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Sara Zinger, artiste aux multiples talents

Sara Zinger, artiste aux multiples talents

Nous sommes au festival Terres du son, non loin de la ville de Tours. Les portes de cette deuxième journée de fête sont déjà ouvertes, les concerts sont lancés mais en coulisse, une artiste vient d’arriver. C’est elle qui va clôturer la soirée dans quelques heures sur la scène du chapiteau.

En quelques mots, j’ai découvert Sara Zinger lors de sa représentation aux Trans musicales de Rennes en décembre dernier. Son nom ne vous dit peut-être rien mais vous la connaissez probablement, vous les clubbers de Marseille, vous les parisiens de la Fashion week ou encore vous les grands amateurs de séries canal. Bon… Plus le temps de parler, Sara Zinger nous attend patiemment dans une Yourte à l’espace presse. On arrive pile à l’heure. On prend quelques instants pour s’installer, mettre les portables en silencieux et c’est parti ! L’enregistrement est lancé, Sara Zinger est détendue, et j’ai plein de questions à lui poser…

Sara Zinger à Terre du Son
Sara Zinger à Terres du Son

Weirdsound : Salut Sara, tu as fait tes débuts en club en tant que DJ. Aujourd’hui tu es DJ, productrice, chanteuse et auteure. Comment on passe de DJ à cette casquette multi-tâches ?

Sara Zinger : J’ai eu la chance d’être inscrite chez pôle-emploi dans la case DJ, ce qui est très rare. Dans la région PACA à l’époque on était 5 à être considéré comme DJ. A tout hasard j’ai demandé s’ils pouvaient me payer une formation sur Abelton. Ils m’ont répondu “Mais oui, bien sûr”. Ça faisait 6 mois que je galérais avec des tutos YouTube ultra soporifiques. Grâce à cette formation, j’ai gagné beaucoup de temps, j’ai pu faire mes premières prod et mon premier morceau est sorti sur un label anglais. Et puis surtout, en tant que Dj, je n’arrivais plus à trouver des morceaux potables pour les jouer dans ma tête. Du coup, comme personne ne faisait de la musique comme je voulais, je me suis mise à composer.

Weirdsound : Et le club dans lequel tu étais, c’était un club commercial ou plutôt spécialisé dans un genre musical ?

Sara Zinger : A Marseille, je faisais vraiment de tout. Le jeudi tu me voyais dans le bar du coin à jouer Beyoncé et le vendredi dans le gros club techno où là, je faisais de la GROSSE techno. Je m’adaptais vraiment au lieu et au public…

Weirdsound : Je sais que tu faisais parfois des sets de 6h. Tu en gardes des bons souvenirs ou tu estimes qu’il n’y a pas grand-chose à conserver de cette expérience ?

Sara Zinger : Les sets de 6h que je faisais, c’était dans un club commercial où j’étais résidente. Les jeudis, vendredis et samedis, je faisais 00h – 6h toute seule. C’est moi qui tenais le club à jouer de la musique commerciale. Donc j’essayais de bifurquer la musique tranquillou dans l’underground pour leur faire découvrir autre chose. Mais ça m’a appris beaucoup, surtout pour un public qui ne vient pas écouter la musique que toi tu as envie d’écouter. Ça t’apprend à te remettre à ta place et à faire plaisir aux gens tout en les écoutant.

Weirdsound : Dans ta musique électro, on retrouve des sonorités pop avec une inspiration des années 80. Tu as des artistes qui t’inspirent particulièrement ? Je sais que tu as rencontré Jean-Michel Jarre récemment…

Sara Zinger : Jean Michel Jarre c’est une grosse rencontre, mais ça n’a jamais été une inspiration. J’adore Niagara, U2, Depeche Mode. D’ailleurs Depeche Mode, ça vient de ma sœur… J’écoutais involontairement leurs morceaux car ma sœur n’écoutait que ça. Je râlais à l’époque mais aujourd’hui je la remercie.

Weirsdound : Tu as sorti en avril dernier ton EP composé de 5 titres, comment s’est passé le processus de création ?

