Une Flèche pleine de Love pour la soirée spéciale Femmes

Une Flèche pleine de Love pour la soirée spéciale Femmes
Flèche Love lors de sa prestation au Pan Piper le 8 mars dernier.

Amina Cadelli, plus connue sous le nom de Flèche Love, ex voix du groupe Kadebostany, vient de sortir son premier album Naga (Part.1), dans lequel elle évoque des rituels mystiques, tantôt religieux ou païens. Un premier opus où la jeune Suissesse se glisse dans la peau de personnages féminins, des déesses qui se sont affranchis des interdits telles que Camille Claudel, Kurt Gödel ou encore la déesse indienne Kali.

Soirée spéciale Femmes

Affiche soirée spéciale Les femmes s'en Mêlent
Affiche soirée spéciale Les femmes s’en Mêlent

En cette journée internationale des droits des femmes, quoi de plus normal que d’offrir une programmation 100% féminine avec La Bronze, La Mess, Annie Sama, Bakel et Flèche Love, des féministes qui se succèderont sur scène pour chanter leur combat et crier leur frustration face aux mentalités sexistes à la peau dure. Prélude à la 22ème édition du Festival Les femmes s’en Mêlent qui aura lieu début avril, un concert spécial est donné ce 8 mars au Pan Piper à paris.

Une Québécoise à Paris

La Bronze, jeune Québécoise d'origine Algérienne, sur la scène du Pan Piper Paris le 08.03.19
La Bronze, jeune Québécoise d’origine Marocaine, sur la scène du Pan Piper Paris le 08.03.19

J’arrive peu avant le passage de La Bronze, la jeune Québécoise d’origine Marocaine qui nous fera bien marrer avec ses chansons solaires, dans une combinaison verte aux épaulettes colorées. Maniant aussi bien l’accent québécois que l’argot français, sa reprise du titre « formidable » de Stromaé en arabe, achève de nous convaincre sur son sens de l’autodérision.

Sans le savoir, je me retrouve devant la scène entre la mère d’Amina et celle de Sébastien (le bassiste), je suis témoin de la rencontre de ses deux femmes, qui ne s’étaient jamais croisées par le passé. L’attente commence un peu à peser, un souci technique empiète sur l’horaire de passage, tout rentrera dans l’ordre une vingtaine de minutes plus tard.

Ambiance mystique pour une Bête de scène

Dans ce qui s’apparente à un rituel d’initiation masculine chez un peuple d’Amazonie, les trois musiciens de Flèche Love la précède sur scène, déguisés en chamans et formant ce qui ressemble à une haie d’honneur. La jeune Suissesse originaire d’Algérie, lance les hostilités tout en douceur sur le titre électro pop Festa Tocandira, qu’elle chante en Espagnol, se servant du rite chamanisme pour interroger la masculinité, « Por favor dejame en raz, Pr favor, No cesito demostrar que soy un hombre ».

Flèche Love et ses musiciens le 08.03.19 sur la scène du Pan Piper Paris.
Flèche Love et ses musiciens le 08.03.19 sur la scène du Pan Piper Paris.

Les tatouages noirs parcourent tout son corps, on y distingue quelques figures, on est partagé entre l’idée de protection ou une façon à elle de cacher ses blessures. Elle n’en fait pas mystère puisqu’elle le chante d’une voix puissante et rauque sur le deuxième titre de la soirée, le solennel Umusuna « je suis une œuvre d’art, mes cicatrices rayonnent partout sur mon corps, je suis mes propres bijoux ». Une pop électronique et obscur, son premier single issu de sa collaboration avec le producteur et DJ français Rone, qui nous met tout de suite dans l’ambiance que nous réserve cette prestation. D’une voix rageuse, qui trahi une certaine fragilité et sous fond sonore mystique, elle se lance dans un mouvement de corps avec une souplesse impressionnante, offrant au public son premier coït de joie.

