Petit voyage dans le temps : en avril dernier, au Printemps de Bourges 2019, j’étais avec mes 2 compères Fatherubu et John O’Cube et, pendant le séjour, je me suis coltiné du punk/rock, de l’électro et un truc chelou sur la purée et la techno (un des mystères de la vie…) bref parmi ce brouhaha bionique, nous avons assisté au concert de Corine : UNE PUTAIN DE BOUFFEE D’AIR ! Un son funky et groovy.
Je revivais. Je dansais à en oublier mes camarades. Putain ! Quel spectacle ! Mais voilà, les mois se sont écoulés et l’euphorie de ce festoch est passée. Je me suis donc décidé, en souvenir de ce bon moment, à réécouter (sur mon canap’) la musique de cette drôle de dame.
Stop ou encore ? Pas pour moi Bernard ! J’étais debout dans mon salon en train de me prendre pour Travolta dans Pulp Fiction (eh ouais, j’ai mes références moi !)
Il faut imaginer un scénario pour décrire au mieux cette ambiance fiévreuse : Un soir de novembre, il fait sombre et froid, tu devais retrouver tes potes dans un bar mais changement de programme (un de tes potes s’est pris la tête avec sa meuf, l’autre a dû rester plus tard au taf pour finir un dossier et le troisième a un peu la flemme) et là tu erres dans les rues avec ton air désabusé. Soudain, un bar, une lumière chaude et une odeur humide, tu pousses la porte… Un air de fête
C’est du disco ! Ce style, trop souvent souillé ou trop souvent assimilé au « bof », est une musique qui formule au mieux la fusion du funk, soul et du blues.
Je reprends mon souffle (je me fais vieux) mais Corine et ses garçons me resservent un hymne aux femmes aux sonorités disco-funk aux dimensions intergalactique des années 80-90 : pour les gens de ma génération, vous allez comprendre. Pour les plus jeunes, demandez à vos parents. PS : en écoutant les paroles de plus près, Corine c’est aussi des textes intelligemment drôles. Mais ouiii mÔssieur : un peu de littérature merde !
Depuis le début Corine accapare notre attention, mon attention. Pas de quoi se plaindre. Le son disco-funk (ou funk : à vous de juger) est pur : la guitare est délicieusement électrique, la basse diablement soyeuse ; la batterie est délicatement briscarde et le clavier est sensuellement efflorescent… Je viens de poser un scénario digne d’un porno gay des années 80… A bon entendeur.
…Les mains sur les genoux…le cœur qui bat à 10 000 battements/minutes…kof kof…il est grand temps que je me pose sur mon fauteuil (de papy). Pour le prochain morceau sur la liste, pas besoin de mettre ses pattes d’Eph et de sortir sa chemise « or » en soie. Non, posez-vous, servez-vous un verre de Gin (ou vodka, ou whisky… faites travailler votre imagination) et laissez-vous guider dans vos pensées de jeunesse par Corine
Nostalgie et doux souvenir : poison ou élixir ? (Le débat est ouvert)
Si vous êtes en train de lire ces lignes c’est que vous êtes tombé dans le piège de cette musique douce et ardente. Mais voilà, rares sont les albums « parfaits » …vraiment très rare.
A titre personnel, cette chanson je vais l’écouter longtemps.
Vient alors les séquences « on se la joue tranquille » : Léonart avec la participation d’Antoine Debarge j’aime beaucoup celle-là, c’est une balade qui me fait bien rire, Décollage express aux airs des chansons d’adolescents : innocent et mignon, Première traversée et Envole-toi deux morceaux moyens malgré une superbe basse sur le second ( et puis, c’est son premier album). Un peu de compassion les gens. Merde ! – et soudain l’Orage un ovni dans cette pépite : j’aimerais imaginer que l’enregistrement de ce morceau s’est déroulé dans une ambiance des plus moites et nuageuses : alcools, drogues et lumières tamisées (HA ! je vous ai eu bande de dégueulasses !)
Mais bizarrement ce ton un peu reggae annonce parfaitement l’ambiance du prochain titre sur l’album (bien joué René et Maurice ! Pouce levé et clin d’œil Ouinque, Ouinque) : Il fait chaud. Un tour de France des plages de notre enfance : les campings, les amours d’été, les filles en maillot, les garçons musclor, les mères qui badigeonnent les enfants de crème solaire, le sable brûlant…
Flash info : à ce stade de l’article, si vous êtes avec votre enfant de 5 ans ou bien avez moins de 12 ans, vous êtes prié d’arrêter la lecture et reprendre quand vous aurez l’âge.
Weirdsound n’est pas responsable des dégâts physiques, moraux, psychologiques ou tout autre traumatisme subit par les personnes anti-système.
Pourquoi pourquoi ? oui, pourquoi Corine ?
Disséquons ce titre en deux parties (une approche scientifique s’impose) :
- C’est du disco ! Ce style, trop souvent souillé ou trop souvent assimilé au « bof », est une musique qui formule au mieux la fusion du funk, soul et du blues. Le disco allie la gaieté et l’insouciance du funk, la sensualité et la sueur du Soul et la spiritualité et la pesanteur du Blues. (Oui, oui je l’ai dit !). Retracer l’histoire du disco en quelques mots est impossible tant il existe depuis des années et tant trop d’artistes de génie l’ont exploité à merveille (Gloria Gaynor, Donna Summer, Barry White, Giorgio Morodor, Madonna…) mais, je pense que ce titre restera longtemps dans les bacs et « pourquoi » pas, une référence du disco à l’avenir (achtague laissez-moi rêver)
- Mettons de côté les scènes impudiques dans le clip (c’est vrai que les images sont assez plaisantes…mihmihmih), le talent littéraire de notre artiste est ici superbement démontré : finesse et simplicité. Alliant paroles « osées » et second degré (c’est vrai que pour les puristes du slip et les unBciL ça risque de coincer) mais pour nous autres, c’est drôle, érotique, léger et provençal.
A titre personnel, cette chanson je vais l’écouter longtemps.
Odeur de clope froide et de vomi alcoolisé, maquillage flouté et yeux plissés, couple collé et célibataire angoissé… ça sent la fin de la soirée. Ça y est la fête est finie, c’est une Marche nocturne.