INDOCHINE : 13 TOUR on the TV

En ce vendredi soir, après une semaine de travail bien éreintante, je m’installe tranquillement sur mon canapé (je m’étale comme une grosse larve à peine sortie de son cocon) et zappe sur TMC pour le concert événement d’ INDOCHINE. Un concert retransmit en direct.

Etant un fan de la première heure du groupe, autant vous dire que je trépigne de voir ce que cela donne car en plus, pour la première tournée depuis quelques années maintenant, je n’ai pas pu les voir. La curiosité est plus forte que tout car comme l’a dit NICOLA SIRKIS dans l’émission QUOTIDIEN quelques jours avant : « Ce concert est impossible à filmer, je ne sais pas ce que ça va donner. »
Leur dernier album m’avait laissé songeur. La musique et les textes ne me semblait pas à la hauteur de mon appétit gargantuesque de fan . Je suis mauvaise langue car il y a quelques pépites dans ce dernier opus intitulé 13.

INDOCHINE a donné à son public l’habitude de grands shows hyper produits. Car oui, ce n’est pas une légende, lors des lives d’ INDO, il se passe quelque chose de fou. Bien plus que de simples concerts, ce sont de véritables messes.
La pub est enfin finie et l’écran de ma télé s’éteint. Merde ! Elle s’est mise en veille. Je me jette littéralement sur la télécommande. Ouf ! J’ai rien loupé.
« Ce concert est impossible à filmer, je ne sais pas ce que ça va donner. »
Nicola Sirkis

Les lumières qui éclairent le public de l’ ACCORHOTELS ARENA s’éteignent sur le lettrage de la présentation du groupe. Pour des raisons de simplicité et puisque tout le monde sera d’accord, nous allons nous contenter d’appeler cette salle BERCY. ACCORHOTELS ARENA c’est beaucoup trop long et pompeux. L’écran géant qui recouvre la quasi totalité du plafond de la salle s’anime comme un néon qui s’allume et affiche un dôme d’observatoire gigantesque – presque 50 écrans surplombent le public de Bercy – qui s’ouvre lentement pour laisser place à un ciel étoilé qui a du en faire « vaciller » plus d’un. Même derrière ma télé, j’ai le vertige. Un décompte. Nous prenons place au coeur d’une fusée qui va nous mener au plus près des planètes de notre système solaire. C’est vertigineux. Notre destination c’est la planète INDO alors c’est partie pour 2h30 de Kow ! De Heyyyyy ! De Shayyyy ! De Owwww ! De Ouuuuuu ! Un groupe de légende et de la bonne musique. Est ce que la surprise sera à la hauteur ? Le 13 TOUR est lancé.
Le show commence sur Black Sky, un titre pas franchement remuant mais qui a le mérite d’être en lien avec l’imagerie de l’ouverture. La voix du frontman se chauffe progressivement, BORIS JARDEL (guitare), OLI DE SAT (guitare / synthé) et MARC ELLIARD (basse) sont bien présents. Le petit nouveau de la bande c’est LUDWIG DAHLBERG derrière les fûts, qui remplace MR SHOES.
Memoria continue l’introduction du spectacle. Un titre tiré d’un des meilleurs double albums du groupe, ALICE & JUNE. 2033, Henry Darger (l’une des pépites du dernier album) et Station 13 (le clip choc est à voir absolument !) terminent la mise en bouche. NICOLA se tente une traversée épique jusqu’aux gradins. Le public essaye de toucher le chanteur devenu dieu. La voix flanche à chaque ruée d’ indofans. Jusqu’ici tout va bien. Rien de transcendant mais jusqu’ici tout va bien (je fais des clins d’œil maintenant !). Le public est un peu mou et les titres choisis pour ce début de concert ne donne pas spécialement envie de se lancer dans un gang bang déjanté.
L’ambiance se chauffe un peu lorsque Alice & June et A l’assaut (des ombres sur l’O) font vibrer les quelques 17000 âmes dans Bercy. Les vieilleries c’est ce qui fonctionne le mieux ! La pression redescend avec La Vie Est Belle et les corps se frôlent sur Tes Yeux Noirs. Cette dernière me fait la joie d’être dans une version très proche de celle du CD de 1985. Ça groove sexy !
[Chez Tati t’as tout …] Whaaaaat ?! Ils ont osé ! Mettre de la pub en plein concert ! Rien que pour ça, ils devraient brûler en Enfer ! Calme toi Moskowmonkey, c’est la télé, c’est comme ça que ça marche. Ne commence pas un combat que tu ne pourras que perdre. C’est déjà pas mal d’avoir du live à une heure de grande écoute et pas à 3h du mat’. Mais une question reste en suspend : le public de Bercy a-t-il eu droit à la pub aussi ?
Reprenons. Mon verre de vin blanc est réapprovisionné. C’est un des avantages de ne pas être en plein milieu de la fosse et de vouloir une bière. Traverser la totalité de la salle en se faisant pourrir, arriver devant le bar qui est bien évidemment fermé et de se retrouver au fond à regarder le concert sur écran. #looserattitude

