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George Harrison, un génie tourmenté

George Harrison, un génie tourmenté

Retour dans les années 70 avec le troisième album de l’Ex Beatles George Harrison. Après la parution remarquée de  Wonderwall music  (composé uniquement de bandes sonores qui serviront pour le film de Joe Massot portant le même nom), ainsi que Electronic Sound qui était un disque expérimental, il semble que l’artiste ait décidé de rester sur la même ligne de conduite avec  All Things must pass.

Pochette de l'album All Things Must Pass George Harrison
Pochette de l’album All Things Must Pass

Sorti en 1971, il s’agit d’un album composé de trois disques. C’est celui qui lancera véritablement la carrière solo de l’Artiste. …

Teinté de légendes diverses, notamment en ce qui concerne ses relations houleuses avec certains membres de son ancien groupe, cette œuvre interpelle également par son titre : peut être pourrions nous y voir la volonté de tirer un trait définitif sur une dizaine d’années de collaboration artistique…

Composé de23 titres, il a réuni auprès de lui nombre de grands musiciens tels que Eric Clapton, Ringo Starr, Bob Dylan, Klaus Voormann. La diversité des styles de chaque morceau est une des caractéristiques singulières de cette œuvre.

George Harrison en studio
George Harrison en studio

Même si toutes les chansons qui nous sont ici présentées mériteraient qu’on s’attarde sur chacune d’entre elles, nous avons fait le choix de nous concentrer sur la première et la dernière de la face A jusque à la face D , les deux dernières étant une série de jam marquant plus une volonté de gratifier certaines personnes de tacles bien choisis, que de  les insérer dans une continuité avec le reste des chansons contenues dans les faces  qui les précèdent. Plus qu’un choix formel, il s’agit de nous rendre compte que cette œuvre a été mûrement pensée : chaque partie de l’album répond à une autre, et chaque premier et dernier titre constitue le socle des considérations qu’elles renferment.

Le premier titre de la face A s’intitule  I’d have you anytime . Réalisé avec le non moins grand Bob Dylan (dont l’empreinte musicale est prégnante) il s’agit d’une ballade plutôt joyeuse tout comme le message qu’elle porte et qui semble être celui de la découverte de l’autre, de son alter ego. La voix de Harrison,  douce et apaisante accompagne un jeu de guitare salutaire.

Une jolie façon de nous entrainer dans son univers si particulier.

Cette même face s’achève par  Isnt’it a Pity  : Elle devait être interprétée par les Beatles si elle n’avait été refusée par John Lennon ; des rumeurs ont également murmuré que George Harrison envisageait de la proposer à Sinatra.

Contrairement au titre précédemment évoqué, celui-ci est teinté de mélancolie, le thème ne semble pas être à la découverte mais au renoncement. La présence du violon ajouté aux sonorités des guitares aux cordes plaintives accentue cet effet.

Le sentiment qui s’en dégage est celui de la contemplation, à la fois personnelle puisque l’Artiste s’adonne à une analyse rétrospective de faits passés mais également spirituelle tant les considérations morales y sont présentes.

https://www.youtube.com/watch?v=eDrLTW_sesI

 What is life (ouverture de la face B) s’inscrit dans une suite logique de  I’d have you anytime  qui avait déjà des accents méditatifs. Cela n’est certainement pas anodin puisqu’à  cette époque, George Harrison était converti au bouddhisme et très attaché à sa religion.

Le rythme y est répétitif, George Harrison semble jouer de la mesure du temps pour preuve de son inéluctable recommencement. Elle est d’ailleurs une des chansons que nous pourrions le plus facilement rapprocher de celles des Beatles : George Harrison joue d’une guitare équipée d’une huzzfox qui permet de retrouver une esthétique sonore déjà présente sur  Think for Yourself .

 Run of the Mill  est un des titres les plus courts, et le plus pop  de l’album. Nous pourrions le lier à  Isn’t it a Pity , l’histoire d’une amitié perdue étant le noyau de ces deux œuvres. Il est également celui qui répond au mieux au titre choisi pour l’album, car si toutes les choses passent, celle de l’amitié est ici bel et bien consommée.

Il n’en demeure par moins qu’elle est d’une beauté indéniable, notamment grâce aux cuivres qui s’ajoutent à la fin du morceau pour le sublimer et laisser le temps en suspend jusqu’à Beware of Darkness , qui ouvre la face C avec élégance.

Le blues y est omniprésent. D’abord dans la composition instrumentale avec des accords de guitares qui lui sont si caractéristiques. Les prestations d’Eric Clapton, Dave Mason et de Carl Radle (à la basse) méritent  par ailleurs d’être amplement saluées.

L’Artiste semble ici, comme dans  What is life être en proie à des considérations spirituelles, en prévenant qui voudra bien l’entendre du danger des noirceurs que chaque âme humaine comporte.  Le rythme, plutôt lent, donne un côté solennel à cette déclaration.

Cette troisième face de l’album s’achève sur la chanson Eponyme,  All Things must pass . C’est celle qui porte tous les espoirs de l’Artiste et qui lève également le voile sur ses désillusions.

Elle fût également  écrite au moment où George Harrison jouait encore avec les Beatles. Chanson prémonitoire, qui fait ici de la noirceur d’âme quelque chose de temporaire contrairement à  Beware of Darkness .

Elle est la chanson qui porte tout le poids des précédentes, faisant d’elle l’épicentre de l’album : tous les autres titres semblent graviter autour d’elle.

Plus encore, elle laisse la sensation d’une parfaite harmonie, tant musicale que spirituelle.

https://www.youtube.com/watch?v=pPTHem2iu0A

I Dig Love  est le premier morceau avec lequel la face D commence et marque les premières expérimentations de George Harrison avec la guitare slade qu’il avait eu l’occasion d’expérimenter lors d’une tournée en 1969. Si le sujet est bien ici celui de l’amour, comme dans la plupart des titres,  I Dig Love  ne ressemble à aucun autre : alors que la plupart des chansons sont construites autour d’un riff de guitare, celle-ci est ordonnée autour d’un riff joué au piano avec un rythme assez répétitif.

Plus encore, ce style se retrouve dans nombre des morceaux des Beatles, plus particulièrement par ceux composés par John Lennon. Il est également à noter que ce titre se fonde sur un jeu de mots, Dig signifiant à la fois aimer et creuser… ce qui se rapproche de la morale de  All Things must pass .

Enfin, Hear Me Lord  est le titre final de la face D. Nul doute que, l’album s’ouvrant en beauté, il fallait qu’il se referme de façon tout aussi spectaculaire, si ce n’est plus, ce qui est ici chose faite. Si nous n’avions pas peur des mots, nous pourrions même dire qu’il s’achève de manière magistrale ; Plus qu’une allégeance à la foi qui est la sienne,   Hear Me Lord  est la preuve ultime du grand talent de Harrison, si tant soit peu qu’il en ait fallu une.

Les voix en fond sonore confèrent au titre une certaine mysticité qui prend la forme d’un gospel rock.

Ben Gerson qualifiera d’ailleurs ce titre de « grande déclaration » et de « plaidoyer majestueux »

Avec  All things must pass , George Harrison, qui voulait balayer le passé d’un revers de manche de guitare cristallise à jamais son génie. Puissent les prières contenues dans cette œuvre  être entendues par de nombreuses générations croyant, si ce n’est au pouvoir d’une entité transcendantale,  au moins à celui de la musique.

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