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Rencontre avec Mystic Braves, le groupe de rock psyché californien

Rencontre avec Mystic Braves, le groupe de rock psyché californien

Formés à Los Angeles en 2011, Blackfeet Braves sont devenus Mystic Braves en 2013 tout en autoproduisant leur 1er album éponyme. En 2014, le groupe signait avec Lolipop records où il a sorti ses 3 albums suivants dont The Great Unknown en 2018. Leur rock psyché en faisait un groupe prédestiné pour jouer au Festival Levitation d’Angers. Eyobro et moi même en avons profité pour rencontrer le groupe qui nous a reçus chaleureusemment dans sa loge, 2 heures avant leur concert.

C’est Ignacio Gonzales, le 5ème membre du groupe qui est au clavier/orgue sur scène mais aussi leur poducteur et co-fondateur du label Lolipop, qui nous accueille et nous propose à boire. Le groupe s’installe mais nous marquons notre surprise…où est Tony Malacara (bassiste et chanteur)… Nous croyons à une blague quand le groupe nous répond que Tony est resté chez lui! (Apparemmment, l’organisation du festival ne semblait pas au courant!). En fait, nous apprenons que Tony Malacara s’est blessé d’une façon un peu stupide en manipulant des pétards, l’un lui explosant dans la main…..C’est Julian Ducatenzeiler qui devra assurer encore plus les vocaux tandis que Matteo Arias (des Golden Animals) sera à la basse. Tous deux l’ont d’ailleurs fait avec brio!

https://www.youtube.com/watch?v=bYbmfCt2jU0
Un des titres de l’album de 2015 Days of yesterday

Rencontre et débuts du groupe…et influences sixties

Weirdsound : Comment s’est créé le groupe, comment vous êtes-vous rencontrés ?

MB (Julian Ducatenzeiler) : A l’origine, c’était moi et Tony, puis deux gars qui ont commencé à jouer avec nous au début. Eux ont quitté le groupe, et Cameron, Shane et Ignacio nous ont rejoints. Le reste n’est qu’histoire.

W : Pourquoi avoir changé le nom du groupe en 2013 ?

MB (Julian Ducatenzeiler) : Oh, tout simplement un problème juridique ! Un autre groupe (américain également – ndlr) avait déjà le même nom…

W : Pourquoi avez-vous choisi ce mot « mystic » ?

MB (Julian Ducatenzeiler) : Nous avions un titre sur le premier album qui s’appelait Mystic Rabbit. On est parti sur cette base pour trouver le nom du groupe, mais on ne pouvait décemment pas s’appeler Mystic Rabbits ! (Rires) Après de longues tergiversations, nous nous sommes arrêtés sur Mystic Braves…

W : Vous avez toujours eu envie de jouer une musique qui rappelle les 60’s… Quelles sont vos influences ? En même temps, votre musique est ancrée dans l’ère moderne ?

MB : Oui, c’est un genre de musique moderne qui trouve ses racines dans les 60’s. On essaie de faire des choses nouvelles, mais nos influences sont clairement dans le passé.

Cameron-Gartung-Julian-D.-Levitation-2019-photo-benoit-pour-weirdsound
Cameron-Gartung-Julian-D.-Levitation-2019-photo-benoit-pour-weirdsound

W : Vos influences? Les Byrds, les Beatles, Love?

MB : Oui, mais aussi les Kinks, les Seeds, Tarentino, Ennio Morricone…

W : C’est ce que vos parents écoutaient ?

MB (Cameron Gartung, batteur) : Non pas du tout ! Aucun de nos parents n’écoutait ça… On a trouvé tout ça sur nos propres terrains de jeux !

W : Comment expliquez-vous ce revival des sixties, surtout en Californie ?

MB : Dans les 90’s c’est vrai que le style était moribond. Mais il est mort sans être mort et il bénéficie finalement tout le temps d’un phénomène de résurgence ! Il y a un grand écart entre ce que c’était et ce que c’est devenu, mais clairement, le phénomène est très fort en Californie aujourd’hui. Je ne sais pas pourquoi…

W : Diriez-vous que vous avez la nostalgie du passé, ou seulement une certaine mélancolie de la musique des 60’s ?

MB : Peut-être sommes-nous nostalgiques ? Même si nous n’étions pas nés… Nous avons une connexion avec cette époque, très difficile à expliquer.

J’en profite pour demander l’âge des membres du groupe, qui oscille entre 27 et 33 ans.

La composition aujourd’hui…un travail davantage collectif.

W : Comment se passe la composition ? Qui fait quoi ?

MB (Cameron Gartung) : Ça change au gré des albums. Pour le dernier disque c’était vraiment nous tous. 

MB (Shane Stotsenberg) : Pour le premier album, c’était plutôt Tony et Julian pour les paroles. Par la suite c’est devenu de plus en plus un travail de collaboration.

W : Qui décide du moment où le morceau est bon et ne doit plus être retouché ?

MB : C’est une décision de groupe ; si nous sommes satisfaits de ce que nous avons produit, alors c’est bon. Il n’y a pas vraiment une autorité au sein du groupe, les choses se font et se décident assez naturellement.

