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Scratchophone Orchestra réinvente le Swing !

Scratchophone Orchestra réinvente le Swing !

Quand le swing rencontre l’électro, cela créé Scratchophone Orchestra. Vous ne connaissez peut-être pas, ou vous avez peut-être croisé leur route durant l’été, dans tous les cas, vous allez être emporté !

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De gauche à droite : Armand Delaval, Gabriel Bonnin, Aurélien Mourocq et Clément Royo

Ce groupe Tourangeau voit le jour en 2015 lors d’un été riche en inspiration. Il en sortira un premier EP (Nommé « Rouge ») et monterons très, très, très rapidement sur scène par la suite. Ce groupe d’amis passionnés de jazz manouche se lance dans la fusion des musiques actuelles et du swing créant l’électro-swing.

Pour ma part, c’est lors d’une soirée à la décoration guinguette que je m’aventure à tendre l’oreille vers eux. 300 à 400 personnes sont présentes dans la salle ce soir-là. Les premières notes raisonnent, le public vacille puis, c’est un enchaînement de beats rythmés et accompagnés de scratchs qui lancera officiellement la soirée. Charleston, Lindy-Hop ou Madison, à chacun sa danse dans cet univers swing. Le public curieux devient acteur de cette atmosphère pétillante et explosive, nous offrant un voyage dans les années 30 entre Broadway et un Paris bohème. Quelle découverte !

À la suite de cette soirée, je ne peux m’empêcher de m’intéresser à l’électro-swing et à ce genre de musique, bien souvent inconnu du grand public. Durant cette période, le groupe Scratchophone Orchestra sort un album, enchaîne les dates, signe avec le label 10h10 et en septembre dernier, il nous dévoile un clip somptueux. Il était donc temps d’échanger avec eux ! Clément Royo, membre du groupe (à la programmation, aux percussions et à la guitare) nous a accordé quelques instants par téléphone à la veille d’un concert en Autriche.


Weirdsound : Clément Royo bonjour, merci d’accorder un peu de temps à Weirdsound.net à la veille d’un départ en Autriche pour un concert.

Clément Royo : Bonjour, c’est un vrai plaisir d’être avec toi Guillaume.

Weirdsound : Pour ceux qui ne connaissent pas Scratchophone Orchestra, j’aimerais que tu nous en dises deux mots.

Clément Royo : Scratchophone Orchestra à la base, c’est 4 gars qui sont passionnés de swing et qui ont eu envie de moderniser un peu le genre en y ajoutant de l’électro, ce qui donne de l’électro-swing.

Weirdsound : Les 4 gars, comme tu dis, est-ce qu’ils se connaissaient avant ou pas ?

Clément Royo : Alors le groupe est composé d’un violoniste, un contrebassiste, un chanteur et moi je fais en plus du scratch. Avec le violoniste (Gabriel), ça fait 15 ans qu’on fait de la musique ensemble et lui a appris le violon avec le contrebassiste (Armand) qui, à la base, donnait des cours de violon au conservatoire à Tours. On a rencontré Aurélien, le clarinettiste et chanteur, il y a maintenant 7 ans. Finalement, ça fait bien 4 ans qu’on fait de la musique ensemble.

Weirdsound : Qui dans le groupe a dit aux autres « Allez les gars, on est prêt, on se lance et on monte sur scène ! » ?

Clément Royo : Le truc c’est qu’on est des passionnés de swing tous les 4, ensemble, on est dans un club de swing, genre club qu’on retrouve partout en France. Du coup, on faisait quelques concerts et on a eu cette envie de créer ensemble car on s’entendait super bien sur la route. Au final, c’est une envie commune, y a eu une sorte d’étincelle entre nous.

Weirdsound : Si j’ai bien compris, on te nomme DJ Royo au sein du groupe, t’es aux percussions, à la guitare et tu fais du scratch, pour nous éclaircir un petit peu, peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton travail au sein du groupe ?

