The Black Delta Movement (TBDM) sort, ce Vendredi 14 Avril, son deuxième album, Recovery Effects, le premier sur le label Fuzz Records. Projet musical de Matt Burr, chanteur guitariste, cet album vient 5 ans après Preservation sorti sur le petit label indé Clubbed Thumb Records basé, comme Matt Burr, à Kingston Upon Hull. Un nouvel album qui est passé par les affres de la pandémie et du confinement et un changement complet de line-up.
Presque 10 ans avant un premier album en 2018
Entre 2010 et 2016, The Black Delta Movement a sorti de nombreux singles en cd, des E.P mais un seul vinyle (12″) en 2016, Seven Circles, tous auto-produits. Difficile alors de se faire connaître au delà d’un cercle de fans qui apprécient pourtant déjà les morceaux garages rock psyché souvent efficaces et d’une très bonne qualité musicale.
Il faut attendre 2018 pour qu’un premier album, Preservation, voit le jour. Celui-ci reçoit de nombreuses belles critiques permettant au groupe de sortir de l’ombre. 300 concerts vont suivre, entre tournées anglaises et européenne. TBDM partage la scène avec, entre autres, The Jesus and Mary Chain, The Brian Jonestown Massacre ou…Temples. Derrière ce premier album on retrouve, bien sûr et d’abord Matt Burr mais aussi d’autres musiciens que la période pandémie confinement va aussi éloigner.
Dans cet album, on trouve déjà d’excellents titres comme King Mosquito ou Butterfly qui clôt l’album. Voix et guitares en font des titres superbes alors que la musique garage rock psyché a un délicieux parfum des 60’s. On apprécie aussi la voix de Matt Burr sur Deceit, For You-titre empreint de mélancolie- ou le plus pêchu Let The Rain Come.
Pour ce nouvel album, Recovery Effects, Matt Burr s’est entouré de Barrie Cadogan, guitariste leader du groupe de Nottingham Little Barrie. Celui-ci a d’ailleurs entraîné avec lui ses compères bassiste-Lewis Wharton- et batteur-Tony Coote. L’album est produit par Malcom Catto, batteur et co-fondateur de The Heliocentrics. On retrouve d’ailleurs aussi celui-ci sur le dernier album de Little Barrie en 2020. A l’arrivée, aujourd’hui, un nouvel album de TBDM et 8 titres surtout teintés rock psyché mais aussi pleins de groove.
Un album … « lettre d’amour au groupe »
C’est de cette façon que Matt Burr souhaite présenter le nouvel album qui vient après une période difficile rencontrée par de nombreux groupes.
« L’album est une lettre d’amour au groupe et à toutes les émotions qui l’accompagnent« , explique Matt en parlant de la période d’adversité qui a mené à sa création. Se retrouvant sans ses anciens coéquipiers après la sortie du premier album de 2018, Preservation, et les concerts qui ont suivi, les périodes de fermeture dues à la pandémie en 2020 et 2021 ont d’abord permis de réfléchir. Puis elles se sont avéré une période de productivité pour Matt – lui donnant l’espace nécessaire pour peaufiner les nouvelles chansons et envoyer des démos à Barrie Cadogan, qui a apporté sa contribution créative aux arrangements de chaque morceau.
« Dès que j’ai fait les démos, je me suis efforcé de prendre du recul par rapport à l’album, alors quand je les ai envoyées à Barrie, je me suis dit « Je te les laisse » et je vois ce qu’il en fait. Et j’ai toujours su que quoi qu’il fasse, je l’aimerais, car il est l’un de mes héros depuis que j’ai seize ans. » À la fin de l’année 2021, les musiciens sont entrés en studio. Le groupe a enregistré les morceaux de base en direct et Malcolm Catto a apporté une contribution inestimable à l’élaboration de la musique . « Il a transformé chaque chanson à sa façon. Je n’ai jamais travaillé avec un producteur comme lui, qui est venu et a dit ‘voilà, c’est la chanson, mais on va la transformer un peu » précise Matt Burr.
Dès le premier titre dévoilé, Fourth Pass Over The Graveyard-titre ouvrant l’album, le ton est donné; Matt Burr déclare: « Fourth Pass Over The Graveyard est une chanson sur Black Delta Movement. Les hauts et les bas qui jalonnent une carrière. Le sentiment d’être conscient que l’on est peut-être en train de poursuivre quelque chose qui est déjà mort« . La tonalité musicale est, quant à elle, très hypnotique pour démarrer cet album.
Le reflet des bons et mauvais moments…
Plusieurs titres reviendront sur les différentes facettes de la vie et de celle du groupe notamment. Le deuxième titre de l’album Zip-Tie poursuit cette veine assez hypnotique avec un rythme motorik mélancolique. On y trouve un parfum Velvet -le jeu de guitare y contribuant notamment. Matt Burr nous éclaire: « Zip Tie est une chanson sur la dépression, l’anxiété et le sentiment de désespoir. Le sentiment qu’il n’y a rien de plus que de se sentir comme ça ». Always Home, le titre le plus court et plus minimaliste précède le très bon No Road To Go…Bon, il y a plus optimiste mais on appréciera aussi le côté bluesy du titre pendant la première moitié. Le jeu de guitare est mis en avant alors que la voix de Matt Burr reste légèrement en retrait comme souvent.
La deuxième partie de l’album s’ouvre sur le long Hiding In The Tall Grass, plus de 9’30… Morceau de bravoure qui ne déçoit pas! D’abord très rock planant…bon, ok, on se cache dans les hautes herbes et on peut en fumer un peu, beaucoup, passionnément…Après une longue intro instrumentale de près de 3 minutes, la voix arrive. D’abord un peu d’outre tombe avant que le rythme plus martelé laisse la place à des vocalises plus haut perchées. Les guitares ne vont plus nous lâcher dans cette montée en tension avant de retomber dans l’herbe…pour planer une bonne minute encore. Photograph est-encore-un bon titre où tous les instruments sont bien en valeur; A propos de ce titre Matt Burr déclare: « Cette chanson est une rétrospective des 12 dernières années de The BDM. Les bons et les mauvais moments – tout a mené à cela et les souvenirs sont à la fois vifs et oniriques. »
Le morceau titre Recovery Effects est limpide, cristallin et glisse comme une balade tranquille où l’on récupère. Sleeping Pill n’a pas l’effet d’un somnifère pour clore l’album et c’est tant mieux! Son rythme soutenu, une belle basse-encore- et quelques arpèges précèdent l’arrivée de la voix de Matt Burr. Un de mes morceaux préférés sur cet album, avec des jeux de guitare qui se répondent et un groove entêtant.
Quelques dates à venir dont 2 avec Bo Ningen aux Pays-Bas.
May 3 – London, UK @ 100 Club
May 5 – Hull, UK @ The New Adelphi
May 24 – Groningen @ VERA*
May 25 – Nijmegen @ Dornroosje*