Après de longs mois d’attente et de préparation, nous avons eu le plaisir de nous rendre au Hellfest, à Clisson (44), pour l’édition 2017 du festival. Existant depuis 2006 sous ce nom, le Hellfest est un événement qui a su s’imposer dans le paysage français mais aussi à l’international, avec une réputation qui n’est plus à faire. Pour cette année, les organisateurs annoncent avoir accueilli pas moins de 180 000 festivaliers, un chiffre en progression quasiment constante depuis l’implantation du festival à Clisson.
Pas de doutes, on est bien au Hellfest! – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Depuis une décennie (ça ne me rajeunis pas), je me suis rendu autant de fois que possible au Hellfest. Chaque édition a apporté son lot de découvertes musicales, de rencontres et de moments loufoques ! Revenir sous l’étiquette weirdsound, avec une accréditation presse, fut pour nous un grand honneur, et à ce titre je remercie chaleureusement l’équipe organisatrice du festival.
Pour cette édition 2017, il y avait encore du beau monde à l’affiche ! Avec 140 groupes annoncés, le Hellfest propose une programmation pléthorique, mais surtout éclectique ! Capable de faire côtoyer Aerosmith et Emperor, et de réunir des trasheux fans de Slayer avec des amateurs de métal symphonique venus voir Apocalyptica. Le néophyte comme le connaisseur y trouve son compte, tout ça servi par une organisation béton et une qualité d’accueil des festivaliers qui s’améliore d’année en année.
La statue de Lemmy, bien plus cool que l’ange du Mont Saint Michel – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Dans l’article qui va suivre, je souhaite revenir sur les concerts que nous avons vécu durant le premier jour du festival, vendredi 16 juin, mais aussi tenter de vous faire partager l’ambiance et la bonne humeur qui règne dans ce royaume éphémère du métal !
Habitant près de la gare de Nantes, j’ai pu suivre en temps réel les flux croissants de métaleux venus de toute l’Europe pour se rendre au festival. Deux jours avant l’ouverture des portes de l’Enfer, les rues alentour étaient noires de monde ! Noires au sens propre du terme, le fan de hard rock ayant l’habitude de porter des tee shirt noirs avec des dessins qui font peur aux grands-mères ! De même, les cheveux longs et les vestes à patch ont envahis jusqu’à ma boulangerie, au grand plaisir des tenanciers, qui réalisent une hausse de chiffre non négligeable cette semaine-là.
Les bandanas reviennent à la mode! – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Vendredi matin, c’est le départ pour Clisson ! Arrivé dans cette charmante bourgade dans des transports plein à craquer d’anglais, d’espagnols, d’allemands…Une armée d’envahisseurs païens en marche ! Mais plutôt cool et respectueux au demeurant ! Pas un éclat de voix, pas d’énervement, ni de type bourré à trainer dans les rues : le fan de métal sait se tenir ! Des petites navettes sont disponibles pour se rendre au festival depuis la gare, sinon il faut aller garer son véhicule sur un des parkings prévus à cet effet.
La météo est dans notre camp ! Il doit bien faire trente degrés à l’ombre. Nous marchons une vingtaine de minutes pour rejoindre l’entrée du Hellfest, ce qui nous laisse le temps d’apprécier la créativité des festivaliers en termes d’aménagement de camping-car et de campements (un poil) improvisés.
Nous arrivons enfin devant le rond-point où se dresse la désormais célèbre guitare de 10/12 mètres de haut, et nous nous dirigeons vers les guichets afin de récupérer nos accréditations. Le système est bien rodé et il n’y a pas de files interminables pour rentrer dans le festival. Comme partout, une petite fouille s’impose pour vérifier votre sac, avec le sourire cependant !
Une dédicace pour les bénévoles qui tiennent les bars : merci à vous! – Photo Weirdsound
Un langage universel s’instaure rapidement entre les festivaliers, il ne s’agit pas de l’esperanto, mais de la bière ! Il faut dire que cette canicule estivale donne soif, et nous aurons tout au long de cet article une pensée émue pour tous ces futs de bière que leurs familles ne reverront jamais…Pour cette édition 2017, le festival a battu son propre record de bières descendues, avec 350 000 litres engloutis sur 3 jours…
Des amitiés improbables se tissent! – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Pendant que nous prenons possession des lieux, Devin Townsend pousse la chansonnette sur la main stage 1. Force est de constater que notre canadien favori n’a pas perdu sa voix ni son énergie ! Ayant loupé la moitié du show je ne préfère pas m’étendre sur le sujet, mais pour ce que j’en ai vu et entendu, c’était cool!