Clément Royo : Je fais pas mal, ce qu’on appelle, de la production. C’est-à-dire tout ce qu’il se passe au niveau des ordinateurs, à la maison pour donner tout le côté électro. C’est des sons qu’on ne peut pas faire comme ça sur scène en live. Moi, mon gros travail c’est d’être derrière l’ordinateur, de mixer des instruments, de m’amuser avec, d’enregistrer la voix d’Aurélien et de la scratcher pour essayer de créer un univers sonore au point de vue électronique de Scratchophone Orchestra. Et je suis aidé aussi un petit peu par Gabriel.

Weirdsound : Y a-t-il eu un déclic lors de vos débuts, où vous avez compris que ça allait marcher ?

Clément Royo : Je crois qu’on s’est laissé porter par notre envie de créer tout un répertoire. Mais au début, on a fait les fous enfaîte, car on a eu un concert qui a été calé comme ça et on a eu un été pour faire un répertoire de presque une heure de concert. On s’est vu pendant tout l’été, chaque jour et même un peu le soir pour arranger notre répertoire de début de Scratchophone Orchestra. En faisant le concert, on s’est dit que ça pouvait le faire, on s’est éclaté et on a retrouvé d’autres dates par la suite. Au final, on s’est fait plaisir et on a été porté par notre passion.

Weirdsound : Si on parle un peu d’influence, est ce que vous avez un groupe ou un artiste qui vous inspire ?

Clément Royo : La notion de groupe est importante pour Scratchophone orchestra et encore plus au moment de la composition des morceaux. Les influences de tout le monde sont vraiment ultras diverses mais pour moi dans l’univers de l’électro-swing, y a Caravan Palace ou Stelar après y a des petits groupes qui ont plus un penchant Hip Hop comme ProleteR qui ont un côté swing et Hip Hop. J’ai écouté beaucoup de Hip Hop américain et français. Et dans le jazz, on n’oublie pas les traditionnels Armstrong et Django.

Weirdsound : Tu reprends parfois des sons dans le jazz via des vinyles ?

Clément Royo : Ah oui oui à fond ! Je passe des heures à écouter des vinyles ou des CDs pour récupérer une microseconde. Parfois on a envie de rendre hommage comme pour Django.

Un nouvel album aux sonorités vintages

Après avoir sorti deux EPs, puis une compile pour en faire un album, le groupe Scratchophone Orchestra a sorti son deuxième album en mars dernier baptisé « Plaisir Moderne ». Un album composé de 12 titres dont 4 en français, 6 en anglais et 2 en versions instrumentales. Aux sonorités vintages avec un accent contemporain, ce nouvel album soigneusement produit trouve un équilibre parfait entre les musiques instrumentales et la production électronique.

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Deuxième album de Scratchophone Orchestra

Weirdsound : En mars dernier vous avez sorti votre deuxième album, lors de l’écriture, tout le monde dans le groupe met la main à la plume ?

Clément Royo : C’est beaucoup Aurélien qui apporte du texte avec Armand, le contrebassiste. Et souvent on en discute tous ensemble car c’est important de les aborder, de la manière d’écrire et d’échanger sur le fond. On a fait pas mal de tête car c’est une grosse envie de cet album, de mettre du fond de tête. Ça n’a pas toujours été évident.

Weirdsound : Dans la composition, le scratch se rajoute à la fin, une fois que le titre est composé ?

Clément Royo : Pour le scratch j’ai tendance à l’emmener vers la fin, on n’a pas encore des morceaux qui partent du scratch mais ça pourrait arriver et après les bases viennent souvent de la musique. Par exemple, Aurélien prend l’ambiance d’une boucle pour écrire les textes.

Weirdsound : Dans cet album, on retrouve des sonorités Hip Hop et House, mais également 4 titres en français, c’est un peu une révolution pour Scratchophone Orchestra, vous l’avez ressenti comme une prise de risque ?

Clément Royo : Non, c’était vraiment la volonté, on parle souvent dans le groupe du fait qu’on soit français et on trouvait cela dommage que ça soit des titres anglophones. Du coup, c’était une grosse envie de s’essayer au français et de le faire sonner dans le style. Finalement, on en est vraiment content dont le titre « Mon héroïne ». C’est un titre qu’on a voulu mettre en avant à la sortie de l’album car c’est un morceau en français avec un esprit hyper électro-swing.

