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Nothing as the Ideal, un sixième album splendide pour All Them Witches

Nothing as the Ideal, un sixième album splendide pour All Them Witches

Le 04 septembre dernier sortait le sixième album de All Them Witches nommé Nothing as the Ideal, après l’avoir écouté pendant quelques semaines, mon verdict est tombé : C’est un grand disque! Cet opus annonce un changement de cap significatif, plus expérimental, pour un groupe trop facilement catalogué « metal ». Je me dois donc de vous parler un peu plus en profondeur de ce disque dont je suis tombé amoureux et qui sera sans conteste dans mon top de l’année 2020!

Un groupe né en terres de musiques rock

All Them Witches a vu le jour en 2012, dans une ville berceau du rock américain, j’ai nommé Nashville. Le batteur Robby Staebler (originaire de Portland) s’y installe avec l’intention de monter un groupe. Il recrute dans un bar le guitariste Ben McLeod, puis le chanteur et bassiste Charles Michael Parks Jr. Il rencontre ce dernier sur leur lieu de travail commun, une boutique de vêtements et d’accessoires hippies! Les trois hommes se mettent d’accord sur l’identité de la future formation, All Them Witches, le nom étant inspiré de celui d’un livre de sorcellerie visible dans le film de Polanski, Rosemary’s Baby.

Charles Michael Parks Jr., le chanteur aussi discret que tourmenté et talentueux, est un drôle de zig : le jeune homme est nomade et s’apparente davantage à Christopher McCandless, le protagoniste du livre  Into The Wild, plutôt qu’à l’idée que l’on pourrait se faire d’une rock star – on ne peut pas faire plus éloigné dans le genre. En effet, le garçon peut autant vivre en mode survivaliste au fond des bois qu’à travers le désert, prônant le dénuement extrême, sans aucun artifice consumériste ou matériel. Originaire de Louisiane, ayant vécu son enfance dans un univers ultra mystique et quasi sectaire au sein d’une congrégation proto-chrétienne, Charles Michael Parks Jr. ne se nourrit que de la terre, de littérature et de taoisme.

A ces trois membres fondateurs, on peut ajouter Allan Van Cleave qui a été le claviériste du groupe de 2012 à 2018, avant d’être remplacé par Jonathan Draper qui fera un passage éphémère d’à peine un an avant que les membres fondateurs décident de redevenir un trio.

Dès 2012, All Them Witches sort un EP comprenant quatre titres et un premier album (Our Mother Electricity) en auto production, le groupe se fait remarquer et signe sur le label allemand Elektrohasch Schallplatten pour une réédition (remasterisée) de leur premier album. Ils sont à ce titre le premier groupe américain à signer sur ce label. La fin de l’année 2012 verra la sortie d’un second EP enregistré sur cassette quatre pistes.

La formation ne prend pas de repos en 2013, en sortant un second album Lightning at the Door (d’abord en auto production sur Bandcamp, puis réédité sur le label Tone Tree Music). Ce second disque donnera lieu à une tournée propice à un enregistrement live, qui sortira, toujours en autoprod, en février 2015 sous le nom de At The Garage.

On retrouve le groupe en 2015, All Them Witches signe sur le label New West Records à l’occasion de la sortie de leur troisième album nommé Dying Surfer Meet His Maker. Le titre de l’album provient de l’expérience personnelle de McLeod qui a manqué de mourir en faisant du surf quelques années auparavant. New West Records décidera de rééditer le deuxième album du groupe, avant de finaliser un live (enregistré à Bruxelles en 2016) nommé simplement Live in Brussels. Les quatrième (Sleeping Through the War en 2017) et cinquième albums (ATW en 2018) du groupe sortiront aussi sur New West, les membres fondateurs de All Them Witches feront cependant le choix de redevenir un trio en se passant de claviériste à compter de ce dernier album.

Une musique où on rencontrent autant Black Sabbath que Dr. John

J’ai découvert All Them Witches à compter de leur quatrième album grâce à quelques publications sur internet qui comparait la musique du groupe à des formations comme Kyuss ou bien encore Queens Of The Stone Age. Si il y a des éléments de stoner ou de desert rock, il serait bien mal venu de les limiter à cette seule approche. La comparaison avec Black Sabbath revient souvent, mais aussi celles avec des groupes plus progressifs ou expérimentaux comme Pink Floyd, Led Zeppelin ou bien encore Tool.

