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Torche, Admission : une lueur dans la nuit

Torche, Admission : une lueur dans la nuit

Il y a dans la musique de Torche toutes les qualités pour mettre d’accord les metalleux, les fans de pop ou les aficionados de shoegaze. Le quatuor nord américain, disséminé aux quatre coins du pays, parvient à chaque album , en dépit de la distance qui sépare ses membres, à faire monter la mayonnaise et à délivrer des albums de qualité, jamais répétitifs. Admission montre à merveille la capacité de renouvellement du groupe.

Une musique à la fois scintillante, sludgy et changeante

On aurait sans doute tort de classer Torche dans le métal. Bien que signé sur Relapse chez qui ils sortent un deuxième album, leur cinquième, la musique de Steve Brooks (chant/guitare) et de ses compères est bien plus large que ça. Comme chez ASG (Jason Shi arbore régulièrement un T-shirt du groupe), on retrouve des rythmes lents, lourds, entre sludge, stoner, et shoegaze, un chant clair, éthéré, presque pop. Les guitares lourdes, enrobées de réverb, élèvent pourtant l’ensemble vers une légèreté qui ne permet pas non plus de les classer dans le stoner.

Avec Admission, Torche signe un album qui transcende donc encore les genres. D’une sorte de doom psychédélique de Torche, premier album en 2005, au pop metal (?) d’Admission, le quatuor est passé par de nombreuses mutations. Meanderthal pouvait parfois sonner Prog-metal avec des relents hard-rock, mais posait déjà les bases de ce qu’est la musique du groupe aujourd’hui.

Admission ou l’album de la maturité

Sur ce dernier opus, le son s’est affiné, la production, assurée par l’ex-bassiste passé derrière la six cordes, Jonathan Nunez, met en évidence des compositions plus directes qui paraissent alors presque évidentes. Ce passage de la basse à la guitare a peut-être aussi permis de franchir une autre étape en ce qui concerne la construction de l’identité sonore et musicale du groupe. Comme chez ASG (encore une fois) on ressent de plus en plus au fil du temps et des albums l’influence marquante de Jane’s Addiction (Harmonicraft, 2012) dont ils ont su pourtant s’affranchir aujourd’hui. Si Restarter, leur précédent album chez Relapse faisait déjà preuve d’une évidente maturité, ce dernier album sorti le 12 juillet dernier, signe l’entrée dans la maturité du groupe et ouvre (je l’espère) à Torche la route vers une plus large reconnaissance.

Versatilité et mélodie

Le disque s’ouvre sur le très heavy et court From here dont le riff pulse tel un démarreur de Firebird ou de Massey-Fergusson… Les titres s’enchainent avec une aisance et une évidence qui pourraient faire penser que l’ensemble de l’album a été composé et enregistré dans la foulée. Ce qui n’est pas si loin de la vérité, puisque, malgré la distance qui sépare Brooks des autres (L. A. /miami), l’album a été composé en dix semaines et enregistré en deux!

À l’écoute de l’ensemble, pourtant, les morceaux, insidieusement, semblent prendre leur indépendance et développer leur vie propre, produisant comme une sensation de délitement tout au long des onze morceaux. Comme le dit Steve Brooks, :

Avec le son que nous avons créé tout au long de ces années […] nous pouvons aller dans la direction que nous souhaitons.

Le premier single, Admission semble sortir d’une hybridation entre Editors époque Munich et Nothing. À l’écoute de l’ensemble de l’album, on pourrait y trouver à la fois la quintessence de celui-ci, aussi bien qu’une forme d’exception. Accrocheur, véritable tube en puissance, c’est le titre le plus « pop » de l’album et paradoxalement, peut-être, le moins personnel. A contrario, Inferno fait figure de retour à un doom brulant et rugueux qui caractérisait le premier album du groupe. Fait anecdotique mais qui mérite d’être relevé, les paroles de ce titre font un étrange échos aux périodes caniculaires récentes :

It’s hot as hell in here
I can’t take the heat
No relief uncovered
I’m dying in the sheets
On fire
Burn on
On Fire

 

Au final, guère de fioriture dans cette production : les titres sont courts, concis, chaque riff est exploité jusqu’à la moelle et vous pénètre le cervelé, écrase vos tympans, et seul deux morceaux vous emmènerons au-delà des trois minutes.

Les textes abordent des thèmes beaucoup plus personnels que ne le faisait le précédent album,  et évoquent des sentiments de blessures, de manque et de solitude. L’album se clôture sur le très beau Changes Come qui résonne ici comme une lueur d’espoir en dépit de ses paroles entre soulagement et ironie.

Liens :

https://www.torchemusic.com/

https://store.relapse.com/b/torche

https://www.facebook.com/torcheofficial/

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