Weirdsound : Sur les douze titres de cet album, si on ne compte pas « Mon héroïne », et que tu devrais en garder qu’un, ce serait lequel ?

Clément Royo : (Rire) Ah le bâtard ! (Rire) Olala, c’est un gros dilemme ! (Il hésite longuement) Franchement, je n’ai pas vraiment une préférence mais si je devais en garder un, je dirais « My Little dream ».

Weirdsound : Ah je pensais que tu allais choisir « First Man » car ça scratch beaucoup dans le morceau.

Clément Royo : C’était la grosse hésitation justement ! Mais pour l’esprit, je trouve que « My little dream », y a un truc hyper cool dans le rythme que j’adore.

Weirdsound : Il y’a quelques jours, vous avez sorti ce nouveau clip de « Clubbing with Django » qui est tout simplement magnifique en termes d’esthétisme. Pourquoi avoir choisi ce titre, qui est un titre instrumental, plutôt qu’un autre ?

Clément Royo : Je pense que l’envie c’était de tromper un peu car on a un format assez chansons et on voulait montrer que Scratchophone Orchestra ça pouvait aussi être un peu ça. On avait plein d’images en tête quand on a fait ce titre et du coup j’ai eu envie de le réaliser (Car oui, c’est bien Clément qui réalise les clips pour le groupe). Mais les clips, ça nous a toujours fait plaisir, on a toujours aimé la vidéo et on a toujours plein d’images dans la tête quand on compose de la musique. Je rêve de faire un clip pour chaque titre mais ça demande du temps.

Weirdsound : La première fois que je l’ai vu, j’ai tout de suite pensé au film « Gadsby le magnifique » avec Di Caprio, le clin d’œil est voulu ?

Clément Royo : T’as complètement raison, le clip est riche en références. On retrouve un personnage loufoque dans une ambiance année 30 avec le château. On est complètement dans « Gadsby le magnifique ». T’as bien ressenti le truc.

Weirdsound : Après votre grande tournée de l’été, comment s’est passée l’aventure ?

Clément Royo : La tournée a été super, on part en Autriche après-demain et l’hiver va calmer la cadence bien que l’on ait encore des dates. On a envie de sortir quelques titres avec des vidéos au cours de l’année mais le rythme ne va pas redescendre pour autant.

Weirdsound : Maintenant que vous avez goûté aux festivals, vous préférez jouer en festivals ou dans des salles de concerts ?

Clément Royo : J’avoue aimer les deux. J’adore être sur de belles scènes et que les gens soit hypers chauds mais d’un autres côté, j’aime être dans une petite salle avec une ambiance intimiste, avec 250 personnes où l’on prend le temps, y a vraiment une super écoute. J’aurais du mal à faire que l’un ou que l’autre.

Weirdsound : Dans quelle salle tu rêves de jouer ?

Clément Royo : Ça va être bateau, mais j’adorerais faire l’Olympia, ce serait vraiment un truc de dingue ! Même la première partie d’un artiste ou juste une chanson (Rire). Dans cette salle, j’ai vu des artistes qui m’ont fait rêver.

Weirdsound : Bien qu’il reste quelques dates, un nouvel album est déjà en préparation ou pas ?

Clément Royo : C’est peut-être un peu tôt. Pour l’instant, on est plutôt dans l’idée de sortir des titres et de garder l’esprit des EPs.

Weirdsound : Pour terminer, est-ce qu’un jour on entendra une voix féminine dans les morceaux de Scratchophone Orchestra ?

Clément Royo : (Rire) J’ai envie de te dire : « Pourquoi pas » ! On a envie de se faire plaisir. Ce qu’on aimerait c’est de faire des featuring et inviter des copains sur la scène à Tours. On a vraiment envie de faire des clips en tout genre avec des chanteurs, des danseurs et il risque d’y avoir prochainement un titre avec une voix féminine.

Weirdsound : Merci Clément Royo.

Un album réussit et surtout un groupe à découvrir, ou redécouvrir, en live à travers toute la France alors, Save the date :

• le 23 novembre 2018 au Château d’Artigny (37)

• le 27 janvier 2019 à Hezebrouk (59).

Site internet de Scratchophone Orchestra

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