Iggy Pop - Love Missing
The Offspring - Why Don't Get You A Job?
The Dropkick Murphys - Dirty Old Town cover
Washington Dead Cats - I'm A Dead Cat
Bob Vylan - We live here
Ghost - Kaisarion
Decius
The Brains

Peter Doherty: le retour confirmé du poète rockeur

Peter Doherty: le retour confirmé du poète rockeur

Bon..tout avis étant subjectif et après avoir vu une douzaine de groupes en live depuis la mi-Octobre, force est de constater que « The winner is…….Peter Doherty » !!!

Tout a été dit et écrit sur Peter Doherty  « enfant terrible du rock », « vagabond du rock »…d’autant qu’il a souvent défrayé la chronique des tabloïds anglais pendant des années, en lien avec des problèmes de drogues, de cambriolage(de l’appartement de Carl Barât, co-fondateur avec lui des Libertines) ou ses relations tumultueuses avec la top model Kate Moss…..

Rappelons que Peter Doherty, né en Angleterre en 1979, fut marqué par une enfance/adolescence qui le fit voyager en lien avec un père militaire qui lui imposa une discipline sévère mais l’ouvrit aussi à la littérature et à la poésie ( Rimbaud, Baudelaire notamment) et surtout les anglais Oscar Wilde et William Blake.

C’est ainsi qu’adolescent il commença à écrire ses « Books of Albion », cahiers mêlant à la fois anecdotes de sa vie, réflexions et paroles de chansons (publiés en 2007). Parallèlement il apprend la guitare, influencé surtout par les Sex Pistols, The Clash , The Smiths ou même The Kinks.

A 18ans, (en 1997) il forme , avec Carl Barât, les Libertines et Mick Jones(ex guitariste et co-fondateur des Clash avec Jo Strumer) est leur producteur pour leur premier album « Up The Bracket » chez Rough Trade en 2002 (les Libertines sont alors dépeints par la vénérable BBC comme « les nouveaux venus les plus débauchés de la scène rock pour un moment »)..

Afficher l'image d'origine

Les Libertines en 2002…..à l’extrême droite Doherty  à côté de Carl Barât.

Suit un 2ème album en 2004 qui obtient un succès plus large alors que le groupe est classé « post punk ».

La drogue et la dégradation des relations avec Carl Barât amène Peter Doherty à fonder un nouveau groupe dès 2003, les  « Babyshambles », officialisé après la séparation des Libertines (Dec 2004) Quelques mois plus tard sort le 1er album des Babyshambles (toujours chez Rough Trade et sous la houlette de Mick Jones) « Down in Albion » ; on retrouve souvent l’Albion comme l’Arcadie (voir 1er titre de l’album de Doherty en 2009) dans l’écriture poétique de Doherty. L’Albion est, on le rappelle, le nom poétique donné à l’Angleterre (mais Albion est aussi un personnage de W.Blake cher à Doherty) tandis que l’Arcadie est le vaisseau qui permettra d’accéder à l’Albion parfaite.

img_0988

Les  Carnets d’Albion (parus en 2011) et le vinyle « Albion » des Babyshambles.(2005).

« Journal d’Arcadie » va paraître ,en Février 2017,  et  Peter Doherty y raconte ses 6 années agitées 2008/2013…..

 

« Fuck forever » sur l’album « Down in Albion ».(Babyshambles 2005)

Suivront 3 albums, « The blinding » en 2006, le très bon « Shotter’s nation » en 2007 et « Sequel to the prequel » en 2013 contenant aussi d’excellents titres.

wp_20161218_18_54_00_pro

Entre temps,(en 2009) Peter Doherty a sorti son album solo « Grace/wastelands » qui privilégie les instruments acoustiques et dans lequel on retrouve le timbre de voix si caractéristique .

Peter Doherty en Chapka et interprétant « Arcady  » /guitare et harmonica 08/12/2012.

J’adore cet album dont le 4ème titre (a little death around the eyes) fut le fruit d’une collaboration avec Carl Barât (tiens on se reparle???).

En 2012, j’attendais beaucoup d’un concert parisien de Peter Doherty qui joua 3 morceaux, revint en scène , soutenu et tenant à peine sur ses jambes, joua 2 titres, cassa sa guitare et s’enfuit sous les sifflets..La voix, le talent mais aussi les vieux démons étaient toujours là……dommage!!

101_7130

Peter Doherty/ Paris septembre 2012 (photo benoit@weirdsound.net)

Peter Doherty restait imprévisible malgré une Renaissance espérée après la présentation , 4 mois plus tôt à Cannes, du film « Un certain regard », adaptation cinématographique d’  « un enfant du siècle » d’Alfred Musset. Peter Doherty y tient avec brio le rôle principal pour lequel il s’est passionné et investi.Renaissance espérée aussi car fin Juin, Doherty était parti en Thaïlande pour une cure de désintox.

Carl Barât annonce, de son côté aussi, qu’il veut retravailler avec Doherty et qu’il est prêt à reformer les Libertines....ce qui est confirmé fin 2014, l’album « Anthems for doomed youth » paraissant en septembre 2015. Le titre est un hommage au poème de W.Owen mais les Libertines l’utilisent aussi comme une métaphore car la chanson titre évoque aussi bien le jour de leur signature chez Rough Trade pour leur 1er album que leurs mésententes internes auxquelles ils ont survécu.

Beaucoup de très bons titres sur cet album , de « Barbarians », « Gunga Din » qui rappelle les Clash……

 

 

En cet automne 2016 est paru le nouvel album de Peter Doherty et de son nouveau groupe « The Puta madres ».

 Une semaine avant la sortie de « Hamburg demonstrations »,j’assistais au concert de Peter Doherty à Nantes (Stéréolux), concert (sold out) tant attendu depuis des mois (j’avais acheté mon ticket dès juin!!) d’autant que celui donné à Londres au printemps permettait tous les espoirs !

Concert exceptionnel...après une première partie où son guitariste, jack Jones, a réussi à séduire le public nantais en alternant chansons et poèmes, exercice non évident face à un auditoire maîtrisant très inégalement l’anglais.

Concert exceptionnel de 2 heures où la set list fut un peu bousculée mais où Peter Doherty, en grande forme nous gratifia de 7 titres de son dernier opus dont « Kolly Kibber » dédié , comme deux autres titres à Amy Winehouse : « Kolley Kibber est un personnage du « Rocher de Brighton » de G.Greene dont tout le monde veut la peau ».. « je ne veux pas finir comme ce personnage, éjecté d’un train fantôme qui est l’industrie du disque que je n’aime pas et qui me le rend bien »…ajoute Peter Doherty dans une interview à « Télérama » cet automne, interview où il dit encore, à propos d’Amy Winehouse : « ce n’est pas seulement la drogue qui l’a tuée mais la pression, la meute à ses trousses ». Le concert avait d’ailleurs débuté par « I don’t love anyone but you’re not just anyone » dont 2 versions figures sur le dernier album et qui est aussi dédié à Amy Wine house comme « flags of the old regie « paru en vinyl single en 2015 et composé après la mort d’Amy Winehouse en 2011.Titre chargé d’émotion aussi « hell to pay at the gates of heaven », écrit après les attentats du 13 novembre au Bataclan dans lequel Doherty demande de choisir son arme (AK 47) ou J 45 (qui est en fait une guitare Gibson…).

De grands moments aussi avec des titres empruntés à la période Libertines… »Up the bracket », « You’re my waterloo » ou Babyshambles « fuck forever » ou à l’album solo de 2009 « last of the english roses »…. A noter aussi que le titre « Ride into the sun » du Velvet, combiné à un titre d’Oasis a donné une chanson des Libertines « don’t look back into the sun ».

wp_20161125_23_28_08_pro

Nantes/Stéréolux/ 25 novembre 2016/23h28……Peter Doherty et The Puta Madres avant un ultime titre dans une salle qui s’est déjà vidée aux 3/4 (photo perso).

Après 1h45 de concert et quelques breaks (comme un hommage à Cohen avec un début d’ « Hallelujah  » repris avec le public ou une pause bouteille de Bordeaux donnée par/ puis redonnée aux spectateurs ) et un rappel de 3 titres, la salle se vidait aux ¾….les ingé-sons commençaient à ranger mais c’était sans compter sur un Peter Doherty et le groupe qui voulaient fêter dignement leur dernier concert en France après 4 autres dates….Le groupe jouait encore 2 titres (ou 3 ?? j’avoue avoir oublié vu la douce folie et magie à la fois!!).

Concert en tout point excellent , n’en déplaise à quelques grincheux qui se sont plaint de quelques jets de micro …..Le génial artiste était vraiment de retour !!!

Je n’ai pas insisté sur la présence d’Orelsan en « Guest star » sur 3 titres mais il n’était pas indispensable!!!et j’aurai préféré Carl Barât comme guest , la semaine précédente au Bataclan.

…. »She’s the last of……the english…ro-o-ses »….

Peter Doherty et Carl Barât …les Libertines de retour (Caraix/juillet 2016)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *