Iggy Pop - Love Missing
The Offspring - Why Don't Get You A Job?
The Dropkick Murphys - Dirty Old Town cover
Washington Dead Cats - I'm A Dead Cat
Bob Vylan - We live here
Ghost - Kaisarion
Decius
The Brains

Dark Festival 2022 : une nuit électro brute et hypnotique

Dark Festival 2022 : une nuit électro brute et hypnotique

Suite à moult reports et 2 ans d’attente, le Palais de Tokyo et son antre souterrain le Yoyo ont enfin pu accueillir le Dark Festival, le samedi 5 mars 2022. La grande prêtresse de l’électro indus Paula Temple était accompagnée de 16h07 et de Hannah Addams pour une soirée parisienne que je qualifierais d’assez inoubliable pour les afficionados d’une techno lourde, enivrante et quasi-épileptique.

Un retour des soirées électro

Après une demi-traversée de la France sur les réseaux ferroviaires français, en pré-écoutant les mix des artistes de la soirée, c’est donc accompagné de Romain (mon grand frère) que nous nous dirigeons vers le Palais de Tokyo pour faire flasher les QR Codes de nos billets, synonymes de passe-droit à un défonçage nocturne des conduits auditifs.

Le Palais de Tokyo accueillait entre autres la Fashion Week cette semaine, et l’attente préalable pour la validation du pass sanitaire, encore de rigueur, nous a permis de bien différencier les grands espaces accueillant des créateurs & stylistes à renommée mondiale et l’ambiance pesante, sombre et souterraine du Yoyo.

Le YOYO sous le Palais de Tokyo - @John O'Cube
Le YOYO sous le Palais de Tokyo – Dark Festival @John O’Cube

Nous entendons déjà le martellement musical de 16h07 quand nous déposons nos affaires aux vestiaires… et enfin…

Nous y sommes, le retour de cette électricité dans l’air, de cette joie palpable à revenir dans un espace de liberté quasi-interdit depuis 2 ans… On respire, on vibre et on sourit en posant les pieds dans la salle de concert !

Sucrerie pour éviter l'hypoglycémie Dark Festival @John O'Cube
Judicieux : des sucreries à des prix très corrects pour éviter une fâcheuse hypoglycémie @John O’Cube

16h07, une parfaite mise en bouche

Et la soirée Dark démarre donc de la meilleure des manières, avec le parisien 16h07 qui occupe le créneau de 0h à 2h. Axel Baudoin (dans le civil) nous envoûte grâce à une techno froide et rythmée. Les premiers instants en soirée électro sont souvent assez similaires : en tant que spectateurs, nous avons toujours un petit délai de latence avant d’être happé par le set. 16h07, par ses enchaînements, nous prend par la main, nous entraîne et nous immerge. Le corps bouge légèrement, puis plus intensément, jusqu’à une perte complète de contrôle.

16h07 Dark Festival 2 - @John O'Cube
Entre 0h et 2h, 16h07 démarre les hostilités au Dark Festival – @John O’Cube

L’alternance de beats industriels et Acid est un véritable plaisir, les sourires se forment sur les visages tandis que la salle se remplit à vue d’œil.

Je décrirais le set de 16h07 en 2 phases, une première heure assez techno et mainstream (mais très agréable), et une deuxième heure qui évolue vers du plus risqué et du plus dark. La performance devient alors très (très) agréable et on découvre au fil des minutes le talent de cet artiste électro.

16h07 semble se délecter sur scène, des difficultés même à laisser le spot à Paula Temple (qui l’a rejoint 15-20 minutes avant sa prise de poste pour positionner son matériel). Axel continue à nous faire vibrer jusqu’à la dernière seconde et nous hèle, danse, saute et exulte de joie … les clubbers lui rendent la pareille.

16h07 Dark Festival - @John O'Cube
16h07 Dark Festival – @John O’Cube

Le set est enfin fini : quelle mise en bouche. Place à la tête d’affiche, j’ai nommé… Paula Temple.

Paula Temple, 2 heures de pèlerinage électronique

Même pas le temps de faire un tour à l’un des nombreux bars de la salle, Paula Temple réalise une entrée fracassante pour Dark, un son puissant et dérangeant se lève, des sirènes stridentes nous électrisent, de légers kicks s’établissent sous la patte de la DJ britannique… Puis comme si nous passions dans l’œil du cyclone, un léger calme de quelques secondes… Tout est prêt : Paula lance ses sons dévastateurs, entre sons métalliques et beats assourdissants. Perso, je suis complètement emporté, en quasi-transe, en 1min20… Pour une transe musicale qui va durer 2h.

Bon, vous l’avez compris, je suis un très très grand fan de la DJ britannique, que j’ai pu voir à quelques reprises au Primavera Sound (la dernière fois en 2017), ou lors de la première édition du Check In Party à Guéret en 2019.