Arrive l’heure de Gloria. Une chanson en duo avec l’actrice, réalisatrice, scénariste, mannequin, DJ et chanteuse italienne ASIA ARGENTO (toujours plus ! ). Elle qui est devenue l’une des figure du combat contre le harcèlement sexuel en dénonçant HARVEY WEINSTEIN puis à son tour accusée d’avoir agressé sexuellement un jeune acteur de 17 ans, a enregistré un clip avec le groupe. Le leader d’ INDOCHINE à pris sa défense sur le plateau de Quotidien quelques jours avant le concert.
« Ils vont lui faire payer mais on sera là derrière elle aussi. Elle a déclaré la guerre. Face à elle, il y a des guerriers extrêmement puissants qui ont beaucoup d’argent. Elle a été agressée effectivement, violemment. Le fait d’avoir déclaré la guerre, elle est seule maintenant. […] C’est comme si les gens qui avaient été agressés sexuellement n’avaient plus le droit d’avoir une sexualité. Il faut qu’ils rentrent au couvent et qu’ils ferment leur gueule. Il ne faut pas inverser les rôles. »
Nicola Sirkis
C’est pour cela que ce titre prend une telle envergure. L’imagerie me coupe le souffle. Le dôme se transforme en verre opaque où se plaquent de mains géantes puis un visage. L’apparition est fantomatique. La lumière s’éteint pour laisser réapparaître un corps de femme en position fœtale qui se tord langoureusement. NICOLA SIRKIS entame les paroles allongé au milieu de l’avancée de la scène. C’est magique ! (Ça ne fait pas trop fan de dire ça ? Si, peut être un peu…). Les couleurs sont froides et planantes jusqu’à l’explosion du refrain où apparaît sur la scène Mme ARGENTO elle même. Son accent italien donne un coté envoûtant à la chanson. Cet instant sonne comme une revanche, fait plaisir à tout le monde et marquera le show comme l’un des moments les plus fort.
https://www.youtube.com/watch?v=pMp6_QtVvAg
Kimono Dans l’Ambulance permet au groupe de rendre hommage à toutes les victimes des attentats en France et à travers le monde. L’atmosphère est grave et est appuyé par le clip projeté en fond de scène. La venue récente de TRUMP en France tombe à pique car le titre suivant est Trump Le Monde. Un peu gêné mais sûr de lui, NICOLA SIRKIS invite le public à lever les doigts en l’air pour montrer notre sympathie à l’égard du président américain. La vision d’une armée de doigts d’honneur est jouissive.
[Du sunshine, de l’eau de source et des fruits …] ENCOOOOORE !!! En plus, lorsque le concert reprend 5 bonnes minutes après, la chanson sur TRUMP a disparue. C’est du grand délire !
Song For A Dream, Un Eté Français et le Club 13, où sont enchainés en quelques minutes des extraits de morceaux incontournables du groupe (Les Tzars / Canary Bay/ Adora/ …), terminent le concert avant les rappels. Cette dernière « compilation » a le mérite de réveiller les spectateurs.
En cette fin de concert, Bercy se transforme en rave partie. Synthés et kicks psychédéliques tabassent les boites crâniennes pour un final en apnée. Le premier rappel se veut intimiste. La totalité du groupe se trouve au milieu de l’arène et nous offre J’ai Demandé à la Lune dans une version épurée guitare-voix, Salômbo, 3e Sexe, College Boy et 3 nuits par Semaine. SIRKIS disparaît dans les loges pour un petit shoot d’oxygène et revient rapidement sur scène pour jouer le morceau que tout le monde attend : L’Aventurier. Le dernier rappel se clôture sur Karma Girl. Une fin de concert un peu mollassonne tintée de mélancolie.
Ce concert diffusé sur TMC ne restera pas comme le meilleur show d’INDOCHINE dans mon esprit. Loin de là. Déjà par les choix de la chaine. Mettre des coupures publicitaires et de ce fait, enlever des chansons est, pour ma part, intolérable. D’après les retours sur le net, je ne suis pas le seul que ça ait agacé. De plus, outre l’imagerie qui est, comme pour les autres lives du groupe, simplement extraordinaire, la sélection des titres était un parti pris. Le résultat étant un concert pas très énergique. Nous sommes loin du METEOR TOUR ou des dates au Stade de France. Il faut bien comprendre que les critiques que je formule sorte de la bouche d’un fan harcore donc, se sont des critiques pleines d’amour.
Après 13 albums studio et 35 ans de carrière, INDOCHINE reste le plus grand groupe français à l’heure actuelle. Proposant des concerts tous plus impressionnants les uns que les autres. Que l’on aime ou pas, c’est ainsi. La bande à SIRKIS n’a pas fini de nous faire rêver. Du moins, on l’espère.

Et pour finir cet article comme il faut, un petit rappel du PARADIZE TOUR avec le titre Glory Hole. Enlevez vos cotons tige, car ça va vous décrasser les oreilles !
Pour ceux qui souhaiteraient voir INDOCHINE en concert, cela risque d’être compliqué car toutes les prochaines dates indiquent « complet ». Des dates supplémentaires sont prévues. Alors restez attentif ! Un projet de tournée où le groupe reprendrait la totalité de leurs titres semblerait en projet (dixit Nicola Sirkis sur Europe 1). Mais cela ne reste que des suppositions.
Je me raccroche à qui ? Tous mes héros sont morts.
Nicola Sirkis – Station 13