Fait amusant, les membres du groupe déclarent dans de nombreuses interviews n’avoir jamais écouté ou été grands fans de Black Sabbath! A la question concernant leurs inspirations musicales, Park comme Staebler font preuve d’un éclectisme musical manifeste : Pink Floyd, Dr. John, le Grateful Dead et les Doors semblent avoir été beaucoup plus marquants dans l’éducation musicale du trio.

En juin 2019, le groupe était en terres clissonnaises pour un passage au Hellfest. Le staff a eu la bonne idée de filmer l’intégralité du concert, en haute définition de surcroit. Un moment fort du festival qui se savoure ci dessous :

All Them Witches – Live complet du concert au Hellfest en juin 2019

Nothing as the Ideal, un sixième album résolument expérimental avec un saupoudrage de heavy metal

Pour ce nouvel album, All Them Witches ont fait le choix d’aller enregistrer dans les mythiques studios de Abbey Road à Londres. Désormais en trio après le départ du claviériste Jonathan Draper, le groupe sort ici son album aux sonorités les plus heavy mais également le plus expérimental. La première écoute est pour le moins surprenante, difficile de trouver une cohérence entre les différents morceaux. Ma remarque ne comporte cependant rien de négatif, c’est un simple constat : une fois la surprise passée l’album s’écoute très bien.

pochette All Them Witches - Nothing As The Ideal (2020)
La pochette de sixième album – Nothing as the Ideal (sept 2020)

L’amateur de catégories musicales en aura pour son argent, vu comment on se fait balader. Rock, blues, pysché, country/americana, post-rock…chaque titre se présente d’une manière radicalement différente. Loin d’en faire un disque foutoir et déséquilibré, l’ensemble forme un patchwork musical vraiment agréable, dont on ne se lasse pas. Une constante quand même, la voix de Parks, à son meilleur niveau. Elle nous accompagne tout le long de ce disque, d’une noirceur et d’une pesanteur absolue. Comme dans le film Alien, dans l’espace personne ne vous entend crier, vous êtes seul face à vous même, et face à un abysse musical qui vous avale.

The Children of Coyote Woman, morceau magnifique tiré de ce nouvel album

Il n’y a « que » huit titres sur l’album, certains très courts (comme le solo/interlude Everest) d’autres frôlants les dix minutes (See You Next Fall et Rats in Ruin). A bien y réfléchir, un parallèle pourrait être fait avec un autre groupe passé par les studios de Abbey Road, je pense à Pink Floyd. L’influence du groupe de Gilmour est une quasi évidence, il suffit d’écouter The Children of Coyote Woman pour s’en rendre compte. De même, la belle époque du rock psyché, avec les Doors en tête, peut se retrouver dans ce Nothing as the Ideal, qui s’éloigne définitivement du stoner, hormis peut être pour le titre Enemy of My Enemy.

Ce disque, il faut lui témoigner du respect! Et surtout, prenez le temps. je sais, c’est difficile d’écouter un album en entier d’une traite quand on est habitué au streaming…Mais le jeu en vaut la chandelle. N’allez pas l’écouter en bringue avec des potes qui vous harcèlent pour passer Aya Nakamura à la place, ou dans votre voiture sur des enceintes pourries. Il faut prendre le temps de l’apprivoiser, rentrer dedans et le savourer. Je dois en être à ma cinquantième écoute depuis que je l’ai reçu, et j’ai l’impression de découvrir de nouvelles choses à chaque fois ( a la différence du dernier Idles qui prend la poussière auprès de ma chaine). La marque d’un album qui fera date selon moi!

Nothing as the Ideal est disponible depuis le 04 septembre 2020 sur toutes les plateformes d’écoute, et surtout en version physique! Pour tirer la quintessence de cet album, l’achat en format vinyle ou en fichiers hi-res est fortement recommandé.

Liens :

https://www.facebook.com/allthemwitches/

http://www.allthemwitches.org/

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2 thoughts on “Nothing as the Ideal, un sixième album splendide pour All Them Witches

  1. Merci pour votre excellente chronique, cela m’a permis de découvrir un pu**** de groupe incroyable et cet album est en boucle, je ne m’en lasse pas !

  2. bonjour..lisant un compte rendu  » entre Carlos et black sabbath » BS peut etre mais en plus innovant que la musiquette rengaine de Bs, et Carlos je vois pas ..a part « le chacal » alias illicc Ramirez sachez..mais Carlos en chemise hawaïenne pas vraiment…bref..ca m’a fait rire pour carlos mais moins pour BS…

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