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Parquet : Je te promets que tu vas danser!

Parquet : Je te promets que tu vas danser!

Vous le savez, chez weirdsound nous sommes toujours enthousiastes à l’idée de découvrir de nouveaux groupes et artistes ! Le Printemps de Bourges est, à cet effet, l’endroit où il faut être pour remplir son panier de courses avec de belles rencontres musicales et des nouveaux talents qui ne demandent qu’à être connus.

Parmi la sélection des Inouïs 2018, un groupe a attiré notre attention, il s’agit de Parquet. Le concept du groupe est vraiment original, faire de la musique reprenant les codes de la techno et de l’électro, mais en étant cinq sur scène, avec guitares, basse, batterie. WTF ? Me direz-vous ! Difficile de leur coller une étiquette, et c’est bien là tout le paradoxe et l’intérêt de Parquet. L’originalité du projet interpelle, autant que leur musique, nous rappelant les meilleures heures de la techno 90’s !

La formation est actuellement composée de : Seb Brun (batterie/électronique), Giani Caserotto (guitare), Guillaume Magne (guitare), Jean François Riffaud (basse) et Clément Édouard (électronique). Ces messieurs ont eu l’amabilité de nous accorder un peu de temps après leur concert à Bourges.

Weirdsound : On va commencer avec une question facile ! Comment s’est constitué le groupe ? Vous aviez déjà collaboré ensemble auparavant ?

Seb :  On se connaît depuis une quinzaine d’années quasiment, et on a tous joué dans des formations différentes, allant de la noise au jazz, en passant par le rock indé…

Guillaume : A la base, l’idée de Parquet c’est Seb qui l’a eu et il nous a proposé de le rejoindre…Non en fait à bien y réfléchir, il nous a convoqués ! (Rires)

Weirdsound : Une question que j’ai vraiment eu envie de vous poser en découvrant le groupe Parquet, pourquoi ce nom ? C’est lié à une expérience douloureuse dans une boutique de bricolage ? (Rires)

Seb : est-ce que quelqu’un ici a déjà posé du parquet ?

Weirdsound : oui et c’est trop chiant !

Seb : C’est l’enfer tu veux dire ! Pour te répondre, le nom il vient simplement du parquet de danse !

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Seb Brun dans ses oeuvres! Printemps de Bourges 2018

Weirdsound : Malin ! Le fameux dancefloor ! Je viens de rénover une maison, c’est peut-être moi qui fais une lubie sur les lames de parquet (rires). Bon, redevenons sérieux : au niveau de votre musique, on est vraiment à la croisée des chemins, c’est difficile de vous définir…

Seb : Et bah c’était la grande discussion que nous avions avant votre arrivée !

Clément : Vous allez nous aider justement…(Rires)

Seb : c’est toujours compliqué de définir ce que tu fais…

Guillaume : Il y a toujours une différence entre ce que toi tu penses faire et ce que le public ressent. Nous on pense faire de la techno, on imite les machines et on espère produire une musique pour faire la fête…Et tu te rends compte que les gens perçoivent notre musique différemment que ce que l’on avait prévu. C’est peut-être lié à l’usage d’instruments sur scène, et vu que l’on commence tout juste à tourner, on ne connaît pas encore précisément cet écart…

Weirdsound : Effectivement, quand tu parles de techno, et quand je vous vois sur scène tous les cinq avec vos instruments, c’est surprenant !

Guillaume : C’est ce qui est passionnant dans ce groupe. On est cinq, il n’y a pas un mec tout seul qui vient jouer derrière ses platines ou son ordinateur…Dans Parquet, chacun a ses propres clés de déclenchement, ses propres phases émotionnelles, et donc on doit s’accorder entre nous, là où un mec en solo va sentir le public et comprendre quand il doit se lâcher. C’est une approche totalement différente.