W : Le mieux est l’ennemi du bien ?

MB (Shane Stotsenberg, guitare et chant) : Oui tout à fait ! Surtout quand tu enregistres et que tu es tenté de tout changer à chaque instant. Ça noie complètement tout ce que tu voulais faire au départ.

MB (Julian Ducatenzeiler) : Oui, si tu mets trop d’épices dans ton plat, il finit par ne plus avoir de goût…

Matteo-Arias-Shane-Stotsenberg-2019-photo-benoit-pour-weirdsound
Matteo-Arias-Shane-Stotsenberg-2019-photo-benoit-pour-weirdsound

W : Dans votre dernier album, vous chantez « A perfect person ». Le refrain et ses vocaux me rappellent Grandaddy que j’aime beaucoup.

MB (Julian Ducatenzeiler) : Ah… J’ai entendu parler de Grandaddy, mais je ne connais pas! (Ignacio Gonzales, lui, connait!)

W : Donc, qu’est-ce qu’une personne parfaite pour vous ?

MB (Cameron Gartung) : C’est une bonne question !

MB (Julian Ducatenzeiler) : Question très difficile…

MB (Cameron Gartung) : En réalité cela dépend des personnes. Un réel sac de mer… peut être une personne parfaite pour quelqu’un d’autre.

MB (Shane Stotsenberg) : C’est être vrai, être à l’extérieur ce que tu es à l’intérieur, ne pas faire semblant. Le truc marrant, c’est de changer pour essayer d’être meilleur, c’est un peu contradictoire…  Du coup, si tu appliques le principe de double négation, une personne fausse intérieurement qui fait semblant et feinte, sera donc parfaite extérieurement ! C’est dingue… (Rires) Fake + Fake = parfait !

Un des nombreux bons titres du dernier album The Great Unknown 2018…le son psyché californien?

W : De quels autres groupes vous sentez-vous proches ? Allah Las ? Mystery Lights ? The Growlers?

MB (Cameron Gartung) : Nous sommes très différents des Allah Las, même si les gens nous comparent beaucoup c’est vrai. Néanmoins, c’est probablement le son californien qui nous fait nous ressembler.

MB (Julian Ducatenzeiler) : Oui, c’est le son californien qui nous unit. Et puis nous sommes tous potes, on se connait tous…

W : Les Mystery Lights enregistrent leurs albums en système analogique. Et vous ?

MB (Cameron Gartung) : Nous avons beaucoup utilisé ce système sur les deux derniers albums. Mais c’est parfois plus facile de travailler de suite en digital. 

W : Généralement, vous faites plusieurs essais ? Vous arrive t’il de vous arrêter à la première prise ?

MB (Cameron Gartung) : On aime enregistrer live donc on ne fait pas 50 prises. Nous en faisons 3 d’affilée, et on s’accorde sur celle qui est la meilleure. Donc parfois oui, la première prise est la bonne, mais nous en avons fait trois tout de même.

W : Vos thèmes de prédilection ?

MB (Cameron Gartung) : Après un petit blanc de quelques secondes… Les Filles ? (Rires) Le voyage, l’amour, les relations, les hauts et les bas…

W : Si vous n’étiez pas musiciens, qu’auriez-vous voulu devenir ?

MB : Des footballeurs professionnels !

Julian-Ducatenzeiler-Angers-Sept-2019-photo-benoit-pour-weirdsound
Julian-Ducatenzeiler-Angers-Sept-2019-photo-benoit-pour-weirdsound

Ma parenthèse politique…inévitable!

W : Il y a un mois j’ai vu (au festival Check in party de Guéret ndlr) Patti Smith en concert évoquer son « fucking President », puis Deerhunter commencer leur concert avec les excuses de Bradford Cox eu égard à leur Président. Comment réagissez-vous aujourd’hui face à la stupidité de ce président aveugle, notamment quant à l’apocalypse climatique qui se prépare ?

MB (Cameron Gartung) : Eh bien ce n’est pas un génie… Je ne suis pas fan ! (Rires)

MB (Julian Ducatenzeiler) : Je ne suis pas un fan non plus… En fait aucun d’entre nous ne l’est.!

W : Essayez-vous de transmettre un message à travers votre musique ?

MB : On l’a évoqué entre nous et les gens nous en parlent. Mais, je ne crois pas que ce soit notre créneau…

W : Ce n’est pas facile de combattre ?

MB (Cameron Gartung) : Tu vois, mon père est un supporter de Trump… Donc nous avons appris à ne pas mettre le sujet sur la table, à ne pas en parler du tout. C’est difficile de faire changer d’avis quelqu’un qui a ses idées bien ancrées…..

W : Tu ne veux pas gâcher le poulet rôti du dimanche midi en famille en quelque sorte ?

MB (Cameron Gartung) : Oui ! C’est tout à fait ça ! (Rires) Comme pour la musiques, nos univers sont totalement différents… Donc on ne l’évoque pas.

C’est sur cette parenthèse politique que se termine la partie interview…nous revenons sur le bête accident de Tony Malacara …et j’en profite (évidemment!) pour faire dédicacer le dernier vinyle du groupe!

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