Photo de une: benoit weirdsound
Cet article, publié il y a un mois, a disparu suite à un bug. Le voici donc enfin à nouveau disponible, à mon retour de vacances!
Indépendamment du bilan que pourront en faire les organisateurs, la dernière édition du Hellfest, cru 2019, restera, encore, dans les mémoires des festivaliers, au delà de la diversité de leurs goûts musicaux et de leurs découvertes ou éventuelles déceptions musicales. Favorisé par un temps estival, pour la 6ème année consécutive, nous rappelait Ben Barbaud, fondateur et directeur du festival, lors de la conférence de presse du dimanche après midi, le Hellfest confirme son succès (220.000 festivaliers accueillis) et sa renommée grace à une organisation hors norme et de qualité et une programmation qui a su aussi se diversifier et s’élargir à différents publics de métal mais pas que, preuve donnée par les différentes scènes.
Nouveauté cette année, les 3 jours en « enfer » étaient précédés du Knotfest en guise d’apéro gourmand (voir notre article), soirée pilotée par le groupe américain Slipknot qui fêtait ses 20 ans de carrière. Précisons d’ailleurs tout de suite pour ceux qui se demandent déjà s’il y aura, à nouveau, une 4ème journée l’an prochain, Ben Barbaud a été clair: sauf opportunité extraordinaire (Metallica?!) , ce n’est pas programmé et cela obligerait aussi à une surenchère dans les têtes d’affiche proposées chaque soir, sans garantie de succès supplémentaire pour un festival sur 4 jours.
Beaucoup de festivaliers français semblent avoir apprécié l’initiative de Ben Barbaud de consacrer, vendredi, la mainstage 2 à la scène métal française avec feu d’artifice pour accompagner le dernier groupe sur scène, les landais de Gojira. On ne reviendra pas sur l’épisode Manowar, où les versions divergent selon les protagonistes, quant au départ précipité du groupe sans avoir joué. Joey DeMaio, co-fondateur et bassiste leader du groupe, avait pourtant déclaré l’an dernier, dans une ITV à « Ouest France »: « Le Hellfest est le meilleur festival à mes yeux »….No Comment! Si qelques journalistes semblaient reprocher à Ben Barbaud une certaine langue de bois, je serai plutôt, à titre personnel, dans le camp de ceux qui optent pour un « caprice de stars » pour évoquer la défection de Manowar, d’autant que le groupe a fait le même coup dans 2 autres pays! Merci à Sabaton de les avoir remplacés au pied levé; il faut dire que les suédois, qui avaient joué la veille, étaient restés exprès pour le concert de Manowar! Dommage pour ceux qui, comme un néo-zélandais, avaient cassé leur tirelire pour venir de si loin voir les américains!
Bon…pour la musique jouée pendant ce festival, tout le monde était comblé, sachant que les goûts et les couleurs…..Les groupes qui faisaient leurs adieux, mais rien n’est jamais tout à fait sûr, n’étaient pas ma « came » et mon Top du Hellfest pourra être contesté par de nombreux festivaliers! Alors? mon Top 5, sans ordre, je précise, vu le mélange des genres: Dropkick Murphys, Within Temptation, Sisters of Mercy, Tool et ZZ Top! Juste derrière, en vrac là aussi, Cult of Luna, Sham 69, Clutch (même si je préférais la « petite » salle, The Valley, en 2017, à la Mainstage de 2019), Lamb of God, Graveyard ou Uncle Acid (que j’ai découvert).
Le public était toujours aussi cool (même si certains circle pit ou Wall of Death sont un peu agités, et je préfère m’éloigner dans ce cas!) et les femmes ne représentent encore qu’un quart des festivaliers, gros buveurs de bière (plus de 400.000 litres en 3 jours nous dit-on et cette année on a vu apparaître la bière « La Bête » 666) mais aussi consommateurs d’eau! Un million de litres d’eau nécessaires si l’on compte aussi les installations sanitaires et les portiques/douches d’eau qui raffraichissent bien les festivaliers et offrent aussi des couleurs intéressantes le soir venu! Les couleurs, et notamment la pyrotechnie, font partie aussi de ce qui séduit le public: alors que le soleil couchant se prête parfois aussi au spectacle, on peut voir une partie des spectateurs tourner le dos à la mainstage pour immortaliser la magie! La boule de feu (réalisée par une entreprise régionale familiale, la métallerie Brault) haute de 15 m participe, depuis l’an dernier, à sublimer la fête musicale, la nuit tombée.
Le spectacle est aussi dans l’ambiance, les looks, déguisements: on croise, pêle mêle, des amazones punk métal, des canards, des lapins, des bonnes soeurs (de la Miséricorde bien sûr, présence d’Andrew Eldritch oblige?!), des fumeurs de cigares ou de joints, des personnages portant des cornes ou buvant dans des cornes et, bien sûr, une multitude de Tee shirts et blousons aux noms des groupes favoris de ceux qui les portent. La grande roue illuminée et la statue de Lemmy (Kimister) veillant sur la Warzone font partie aussi de l’ambiance. Les « étrangers » croisés, qu’ils soient anglo saxons, de Finlande ou d’Europe de l’Est (70 pays seraient ainsi représentés!) étaient tous aussi enthousiastes: « cool, magique, énorme….pas d’équivalent dans notre pays » entend-on le plus souvent!
Et l’écologie dans tout cela? Preuve d’une prise de conscience progressive, on a entendu cette réflexion qui apparait de plus en plus pertinente devant une telle débauche de consommation d’énergie et de divers déchets jetés ensemble dans les poubelles. Suite à une question posée par votre serviteur de weirdsound , Ben Barbaud a rappelé que même si tout n’est pas « Top », le souci de progresser est constant: Ben Barbaud a ainsi précisé que 300 bénévoles étaient mobilisés pour notamment rouvrir les poubelles et tout retrier. J’ai vu aussi l’un de ces jeunes, muni d’un grand sac plastique, ramasser déchets et mégots sur le sol de l’espace VIP alors que les cendriers énormes étaient présents à un mètre…Des arbres sont aussi replantés sur cet immense espace du festival qui ne pourra difficilement s’aggrandir, vu le vignoble le jouxtant. Clisson, c’est aussi le pays du muscadet même si la bière est reine au Hellfest!
Le 1er Festival de France ( notamment par son chiffre d’affaires) fêtera ses 15 ans en 2020 (les 19,20 et 21 Juin). Pour ceux qui, dans les 220.000 festivaliers accueillis cette année, se languissent déjà, il reste un certain nombre de concerts , enregistrés et diffusés sur Arte (dont on a souvent vu aussi le drone nous survoler) et mis en ligne. Ben Barbaud nous a aussi annoncé qu’un Hellfest Corner, bar célébrant le Hellfest et le métal, ouvrira ses portes en Octobre à Paris. Pour patienter, il y aura aussi les premières annonces d’artistes pour l’an prochain et sans doute encore un Hellfest Warm up Tour 2020 et une « nuit de l’enfer » au Zénith de Nantes au Printemps!