Le site est divisé en plusieurs zones, les scènes hormis la warzone, étant concentrées près de l’entrée du festival. A noter que la quasi intégralité du merchandising se trouve en dehors de la zone des concerts, ce qui permet de faire ses emplettes tranquillement.
Une vue du decorum de la warzone – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
A peine l’appareil photo sorti de son sac, et les bières trouvées en quantité suffisante, nous nous rendons vers la scène située dans la warzone pour écouter The Bouncing Souls.
The Bouncing Souls – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Restés jusqu’à la fin devant The Bouncing Souls, et flânant un peu, nous loupons le début de Red Fang ! Ces derniers se produisent sur la scène the valley et envoient du lourd avec leur stoner bien burné, qui s’en révolutionner le genre, reste de la très bonne camelote !
Vient enfin un moment que j’attendais depuis des années, Ministry arrive sur la main stage 1 ! J’adore ce groupe depuis des années, sans jamais avoir réussi à les voir se produire en live. Grâce au Hellfest 2017, je peux maintenant affirmer que ma vie n’est pas si pourrie que ça tout compte fait : j’ai enfin pu regarder Al Jourgensen les yeux dans les yeux (enfin les lunettes de soleil dans les lunettes de soleil).
Moment de joie! Ministry on stage! – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Ce groupe mythique, considéré par beaucoup comme l’un des pionner de l’industriel, se distingue par des lyrics souvent très engagées, contre le fascisme, le racisme, l’exploitation des êtres humains en règle générale…plus des thèmes incontournables comme la drogue, sujet familier à Al Jourgensen, étant lui-même un ancien héroïnomane.
Al Jourgensen, en pleine forme! – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
La méthode de Ministry pour vous faire planer est simple : un grand coup de poing dans la gueule ! Mais c’est pour votre bien ! Hymnes détonant et salvateurs, face à un monde parfois bien morose, la musique de Ministry reste étonnamment dansante et catchy : peut-être un héritage de la période new wave du groupe ? On est pourtant bien loin des terres de Depeche Mode !
Al n’est pas tout seul sur scène! – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Les samples de Georges Bush Jr sont toujours bien présents, ainsi que les montages vidéo, qui n’appellent pas vraiment à la paix sur Terre : « Nous voulons de la violence, et nous la voulons maintenant ! ». Ça c’est du slogan pour des prochaines législatives !
Lies! Lies! Lies! – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Un régal ! Ministry va piocher dans sa discographie bien achalandée pour nous sortir une flopée de tubes : Bad Blood, Thieves, Just One Fix, Senor Peligro, Lies Lies Lies…Une nouvelle chanson que je ne connaissais pas : We Are The Antifa. Seul regret pour ma part, ils ne joueront pas Jesus build my hotrod, morceau mythique du groupe, qui leur a permis de percer aux USA. Quitte à fantasmer, j’aurai bien aimé aussi Everyday is Hallowen !
Ministry needs you! – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Au niveau sonore, l’ami Al fonctionne comme un moteur diesel, plus le concert avance et plus il se chauffe la voix ! Dans le public, une nana en fauteuil roulant se retrouve à faire un slam improvisé devant le regard amusé de Al Jourgensen ! Globalement la fosse réagit bien, les titres les plus connus étant reçus comme il se doit et reprit par les fans ! Faut dire que les paroles de Ministry c’est simple et efficace : j’aime !
Une festivalière visiblement heureuse! – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Bref, une belle prestation de Ministry en ce vendredi après-midi, qui me donne, bien entendu, envie de les revoir rapidement !
Nous restons devant la main stage 1, attendant avec impatience le concert de légendes du hard rock, j’ai nommé Deep Purple. Ces vétérans jouent depuis bientôt 50 ans ! Et franchement ça ne se voit pas. Ils ont la pêche les papy ! Créé en 1968, avec 20 albums à leur compte et des millions de disques écoulés, Deep Purple n’a plus grand chose à prouver. Le vingtième album, Infinity, vient de sortir au printemps 2017.
La légende DEEP PURPLE – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Pendant les solo interminables d’orgues, permettant à Ian Gillan de reposer sa voix, des questions métaphysiques me viennent :
- Les lunettes de Ian sont elles simplement de mauvais gout ou est une protestation silencieuse contre les prix pratiqués par les opticiens Atoll?
- Don Airey aime visiblement les chemises affreuses, mais s’en rend il compte?