Paula Temple Dark Festival 2 - @John O'Cube
La grande prêtresse de l’Electro Indus Paula Temple aux commandes – Dark Festival @John O’Cube

Une véritable taulière au Dark Festival

Paula Temple fait partie de ces artistes électroniques qui ont renversé la techno sur ces 10 dernières années (après son installation à Berlin, bien qu’elle ait fait ses premières armes dès les années 2000). Je la compare souvent dans son approche à Helena Hauff : une certaine harmonie dans la composition malgré un son très brut, très abrasif et finalement très dérangeant.

Cette description rapide est pourtant presque en dichotomie avec son sourire resplendissant sur scène : même pas une trace d’énervement à noter devant les 150 photos prises par un photographe à 30 centimètres d’elle recouvrant son visage d’une multitude de petits points rouges. Paula Temple vit son set et se ravit de voir les centaines de clubbers sur-vitaminés qui se régalent des décibels de la créatrice du label Noise Manifesto.

Alors que les minutes passent à une vitesse incroyable, la tête d’affiche de la soirée joue avec les rythmes, fait monter la tension, nous hypnotise. C’est un véritable rouleau compresseur qui s’abat sur nous, les montées sont langoureuses et nous font perdre la tête.

Paula Temple Dark Festival 3 - @John O'Cube
Paula Temple nous électrise complètement au Dark Festival – @John O’Cube

Nous approchons des 20 dernières minutes, qui permettent de dériver vers une apothéose DARK. Le final est époustouflant, nous ne voulons pas nous arrêter… Les lumières s’allument très légèrement, Paula Temple nous sourit, nous applaudit et nous remercie. Puis s’approche d’Hannah Addams pour une accolade et un passage de relais… Car il est déjà 4h !

Hannah Addams, l’électro passive-agressive

Mon frère, contraint à des obligations familiales dès 7h du matin, n’ira pas au bout de la nuit… Forcément avec un regret de quitter cette soirée précocement. C’est donc tel un explorateur des temps modernes et pour le maintien d’une ligne éditoriale exhaustive chez Weirdsound que je rentre dans ce dernier tiers-temps des 6h de déballage électronique (mais aussi… parce que j’ai un principe dans la nuit, ne jamais partir avant la coupure des platines ou tables de mixage du dernier DJ de la soirée… et quand je dis jamais, c’est jamais)

Plus qu’une seule solution donc… combattre et, sûrement, succomber aux sons âpres et tranchants d’Hannah Addams.

Hannah Addams Dark Festival - @John O'Cube
Hannah Addams Dark Festival – @John O’Cube

L’Espagnol attire tout de suite mon attention. Musicalement, nous nous approchons de ses prédécesseurs, mais l’effet hypnotique est encore plus flagrant. Un niveau de BPM frénétique, une ambiance assez sombre, même très sombre. C’est véritablement un set à déconseiller aux épileptiques musicaux tellement le « fond » sonore est dense et inconfortable : passivité et agressivité.

Un final somptueusement puissant

Il crée une synergie qui vient envelopper les survivants (encore assez nombreux) de cette première soirée DARK. Avec 16h07 et Paula Temple, on percevait relativement facilement les « différentes parties » du set, le créateur du collectif Disconnekt a, pour sa part, cette faculté à ne pas trop marquer ses enchainements. Malgré la brutalité sonore, on retrouve une certaine douceur dans l’évolution et l’assemblage des patterns. C’est assez subjuguant, car déjà 40 minutes de set et je me fais la réflexion qu’il n’y a eu quasiment aucune modification sonore marquante… et pourtant… si…

Hannah-Addams-2-Dark-Festival-@John-OCube
Hannah-Addams-2-Dark-Festival-@John-OCube

Hannah Addams nous recouvre de son talent et de sa faculté de finisher électro. Le public se serait laissé bercer jusqu’à 10h / 11h très facilement … Mais arrêté préfectoral oblige ou peut-être pour éviter que des auditeurs nocturnes en sortant du Palais de Tokyo ne viennent perturber les coureurs matinaux du semi-marathon de Paris (oui, oui… le même week-end, mais pas le même combat) . La session durera jusqu’à 6h… à notre grand regret, je précise.

Des danseurs et bénévoles s’agglutinent pour les dernières minutes de concerts sur la scène. Les lumières s’allument. Le résident Berlinois nous remercie chaleureusement et rejoint doucement l’arrière-boutique.

En conclusion

Fermeture des portes Dark Festival - @John O'Cube
Les vigiles nous incitent à sortir… Fermeture des écoutilles au Dark Festival – @John O’Cube

Une première soirée DARK réussie, un plateau relevé, une ambiance forte pour des fans d’électro, heureux de pouvoir se retrouver dans un cadre quasi-parfait compte tenu de la famille musicale.
Pour ma part, je profite des 2 heures qui me séparent du train me ramenant à Nantes pour rejoindre tranquillement la Gare Montparnasse à pied, mon casque vissé sur les oreilles en continuant d’écouter des enregistrements des 3 artistes de la soirée… et avant de littéralement m’effondrer dans le train pour « enfin » démarrer une nuit courte mais bien méritée.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *