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Mark Hollis: la disparition d’un talent discret!

Mark Hollis: la disparition d’un talent discret!

Mark Hollis, d’abord connu comme l’emblématique chanteur du groupe anglais Talk Talk de 1981 à 1992 est mort,avant hier, 25 Février 2019 alors que « la couleur du printemps » réapparaissait même chez nos voisins de la perfide Albion. Triste occasion de revenir sur un parcours atypique d’un véritable artiste sous estimé.

Mark Hollis vu par Christopher
Mark Hollis vu par Christopher, notre ami dessinateur.

Mark Hollis était né à Tottenham, quartier londonien surtout connu pour son club de foot. Après des études de psychologie, il décide, encouragé par son frère, de se consacrer seulement à la musique . Après un 1er groupe éphémère, « The Reaction », entre 1977 et 1979, Mark Hollis, toujours épaulé par son frère avec lequel il écrit plusieurs titres dont « Talk Talk », envoie plusieurs demos qui séduisent le label Island et E.M.I qui décident de signer le groupe. 1981 marque le début d’un groupe qui, en une décennie va engranger quelques tubes mondiaux mais aussi connaître une évolution très originale.

En Avril 1982  Talk Talk en Live sur BBC one. « The party’s over ».

Le groupe qui s’est finalement baptisé Talk Talk, est composé du frontman chanteur guitariste Mark Hollis, du bassiste Paul Webb, du claviériste Simon Brenner (il quitta le groupe fin 1982, remplacé aux claviers par Tim Friese-Greene) et du batteur Lee Harris. Le premier album, « The Party’s over » sort en 1982: classé pop rock new wave, il est dans la veine synthpop du moment comme Duran Duran avec lesquels Talk Talk part en tournée en 1982 (après avoir joué aussi en 1ère partie de Genesis). La voix de Mark Hollis contribue à l’identité de Talk Talk , reflétant le talent du chanteur compositeur et sa capacité à emprunter des voies originales au fil des albums.

Talk Talk: magnifique version de « Such a shame » au festival de Montreux en 1986…plud de 8 minutes!

Dès le premier album, bien accueilli par les critiques et le public, un titre comme « The Party’s over » montre immédiatement que le groupe vaut mieux qu’un classement pop rock variété dans lequel certains vont le maintenir, feignant d’ignorer les mutations très marquées dès le 3ème album. Le 2ème album, « It’s my life« , en 1984, est celui de la consécration mondiale avec surtout deux tubes, « Such a shame » et « It’s my life ». Mark Hollis ne veut pas être enfermé dans ce qui pourrait être assimilé à une machine à tubes et son talent mérite mieux que cette approximation réductrice.

Un de mes titres préférés du 3ème album, toujours en Live à Montreux en 1986.

Le 3ème album du groupe, « The Colour of Spring« , sort en 1986 et annonce un tournant musical progressif confirmé avec le 4ème album; la musique du groupe apparaît nettement moins « commerciale » et va tourner le dos aux tubes malgré encore un hit, « Life’s what you make it« . L’album voit l’abandon des synthés et de la batterie électronique au profit d’une orchestration plus élaborée et complexe (on trouve 17 musiciens dont Stevie Winwood ( ex leader de Traffic et de Blind Faith avec Clapton) à l’orgue sur 3 titres. Le saxo fait aussi son apparition et la basse de Paul Webb se révèle de plus en plus somptueuse comme en Live à Montreux (voir videos jointes à cet article). J’aime particulièrement des titres comme « Living in another world » ou « Time it’s time » qui clôt l’album.

Version courte de « I believe in you » Talk Talk dans une de ses dernières apparitions en Live.

Le 4ème album , « Spirit of Eden« , en 1988, est davantage encore celui de la rupture: le groupe a passé plus d’un an à le travailler en studio, mêlant atmosphères et courants musicaux en multipliant les expériences qui font la part belle à la liberté de création et à l’improvisation. L’album est bien accueilli par la critique mais, à l’époque, un échec commercial et le groupe va rompre avec E.M.I. Tout l’album ( 6 longs titres) est très beau avec mentions, subjectives comme toujours, à « I bielieve in you », à « Desire » , au parfum de Peter Gabriel style Sledghammer et à « Inheritance » où l’on pense aussi à Robert Wyatt. A noter, à la double basse, Danny Thomson .

Le 5ème album (et dernier), « Laughing Stock« , sans Paul Webb, sort en 1991 chez Verve/Polydor et reste dans la même veine musicale , favorisant la musique instrumentale improvisée : Mark Hollis est alors considéré comme le pionnier du post Rock , influencé à la fois par le jazz et la musique contemporaine, Debussy et Ravel notamment. 6 titres seulement là encore, mais quel album! J’aime bien notamment « Ascension Day« , au parfum bluesy, que l’on pourrait imaginer chanté par Stevie Winwood ou à l’orgue aussi (mais il n’est pas présent!)

« The colour of spring », 1er titre très épuré de l’album solo de mark Hollis en 1998.

Talk Talk se sépare l’année suivante, en 1992, et Mark Hollis va se consacrer davantage à sa vie familiale. Il se décide cependant à sortir de son silence créatif musical avec un album solo éponyme en 1998: cet album est considré comme un album culte (hors de prix raisonnable en vinyle!) et comporte , entre autres, le très beau titre « The Colour of spring » (titre du 3ème album de Talk Talk). Une musique épurée, intemporelle souvent , toujours marquée par le piano et la voix superbe de Mark Hollis (on pense aussi à certains titres très épurés de Peter Hammil après Van Der Graaf Generator), avec quelques arrangements subtils parfois jazzy; on peut sembler être à mille lieux des premiers tubes et pourtant…..

Mark Hollis vu par Christopher weirdsound 2019
Mark Hollis vu par Christopher weirdsound 2019

Mark Hollis a marqué Talk Talk …Apprenant sa disparition, Paul Webb (aka Rustin Man, voir article) déclarait: « Musicalement, c’était un génie, ce fût un honneur de jouer avec lui »…Il a marqué aussi d’autres artistes comme Matt Lowell , le chanteur de Lo Moon (cf article). Après son dernier opus, Mark Hollis restait ouvert aux expériences musicales comme le montrent sa collaboration avec le groupe de trip hop expérimental Unkle ou avec Anja Garbarek (la fille de Jan). Ceux qui seraient restés sur « Such a Shame » auraient eu tort et n’auraient qu’une pâle idée du talent de Mark Hollis! R.I.P!!!

One thought on “Mark Hollis: la disparition d’un talent discret!

  1. Très bel hommage, un exemplaire vinyle de son album solo est en vente sur ebay, la côte monte en flèche…je ne m’étais jamais attardé sur Talk talk ou Mark Hollis, je pensais trop années 80, après écoute de son album solo… vraiment magnifique, j’ai trouvé sur le boncoin un exemplaire de son disque CD à 3€ frais de port offert???.

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