Iggy Pop - Love Missing
The Offspring - Why Don't Get You A Job?
The Dropkick Murphys - Dirty Old Town cover
Washington Dead Cats - I'm A Dead Cat
Bob Vylan - We live here
Ghost - Kaisarion
Decius
The Brains

Isabel Sörling et son lumineux Mareld

Isabel Sörling et son lumineux Mareld

En Une Crédit photo Jonathan Albrektson

Isabel Sörling sort, ce Vendredi 8 Mai, son 2ème album, Mareld, sur le label IKI records. Un album étonnant, éblouissant, dont on vous a présenté déjà un premier extrait, Sticks & Branches, début mars, juste avant le confinement!

Isabel Sörling, venue du jazz suédois

Isabel Sörling est loin d’être une inconnue dans le paysage musical français, même si ce nouvel album devrait lui ouvrir davantage encore les portes de la reconnaissance de son talent. Suédoise de naissance et installée maintenant en France, Isabel Sörling a déjà sorti un album sous son nom et un autre au sein d’un combo jazzy suédois Isabel Sörling Favel, la même année, en 2013. Ce n’est donc sans doute pas un hasard si Ibrahim Maalouf, le trompettiste, l’avait repérée, avait collaboré et produit son 1er album, Something Came with The Sun. Un album qui mêle folk et pop, où l’on retrouve aussi un parfum jazzy et surtout, déjà, la voix d’Isabel Sörling, sur laquelle Ibrahim Maalouf ne tarit pas d’éloge « une des plus belles voix que je connaisse ». Une voix empreinte d’émotion reflétant une artiste habitée par ses chansons.

Isabel Sörling Something Came en 2013

Isabel Sörling exploratrice musicale

On s’aperçoit aussi qu’Isabel Sörling est une artiste aimant l’exploration ou l’expérimentation musicale, participant très vite à d’autres projets laissant la part belle à la musique expérimentale. On la voit ainsi participer, avec Cabaret Contemporain, à un album hommage à l’original musicien new-yorkais Louis Thomas Hardin aka Moondog, le « Viking de la 6ème Avenue », qui débuta alors dans la rue, juste après la guerre, accompagné d’instruments atypiques. L’album avec Cabaret Contemporain sortait d’ailleurs complètement des codes musicaux classiques et, à côté d’instruments conventionnels plus ou moins modifiés, on rencontrait aussi des cloches de vaches ou des bols tibétains. Les voix d’Isabel Sörling et de sa compatriote Linda Olah accentuaient encore plus la dimension originale pour ne pas dire parfois proche d’un certain délire. Tiens, on trouvait aussi déjà quelques percussions et rythmes au parfum tribal!

Cabaret Contemporain avec Isabel Sörling …hommage à Moondog en 2013

On croise aussi Isabel Sörling aux côtés de la trompettiste Arielle Besson dans un quartet de jazz, comme à la salle Paul Fort/Pannonica à Nantes en Janvier 2017. On la voit ausssi accompagner Paul Lay, pianiste, et Simon Tailleu(contrebasse) pour un album, Alcazar Memories, en 2017 et en concert encore, en 2019, pour des hommages à Michel Legrand. Pour être presque complet, vous avez pu, à votre insu, l’entendre dans la bande son du remarquable film docu de Yann Arthus Bertrand, Human,où Isabel Sörling chante, en suédois, sur Childhood. Je vous conseille aussi la Cover de Gary Jules, Mad World,où la voix d’Isabel Sörling excelle à nouveau et vous submerge d’émotion.

Isabel Sörling dans un registre jazz aussi brillant

Mareld ou… la bioluminescence musicale

Si l’on peut être fasciné, enfant ou adulte, par les lucioles et leur bioluminescence, l’album, Mareld– bioluminescence en suédois- se révèle… lumineux et fascinant dès la première écoute, vous emmenant dans un voyage dont vous ne sortez pas indemne. Isabel Sörling a pu observer,enfant, le plancton bioluminescent lors d’escapades nocturnes, en voilier, avec sa mère. Album fascinant car atypique et reflet musical d’une artiste sans doute unique : dans mes premières impressions musicales, je notais, pêle-mêle, parfum tribal, transe, initiation et cette voix qui, évidemment, vous prend, mélange de la rage d’Anna Calvi, de l’énergie de Jeanne Added (j’ai même pensé aussi, un instant, à Björk et même à Chris-tine- and The Queens… que j’imagine bien partir davantage parfois dans quelques délires musicaux). L’émotion qui se dégage immédiatement de l’album vous submerge souvent et fait partie des nombreux atouts de l’album.

Cultures, un des très beaux titres de l’album Mareld

L’album, composé de 11 titres, s’apparente ainsi à un voyage initiatique que l’on ne peut interrompre (Là, moi, le fan de vinyle, j’avoue qu’il serait peut-être difficile de changer de face!). Dès le premier titre, Johnny Flew, vous êtes happé : mélange immédiat de rythmes inspirés de la musique africaine et d’instruments modernes/synthés. Cultures démarre sur un flow très cool : c’est l’un de mes titres favoris avec des harmonies atmosphériques, ce qui n’empêche pas la voix de se faire plus rageuse dans le dernier tiers du titre, alors que la guitare électrique, triturée s’enflamme.

Sticks & Branches tribal et un final éblouissant.

Avec Sticks &Branches, on retrouve le côté tribal et les percus endiablées associées aux synthés et une voix incroyable qui va tout balayer sur son passage dans un final somptueux. Vulture/Cannibal démarre sur un rythme martelé et des nappes de synthés avant que la voix ne vienne se poser, d’abord doucement puis ne monte en puissance comme souvent dans la plupart des titres.

Cover my Ears est (encore!) un très beau titre, globalement plus calme, mais, ne vous y trompez pas, le feu est toujours prêt à jaillir. Human, avec des vocalises étonnantes est magnifique et constitue une pause parfaite avant le tribal Mirrors où la transe initiatique n’est pas loin. Turn off The Light débute par une voix très douce (on avait besoin de souffler!) et le titre nous enveloppe progressivement.

Titre enregistré au New Morning en Décembre 2012 et retrouvé sur Mareld en 2020

Eld n’est pas un titre récent mais il ne figurait pas dans l’album de 2013 : il faut dire que, retravaillé, il trouve davantage sa place dans ce nouvel opus et le titre reste sans doute mon préféré : voix puissante sur fond de nappes de synthé pour un rythme lent, relayée ensuite par un piano dans toute la première partie du titre ; la batterie rythme l’envolée vers des sphères dont on a du mal à redescendre…5 minutes 25′ de bonheur et d’émotion absolus! Le titre justifie, à lui seul, l’achat de l’album!

Un album à vivre en concert!

Ne croyez pas, pour autant, que l’album va se terminer de façon plus fade! Flee est aussi un titre très beau avec une rupture de rythme étonnante après 3 minutes et une nouvelle montée magique et douce en même temps. Light (annoncé comme un bonus!?) parachève l’album de la plus belle des façons : la lumière, celle du plancton peut-être, semble jaillir progressivement des abysses aquatiques dans lesquels les nappes de synthés nous plongent avant de nous ramener à la surface.

Avec Mareld, je libère mon âme, mon sang, mon rythme et mes rimes aurait dit Isabel Sörling… Elle nous a emmenés très loin et très haut à la fois avec cet album et a, aussi, mis la barre très haut pour le prochain opus! Mais gageons que celle que l’on surnomme aussi la « Janis Joplin du Jazz » (qui avait d’ailleurs repris All is Loveliness de Moondog!) a assez d’atouts et de talent pour nous surprendre avec un disque encore différent mais où la voix sera toujours au rendez vous. Une voix qui permet aussi à Isabel Sörling d’habiter encore davantage ses titres en les transcendant!

Reste maintenant à écouter et à voir Isabel Sörling en concert ! Isabel Sörling ne se contente pas de performance musicale : elle accompagne sa musique d’une prestation scénique qui la plonge dans un état second, entrant sur scène le visage peint.

Ci dessous..mes deux Bonus…évoqués plus haut!

Isabel Sörling dans une magnifique cover de Gary Jules
Isabel Sörling chante en suédois sur la B.O de Human

https://www.isabelsorling.com/

One thought on “Isabel Sörling et son lumineux Mareld

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *