Nous avons chroniqué, sur notre site, le 5ème album, Fly Fly, de Céline Bonacina, paru chez Cristal Records en Octobre. J’étais donc impatient d’écouter, en live, ce qu’allait donner ce bel album. 24h après nous avoir proposé un autre très bon concert de jazz, celui de Mélanie de Biasio, le théâtre de St Nazaire délocalisait à Paimboeuf celui du trio emmené par la saxophoniste Céline Bonacina. Pas de 1ère partie, contrairement à la veille, où j’avais eu le plaisir de découvrir le très bel ensemble Kristal Mundi, constitué autour du contrebassiste Simon Mary.
Quelques minutes à patienter et le trio comprenant Céline Bonacina, Chris Jennings à la contrebasse et Jean Luc Di Fraya, batteur, percussionniste et assurant aussi quelques vocaux, faisait une entrée décontractée sous les applaudissements des 200 spectateurs. Céline Bonacina annonce le 1er titre, « Ivre Sagesse », extrait, bien évidemment du dernier opus, dont le groupe va nous jouer 11 des 13 titres pour notre plus grand plaisir.
Après cette belle et agréable entrée en matière, Céline Bonacina nous présente le 2ème titre, reflet des ses « influences multiples » et »souvenirs » notamment de voyages, comme elle le disait précédemment lors de la sortie de son album. Ainsi « Still Burning » renvoie à la Réunion où l’artiste a passé 8 ans, multipliant les expériences musicales. En cours de titre, dans lequel J.L Di Fraya nous fait apprécier aussi ses vocalises, Céline Bonacina abandonne son saxophone au profit d’un kayamb, instrument typiquement utilisé notamment dans le Maloya.
Une sorte d’interlude, avec « Angel’s caress » et nous retrouvons « Care her gone », premier des 5 titres du brillant contrebassiste canadien Chris Jennings. Après « Borderline », Céline Bonacina, qui communique souvent avec le public, laisse d’ailleurs la parole à Chris Jennings pour introduire sa 2ème composition jouée ce soir; Chis Jennings nous explique ainsi que « Fly Fly to the Sky » avait d’abord été composé pour être joué avec le pianiste Joachim Kühn (dont Jennings a aussi été le contrebassiste) qui, finalement, ne l’a pas retenu!
Comme c’est le cas pour d’autres titres, l’immense intérêt du live est de nous proposer des versions revisitées dans la mesure où elles sont souvent rallongées et permettent de goûter la complicité des musiciens; c’est notamment le cas lorsqu’ils nous proposent de petits solos plus ou moins improvisés où chacun attend l’autre avant que l’harmonie du trio ne prévale à nouveau. Après « Angel’s whisper », c’est à nouveau un très beau titre signé Chris Jennings qui va nous ravir: « Cameos Carvings » va être une nouvelle occasion d’avoir une somptueuse version où l’on peut apprécier un solo de contrebasse mais aussi un brillant solo du batteur percussionniste. Céline Bonacina annonce le dernier morceau « High Vibration » mais devant le désapointement marqué par le public, elle annonce que le trio pourra revenir pour autant de rappels souhaités…..on peut y croire en partie! Il ne faut pas abuser non plus des musiciens! fin provisoire du set et applaudissements nourris; L’ambiance est plus « chaude » que la veille à St Nazaire.
La promesse sera tout de même tenue pour deux rappels qui vont être deux titres signés, là encore, Chris Jennings. C’est d’abord « Friends & Neighbours too » puis » Tack So Mycket » dont j’ai compris, after show, l’explication de ce clin d’oeil du titre (« Merci beaucoup ») en suédois. Après le concert, tandis que Céline Bonacina, très affable et disponible, assurait le merchandising, j’en profitais pour aller d’abord discuter avec Chris Jennings…Celui ci me rappelait ainsi que Palle Danielsson, le contrebassiste suédois (qui a joué notamment 5 ans dans le quartet de Keith Jarret) était son « maître » : coup de pousse du destin et grace à la complicité d’un luthier, Chris jouait aujourd’hui sur la contrebasse qui avait appartenu à Palle Danielsson! Ce fut aussi l’occasion d’évoquer un autre brillant (et bientôt octogénaire!) contrebassiste que j’apprécie beaucoup, à savoir Eberhard Weber mais aussi le guitariste norvégien Terje Rypdal . J’avais trouvé des similitudes entre le norvégien et Pierre Durand, guitariste sur 6 titres du dernier album de Céline Bonacina. Il était « invité » sur cet album et même si c’est un trio de talent qui s’est produit ce soir, j’aurais aimé aussi sa venue en « guest »!
Une belle soirée de Jazz et 1h30 de concert pour des versions de l’album Fly Fly qui méritaient vraiment d’être vécues en live! Deux soirées consécutives de jazz, cela n’était pas habituel pour moi, mais j’en sortais très satisfait!