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The Apartments : classe et mélancolie en clair obscur

The Apartments : classe et mélancolie en clair obscur

The Apartments viennent de sortir In and Out of he Light, leur septième album studio, sur le label Talitres. The Apartments font partie de ces groupes cultes dont les fidèles attendent toujours l’album qui vient ou ne vient pas. C’est d’ailleurs en France, hors Australie, que The Apartments sont le plus adoubés, bénéficiant d’une fidélité amicale sans faille du journaliste musicien Emmanuel Tellier (49 Swimming Pools). Ce nouvel album nous offre 8 titres alliant classe et mélancolie en clair obscur. Il est l’œuvre de son membre fondateur, Peter Wilson Walsh, seul permanent de The Apartments depuis 40 ans.

The Apartments, de Brisbane à Londres

Premier album de The Apartments, réédité en double vinyle (avec titres bonus) aux Etats Unis en 2015

The Apartments est un groupe australien fondé en 1978 autour de Peter Wilson Walsh qui joue aussi avec The Go-Betweens. Ces derniers avaient été créés, l’année précédente, également à Brisbane, par le regretté Grant McLennan et Robert Forster. C’est d’ailleurs sur le label des Go-Betweens que sort le 1er E.P de The Apartments en Mai 1979. Quelques mois plus tard, Peter Walsh quitte Brisbane, mettant fin à la première version de The Apartments.

On croise ensuite Peter Walsh avec le groupe Out Of Nowhere, puis Walsh part pour New-York, en 1982, où il rejoint The Colors. Retour en 1983 en Australie où Walsh reforme The Apartments avec deux ex Out Of Nowhere comme Gary Warner au saxo, montrant ainsi déjà son goût pour les cuivres.

La carrière de The Apartments prend surtout un nouvel essor lorsque Rough Trade signe le groupe en 1985 et que Peter Walsh part à Londres pour enregistrer le 1er album, The Evening Visits…and Stays for years, avec Ben Watt, du duo Everything but the girl. Ce 1er album reçoit un très bon accueil outre Manche et en France. L’album, atypique, dénote une identité folk rock forte et, aux côtés de la voix de Peter Walsh on trouve celle de la bassiste Clare Kenny, comme dans All The Birthdays.

The Apartments, un groupe culte en France

Peter Walsh revient en Australie fin 1989. Après un deuxième album, Drift, à nouveau très bien accueilli en 1993, le groupe vient en France pour une première tournée en 1994. A noter que l’album Drift, considéré par certains comme le meilleur, est réédité par Talitres en 2011. Deux autres albums et un live suivront entre 1995 et 1997 avant un long silence. Il faut dire que Peter Walsh, en 1999, perd son jeune fils de 4 ans, Riley. Douleur dont on ne peut jamais vraiment se remettre.

Fin 2012, The Apartments reviennent en France, accompagnant le groupe français 49 Swimming Pools d’Emmanuel Tellier, leur fan fidèle et volontaire. Je me précipite alors à Stereolux Nantes pour écouter ce groupe mythique que je n’avais encore jamais vu. J’avoue avoir été un poil déçu : manque de magie et d’émotion, peut-être en attendais-je trop !? Dans la formation de cette tournée, on trouve la violoniste et vocaliste Amanda Brown, une ex Go-Betweens. Lors de cette même tournée, une session enregistrée à la maison de la Radio à Paris va faire l’objet d’un vinyle pour le RSD 2013. Sobrement intitulé Seven Songs et édité par Talitres, on retrouve sur ce disque, réédité depuis en cd, le bassiste Samuel Léger de 49 Swimming Pools.

Le retour discographique inespéré de The Apartments en 2015 puis 2020

En 2015, après 18 années sans album studio, The Apartments reviennent avec un très bel album, No Songs, No Spell, No Madrigal sur le label Microcultures cette fois. Un album de deuil et d’adieu, empli de beauté et de pudeur écrivit le label, non rival, Talitres. Cette renaissance est suivie, en 2018, d’une nouvelle tournée. Elle passe par le musée des Beaux Arts à Nantes pour 150 chanceux. C’est un trio constitué de Peter Walsh et des deux membres fondateurs du groupe tourangeau Grisbi qui revisite anciens et nouveaux titres.

Dès lors, les fans du groupe-on pourrait dire de Peter Walsh- pouvaient, raisonnablement, espérer une suite discographique de la part du talentueux songwriter. Peter Walsh avait enfin compris que sa musique est essentielle (citation empruntée à Emmanuel Tellier, ndlr). L’album In and Out of The Light nous offre 8 titres auxquels on devient de plus en plus accro au fil des écoutes.

Un album en clair obscur.

Le titre d’ouverture de l’album In and Out of The light

L’album joue avec la lumière au gré des chansons et des humeurs de son frontman. On passe de la poche de soleil, dès le titre d’ouverture à la lumière déclinante du dernier titre en passant par l’aube dans We talked through till dawn. Huit titres aux arrangements toujours délicats et soignés. Comme l’indique le communiqué de presse, l’album suit un casting de personnages qui, à la suite d’une perte ou, simplement, des changements qui se produisent dans la vie, ont cherché une autre façon de vivre et l’ont trouvée.

La mélancolie de l’album en clair obscur peut alors laisser entrevoir de nouvelles voies ou même de nouvelles espérances. Quelques lueurs d’espoir apparaissent même si l’on continue de vivre avec ses blessures et déchirures. C’est ce que l’on perçoit, notamment, dans le nostalgique dernier titre The fading Light.

Classe et mélancolie s’entremêlent.

L’album s’ouvre sur une ballade intimiste, Pocketful of Sunshine où une trompette nous remplit déjà d’une mélancolie certaine. Peter Walsh a confié que le titre lui avait été inspiré par des gens lui disant qu’une chanson de The Apartments les aidait à traverser des moments difficiles. L’opus se poursuit avec Write your Way out of town, chanson plaintive mais belle. Where you used to be s’ouvre sur de délicates notes de piano et a un parfum de Crosby Still Nash and Young. What’s beauty to do ? nous entraîne sur un rythme plus pêchu.

The Apartments Butterfly Kiss

La deuxième face du vinyle est somptueuse. Elle débute par un de mes trois titres préférés, Butterfly Kiss. Le titre s’ouvre sur la trompette magique du jazzman tchéco-australien Miro Bukovsky. La voix légèrement rocailleuse de Peter Walsh prend alors le relai accompagnée seulement, momentanément, par la guitare et la basse. I went singing through the summer…then the winter sit in…..Tiens, cela nous rappelle de La Fontaine. Les arrangements sont magnifiques. Ce titre reflète sans doute parfaitement la classe et la mélancolie du talentueux songwriter.

Autre pépite suivant Butterfly Kiss

We talked through till dawn est un autre bijou de cet album. Bruits de nature, océan et orage avant qu’un piano addictif ne vienne se poser sur la mélodie. La trompette nous enchante à nouveau, tandis que la basse de Eliot Fish se fait toujours aussi efficace. I don’t give a fuck about you anymore nous séduit par sa belle intro instrumentale quasi cinématographique avant un rythme plus nerveux. Des arrangements riches, complexes et subtiles à la fois accompagnent les harmonies vocales parfaites. The Fading Light clôt brillamment l’album. Le piano est omniprésent et rythme le plus long titre de l’opus(6’40). La trompette plaintive rappelle l’affection de Peter Walsh mais aussi la nôtre pour les compositions cuivrées.

In and Out of the light, l’album idéal de l’automne

L’album In and Out of The Light a commencé à être enregistré à Sydney à la fin de l’hiver (austral, ndlr) 2019. Aux côtés de Peter Walsh, on trouve alors principalement Eliot Fish, le bassiste.Il a été achevé à la fin de l’été, le mix s’achevant la veille du début du confinement en Australie. Entre temps, en France, Natasha Penot et Antoine Chaperon de Grisbi et, à Londres, Nick Allum, batteur percussionniste travaillaient ; diverses pièces instrumentales sont ainsi enregistrées pour rejoindre les compositions initiales.

Vous cherchez le disque idéal pour l’automne avant d’affronter, en douceur, l’hiver ? Un album qui provoque des émotions ? Alors procurez-vous l’album de The Apartments ! Pour un peu plus de soleil, vous pouvez achetez le vinyle jaune, édité à 500 exemplaires. Il en reste quelques uns chez les disquaires indépendants comme celui du centre de Nantes !

Pour clôturer brillamment l’album

http://www.talitres.com/

2 thoughts on “The Apartments : classe et mélancolie en clair obscur

  1. Découverte pour moi, c’est vachement bien! Cette trompette à la Miles D’avis?, il ne manque plus que des émissions de radio pour faire découvrir tout ça?

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