- Quel est le sens réel de l’existence si il n’y a ni bien ni mal?
On s’éclate bien chez DEEP PURPLE ! – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Deep Purple va cependant nous régaler avec ses plus gros titres : Smoke on the water, Hush, black night…Pour un mec de 30 ans comme moi et pour les kids plus jeunes, c’est comme faire un voyage dans le temps vers les années 1970!
Ian Gillan himself – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Je vous invite à consulter l’article de Ziggy sur le concert en lui même, nettement plus détaillé que le mien!
Nous faisons une pause bière / sandwich alors que le soleil commence à se coucher sur le Hellfest, et le site s’illumine progressivement grâce à la pyrotechnie présente sur les différents bâtiments et installations.
Histoire de corser la chose, on a pris l’arbre du mauvais coté! A vous de retrouver ce qui est écrit… – Photo Weirdsound – E.LE MENELEC
Allez hop, le scorpion by night – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Pendant ce temps-là, Sabaton occupe la main stage 2. Le décor est toujours aussi loufoque, le char d’assaut du groupe étant, comme il se doit, présent sut scène. La prestation sur scène est particulièrement kitsch, mais force est de constater que Joakim à une sacrée voix ! Et il chante juste en plus !!!
Chez Weirdsound nous aussi on a un tank! – Photo Weirdsound / O.REMOT
C’est vraiment très sympa à écouter, Sabaton confirme la très bonne impression que j’avais du groupe avant de venir au festival.
Sabaton : ils envoient du lourd! – Photo Weirdsound / O.REMOT
Le chanteur, Joakim Broden, est par contre victime d’une troublante ressemblance avec le regretté Georges Michael, constat fait par une amie qui sème l’hilarité dans l’équipe !
Une photo amusante que je souhaitais partager avec vous – Photo Weirdsound / O.REMOT
23H25 arrive rapidement, on ne voit pas le temps passé quand on s’amuse bien ! C’est l’heure d’aller à la rencontre de Rob Zombie sur la main stage 1. Le petit père avait annoncé vouloir jouer en grande partie Astro Creep 2000, album phare de son ancien groupe White Zombie, et œuvre majeure du début des années 2000.
Bienvenue dans le monde de Rob Zombie! – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Je pourrai résumer le show en un seul mot : génial ! Dans mon article traitant de l’album, vous avez dû comprendre que je nourris une grande admiration pour Rob ! Entre le cinéma et la musique, nous avons de nombreux atomes crochus !
Le maquillage ce n’est pas son truc à Rob – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Niveau setlist, on est servi comme il faut, j’ai l’impression d’écouter un best of ! Comme convenu, une place importante est laissée à Astro Creep 2000, avec un More Human Than Human et un Super Charger Heaven magistraux !
Une photo de mon dernier anniversaire avec Rob! Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Pendant une heure et demi les chansons s’enchainent, Rob Zombie pioche aussi dans Hellbillly Deluxe et nous sort des gros cartons : Superbeast, Dragula, Living Dead Girl, Meet the Creeper….A noter aussi l’excellent Never Gonna Stop Me tiré de l’album Past, Present & Future
Et puis quelques morceaux qui ont servis de B.O aux (très bons) films de Rob, notamment un très bon House Of 1000 Corpses.
Je ne me lasse pas de ces jeux de lumières! Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
On aura aussi droit à quelques titres sortis du dernier album de Rob Zombie, The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Celebration Dispenser, et à l’habituelle reprise des Ramones, Blitzkrieg Bop.
Un pauvre alien pour qui la soirée va mal finir… – Photo Weirdsound / E.LE MENELEC
Sur la forme, la production a mis les moyens : lumières, images, tenues, rien ne semble laisser au hasard. Le son est de très bonne qualité, par moment j’ai l’impression d’écouter l’album ! A son accoutumé, Rob Zombie est bavard et cherche l’interaction avec le public, ce dernier comprenant plus ou moins bien ce qu’on lui demande. Un pauvre alien sensé naviguer sur la foule et revenir sur scène se retrouve molesté dès les premiers rangs !
Le show de Rob Zombie nous scotche devant la main stage 1 jusqu’à la dernière note ! Du coup nous arrivons dans les derniers pour le concert d’Alestorm…On se retrouve en dehors du temple…Malgré l’écran géant qui retransmet le concert, on plie les voiles. In Flames joue sur la Main Stage 2 en même temps et ces sacripants de suédois nous empêche d’entendre grand-chose à la prestation d’Alestorm…Ce n’est que partie remise !