Programmé au festival Les Z’éclectiques collection Printemps, Ouai Stéphane interroge un public qui ne le connaît pas encore, quoi que… Ce qui est sûr c’est qu’il n’est pas la tête d’affiche du festival et qu’il doit encore faire ses preuves. Pour ma part, je l’ai découvert quelques mois en amont aux Trans Musicales de Rennes. Je ne parlerai pas de cette date mais ce qui est assuré dans ma tête, c’est que je veux le rencontrer car un grand mystère plane sur sa musique, sa personne et ses ambitions.
Après la sortie de son premier EP “Ouai E.P”, ce DJ geek d’Antibes de 27 ans se lance officiellement dans la musique électro house en détournant des objets du quotidien pour en faire des instruments. Il se fera notamment remarquer par le grand public avec son morceau “Allez la France” où l’on peut reconnaître des inspirations de son enfance tel que le Bigdil et ce single sera étrangement refusé par la FFF. Une bonne blague me direz-vous ? Forcément ! On comprend que le personnage se différencie par son humour décalé, sa communication et son autodérision. En réalité, la célébrité ne l’intéresse pas, tout ce qu’il cherche c’est faire de la musique et transmettre des émotions à son public.
Il est 21h30, le festival a déjà bien commencé avec le concert de Gringe. De notre côté, nous retrouvons Ouai Stéphane à l’espace presse pour échanger avec lui. En préparant l’interview, je me suis aperçu qu’en décembre dernier, ce n’était pas la même personne sur scène et devant les journalistes. Forcément, j’ai tenu à m’assurer que je parle bien au vrai Ouai Stéphane lors de notre interview…
Weirdsound : Ouai Stéphane c’est un univers bien particulier avec beaucoup de mystères. Avant même de commencer l’interview, peux-tu nous confirmer que ce soir, ce sera bien toi qui seras présent PHYSIQUEMENT sur scène ?
Ouai Stéphane : Ahah je ne sais pas !! Normalement ce sera moi, en tout cas ce sera du bon Ouai Stéphane sur scène.
Weirdsound : Tu as fait ta première scène aux bars en Trans à Rennes, nombreux sont les artistes qui rêvent d’y participer, comment as-tu appréhendé cette date et as-tu été surpris par la succès que ça a engendré ?
Ouai Stéphane : J’ai eu de la chance d’avoir été appelé pour jouer. J’ai pris le train, j’ai fait ma musique, je me suis un peu foiré mais je me suis bien marré et j’ai pris beaucoup de plaisir. T’y étais ?
Weirdsound : Oui oui, c’était l’occasion de te découvrir.
Ouai Stéphane : C’était marrant hein ? Le son était super fort, le public avait l’air de kiffer, c’était trop bien!
Weirdsound : Lors de tes lives, ton plateau ressemble à un établi de Vincent Price, de Geppetto (père de Pinocchio) ou de Victor Frankenstein, bref d’un créateur fou, peux-tu nous décrire les éléments qu’on y retrouve ?
Ouai Stéphane : J’ai une balance que je vais utiliser ce soir. En gros, elle contrôle la hauteur d’une note. Après j’ai un étendoir pour le linge mais là y’aura pas d’habits dessus. Quand je touche les barreaux, je peux jouer des percussions dessus. Ensuite j’ai un leap motion que j’ai collé en super glue. C’est tout petit, genre 5 cm. Dès que je mets ma main par-dessus selon la hauteur et l’axe, ça contrôle un paramètre sonore.
Weirdsound : C’est comme un thérémine ?
Ouai Stéphane : Ouai c’est exactement ça, c’est basé sur le principe de thérémine. J’ai aussi des tableaux de disjoncteur qui me permettent d’activer des effets vocaux. J’ai une horloge qui génère du son dès que je touche les aiguilles et… Qu’est-ce que j’ai d’autre ?
Weirdsound : Une pédale en Lego ?
Ouai Stéphane : Ah ouai, tu connais tout ! J’ai cette pédale en Lego qui est cachée sur scène et j’ai un poisson plutôt imposant, c’est Billy Gates mais je ne sais pas s’il est en pleine forme pour ce soir.
A savoir que Billy Gates est l’un des élément de sa marque de fabrication. Il a débuté avec Billy Crowford, un petit poisson qui bouge dès qu’il y a de la musique et qui chante avec sa bouche. Un vrai délire qui l’a poussé à voir plus grand en intégrant ce nouveau poisson, Billy Gates, long de 1m50.
Weirdsound : Quel nouvel objet souhaiterais-tu connecter à ta musique ?
Ouai Stéphane : J’ai une station de contrôle avec des boutons nucléaires et des clés de scooter pour activer les effets.
Weirdsound : Effet Vocaux ?
Ouai Stéphane : Je ne sais pas encore, je suis en train de le programmer. J’y ai ajouté des joysticks aussi mais je sais pas pourquoi. Par la suite, j’aurai un téléphone Alcatel, tu sais pour les grands-mères avec les grosses touches, qui servira en tant que micro et les touches pour de nouveaux effets. Et très bientôt, j’aurai des hand spinners pour activer de la reverb, ça va être top.
Au final ma musique c’est tous les Stéphane de France qui la font !
Weirdsound : Ta com est centrée autour des Stéphane célèbres, d’où vient ta passion pour les Stéphane ?
Ouai Stéphane : Je m’appelle Stéphane et du coup j’aime ce prénom qui est bien. Du coup, tous les Stéphane ont un bon prénom. Au final ma musique c’est tous les Stéphane de France qui la font.
Weirdsound : A quand la convention dédiée aux Stéphane ?
Ouai Stéphane : Ouai carrément, c’est une bonne idée ! C’est pas mal… On pourrait même inviter les sosies des Stéphane. Après j’aime bien Stéphane Bern et surtout Stéphane Guivarc’h car il n’a pas marqué de but à la coupe du monde 98 et tout le monde le détestait pour ça. Mais pour moi, il a fait du super travail.
Weirdsound : Ouai Stéphane est symbolisé par un personnage imposant par sa carrure et facilement identifiable avec sa barbe, pourquoi ne pas te mettre toi-même en lumière ?
Ouai Stéphane : C’est Stéphane lui aussi ! Je suis tout seul sur le projet et j’aimerais qu’on soit nombreux mais personne ne veut m’accompagner. Du coup j’ai fait appel à cet ami Stéphane, qui est maçon, pour qu’il vienne dans le clip et il représente vraiment bien le projet. Je suis pour le partage !
Weirdsound : Quelle est ton ambition musicale avec cette nouvelle forme de composition ? Tu veux révolutionner la musique électro ?
Ouai Stéphane : Pourquoi pas ! Je fais ce qui me plait en premier. Après il y a une normalité dans la musique populaire électronique. Il y a plein de geeks qui font de la recherche en synthèse sonore par exemple et eux non plus ne font pas des trucs marrants. Donc pourquoi pas lier ces deux mondes pour passer à l’air du digital en musique. On peut tous le faire et c’est possible !
Weirdsound : En septembre tu as été intervenant au collège Jean Moulin à Sannois auprès des 3e. A choisir entre les cours de techno et de musique, tu prends quoi ?
Ouai Stéphane : Et bien ce sont les deux maintenant. Les deux sont forcément reliés en musique électronique de sûr !
Weirdsound : Dans tes Interviews, tu parles beaucoup des malaises que l’on vit ou que l’on crée. Tu en as un en mémoire ?
Ouai Stéphane : Ahah ! Tout à l’heure, je pensais qu’on allait me dire bonjour et je suis allé pour serrer la main mais… ça ne s’est jamais fait! C’est ces petits malaises que j’aime.
Weirdsound : Tu as fait un hymne pour encourager l’équipe de France de football. Nous sommes devenus champion du monde, c’est grâce à Ouai Stéphane ?
Ouai Stéphane : Je pense que j’ai essayé de faire un truc qui les a motivés pour gagner. Après, je ne mérite pas une récompense quoique… Vous connaissez du monde à l’Elysée ?
Juste après l’interview, le jeune artiste part faire ses balances (Ouai Ouai, je suis surpris que cela n’ait pas été fait dans l’après-midi). Nous le retrouverons plus tard dans la soirée pour son live qui s’est révélé explosif et que l’on vous détaille dans le live report du festival Les Z’éclectiques.
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