C’est un festival que l’on commence à apprécier de plus en plus chez weirdsound.net. Nous étions en novembre dernier à la collection Automne du festival Les Z’éclectiques, édition qui avait cartonné par sa programmation et sa fréquentation. Le printemps a pointé le bout de son nez tout comme la collection printemps 2019 du festival. Gringe, Aloïse Sauvage, N’TO, Polo & Pan, Ouai Stéphane, Odezenne ou encore Vladimir Cauchemar au programme… Pas mauvais tout cela ! Embarquement immédiat pour les Z’éclectiques – Collection Printemps !
Pour rappel, Les Z’éclectiques est un festival de musiques actuelles se déroulant principalement à Chemillé-en-Anjou et à Cholet, en région Pays de la Loire. Chaque saison de l’année a son édition du festival Les Z’éclectiques. Pour la collection Printemps, c’est musique alternative et tendance au programme. Près de 2 500 festivaliers se sont précipités pour cette édition, une petite déception pour les organisateurs qui se sont tant investis et espéraient plus. Déception très vite oubliée une fois les premiers concerts lancés.
Gringe maître de la scène
Nombreux sont ceux qui connaissent Gringe comme rappeur au sein du collectif Casseurs Flowters qui a fait ses début en 2004. Ami de longue date avec Orelsan et voyant la carrière de ce dernier s’envoler, Gringe en aurait-il rêvé également ? C’est en 2018 qu’il décide de se lancer dans une carrière solo avec la sortie de son premier album “Enfant Lune”.
Lumière bleue, bonnet sur la tête, veste et pantalon de survêtement nous mettent dans l’ambiance de ce personnage que l’on a aussi découvert dans la série “Bloqué”. Le public est en folie alors qu’il n’a pas encore prononcé une seule parole. C’est avec énergie qu’il commence son show en reprenant son morceau “Konnichiwa”. Inutile de demander au public de sauter et de chanter car il le fait spontanément pour le plus grand plaisir de l’artiste. Accompagné par DJ Pone, Gringe passe la grande majorité du concert debout sur un ampli sur le devant de la scène pour être au plus proche de son public. Difficile de résister à son spleen et son rap autobiographique grave et intense. Il fera sa traditionnelle dédicace à son ami Orelsan et enflammera la scène jusqu’à ses dernières paroles.
En quelques mois Gringe a vu sa carrière décoller après le succès de son album, et sa tournée semble interminable suite aux nombreuses dates programmées pour la suite. Malgré toutes ces dates, le rappeur de 38 ans n’a pas fait le travail à moitié pour Les Z’éclectiques. Il a mis la barre haute pour la soirée et a très bien défendu le rap français au cœur de cette programmation très électro.
Aloïse Sauvage séduit
Soyons transparents sur le coup, nous avons refusé de réaliser une interview d’Aloïse Sauvage car avant Les Z’éclectiques, nous n’étions pas très fan de la musique proposée par la jeune artiste (Ce n’est qu’un avis personnel). Il est temps de faire notre mea-culpa auprès de vous. Nous arrivons à la scène Zec Lab où elle doit se produire d’ici peu. A 25 ans, la jeune femme multicarte, circassienne, danseuse, comédienne, était une débutante dans la musique il y a peu. Aujourd’hui nous pouvons le dire, elle a fait ses preuves et les Transmusicales l’ont bien aidée à faire décoller sa carrière musicale. Aloïse Sauvage a connu la célébrité suite au succès du magnifique film “120 battements par minute”.
Aux Z’éclectiques, le show va commencer. Lumière noire, un peu de fumé et les premières notes se lancent. Une femme magnifique au style travaillé s’immobilise face à la foule. Après son premier titre, elle se présente au public qui ne manque pas de lui rappeler son admiration. Elle n’oublie pas les journalistes situés devant la scène avec qui elle joue énormément pour nous offrir les meilleurs photos possibles. Je crois que c’est mission accomplie. La scénographie est réglée au millimètre, ses pas de danse souples et musclés ne sont que la continuité de sa poésie tant frappée par la puissance de ses mots qu’elle sait mettre en musique.
Finalement, nous les gros sceptiques de sa musique, nous voilà transportés par son énergie débordante et la qualité de ses textes. C’est donc décidé, si Aloïse Sauvage tu nous lis, on veut te rencontrer cet été !
