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Thomas Cohen: l’occasion de(re)découvrir S.C.U.M

Thomas Cohen: l’occasion de(re)découvrir S.C.U.M

En Mai (2016) est paru , entre autres beaux albums (Radiohead, Anohni..)le premier album solo de Thomas Cohen « Bloom forever », bel album classé post-folk/indie (mais bon…les classements ne sont pas toujours évidents !!) album sombre mais aussi album de la renaissance pour Thomas Cohen.

On ne peut écouter ce disque sans revenir quelques années en arrière…en compagnie de Thomas Cohen évidemment!

En 2011 est paru un album magnifique passé très discrètement et classé post-punk : « again to eyes » de S.C.U.M (le nom du groupe reprenant lui-même l’acronyme du manifeste de la féministe new-yorkaise Valerie Solanas « Society for Cutting Up Men » paru en 1967 (Valerie Solanas inculpée pour tentative de meurtre sur Andy Wharol en 1968 puis internée…).Au chant et à la guitare, le compositeur Thomas Cohen alors âgé de 21 ans…..Un album somptueux qui fait déjà penser parfois à Lou Reed ( notamment sur Amber Hands) et dont Brian Eno, séduit et admiratif aurait déclaré qu’il n’avait jamais rien entendu de pareil…Je peux imaginer que Brian Eno a notamment pu adorer un titre comme « sentinal bloom » où l’on peut s’attendre à entendre la guitare du compère Fripp

Mais après une série de concerts (entre fin 2009 et 2011 )où l’on retrouve en live des morceaux magiques comme le sublime « Whitechapel », peut-être mon titre préféré avec « faith unfolds», « Amber hands »,  « sentinal bloom » et « Paris » d’une beauté triste…..(les paroles permettant de faire le lien avec le nouvel album de Thomas Cohen), le groupe se sépare en 2012….c’était une bande de copains de lycée avec à la batterie Melissa Rigby que l’on retrouve de dos sur la pochette du disque.

« Whitechapel »/S.C.U.M en live 2011

En 2012 Thomas Cohen, qui veut ouvrir une nouvelle carrière, se retrouve aussi sous les feux des medias en épousant la très médiatique fille de Bob Geldof (ex Boomtown Rats et maître d’œuvre du Band Aid et du Live Aid et de plusieurs concerts de charité dans les années 80/90) Peaches Geldof….

La vie de Thomas Cohen s’apparente peut-être alors à un conte de fées, fuyant Londres pour le Kent plus calme, ayant deux enfants en 1 an d’intervalle, mais conte de fées qui s’arrête brutalement lorsque Peaches , 25 ans, meurt, comme sa mère 14 ans plus tôt, d’une overdose d’héroïne, en avril 2014.

Thomas Cohen va réussir à se relever en élaborant un très bel album de 9 titres qui résument ses années 2012/2015 dont le titre « Bloom Forever »est aussi un clin d’œil aux prénoms de son deuxième fils, tout en refusant d’en faire un album « tribute »larmoyant à son épouse disparue.

L’album s’ouvre sur « honeymoon », avec un solo de saxophone, la lune de miel correspondant à son mariage puis « bloom forever » à la naissance de son fils.

La video de ce titre est trompeuse : Thomas Cohen crooner et dandy nonchalant cache un poète sensible.

Puis la tragédie arrive..  « Hazy shades » a, musicalement, un petit parfum de Beach Boys et de The Smiths…..  « country home » reflète les sentiments sombres de Thomas Cohen : « my love is gone,turning so cold ». Les morceaux qui suivent, correspondant à la reconstruction difficile et au déménagement en Islande (Thomas Cohen s’y réfugie avec ses 2 enfants pour se retrouver avec lui-même et y enregistrer son album) sont aussi très bons mais tristes comme l’avant dernier titre « Us ».

« Mother mary » clôt l’album…. « Backing to myself, I try to say goodbye » ….pour ce titre, on songe à d’autres influences…Bowie et l’album “low” ou Scott Walker.

Thomas Cohen revendique d’ailleurs ces influences. Il avoue avoir été bercé par la musique de qualité écoutée par ses parents.Patti Smith, Radiohead et le Velvet notamment. Il dit aussi que 3 disques de ses parents ont changé sa vie : le 4ème album de Scott Walker (vénéré par Bowie), « Ziggy Stardust » de Bowie et « Never mind the bollocks » des Sex Pistols.

La voix de Thomas Cohen me fait penser beaucoup aussi à celle de Rufus Wainwright(fils de Loudon Wainwright, à découvrir absolument pour les amateurs de folk des années 70)que j’avais vu il y a une dizaine d’années et dont je possède quelques disques.

La presse britannique a aussi comparé « Bloom Forever »à l’album « Berlin » de lou Reed car il est aussi question d’une héroïne toxicomane ..sans mauvais jeu de mots….

Si l’album est classé post folk/indie, les titres croisent pop, folk, pop psychédélique (« new morning comes »)avec un zeste de country et même aussi de gospel sur le refrain du très beau « Ain’t gonna be no rain ».

L’album et ses ballades souvent sombres peut dérouter ceux qui ont adoré S.C.U.M mais il reflète l’immense talent de compositeur-chanteur deThomas Cohen dont on est curieux d’attendre la suite musicale.

Un petit bonus pour terminer: »faith unfolds » enregistré au Lido de Berlin le 10 novembre 2009. S.C.U.M assurait la 1ère partie de THE HORRORS. 15 jours plus tard, je voyais The Horrors à l’Olympic à Nantes mais hélas sans S.C.U.M en 1ère partie!Le son est moyen mais le document est un des plus anciens que l’on puisse trouver!

Ziggy /Aout 2016.

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