Jeudi 20 juin dernier, nous avons pris la route de Clisson, non pas pour le Hellfest, mais pour son prologue exceptionnel, le Knotfest! Le site du célèbre festival de métal ouvrait ses portes avec une journée d’avance, pour accueillir le groupe Slipknot (à l’origine du Knotfest) et les autres formations invitées pour l’occasion. C’était la première fois que se tenait le Knotfest en France. Niveau programmation, rien à redire : Ministry, Rob Zombie, Amon Amarth, Powerwolf, Papa Roach, Sabaton… et bien sur, Slipknot!
Ministry : Trop court, mais trop bon!
Après le périple habituel pour se garer et pour récupérer nos accréditations, nous voilà partis en direction des deux Mainstage, les deux seules scène utilisées à l’occasion du Knotfest. Nous ratons malheureusement le passage de Sick Of It All. La faute à l’arrêt au stand pour la bière? Difficile de tenir en plein cagnard (car il fait beau) sans ravitaillement! Le groupe Ministry arrive sur scène, pour mon plus grand plaisir! Certains diront même que je ne suis venu que pour eux : ce n’est pas loin de la vérité! Moi et Ministry, c’est une longue histoire d’amour, commencée il y a deux décennies. Je vous renvoie à mes précédents articles sur le sujet si vous voulez en savoir plus! Il n’y a pas une grande affluence devant Al Jourgensen et ses sbires, le site du festival étant en train de se remplir tranquillement. Cela n’empêche pas les géniteurs de la musique industrielle américaine de démarrer leur set sur les chapeaux de roues.
Quelques beaux classiques du groupe trouvent leurs places : Thieves, Jesus Built My Hotrod, Just One Fix et un magnifique N.W.O, ainsi que des morceaux un peu moins connus, mais que les fans apprécieront : The Missing, Deity, Stigmata. Globalement, la setlist est orientée sur les albums du début des 90’s, Ministry ne jouant aucun titre de son dernier album Amerikkant.
En définitive, le seul bémol pour moi a été la durée du concert : à peine 40 minutes et 7 morceaux! J’aurai bien aimé le double! Enfin, je me console, cette année j’aurai encore croisé Al Jourgensen. C’est comme un vieil oncle qu’on voit une fois l’an pour les étrennes, ça fait toujours plaisir!
Nous partons manger, faisant le choix délibéré de louper Behemoth, et nous revenons devant les scènes pour le début de Papa Roach!
Papa Roach : The All American…
Avant de les découvrir pour la première fois (en 2009 je crois…) au Hellfest, Papa Roach était synonyme pour moi de générique pour émissions de catch sur les chaines du câble. Le groupe a en effet vu son titre To Be Loved, être repris par la WWE (la ligue de catch aux USA) pendant de nombreuses années. Loin de moi l’idée de réduire le groupe à ce fait d’armes. En plus de 25 ans de carrière, Papa Roach a sorti dix albums (le dernier en date étant Who Do You Trust?) et en a vendu quelques dizaines de millions, principalement aux Etats-Unis. Nés en pleine vague Nu Metal, ils ont réussi à y survivre et à être encore présents aujourd’hui, pour le plus grand plaisir de leurs fans.
Soyons honnêtes, ce n’est vraiment pas ma camelote! Durant une heure, j’ai eu l’impression d’entendre une succession de bandes son de séries US (en passant de Dawnson, à Buffy Contre les Vampires et Twilight). Avant de me faire lyncher, je précise qu’il ne s’agit que de mon avis très personnel! Visiblement les premiers rangs du public avaient l’air d’être à fond dedans : respect!
Niveau setlist : Last Resort, puis Blood Brothers. Jacoby saute comme un cabri sur scène, il a visiblement abusé de la vitamine C (et du gel pour les cheveux : RIP Franck Provost). Suivront Who Do You Trust? (tiré du nouvel album) et un classique, Between Angels & Insects.
Shaddix annonce ensuite deux morceaux du nouvel album, Elevate et Not The Only One (cette dernière si j’avais été ado, m’aurait touché droit dans mon petit coeur). Scars, puis Born for Greatness…et un titre que j’adore Firestarter, normal c’est une reprise du tube de The Prodigy!
En clôture, Papa Roach jouera Getting Away With Murder et To Be Loved, LE gros carton mondial du groupe! La performance est solide et les aficionados ont l’air comblé, pour ma part…bon bref, je l’ai déjà dit.
Powerwolf : Qui a peur du grand méchant loup?
Changement d’ambiance et de décors, les allemands de Powerwolf arrivent sur la Mainstage! Faisant le sympathique effort de parler en français, le groupe reçoit un accueil chaleureux. Le décorum est forcément un peu kitsch, mais qu’est ce que c’est sympa (bien mieux que Papa Roach en fait). Je crois que j’ai du voir trois ou quatre fois Powerwolf, exclusivement au Hellfest. Je vais m’y intéresser d’un peu plus près car c’était un chouette concert.
Au niveau des morceaux que je reconnais : Incense & Iron, Amen & Attack…au passage nous aurons le droit à une petite bénédiction de la part du chanteur Attila Dorn!
On poursuit avec Demons Are a Girl’s Best Friend et Armata Strigoi. Powerwolf va chercher l’essentiel de son inspiration dans les légendes de loups garous et de vampires, une partie des paroles du groupe étant de surcroit en latin!
Blessed and Possessed, puis Werwolves of Armenia et en dernier lieu, sans doute le morceau le plus connu de la formation, We Drink Your Blood. Le power metal de Powerwolf aura sûrement fait des émules ce soir, et c’est amplement mérité!