Flèche Love lors de sa prestation au Pan Piper le 8 mars dernier.
Flèche Love lors de sa prestation au Pan Piper le 8 mars dernier.

« Je m’appelle flèche love et le temps de ce voyage, je serai votre guide », annonce l’artiste, qui prend des accents de commandant de bord, pour un vol qui s’annonce inoubliable. Plongée dans l’univers cathartique de « Haiyococcab », un autre titre de l’album qui signifie « la fin du monde » en terme maya. Flèche s’affranchit des frontières, la barrière de langue n’impressionne pas cette polyglotte qui chante aussi bien en français, qu’en anglais, sans oublier l’arabe et l’espagnol.
L’espagnol qu’elle roule dans « Los Nomades del sol » au milieu de ses musiciens, qui gravitent autour d’elle sur scène formant un bouclier de protection. Un moment apaisant, mais qui trahi la tristesse qu’elle évoque pour son auteur.
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Flèche monte, mais n’oublie pas ce qu’elle a traversé, tout n’était pas que « Love ». D’une souplesse étonnante, qui lui permet de faire de grands pas sur scène. Elle chante, danse, n’a besoin de personne pour faire le show. Son corps à lui seul, teinté de tatouage est un spectacle.

We are all Sisters tonight

C’est la dernière chanson lance l’artiste au public, une occasion pour elle de saluer toutes les autres artistes qui ont défilés sur scène ce soir, « C’est vraiment un plaisir de jouer ce soir entourée d’artistes si puissantes et incroyables. J’aimerais bien qu’on les applaudisse encore une fois »

Flèche Love lors de sa prestation au Pan Piper le 8 mars dernier.
Flèche Love lors de sa prestation au Pan Piper le 8 mars dernier.

En ce 8 mars, journée internationale des droits de la femme qui devrait durer toute l’année, « On va clore ce voyage avec une chanson qui s’appelle Sisters ». Un morceau que Flèche a écrit et qui parle de sonorité, elle qui a appris au fil du temps, qu’elle gagnait beaucoup plus d’énergie et d’amour en étant proche de ses sœurs, en les considérant comme des rivales.
Dans le morceau « Sisters » qui est une chanson inclusive, elle s’adresse à toutes les femmes, quel que soit leur religion, ou leur identité sexuelle. Oui on peut créer une communauté, mais on ne doit pas nier les différences, « Sur ce morceau je vous invite à célébrer avec nous, femmes, hommes, Trans… Si vous avez envie de danser et de tout donner, vous êtes les bienvenues, because tonight we are all sisters ».
La bête de scène se lance dans un final bestial qui captive l’attention, elle agite son corps tatoué dans tous les sens telle une guerrière amazonienne, encouragée par les vivats du public. Elle tend le micro vers la salle qui lui répond en cœur « we are sisters ». Sur les 60 dernières secondes, elle invite le public sur scène, des filles pour la plupart parmi lesquelles se glisse un jeune homme que Flèche semble connaitre et Thérèse du groupe La Vague.

Flèche Love et le public sur la scène du Pan Piper Paris à la fin de sa prestation.
Flèche Love et le public sur la scène du Pan Piper Paris à la fin de sa prestation.

La phrase « we are all sisters » prend tout son sens, le spectacle est beau sur scène. Ce soir nous célébrons la Femme avec une brochette d’artistes féministes dont l’une était une flèche pleine d’amour, qu’on aimerait revoir bientôt, même si ce n’est pas la flèche de cupidon.
Flèche love c’est un show à l’état brut, une bête de scène qui captive l’attention tout au long de sa prestation avec son corps tatoué qu’elle balance dans tous les sens telle une guerrière d’Amazonie. Une flèche bien visée, qui n’est pas prête de rater sa cible.

 

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Il traîne une maladie non handicapante depuis sa plus tendre enfance, ce qui fait de lui un Mélomane. Il prend son pied sur du rap, RnB et les musiques urbaines. L’art moderne et contemporain le fascine tandis que la littérature apaise ses vieux démons.

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