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-(16)- Dream Squasher, un album tragique et violent

-(16)- Dream Squasher, un album tragique et violent

De bruit et de fureur

Loin d’être un nouvel arrivant sur la scène doom/stoner/sludge, -(16)- fut parmi les précurseurs du genre aux côtés de Eyehategod ou Crowbar au début des années 90. Mais la destinée, ou peut-être un nom un peu abscons, en a décidé autrement : en dépit de la qualité indéniable du combo, il ne connaitra pas le succès de ses frères d’armes. Et il faut aussi ajouter que le chemin fut parsemé d’embûches. Trente ans de lutte pour survivre, de splits, d’overdoses, de cures de désintox, de reformations… -(16)- est un groupe de survivants. Le sludge-metal soudé au corps, le plaisir du riff lourd dans le sang. Mais aussi la nécessité vitale d’expurger la douleur, d’essayer de faire naitre un peu de joie de la noirceur du quotidien. Et ce n’est pas gagné. Bobby Ferry, guitariste et seul rescapé de la formation originale, prend le micro sur de nombreux titres de ce nouvel opus, Dreamsquasher. Dans un élan d’optimisme et de joie de vivre, il témoigne pour le dossier de presse :

Un effort considérable a été fait pour injecter des éléments positifs aux thématiques des textes. Le mieux que nous ayons pu faire est d’évoquer l’amour d’un chien qui soit si fort, qu’à sa mort tu finis par te tuer avec lui.

Bobby Ferry, dossier de presse

Misanthrope et fier de l’être!

Ça pose tout de suite l’ambiance. En effet, si vous sortez de votre dernière dépression, passez votre chemin. Ici, les plages se succèdent avec ce chant guttural, rageur, une section rythmique lourde et chargée, soutenant puissamment ces riffs entre stoner, doom, southern rock avec des relents de t(h)rash. Oui, car Metallica est une des principales influences du groupe à leur début, et ça se sent encore parfois, notamment dans l’intro du titre final Kissing The Choirboy qui parle de pédophilie ecclésiastique (tiens, on n’aurait pas deviné). On navigue d’hymnes stoner, en intro blues/western—Agora (Killed By A Mountain Lion) et son harmonica de coin du feu—en purs morceaux à pogo comme Ride The Waves, très hardcore 90’s. Acid Tongue, qui suit Harvester of Fabrication, véritable réquisitoire contre la superficialité qui n’est pas sans rappeler les premiers Helmet—groupe malheureusement un peu oublié aujourd’hui— est une enclume doomesque dans la veine de Yob, la sérénité zen en moins. On plonge en pleine misanthropie, comme l’attestent ces répliques qui ouvrent le morceau : « You’re an animal« , dit Sara /Rebecca De Mornay, « No, worse : human« , répond Manny/Jon Voight dans le Runaway Train ( À bout de course) film d’Andrey Konchalovskiy. Pour l’anecdote, le film se termine sur cette citation pleine d’espoir et d’amour de l’humanité directement tirée de Shakespeare :

« « Il n’est de bête si féroce qu’elle n’éprouve une once de pitié. »

« Mais je n’en éprouve point, et donc ne suis pas une bête. » »

La fascinante beauté du monstre

le visuel intriguant de la pochette œuvre de Marald Art d’une beauté à la fois sombre, gênante, voir malsaine et surréaliste, apporte une couleur à la musique et arrête immédiatement le regard. Mais c’est également une vraie réussite en tant qu’illustration, puisque, à mon avis, c’est un reflet assez fidèle de la musique du groupe. En effet, derrière la violence et l’agressivité de la musique de -(16)- on trouve une multitude de nuances, de changements de tempo, de riffs entrainants, de variations d’ambiances. L’ensemble construisant un monstre hybride à la fois beau et repoussant, fascinant et addictif. Dans ce Dreamsquasher, chaque élément est focalisé sur l’efficacité et chaque composition apporte son univers particulier. Chaque titre est l’occasion d’aborder une face sombre de l’humanité et d’en faire la catharsis.

L’ancien chanteur, crédité sur DreamSquasher, Cris Jerue disait à propos du groupe :

There have been 14 dudes in this band and not one has been stable mentally or chemically

14 gars sont passés dans le groupe et pas un seul était stable mentalement ou chimiquement

Deadpress.co.uk

Dreamsquasher, une forme d’achèvement dans la carrière du groupe?

On ne peut nier que l’histoire mouvementée du groupe soit une des forces et source d’inspiration qui font l’épaisseur de leur musique aujourd’hui. Sans nul doute cet album de la persévérance et de la survivance devrait propulser –(16)- à un niveau supérieur—du moins on l’espère, et leur permettre d’avoir l’audience qu’ils méritent. Dreamsquasher est définitivement un album addictif et puissant. Il faut saluer ici la production au cordeau du guitariste Alex Shuster qui parvient à créer un son…vitriolique (ça existe?). En dépit de la noirceur de l’album, on se prend à vouloir l’écouter en boucle car il exsude une force et une énergie communicative qui contrebalancent efficacement ce côté noir.

Liens :

https://www.facebook.com/16Band

https://16theband.bandcamp.com/album/dream-squasher

https://store.relapse.com/b/16


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