Ouai Ouai Ouai
Il a émergé très vite dans le paysage électro, certains parlent même de lui comme le nouveau Jacques. Découvert pour notre part lors de la dernière édition des Transmusicales, Ouai Stéphane nous surprend au fil du temps avec sa musique house électro aux instruments DIY inspirés d’objets du quotidien. Sur la scène Zec Lab, quatre petits podiums sont positionnés avec chacun une lettre collée dessus. On peut y lire “Ouai” ! Chaque podium possède un instrument tel qu’une balance ou une main en bois. Dans le fond de la scène un poisson d’1m50 fait office de décor, appelez le Billy Gates.
Ouai Stéphane arrive sur scène et le public est complètement fou par sa présence. On ne pensait pas qu’il possédait déjà un fan club, sont-ils tous des Stéphane ? Difficile à dire mais a priori, il arrive à fédérer au-delà de son cercle d’homonymes. Il débute son set avec une particularité ; il fait bien du live et enregistre des voix en direct adaptées au lieu de représentation.
Il se saisit de son micro, appuie sur sa pédale en Lego et enregistre ce fameux “Bonsoir, les Z’éclectiques” puis appuie à nouveau sur sa pédale. La musique est lancée, les loops vocaux sont enregistrés, et le public exulte sous les nuances musicales aux BPM modifiés et étirés. Malheureusement, nous ne resterons pas jusqu’à la fin car de l’autre côté, Polo & Pan se font désirer.
Polo & Pan
Peter Pan ou Polocorp ça ne vous dit rien ? Ce sont deux Dj’s parisiens qui se sont rencontrés en 2012. Ensemble ils commencent à mixer des chansons. C’est ce genre de fusion que l’on aime puisque le duo décide d’avancer ensemble dans leur carrière et de créer Polo & Pan.
C’est clairement la tête d’affiche qui nous a emmenés jusqu’aux Z’éclectiques. Impossible pour nous d’obtenir une interview car dans quelques jours ils se produisent au mythique festival Coachella et Les Z’éclectiques est leur dernière répétition en public. Une aubaine pour le festival qui annonce ainsi que le duo réalisera un live exceptionnel. Les présentations faites, il est temps d’aller dans le crash pour quelques photos souvenirs.
Ils sont bien deux derrières leurs machines et platines face à un public surexcité qui s’apprête à se faire emporter dans un monde imaginaire où soleil, détente et plage de sable fin ne sont que l’infini. Forcément, ils jouent leur single “Canopé” qui les a tant fait connaître et enchaînent très vite avec leur premier album “Caravelle”. C’est à cet instant qu’une présence féminine arrive sur scène. Dans sa robe fleurie, Victoria Lafaurie rentre sur scène et passe sur le devant de la scène pour venir poser avec délicatesse sa voix sur la musique du duo Dj’s. Une voix que l’on retrouve sur de nombreux morceaux de Polo & Pan qui nous captive, nous emporte, nous hypnose pour notre plus grand plaisir.
Aucun pogo à déclarer, juste une foule massive qui se dandine en rythme faisant de tous ces festivaliers une seule et même vague de bonheur qui vous envahit l’esprit. Alexandre Grynszpan en profite pour faire le show en venant sur le devant de la scène. Peu de temps après c’est au tour de Paul Armand-Delille de se prêter au jeu. Polo & Pan survole le festival et le public est hystérique dès qu’un nouveau morceau commence. Un léger moment de doute concernant la prestation 100% live puisque certaines voix étaient enregistrées.https://youtu.be/Q2WgoiUWAKMhttps://youtu.be/Q2WgoiUWAKM
Le duo s’est même permis de tester un nouveau morceau inspiré du célèbre dessin animé le livre de la jungle. [Passage du serpent – Aie confiance]. Lors de ce test, les 20 premières secondes créent un blanc total, le public ne réagit pas puis… L’électro reprend le dessus et c’est un bouquet final magistral. Chapeau aux artistes et il faut le souligner, contrairement à de nombreux autres artistes qui se nourrissent du mal-être pour faire de la musique, Polo & Pan détonnent en explorant le plaisir de vivre.
La soirée se prolonge avec N’to qui nous propose un live électrique alors que sur la scène Zec Lab, Glitter mixe derrière ses platines de la bonne techno clubbing berlinoise. Le festival se clôturera avec Vladimir Cauchemar et le rendez-vous est déjà donné… 14 – 15 et 16 novembre prochains pour la collection automne avec comme premier nom… Deluxe !
http://www.leszeclectiques.com/