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La terre a tremblé aux Eurockéennes de Belfort (suite)

La terre a tremblé aux Eurockéennes de Belfort (suite)

C’est sous une chaleur écrasante que je me réveille sous ma tente au cœur du camping des Eurockéennes. J’ouvre la toile pour prendre un peu d’air mais c’est un nuage de poussière qui vient s’immiscer dans mes poumons. La terre est sèche, la pluie se fait presque désirer et les bénévoles portent même des masques pour mieux travailler. On se croirait presque dans Mad Max !

Un petit déjeuner, une bonne douche et me voilà prêt pour un deuxième jour aux Eurocks. La vie sur le camping est agréable, joyeuse et bienveillante. Quelque peu surpris de voir à nouveau les gendarmes, j’assiste à 5 arrestations en moins d’une heure. J’en suis surpris. Pour ce deuxième soir, je dois récupérer mon accréditation pour pouvoir accéder au festival. Je décide donc d’y aller à pied… Mauvaise idée ! 45 minutes de marche sous une chaleur intense, je ne me voyais pas aussi loin du festival. Évidemment à mon retour au camping, les voisins étaient déjà à l’apéro…

Il est 19h30 quand j’arrive sur le site du festival et en ce samedi, il y a énormément de monde. Je ne recharge pas mon bracelet cashless car la queue semble interminable. Par curiosité, je vais à la Greenroom pour voir le concert de Angèle. Une cohue incroyable. Il n’y a pas assez de place sous le chapiteau. Je vois difficilement la chanteuse accompagnée de ses 4 danseuses. Les malaises se succèdent dans la foule. Bien que ce soit un problème, je retiens surtout que la chanteuse belge était très attendue aux Eurockéennes de Belfort et que son ascension artistique a explosé en quelques mois. Tous ses titres sont repris en chœur par le public . En discutant avec une personne de l’organisation, j’apprends que le festival a essayé en amont de déplacer Angèle de la Greenroom (la scène où elle s’est produite) à la grande scène dans le but d’accueillir plus de spectateurs. Malheureusement, cela n’a pas été possible, justifiant ainsi cette foule immense lors de son concert.

Un public surexcité aux Eurockéennes - Crédit photo : Samuel Coulon
Un public surexcité aux Eurockéennes – Crédit photo : Samuel Coulon

Après le show d’Angèle je me dirige vers la scène la plage juste pour le plaisir de mettre mes pieds dans le sable et boire une bière fraîche. J’y retrouve une bande d’amis. L’un d’eux, passionné de métal me motive à aller voir Parkway Drive qui commence prochainement. Les autres souhaitent se placer pour assister au concert de Aloïse Sauvage. Le groupe se divise donc en deux et se donne rendez-vous à la Grande scène après nos concerts respectifs pour aller voir Jain.

Un show magistral

C’est donc à la Greenroom où l’on passe d’un public familial qui était venu voir Angèle à un public métalleux qui se prépare à vivre le live de Parkway Drive. Les regards ébahis des enfants face aux vestes logotées Hellfest et aux tatouages prononcés des rockeurs m’amusent beaucoup. C’est dans l’obscurité totale que 4 torches en flammes traversent la foule et que la batterie rythme le pas des 4 hommes tenant ces flambeaux. La foule hurle et s’excite au fil des mètres effectués en direction de la scène. Les 4 hommes montent sur scène tête baissée. On ne sait pas si ce sont des figurants ou les membres du groupe. Un doute plane. Ils se positionnent chacun en hauteur dans l’obscurité et face au public. Toujours rythmé par la batterie, un faisceau vient illuminer un premier homme. C’est un musicien du groupe. Tous ont le droit à leur coup de projecteur jusqu’au chanteur. La foule est en délire. Je me crois un instant au Hellfest… Mais que se passe-t’il !? La pression est folle et l’on attend tous un gros son métalleux quand soudain… Guitare douce et voix calme du chanteur. Ils ont calmé tout le monde en 10 secondes avec leur morceau “Vice Grip”. Mais cela n’était qu’une illusion… Une intro. Car juste après les guitares se mettent à résonner, la batterie à s’imposer et le chanteur à s’exprimer avec sa voix rocailleuse et prononcée. S’ensuivra un chaud digne d’un gros concert de métal qui n’a pas déçu, accompagné d’un show pyrotechnique comme on en voit  rarement aux Eurocks. Un régal !!
Pour la petite histoire, ce concert a bien failli ne pas avoir lieu selon un membre du staff du groupe. Après leur représentation, il m’a avoué que le spectacle pyrotechnique n’était pas assuré pour des raisons de sécurité. Mais là est toute la force des Eurockéennes, la sécurité incendie et l’organisation du festival ont su s’adapter aux exigences du groupe et tous les moyens ont été mis en œuvre pour que le spectacle puisse avoir lieu AVEC ce merveilleux show pyrotechnique. Bravo !

Parkway Drive aux Eurockéennes - Crédit photo : Samuel Coulon
Parkway Drive aux Eurockéennes – Crédit photo : Samuel Coulon

 

Parkway Drive aux Eurockéennes de Belfort - Crédit photo : Samuel Coulon
Parkway Drive aux Eurockéennes de Belfort – Crédit photo : Samuel Coulon

Jain joue avec son public

A la fin du concert, direction la Grande scène pour voir Jain. Ça n’a pas encore commencé, on essaye de retrouver les amis… En vain ! Jain arrive sur scène dans sa combinaison bleu électrique et donne de sa personne dès les premiers instants. Guitare à la main pour jouer un morceau puis très vite elle se met à jouer avec son pad et diffuser ses titres phares tels que “Come”, “Oh man”, “Star”. Je ne suis pas un grand fan de Jain mais sa musique inspirée des 4 coins du globe vous porte très facilement dans son univers. En plus, en live Jain se donne à 200% et joue avec son public. Pour son titre “Makeba”, elle demande aux spectateurs de chanter pour enregistrer leur voix sur son pad. Une fois enregistrée, l’artiste joue son morceau et on retrouve la voix du public des Eurockéennes au cœur de sa musique. Un moment chaleureux qui permet au public de comprendre brièvement comment on procède pour faire un titre. Jain n’hésite pas à l’expliquer et continue à jouer avec la foule jusqu’à la fin du concert. Un réel moment de partage entre les festivaliers et la talentueuse Jain. Chapeau l’artiste !

Jain aux Eurockéennes 2019 - Crédit photo : Samuel Coulon
Jain aux Eurockéennes 2019 – Crédit photo : Samuel Coulon

 

Jain aux Eurockéennes de Belfort - Crédit photo : Samuel Coulon
Jain aux Eurockéennes de Belfort – Crédit photo : Samuel Coulon

La fatigue commence à se faire ressentir et nous n’avons pas retrouvé les amis. On décide de manger un bout et de faire un tour de grande roue. Pourquoi ? On ne sait pas vraiment mais nous voilà ravis d’être à plusieurs dizaines de mètres de haut, nous offrant une vue grandiose sur le festival. Une fois les pieds sur terre, nous rentrons et terminons la soirée sur le camping du festival. La nuit s’annonce mouvementée car le département est en vigilance orange orage. Ça n’a pas manqué… A 3h30 je dirais, la grêle est venue se glisser dans nos verres pour faire office de glaçons. Rien de bien méchant malgré le vent qui s’est levé et la pluie qui est tombée. De bonnes Eurocks je dirais même.

Cette année le festival des Eurockéennes de Belfort a accueilli plus de 125 000 festivaliers en 4 jours où la fête était au rendez-vous. Une belle programmation, de bonnes découvertes, un sacré kiff sur Jeanne Added, des voisins de camping formidables, une ambiance magistrale, de belles rencontres et surtout un moment de communion autour de la musique… Cela n’a pas de prix !!!

Revivez le vendredi soir aux Eurocks et le sacré kiff sur Jeanne Added

Dès le lendemain matin, il faut plier bagages et rentrer chez soi quelque peu nostalgique. Puis, quelques jours après le festival, j’assiste à une bataille médiatique entre la préfecture et le festival au sujet du dispositif de police. La presse parle d’arrestations, de contrôles, notamment à l’espace partenariat / mécénat et sur le camping. Je repense alors aux arrestations que j’ai vues, à tous ces uniformes sur place… Personnellement, et pour comparer à d’autres festivals auxquels nous nous rendons dans toute la France, j’ai trouvé la présence policière excessive, loin de ce que l’on a connu suite au plan Vigipirate. Non, on n’a pas cherché à sécuriser le site mais à réprimander les festivaliers qui se voulaient trop festifs. Aucune prévention mais beaucoup de répression. Un festival n’est pas un lieu de non-droit mais je reste persuadé que les forces de l’ordre pourraient faire passer le message différemment en nouant du lien avec les festivaliers et en les sensibilisant…. N’oublions pas que le festival paye une lourde facture pour la sécurité et pour la présence des forces de l’ordre. C’est un peu donner le bâton pour se faire battre…. Bref, je n’espère qu’une chose, c’est que les 2 parties se retrouvent autour d’une table (et pourquoi pas avec une bonne bouteille et un petit pet) pour que la musique soit au cœur des sujets et que l’amour règne pour ce festival qui dynamise toute une région. Le festival n’est pas grand-chose sans la région mais la région n’est rien sans ce festival. A bon entendeur, et ces mots n’engagent que moi. Rendez-vous en 2020 aux Eurockéennes les amis !!!

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