Tous les bons gars méritent bien de la fuzz! Et du feedback, de la bonne vieille réverb à ressort, aussi. Le credo des Toulousains de Cathedrale, c’est ça : un bon rock psyché qui oscille entre le garage 60’s et un psyché-rock façon Pierre Henry chez les punks. Sortie le 16 novembre chez Howlin Banana, leur dernière production, Facing Death, nous entraîne dans une danse loin d’être macabre.
C’est d’abord une démo deux titres sortie en 2015 qui pose les bases de l’identité du quatuor. C’est leur côté punk qui ressort le plus de cette production. Mais pour l’essentiel tout est là : des titres courts, un chant désinvolte, et un je ne sais quoi des Buzzcocks. Preuve que tout est déjà là sur ces deux titres, ils réenregistreront le morceau Sometimes, débarrassé des maladresses de la démo sur leur premier album, Total Rift.
Le petit riff de guitare qui appuie le chant a un je ne sais quoi des Buzzcocks. Et j’aime ça! Premier album du groupe, en 2017.
Sur Facing Death, les morceaux vous sautent à la gueule comme un Pitbull mal dressé. C’est concis et efficace. Si certains des titres osent dépasser les trois minutes, la plupart frôle la barre des plus ou moins deux minutes. rangez vos Madball et autres Ramones, hérauts du titre-flash, on a ici à faire à des gaillards qui ne s’ennuient pas de formatage et vont à l’essentiel. Les tempo ne faiblissent jamais. Dans une charge épileptique, la batterie entourée d’une guitare fuzz d’un côté et d’accords furieusement plaqués sur une deuxième gratte plus noyée dans la réverb de l’autre, tire l’ensemble comme un coureur de fond en tête d’un marathon. Le tout enrobé d’habits psychédéliques réduits à leur plus stricte expression.
Yet, so easy qui ouvre l’album donne une bonne idée de ce à quoi s’attendre tout au long de ces 28mn et 10 titres
Il y a chez les Toulousains comme une envie d’aller vite, d’en faire un maximum avant l’inéluctable. À l’écoute de leur album, on se prend à penser à un sac dans lequel on aurait mis toutes ses affaires en vrac avant un départ précipité, sur un coup de tête. Cette urgence nous rappelle combien le temps passe vite et nous rapproche toujours plus de la mort. Aussi, regarde-t-on avec un autre œil la pochette, travail de l’illustrateur bordelais, Freak City. Au premier coup d’œil, on pourrait croire à une carte de jeux, un valet ou un roi, ou une figure du tarot. Pourtant, il y a sur cette image deux figures qui se répondent dans une dialectique inverse : d’un côté un chevalier entouré de cadavres humains, angéliques ou démoniaques, prêt à affronter de nouvelles victimes potentielles, et de l’autre, la mort, entourée de chevaliers, dont peut-être celui qui lui fait face…ce renvoie en miroir pour une fois n’oppose pas le bien et le mal, mais deux éléments qui semblent naturellement complémentaires et indissociables. Celui qui affronte et donne la mort peut aussi la recevoir.
I Think I can, deuxième extrait de Facing death
Il ne faut pas se fier aux intro gentillettes comme celle de Facing death, façon Beatles première époque, qui pourraient parfois faire croire à un groupe de pop niaiseux. Car derrière tout riff de Cathedrale se cache un je ne sais quoi de noirceur instrumentale larvée que vient pourtant toujours éclaircir cette joie de jouer qui caractérise leurs compos. Idéal le matin en se rasant avant d’aller traverser la rue en sifflotant un air de Cathedrale !
Liens :
https://howlinbananarecords.bandcamp.com/album/facing-death
https://www.facebook.com/cathedraleband/
Merci c’est vraiment chouette à écouter. Je ne les connaissait pas.