Sara Zinger : Avant d’être à Paris, j’étais à Marseille où je partageais un studio avec le groupe Nasser, French 79 et Date With Elvis. Dans l’EP, il n’y a que “Who is she” que j’ai fait chez moi toute seule. Tous les autres morceaux, c’est une collaboration que j’ai faite avec le batteur de Date With Elvis. Il avait des mini boucles de 15 secondes qui traînaient au fond de son ordi et qu’il n’aurait jamais utilisées car ce n’est pas le sujet de son groupe. Du coup il me faisait écouter et je lui disais : “Ça c’est très cool, ça j’aime bien”. Et après tu pars d’une boucle que tu vas répéter pour composer un morceau… Mais on l’a vraiment fait à deux.

Revivre le live de Sara zinger au festival Terre du Son

Weirdsound : Tu composes et après tu écris tes textes ?

Sara Zinger : C’est très drôle car je n’écris même pas mes textes. Je compose, j’ai ma musique et je prends mon micro. A partir de là, les paroles sortent toutes seules. C’est magique et j’ai du mal à l’expliquer. En général, j’ai le refrain directement et il peut m’arriver de me poser 15 minutes et de reprendre quelques couplets mais c’est rare.

Weirdsound : J’ai horreur des covers car ils sont rarement réussis. Pour ta part, tu as repris Pink Floyd lors de ton passage aux Trans, et je dois l’avouer, le rendu est magistral. Pourquoi avoir choisi ce morceau ?

Sara Zinger : Déjà, il faut savoir que je l’ai fait uniquement pour les Transmusicales. 3 semaines avant les Trans, je me dis que je vais faire les Trans et que c’est ouf. C’est un festival où il n’y a pas de grosse tête d’affiche mais un public qui est prêt à découvrir. Du coup j’avais envie de faire un cadeau à ce public en leur offrant la possibilité de chanter à un moment dans leur soirée. Mais quel morceau plairait à Kévin, 10 ans en passant par le tonton Robert, 55 ans ? Le premier morceau qui m’est venu à l’esprit, c’est “Another Brick in the wall” de Pink Floyd. Du coup j’en ai parlé à JP Léon et on a fait ça en 3 jours. C’est d’ailleurs sa voix qu’on entend sur le morceau car je n’arrivais pas à être juste sur cette phrase-là [ Elle parle de cette mythique phrase : “Hey teachers, leave those kids alone”]. C’est devenu un duo finalement et c’était à la base uniquement pour les Transmusciales.
Je me rappelle, à Rennes je ne devais la faire qu’une fois au milieu de mon set. Mais comme le groupe d’après n’était pas prêt, je l’ai remise à la fin. Les réactions ont été tellement bonnes, Jean-Michel Jarre l’a trouvée super aussi, qu’on a décidé de le sortir. Mon manager a contacté PNG, la maison de disque des Pink Floyd, pour obtenir leur autorisations. Il a fait du super boulot.

Weirdsound : Ils l’ont validée sans modification ?

Sara Zinger : Oui sans aucune modification.

Weirdsound : Quand tu composes en studio, j’ai lu que tu étais presque en transe, que tu en ressortais épuisée…

Sara Zinger : OUI… Ce qui se passe, c’est que quand je vais à Marseille, c’est pour 3 ou 4 jours parce que j’ai une date. Donc je fais ma date, je fais un after avec les potes et je dois être le lendemain à 13h au studio. J’y passe 10 heures par jour et je termine par voir la famille et les amis. Donc à la fin je ne tiens même plus debout. J’ai même fait un malaise en sortant du studio lorsqu’on a enregistré le cover de Pink Floyd.

Weirdsound : Aux Trans, tu avais un vrai show lumières. Ici à Terre du son, la scène est différente. Mais en général, as-tu envie de travailler la scénographie et l’image ?

Sara Zinger : Exactement, ce soir c’est un live tout comme à Scopitone [Festival à Nantes en septembre] mais après je veux faire un petit break pour ne proposer que du DJ set. L’idée c’est de préparer un grand show en live pour 2020 avec un ingé lumières et une image très travaillée et millimétrée, avec pourquoi pas des danseurs et tout et tout…

Sara Zinger vient donc de nous annoncer qu’elle prépare un live qui, je n’en doute pas, sera de qualité dès 2020. Ce que l’on sait moins de l’artiste, c’est qu’elle est pluri-artistique et sa personnalité laisse imaginer son ouverture culturelle et sa curiosité. Elle a défilé lors d’une Fashion Week pour la marque Kocher. C’est le moment de creuser un peu plus de ce côté-là…

Weirdsound : Tu mixes également lors des fashions week ?