Rob Zombie : Le vrai visage de l’Amérique?
Une autre bonne raison de ma venue au Knotfest! Le passage de Rob Zombie en terres clissonaises. L’homme s’apprête à sortir son prochain film (nous avons d’ailleurs eu droit à une petite promo sur les écrans géants qui encadrent les scènes), espérons qu’il soit dans la même veine que les précédents : brutal, déviant et sans concession. Revenons en à la musique, je laisserai les amateurs de snuff movies et autres péloches horrifiques faire leurs recherches!
Comme à son habitude, Rob Zombie entame son concert sur Meet The Creeper, avant de nous offrir trois de ses meilleurs morceaux : Superbeast, Living Dead Girl et More Human Than Human (morceau datant de la période White Zombie). Une belle entame, je suis ravi!
On poursuit avec Dead City Radio, une sorte de radio ga ga de Queen en version dégénérée! S’ensuivra la reprise de Helter Skelter des Beatles (là encore une habitude de Rob en concert), puis l’excellent Well, Everybody ‘s Fucking in a U.F.O à la ligne mélodique très bluesy. House Of 1000 Corpses, qui a servi de BO au film du même nom, toujours aussi chouette en live. Le classique Thunder Kiss 65 (idem, vieux morceau de White Zombie) et la reprise de Bkitzkrieg Bop des Ramones. Le set se termine sur LE titre de Rob Zombie (présent sur la BO de Matrix), Dragula!
Un beau concert de Rob Zombie en définitive, qui a tenu son rang avec panache, tout en offrant aux festivaliers un Best Of de ses meilleurs morceaux.
Amon Amarth : Par Odin, c’était trop bien!
Voilà qu’arrive sur scène les suédois de Amon Amarth! Tu aimes les Drakkars? Boire de L’hydromel dans des cornes ou des crânes? Piller et brûler des villages? Alors tu es un vrai viking et Amon Amarth est fait pour toi. Leur dernier album vient de sortir, il se nomme Berserker : tout un programme! Inspiré par la mythologie scandinave, le death metal mélodique du groupe passe toujours très bien en live, et cette fois encore, ils ne feront pas défaut à leur réputation!
Ils débutent avec The Pursuit of Vikings, puis Deceiver of the Gods (tiré de l’album du même nom). Le décor est somptueux, derrière le groupe les différentes pochettes de leurs albums apparaissent en format XXL. La batterie de Jocke Wallgren est juchée sur un casque à cornes géant du plus bel effet!
Viendront ensuite First Kill et The Way of Vikings et un nouveau titre, Crack the Sky tiré de l’album Berseker. La voix de Johan Hegg est au top, et sa présence sur scène est toujours aussi charismatique, voilà un mec qui impose le respect!
Le morceau suivant est un de mes préféré, Death in Fire, purement jouissif. Ensuite, Raven’s Flight et l’incontournable Guardians of Asgaard! Amon Amarth déroule les titres comme un rouleau compresseur, et on en redemande. Il est temps de boire un coup, j’ai malheureusement oublié ma corne à la maison : Raise Your Horns !
Le temps passe vite, voilà déjà la fin du concert, on se quitte sur Twilight of the Thunder God. Ce passage de Amon Amarth était sans nul doute un des meilleurs moments du Knotfest (pour moi en tout cas!). Les vikings suédois sont vraiment balaises!
https://www.youtube.com/watch?v=gdGcsoUqWSQ&feature=youtu.be
Slipknot : retour vers le passé Marty!
La soirée est maintenant bien entamée! Il y a foule devant la scène pour l’arrivée des organisateurs du Knotfest, j’ai nommé Slipknot! Lorsque le rideau tombe, on découvre une scène impressionnante, le groupe arrive dans ses traditionnelles tenues/masques sensées foutre les jetons à ma grand mère! Vocalement, Corey Taylor est en grande forme (par rapport à d’autres concerts que j’ai pu voir), on va en avoir pour notre argent!
Les hostilités démarrent sur People=Shit avant de poursuivre sur (Sic) et Get This (Or Die), deux morceaux tirés du premier album studio du groupe datant de 1999. Je me prends une giga claque dans la face, me revoyant acheter le fameux CD en magasin…j’étais en troisième, je faisais du skate tout en séchant les cours d’espagnol (il y a prescription). Le temps file vite!
Joey Jordison, le batteur de Slipknot, est vraiment l’un des meilleurs de sa génération, c’est dingue! Unsainted tiré de l’album sorti en 2019 We Are Not Your Kind, j’avoue ne pas l’avoir écouté…morceau cool en tout cas! Disasterpiece (de l’album phare IOWA), Before I Forget, The Heretic Anthem, puis Psychsocial, un morceau que j’aime un peu moins. The Devil In I puis le cultissime Vermilion : Sur scène, c’est le feu! Les mecs se donnent à fond et la fosse leur rend bien.
Nous écouterons ensuite Custer et All Out Life, avant de se décider à partir vers la voiture (il est 01H30 du matin et certains embauchent à 05h…). Slipknot a assuré! Moi qui pensais faire demi tour au bout de dix minutes, j’ai finalement fait la quasi totalité du concert (on loupera trois morceaux dont l’incontournable Surfacing).
C’est ainsi que se termine notre virée au Knotfest, certain(e)s auront remarqué que nous avons fait l’impasse sur certains groupes : c’est avec regret mais notre planning ne nous le permettait pas. Nous avons passé une excellente soirée, un bon prélude à ce qui allait suivre… maintenant il ne vous reste plus qu’à lire notre compte rendu des trois jours du Hellfest édition 2019!!!