Clément : Nous on ne joue pas comme le ferait un DJ techno, et on a pas le savoir-faire technique de toute façon. Comme le dit Julien, on doit s’entendre et s’accorder tous les cinq sur scène pour être en phase au même moment pour ne pas déclencher trop tôt ou trop tard vis à vis du public.

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Le groupe au complet – Printemps de Bourges 2018

Weirdsound : Mais du coup, en termes de composition comment faites-vous pour tomber d’accord ? On aura compris que vous avez tous des influences et des expériences différentes, comment vous gérez ça ?

Guillaume : On part déjà de quelque chose qui est écrit par Seb, avec des cycles, que l’on peut répéter plus ou moins longtemps. Après, avec l’expérience en jouant, on détermine ce qui nous semble être la longueur idéale, sachant qu’à chaque fois que nous jouons en live, on va modifier ces cycles selon nos envies.

Weirdsound : On vient de vous voir sur une des scènes du Printemps de Bourges, si on se recroisait dans deux/trois jours, ça serait différent ?

Clément : Oui c’est certain, sachant que sur certaines dates on raccourci un peu le set pour rester dans les durées demandées par les organisateurs.

Guillaume : Sur le set que tu viens de voir, on a dû enlever la moitié de la durée habituelle et on a modifié les phases qui restaient en gardant celles qui nous semblent efficaces.

Weirdsound : c’était donc un set sur mesure ! (Rires)

Guillaume : Oui tout à fait !

Weirdound : Sur votre soundcloud, on trouve un enregistrement de votre passage aux Nuits Sonores qui est effectivement très différent de votre performance de cet après-midi.

Seb : C’était notre tout premier concert, il était plus long et avec des relais entre les phases qui sont amenés de manière beaucoup plus progressive, ce qu’on peut se permettre quand on a un peu plus de temps devant nous. Ce qui est vraiment chouette c’est quand tu es sur scène et que tu te dis « tiens j’aimerai bien que le copain passe le relais maintenant » et que ça se fait et que les uns et les autres suivent, quand on arrive à cet état-là, c’est vraiment cool !

Guillaume : Oui, c’est une sorte de conscience collective qui prend vie en live !

Clément : Mais l’inverse est cool aussi. Quand tu penses que ton pote va changer de partie et qu’il ne le fait pas, du coup on repart sur une boucle où tous on doit s’adapter en étant attentifs aux variations des uns et des autres, ça créer une sorte de jeu caché entre nous, une tension, qui rend le fait de jouer excitant.

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On a osé se rapprocher! Printemps de Bourges 2018

Weirdsound : Finalement à chaque fois que vous êtes sur scène, c’est une forme de challenge, il faut être super attentif à ce que font les quatre autres ?

Seb : Oui c’est ça, il y a des clés qu’il ne faut pas louper, une note un peu plus aiguë, une reverb…pour que les enchainements puissent bien se faire.

Weirdsound : A vous écouter, je me suis demandé si vous aimiez bien Carl Craig ?

Seb : Ouais…(rires)

Weirdsound : Alors là je ne vous sens pas vraiment convaincus ! (Rires)

Seb : Ah si si ! Moi je suis de cette époque-là !

Weirdsound : Mais si je devais vous demander vos influences, vous me répondriez quoi ?

 Seb : Tu sais, je crois que notre projet s’est monté sur les souvenirs que nous avons de notre enfance concernant la musique techno…Je ne sais pas si tu te rappelles des CD de « Dance Machine » etc. Globalement notre génération on a tous baigné dans la musique techno et la musique électronique et je crois que nous nous sommes rencontrés sur ce focus-là.

Guillaume : Oui l’inspiration et la motivation c’est le souvenir de cette période, des fêtes que l’on a fait…On n’a pas démarré en se disant on va faire du Carl Craig ou autre…

Clément : On va faire du Robin S ! (Rires)

Weirdsound : Ou du Corona ! Ceci étant à la même époque tu avais Da Hool qui était super bien ! (Rires)

Seb : du coup tu vois, on ne peut pas te répondre sur les influences, c’est compliqué. On est plutôt sur des sensations ! Déjà d’office, on ne peut pas faire la même chose que ces gens-là, nous on a des guitares, une batterie…

Weirdsound : Oui, vous ne visez pas à reproduire de cette période de la techno…Mais faites-vous réellement de la techno alors ?