Sara Zinger : Alors non ! Je compose les musiques pour les défilés. C’est super compliqué car les gens qui bossent dans la mode, ils ont l’habitude de ne pas dormir car ils ont terminé la dernière robe la veille du défilé. Du coup, ils estiment que c’est pareil pour moi et que l’on peut modifier un morceau en quelques minutes alors que ça demande des heures. C’est un gros travail avec le créateur pour comprendre son état d’esprit, son imagination, sa vision et son inspiration lors de sa création… C’est ça que je dois retransmettre. Finalement, via la musique, je donne vie à ses vêtements.

Weirdsound : Qu’est que tu ressens quand tu assistes au défilé et que tu entends ta musique ?

Sara Zinger : Je suis tellement fière. Mon rêve ultime c’était d’assister à un défilé de la Fashion-Week. Aujourd’hui c’est carrément moi qui compose la musique, c’est super cool. Il se passe quelque chose de magnifique le jour du défilé.

Weirdsound : Ces expériences vont se renouveler ? Peut-être dans d’autres ville?

Sara Zinger : Avec Faith Connexion, ils ont utilisé ma musique à Paris et à Tokyo, et les autres sont contents de mon travail, donc oui, on va continuer à bosser ensemble.

Weirdsound : Je parle de tout cela car j’ai l’impression que tu es intéressée par d’autres domaines artistiques dont l’audiovisuel. Tu as fait une apparition dans la série “Engrenage” sur canal +. Est-ce que tu as envie, comme Aloise Sauvage, d’ouvrir des portes et de faire du cinéma ou de la télévision ?

Sara Zinger : (Rire) C’est ma pote Aloise, big up à elle. Elle est incroyable. Mais pour répondre à la question, j’en ai carrément envie. Il ne faut pas se faire d’illusion, dans la musique on ne vend plus de cds physiques donc les seuls moyens de faire des sous, c’est de faire de la scène. Après je ne vais pas dire qu’on veut faire du cinéma juste pour faire de l’argent car c’est une passion avant tout. On est une génération dont les artistes ont besoin de faire un 360 artistique et de se diversifier. Engrenage c’était une énorme révélation pour moi et si aujourd’hui tu me demande de choisir entre la musique et le cinéma, je ne suis pas sûre de pouvoir y répondre.

Weirdsound : Est-ce que Canal+ t’as recontactée pour une suite ou une autre série ?

Sara Zinger : Non car mon personnage reste en prison. Donc c’est mort pour ce personnage. Mais là je suis sur un plan pour une autre série.

Weirdsound : Avec Canal+ ?

Sara Zinger : Mmmh je ne sais pas si peux dire… ( Elle regarde son staff, sourire aux lèvres, rigole puis répond) Canal + ou France 2.

Weirdsound : Et avec qui ?

Sara Zinger : Non, non, je ne peux rien dire. (Rire)

Sara ZInger au festival Terre du Son
Sara ZInger au festival Terre du Son

Weirdsound : Tu seras le 20 septembre à Scopitone, as-tu préparé quelque chose en particulier pour ton dernier live du coup ?

Sara Zinger : Putain, c’est vrai que ce sera mon dernier live… Je vais faire une reprise de Mireille Mathieu pour mon dernier live tiens !! (Rire)

Une fois l’interview terminée, Sara Zinger part se préparer pour sa représentation du soir. Un live à découvrir dans notre article sur le festival Terres du Son.
Pour notre part, le rendez-vous est pris avec Sara Zinger le 20 septembre pour parler uniquement de musiques électroniques lors de son passage au festival Scopitone à Nantes. D’ailleurs, on veut et on attend une reprise de Mireille Mathieu !!!! Le défi est lancé…. Réponse le 20 septembre !

Affaire à suivre…

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