d’ailleurs le Festival londonien Wide Awake organisé principalement par ce label. Le premier album de Crows, Silver Tongues, sorti sur le label-Bailey Records-de Joe Talbot(chanteur de Idles) en 2019 était déjà prometteur.
Emmené par le chanteur compositeur James Cox, Crows propose un énergique mix garage-Psyché noisy-post Punk…(ah ces étiquettes!!)…Après avoir débuté leur set par le morceau titre de leur premier album, Crows enchaîne avec 3 excellents titres qui, eux mêmes, sont dans cet ordre sur leur deuxième album. Garden Of England, Only Time et Slowly Separate. Après 2 nouveaux titres dont le prometteur Silhouettes, nous aurons droit encore à des titres du second album comme le très bon et anxiogène Room 156 évoquant un serial killer. Le set s’achèvera sur Chain of Being, emprunté au premier album. Même si Mr Moonlight ami et collaborateur du site me fait remarquer qu’il n’y a rien de « neuf » par rapport à la mouvance globale Idles/Shame/Fontaines D.C voire Murder Capital, j’avoue être plus positif et conquis par le Live et la musique de Crows.
Je suis reparti, de plus, avec la très belle édition Levitation du dernier vinyle au prix très raisonnable de 20 euros….surtout quand on voit les vilains spéculateurs sur le net…
Cloud Nothings et Forever Pavot…un bon début de soirée.
Avant Altin Gün, attendu par le plus grand nombre, 2 autres groupes méritent tout de même notre intérêt. J’étais curieux de découvrir, en Live, les américains de Cloud Nothings et les français de Forever Pavot, que je connaissais finalement peu!
Cloud Nothings est un quatuor né à Cleveland sous la houlette du chanteur compositeur guitariste Dylan Baldi, en 2009. Groupe très prolifique avec, entre autres, 9 albums studio au compteur. Le groupe avait cependant décidé de célébrer le 10ème anniversaire de leur album culte, Attack On Memory, sorti en janvier 2012. Une édition spéciale, en vinyle, est d’ailleurs reparue en janvier 2023-L.P plus flexi 7 »comprenant 2 titres jamais sortis. Cloud Nothings avait donc décidé de rejouer entièrement cet album dans un premier temps.
Sur scène on retrouve, bien sûr, Dylan Baldi et ses premiers acolytes, T.J Duke à la basse et Jason Gerycx à la batterie. Ils ont été rejoints, depuis 2016, par Chris Brown(guitare) remplaçant alors Joe Boyer. Les 8 titres du second album du groupe sont joués dans le même ordre. Un album où l’on retrouvait alors Steve Albini aux manettes pour l’enregistrement. Album qui envoie du gros son, brut de décoffrage, où l’on retrouve un mix d’influences 90’s. On pense notamment, entre autres, à Nirvana…No Future/No Past et Wasted Days, les 2 premiers titres, résument bien l’ADN du groupe, son énergie, et un son souvent lourd mêlant Rock, Lo-Fi et Grunge.
Après cet album de référence, Cloud Nothings nous gratifie encore de 4 titres dont les 3 derniers de l’album Here And Nowhere Else de 2014. Le groupe termine son set par le premier titre-Can’t Stay Awake-de leur 1er album sorti dès 2009 aux Etats-Unis…sur K7! Un concert qui donne envie de les revoir.
J’avoue que je ne connaissais que peu Forever Pavot malgré une bonne critique des deux derniers albums. Forever Pavot, c’est d’abord le projet musical d’Emile Sornin. Le troisième album, L’Idophone, est sorti en début d’année, toujours sur le label Born Bad. On retrouve une musique cinématographique-logique après aussi la B.O du film Babysitter l’an dernier. Le nouvel album aura la part belle dans le set de ce soir avec au moins 7 titres (ok, imprécis sans set list…ah ah). Emile Sorin reste assis derrière ses claviers tout en chantant tandis que ses compères font mieux qu’assurer. On reste entre pop expérimentale et chanson-même si je sais qu’Emile Sornin n’aime pas trop ce mot. L’humour et le burlesque y trouvent souvent leur place… Plus que plaisant même si ce n’est pas mon style de musique préféré.
Altin Gün…l’affiche de la soirée du Samedi
J’ai découvert Altin Gün en 2019 et les ai vus quelques mois plus tard au-remarquable-Festival Check In Party à Guéret, en Août. Loin d’être alors une tête d’affiche, le groupe devait succéder-tâche peu évidente-à Bodega, en fin d’après midi. Altin Gün avait sorti, au Printemps, Gece, son deuxième album. Le Rock Folk psyché turc avait alors fait mouche ce soir là, le public adhérant massivement. J’ai revu le groupe dans des salles plus intimistes-automne 2019 Nantes Stereolux puis automne 2021 VIP St Nazaire. L’enthousiasme du public ne faiblissait pas.
Pas de vraie surprise donc pour « mon » 4ème concert. Je connaissais les ingrédients et la qualité du groupe à faire bouger/onduler le public. Le dernier album, Ask, s’est taillé la part du lion avec 7 titres mais j’ai aussi apprécié de retrouver des titres que j’affectionnais sur l’album de 2019 comme Vay Dünya ou Leyla. L’évolution est remarquable depuis 2019. Le groupe est maintenant en pleine maturité et la maîtrise de leur set totale. Si le duo Erding Ecevit Yildiz (saz, chant..) et Merve Dasdemir (chant/claviers) se partagent toujours le devant/centre de la scène, les autres musiciens sont indispensables au sextet.
Les morceaux s’inscrivent toujours dans le Rock Folk psyché anatolien des 70’s, à l’image du dernier album, mais l’éléctro et le groove ne sont pas en reste comme sur Doktor Civanim. Un très bon concert d’une heure 30 qui ravit le public de Levitation. Petit bémol…les conditions photos difficiles (ah ah!) et le son un peu fort…
Difficile ensuite d’enchaîner avec Psychotic Monks…que je voyais pour la troisième fois. Là aussi, un son trop fort(pas que mon point de vue!) et un set qui m’a encore lassé, passées les 15 premières minutes..Bon, ce n’est sans doute pas trop ma came, c’est tout..car beaucoup ont apprécié, c’est déjà bien…et pour les organisateurs aussi!
Vous retrouverez, très vite, le report de la soirée du Dimanche 28 Mai avec un programme top à nouveau et, notamment, Porridge Radio, The Dandy Warhols.