Dernière soirée aux Escales ! Après deux premiers jours riches en émotions et en rencontres, nous revenons sur le site du festival afin de clôturer ce reportage sur quelques bons moments de musique, notamment Duane et Carl Craig !
Nous nous dirigeons vers la scène du parc expo pour découvrir le projet nommé Throes + The Shine. Il s’agit de la rencontre entre un groupe de kudoro portugais (The Shine) et un groupe de rock (Throes). Sur le papier, le mélange est improbable, reste à voir ce que ça donne sur scène.
Soyons honnêtes, nous sommes restés 25 minutes devant…La cohabitation entre les deux groupes est, certes, sympathique et originale, mais passé l’étonnement des premiers instants, nous n’y avons pas trouvé grand chose de transcendant. N’est pas RUN DMC / Aerosmith qui veut ! Mention spéciale aux deux membres de The Shine, qui ont une sacrée énergie ! On aurait presque apprécié de ne les voir que tous les deux sur scène.
Nous écourtons notre présence devant Throes + The Shine, pour aller écouter Duane : The jet black eel. Ce jeune artiste afro américain a été repéré par le label de Jack White, Third Man Records. Après deux précédents projets, Duane vient présenter à Saint Nazaire, The jet black eel : un condensé de chansons rock n roll qui s’en prennent à l’Amérique de Trump (mais pas que !).
Duane et ses musiciens arrivent sur la scène Estuaire. Le personnage a indéniablement un « truc » : atypique et provocateur…Androgyne et maniéré, à la manière d’un Bowie à une époque, la voix de Duane est surprenante pour un gabarit si frêle !
Il nous sort un bon rock n roll, assez classique mais toujours efficace, et il prend le temps de s’amuser un peu avec le public. Pour un premier déplacement hors de son Michigan natal, il s’en sort plutôt bien !
Avec des textes engagés sur la condition de la communauté noire, l’homosexualité et les dérives du libéralisme, la religion, Duane est résolument un enfant de son époque ! Emmitouflé dans le drapeau américain, ou bien torse nu en prenant des poses lascives, Duane interpelle autant qu’il dérange. Un artiste singulier et intéressant, j’espère que nous aurons l’occasion de le recroiser en France prochainement.
Nous repartons en courant de la scène Estuaire, pour être dans les premiers rangs et ne pas louper une miette du concert de Carl Craig ! DJ issu de la seconde génération de la scène techno made in Detroit dans les années 1990. Son album The Sound Of Music est considéré comme l’un des plus important de la décennie 90 dans le monde de la techno. Multipliant les projets et les collaborations, Carl Craig est aussi un producteur mondialement reconnu.
Quelle ne fut pas ma chance de le rencontrer avant son set (j’ai vraiment un bon karma…). Voici le résumé de ces quelques minutes passées ensemble :
Tu connaissais l’existence de Saint Nazaire avant de venir y jouer ?
(Carl Craig se marre) : honnêtement non ! Mais toutes les personnes que je rencontre ici sont sympas et accueillantes, peut-être que je reviendrai du coup
Que penses-tu de l’ambiance du site où se tient le festival ?
C’est curieux ! Je retrouve le décor de certains coins de Detroit…
Ça donne l’impression de jouer à la maison ?
Ouais il y a de ça (rires)
Tu sais que l’électro et la techno sont très prisées en France, on se targue même d’avoir les meilleurs DJ au monde…
Oui c’est vrai, vous avez vraiment de très bons artistes et DJ, je pense à un mec comme Laurent Garnier que j’apprécie bien et avec qui j’ai produis des belles choses !
En 2017 tu as sorti un album nommé Versus en collaboration avec un orchestre classique, c’était un projet qui te tenais un cœur depuis de nombreuses années : pari réussi ?
C’était génial ! Ça permet de décloisonner les styles. La techno ce n’est pas du « boom , boom » que tu n’entends quand club, c’est beaucoup plus riche que cela. Notre travail a permis de marier deux styles très différents et de nous sortir des niches respectives dans lesquelles on nous enferme de manière stupide…
Une dernière question, ce soir tu nous réserves des surprises dans ton set ?
Tu verras bien, je te conseille d’être là ça va être cool ! (rires)
Rencontre courte et intense, puisque imprévue ! Revenons à notre concert de dimanche soir…La foule est assez dense devant la scène, et dès que le grand Carl touche ses machines, tout ce petit monde se met à danser !
Carl Craig nous délivre une bonne grosse dose de techno made in Detroit, et ça fait du bien. Le maître sait y faire, pas de temps morts, pas de moments barbants, on danserait jusqu’au bout de la nuit ! Pas de chance cependant…La musique est obligée de s’arrêter pour laisser la place aux Pixies sur la grande scène. Carl craig nous souhaite une bonne soirée et beaucoup d’amour, c’est sympa de sa part. Personnellement j’aurai préféré qu’il fasse en sorte d’annuler les Pixies pour jouer 1H de plus !
Nous quittons le site du festival alors que les Pixies démarrent. Je les ai déjà vu en concert et je n’ai jamais été fan…Certains me lanceront des pierres, mais j’assume ! Nous quittons définitivement le site des Escales, des souvenirs plein la tête, après avoir passé un bon week end sur le littoral, que demander de plus ?
Le festival aura été l’occasion de découvrir des artistes prometteurs : Duane, Flint Eastwood, Queen Kwong, Møme…et d’approcher (de près) des légendes telles que Derrick May et Carl Craig ! Nous reviendrons avec grand plaisir l’année prochaine, j’en profite enfin pour remercier l’équipe du festival, qui nous a donné l’opportunité de couvrir l’événement et qui s’est montrée super accueillante avec nous ! A l’année prochaine !