Guillaume : Ce n’est pas du rock pour autant hein ! On a des paramètres qui sont vraiment ceux de la techno ! Il y a un seul tempo pendant une heure et demi, il n’y a pas d’arrêts…

Clément : On a envie de vivre le contexte de la musique techno, sans pour autant en faire réellement !

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Parquet au Printemps de Bourges 2018

Weirdsound : Vous prenez les codes de la techno, mais quand on vous voit sur scène, la machine elle passe au second plan. Ce que l’on observe quand on vous découvre, c’est cinq mecs avec des instruments…et ça provoque une sacrée surprise chez l’auditoire forcément !

Seb : Oui exactement !

Weirdsound : Petit regret, à Bourges vous n’aviez pas l’installation visuelle et les lumières que vous avez aux Nuits Sonores…Vous allez le refaire ? Sur les vidéos ça rend super bien !

 Seb : Oui, on va le refaire, mais c’est une grosse installation en termes de préparation et d’installation, ici on n’aurait pas eu le temps de tout mettre en place.

Weirdsound : Vous n’êtes donc pas des rock stars (rires), il n’y a personne qui se met spécialement en avant, et de ce fait il n’y a pas de chant. C’est une notion que vous pourriez introduire dans des prochains morceaux ? Grace à des collaborations ou même du sample ?

 Seb : Bah ce n’est jamais évident. Nous notre mission c’est de faire danser le public, pas de faire passer des messages, car c’est ce qui est induit quand il y a du chant. On a déjà beaucoup à faire sur scène (rires)

Guillaume : Ça pourrait même brider l’émotion que l’on essaie de transmettre !

Clément : un truc qui dirait « dance » de manière répétitives…(Rires)

Weirdsound : Ça, ça a déjà fait : « Dance, Dance, Zouka Dance » ! (Rires)

Weirdsound : Seb, tu as collaboré pas mal de fois avec Jeanne Added, et elle niveau lyrics elle s’y connaît ! Tu n’as jamais pensé à lui demander de faire une collaboration avec vous ?

Seb : Tu sais que ça a failli se faire plusieurs fois ! C’est une super amie et on en a parlé, mais au final, vis à vis du projet Parquet, ce n’est peut-être pas adapté.

Guillaume : à L’inverse ça pourrait être marrant sur un de ces projets à elle ! Pour que la voix s’impose au premier plan, la voix c’est tout de suite un lead sur tout le reste, on se focalise dessus, c’est pour ça que pour Parquet ça semblerait compliqué !

Weirdsound : et avant de se quitter, quelle va être votre actualité pour le reste de 2018 ? L’EP est disponible en ligne et sur supports physiques…c’est déjà un bon début !

Seb : Il y a effectivement l’EP qui est dispo, on refait les Nuits Sonores, quelques dates cet été sur des festivals et puis projet d’album à venir…

Guillaume : et pourquoi pas un live enregistré, ça serait super bien ! (Rires)

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Une interview studieuse! Parquet VS Weirdsound – Printemps de Bourges 2018

Sur ces beaux projets pour la fin de l’année, on se quitte bien cordialement!  En tout cas, Je vous invite à découvrir Parquet. Le projet est atypique dans le paysage musical actuel et je serai ravi de les réentendre en live. En attendant, allez donc faire un tour sur le lien concernant L’EP du groupe (ci dessous) ou sur votre plateforme de streaming préférée, pour découvrir leurs premiers morceaux. Attention par contre, c’est sacrément addictif!

LIENS :

http://cartoncartoncarton.com/parquet.php

 

 

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