Ils devaient célébrer la sortie de leur premier EP lors d’une release party le 4 avril dernier au Coq-tail à Grenoble. Une soirée qui s’annonçait explosive et généreuse, mais le contexte actuel en a décidé autrement. Il en faut pour autant bien plus au groupe JAK’S pour les décourager. Ce trio composé de Joris (batterie et chant), de David (guitare et chant) et de Olivier (basse et chant) nous expédie dès les premières notes dans les années 80’s et 90’s aux allures pop, rock garage et même un peu punk garage psyché. Un EP Composé de 5 titres qui, dès les premières secondes d’écoute, nous fait bondir de notre canapé avec des riffs omniprésents et puissants que l’on retrouve dans « Another Love« . La couleur de cet EP est donnée tout comme leur énergie débordante que l’on ressent sur chaque morceau. Leur titre « My Head » est l’exception à cette règle puisque les notes se veulent plus mélodiques et harmonieuses. Un morceau placé au milieu de l’EP, très stratégique, dans le but de nous donner un peu de répit dans cette jungle d’émotions si explosives.
Alors que nous sommes tous confinés chez nous, j’ai écouté cet EP, enfermé à la maison, et j’ai ressenti une forme de frustration. « Let me go away » transpire la liberté, décrit un autre monde qui me parait si loin. C’est probablement ce morceau qui m’a forcé à agir dans ma journée de confiné. Ma frustration se transforme en rage d’agir, en envie pressante de prendre l’air et c’est ce que j’ai fait : Je suis allé faire mes courses !
Je profite de ce moment pour faire une deuxième écoute de leur EP. Le titre « Lady Cocaïne » débute en douceur puis la rythmique ne cesse de s’accélérer, de vous brusquer pour finalement vous emporter dans une liberté infinie. Le contraste selon le lieu d’écoute est saisissant et c’est une performance que le trio a accomplie avec cet EP : Faire parler vos sentiments !
L’occasion est trop forte, je décide de partir à Grenoble les rencontrer ! Ah oui, Merde, on est en confinement. Du coup, lançons un visio avec Joris et David pour une interview connectée.
Weirdsound : Salut Joris et David, avec Olivier vous formez le groupe JAK’S qui a vu le jour en 2014 à Grenoble. Comment s’est formé le groupe ?
Joris : Oui le projet JAK’S est né en 2014, nous étions 4 au sein du groupe. Jusqu’en 2017, le groupe a connu un turn over et je suis le seul à être resté.
David : Moi je suis arrivé en 2017 et ça fait un an qu’on a formé ce trio. On a fait notre première tournée les 3 ensemble.
Weirdsound : Pourquoi garder le nom JAK’S alors qu’il y a eu un changement d’équipe ?
Joris : JAK’S, c’est un groupe qui a évolué au fil du temps et qui a changé au sein même de son projet. On n’a jamais pris le temps de se pencher sur le nom du groupe mais les chansons ont évolué et aujourd’hui, on repart un peu à zéro.
Weirdsound : Quel est le lien entre vous trois ?
Joris : Avec David on a monté notre premier groupe quand on était petit à la MJC de Moirans. C’est plutôt drôle car on s’est recroisé lors d’un concert et depuis on a continué à jouer ensemble. Pour Olivier, on a fait sa rencontre via un site internet de rencontre pour musiciens qui s’appelle EasyZic et du coup on a fait un essai avec lui et ça a grave collé.
David : C’est vrai que ça a été la connaissance qu’il fallait faire au bon moment. On sent maintenant que le groupe est stabilisé et qu’on peut se reposer sur chacun.
Weirdsound : Ce qui me plaît dans le groupe, c’est que vous chantez tous les trois. Comment vous écrivez vos textes ?
David : Oui alors Joris est chanteur lead et à la batterie dans le projet. Après avec Olivier, on fait les cœurs et on aime chanter sur les refrains avec Joris aussi. Mais on a enregistré cet E.P. à 4 à l’époque. Il y avait l’ancien guitariste qui a écrit aussi pas mal de parole sur l’E.P.
Joris : Pour ce qui est de la composition, tout le monde participe. Après on bosse pas mal sur des démos avec David. Chacun enregistre chez soi une sorte de démo, ça permet d’amener des idées.
Weirdsound : Le 4 avril dernier vous avez sorti votre 1er EP “Act 1”, soit 3 ans après la “restructuration” du groupe. Cet EP représente le travail de ces dernières années ou c’est plutôt l’envie de structurer votre musique ?
Joris : Oui, ça clôture aussi le premier chapitre du groupe. Dans cet E.P. on a des morceaux plus calmes avec “My Head”, plus power pop avec “Lady Cocaine”, ou encore des morceaux rock garage avec “Another Love” et “Let me go away”. C’est une façon de montrer nos influences et de tourner la page avec ce premier E.P.
David : Cet E.P. nous a aussi aidé à grandir et à prendre conscience de l’enjeu.
Weirdsound : A écouter votre E.P. en cette période de confinement, j’ai été partagé entre plusieurs sentiments. Pour vous, quelles émotions se dégagent de votre musique ?
Joris : Il y a un vrai sentiment de joie avec des morceaux très chaleureux.
David : On prend plaisir à jouer ensemble et c’est cette énergie que l’on veut dégager et partager. Cela étant, ce sentiment de liberté vient aussi de notre spontanéité. D’ailleurs pendant nos live, on essaye de tout donner.
Weirdsound : Ce que l’on n’a pas encore dit, c’est que l’E.P. est composé de 5 titres, tous débordent d’énergie à l’exception de “My Head”, qui nous offre un peu de répit. Si on doit garder un morceau de l’E.P. pour faire découvrir à quelqu’un la musique de JAK’S, ce serait lequel ?
David : Pour moi, les deux morceaux où l’on prend le plus de plaisir à jouer, c’est « Another Love » et « Let me go away« . Après à choisir entre les deux…
Joris : C’est vrai que « Let me go away » c’est un morceau qu’on a longtemps gardé et qu’on a fait évoluer avec le temps notamment lors de nos lives. Au final je trouve que c’est un morceau qui représente bien notre évolution à nous.
David : Oui, c’est vrai, c’est exactement ça.
Weirdsound : Vous avez sorti 2 clips, l’un est tourné à huis-clos et l’autre en plein air. Pourquoi avoir choisi ces 2 morceaux ?
Joris : On a voulu retranscrire la liberté qu’on souhaite exprimer à travers nos textes. Et c’est vrai que les autres sont plus axés sur le partage, je pense surtout à “Lady Cocaïne”. Mais “Another Love” a aussi été clipé. Finalement les trois retranscrivent l’énergie de JAK’S.
Weirdsound : J’imagine que la crise du Coronavirus a bouleversé votre quotidien et votre projet. Comment le vivez-vous ou comment vous adaptez-vous ?
David : Notre bassiste continue à travailler la semaine. Joris et moi on est confiné chez nous, du coup on essaye de faire des choses pour le projet comme des démos. Au niveau des répètes, c’est compliqué donc on est un peu en pause, c’est dommage. On essaye de prendre cette situation du bon côté en faisant des choses qu’on ne prenait pas le temps de faire avant. On a toujours eu un rythme assez soutenu dans le projet pour lequel il y avait pas mal de concerts et de répètes.
Joris : Oui c’est ça. C’est quand même quelque chose de grave et on ne peut pas faire grand-chose.
Weirdsound : Vous êtes-vous posé la question de repousser la sortie de votre EP ?
Joris : On avait une release party prévue, on est un peu déçu de ne pas pouvoir le sortir avec nos amis mais on s’est dit qu’à un moment il faut le sortir pour avancer. Et puis le sortir pendant une période de confinement, tout le monde est à la maison, ça peut permettre au public d’écouter de la musique, de la nouveauté et peut-être pour certains de découvrir JAK’S. Finalement c’était le bon moment pour présenter notre premier EP et on a décidé de maintenir la sortie.
Weirdsound : Ce contexte est-ce qu’il vous aide ou inspire à écrire ?
Joris : Là il y a beaucoup d’émotions qui émergent face à cette situation. Des émotions qui sont difficiles à développer et à retranscrire car on ne connaît pas ce contexte. Après il y a David qui nous envoie pas mal de démos en ce moment. C’est super cool. Je pense qu’on n’a pas la même façon de prendre les choses dans ce climat de confinement.
David : Oui, sûrement. Moi je suis dans un appartement à Grenoble, on tourne vite en rond. C’est un moment qui permet de prendre le temps pour soi et d’évacuer certaines choses.
Weirdsound : Quelle est la première chose que vous ferez à la fin du confinement ?
David : J’espère réorganiser une grosse release party.
Joris : Déjà on a envie de refaire une grosse fête avec tout le monde.
David : Ouais putain !
Joris : Et puis partager ce CD avec nos amis grenoblois et aussi se retrouver nous pour répéter
Joris : Ah ouais ça, ça me manque.
Weirdsound : Avec 120 dates au compteur et une tournée en Europe de l’Est, quel est l’ambition de Jak’s avec ce nouvel EP ?
Joris : De continuer les concerts, d’aller le plus loin possible tout en continuant à apprendre. On veut faire une grosse tournée avec le plus de dates possibles dans tous les pays possibles.
David : Je pense que cette sortie d’E.P. nous fait du bien déjà.
Weirdsound : Vous avez un pays, un festival ou une salle dans lequel ou laquelle vous rêveriez de jouer ?
Joris : Pas spécialement. Cet E.P. on veut qu’il nous pousse à rencontrer notre public et à partager des émotions avec lui. Après bien sûr, si on peut faire un grand festival, on ne dit pas non.
Weirdsound : Qui dit “Act 1”, dit “Act 2” logiquement, vous prévoyez déjà la sortie d’un prochain E.P., ou un album peut être ?
Joris : On a envie de continuer en ouvrant un autre chapitre. On ne sait pas encore si ce sera un album ou un maxi mais on est déjà en train d’écrire d’autres chansons.
Weirdsound : Un dernier mot ?
Joris : Plein de courage à tous ceux qui sont confinés et à ceux qui donnent tout pour nous.
David : Oui énormément de bisous à tous !
Le message est passé et leur EP est, lui, déjà disponible. Ils seront de retour sur scène dès la fin du confinement. Chez Weirdsound, on a apprécié cette énergie débordante et on espère les croiser lors d’un live car c’est probablement sur scène que la magie de leur musique prend tout son sens.
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