Photo de une: crédit photo marie pour weirdsound
Si la 3ème journée du festival Check in Party, Samedi 24 Août, sur l’aérodrome de Guéret St Laurent, ne comportait pas de très grosse tête d’affiche comme Patti Smith (le jeudi, voir article) ou Foals (le vendredi, voir article), la programmation était très riche et placée sous le signe du cosmopolitisme et, bien sûr, de l’éclectisme. Jugez en: les nords Irlandais de Touts, les Canadiens Crack Cloud, les Américains Bodega, Deerhunter et Oh Sees, les Néerlandais Jacco Gardner et Altin Gün, les Belges Balthazar, les Anglais Black Midi et les Français… Flavien Berger, The Blaze, Etienne de Crecy, Ouai Stéphane et, pour la 2ème fois, la Colonie de Vacances et son show quadriphonique! C’est parti pour un report de longue haleine où John O’Cube et moi même nous nous sommes répartis les tâches, entre écriture et photos! Le soleil est toujours présent et la chaleur a encore monté d’un cran…35° à l’ombre à 17h pour le premier concert!
Le tarmac de l’aérodrome, investi toute la journée par les campeurs-festivaliers…
(vu par John O’Cube)
Day 2 s’était fini tardivement avec le rock alternatif des belges d’It It Anita et l’électro de Paula Temple puis des françaises d’Oktober Lieber… la soirée post-concert était également plus dynamique à la fin de cette 2ème journée avec un after musical improvisé aux stands de recharges de portable à l’entrée du camping… Vous vous dites bien, le réveil des festivaliers fut également plus tardif.
Touts, du reggae… que neni…
(vu par John O’Cube)
Vous prenez un soupçon de pop 60/70s Beatlesienne, un soupçon de punk 80s Ramonesque et vous ajoutez une pincée de 90s Sumfortyone-ienne… Vous mélangez le tout… et nous avons Touts. Bref pas un poil de reggae, chez les homonymes du groupe Toots & the Maytals.
Les 3 irlandais envoient en tout cas un sacré bouzin pour cette ouverture du 3ème jour de festival.
Le leader Matthew Crossan (Chanteur-Guitariste) et ses 2 acolytes, Luke McLaughlin (Bassiste) et Jason Feenan (Batteur) ne s’accordent même pas une seconde de répit entre les morceaux, ils jouent littéralement non-stop, ne s’arrêtant même pas pour une petite bouffée d’air! Chapeau à vous Touts pour vos talents d’apnéiste (ils n’ont pas la grâce de Jacques Mayol si vous vous faites déjà cette image d’eux) !
Comme pour certains groupes de ce festival, je ne connaissais pas celui-ci avant la communication de la programmation mais les festivaliers motivés ont eu le droit à un petit set énergique anglo-saxon, d’une très belle efficacité en introduction de ce samedi 24 août.
Le groupe nous illumine avec quelques excellents morceaux, je pense au très punk-abily Can’t Blame Me, Stay à la ligne de basse qui nous fait tirer un petit sourire de satisfaction ou encore à l’addictif Bombscare où l’on ressent forcément les influences marquées des Fratellis.
Aucun besoin d’être 10 sur scène, Touts revient à l’essentiel du rock avec un guitariste, un bassiste et un batteur (à la pilosité capillaire aussi développée que celle de cousin-machin…) tout en nous faisant découvrir leur différents EP sortis sur les 2 dernières années Sickening & Deplorable (2017), Lit (2018) et dernièrement Analysis Paralysis … bien ouej les mecs, c’est du propre et une très belle manière de se dégourdir les jambes et les oreilles à l’heure du goûter.
Bodega, de la salsa… que neni …
(vu par John O’Cube)
Rien qu’à les regarder… on a envie de les aimer ! Autant ma connaissance de Touts était assez limitée avant leur live, autant j’avais expérimenté avec plaisir et envie Bodega…
Leur album Endless Scroll (2018) et leur album live correspondant Witness Scroll (2019) m’ont percuté par leur fraîcheur, leur simplicité complexe (difficile à comprendre comme concept, je l’invente en écrivant… en gros : ce n’est pas si simple de créer une musique simple et qui fonctionne… du coup c’est complexe, mais cela reste simple également… vous me suivez, où l’IPA de la brasserie des mille vaches fait déjà trop effet ?)
https://www.youtube.com/watch?v=EcyeWwBPSlU
Toujours est-il, ce ressenti se confirme en live, avec une même fresh-attitude, une même envie de partage. Tant musicalement que scéniquement, les originaires de Brooklyn envoient du lourd !!!
Les 5 zikos sont très stylés, avec notamment 2 nanas Nikki «Trix» Belfiglio alternant clavier, chant et tambourinage de percus dans un rythme quasi-sensuel (mais toujours debout) et Montana Simone l’accompagne, batteuse énigmatique et hallucinante !
Bodega nous enchaîne la tête avec une palanquée d’excellents morceaux. C’est le cas notamment de Name Escape caractérisé par une percussion minimaliste et tribale, une lead guitare qui, une fois entendue, reste gravé dans les hémisphères gauche et droit… enfin la voix si spécifique de Ben Hozie (chanteur et guitariste) qui fait énormément penser à celui des chanteurs de Parquet Courts… anecdote d’ailleurs, c’est Austin Brown l’un des 2 co-leaders du groupe pré-cité, qui a réalisé l’album de Bodega. Je kiffe littéralement ce morceau entêtant et assez alternatif.
https://www.youtube.com/watch?v=1LNWqaiVhq4
Bodega Birth est dans la même tendance d’ailleurs.
Jack in Titanic et Stain Glaze nous font revenir aux meilleures heures des Pavement
Il y a quelques années j’avais découvert le groupe The New Pornographers au Primavera Sound : On retrouve les bases similaires dans la créativité musicale ainsi que par le show dynamique et décomplexé.
How did this Happen ? finit de me convaincre complètement de la qualité de ce groupe qui se positionne sur une véritable pente ascendante. Les programmateurs de l’aérodrome de Guéret ont vraiment eu le nez fin.
ALTIN GUN: gros coup de coeur pour le rock folk psyché turc!
(vu par Ziggy)
J’attendais avec curiosité, en live, les néerlandais d’Altin Gün (je les avais manqués 2 fois à Nantes!) qui venaient de rentrer d’un tournée américaine et de passer par la Route du Rock à St-Malo. Je trouvais leur deuxième opus, Gece, très bon (paru en Mai chez Ato Records), un an après leur 1er album déjà séduisant. Pas facile de succéder à Bodega mais Altin Gün a réussi à fédérer différents publics dans un set très maîtrisé et original.
Altin Gün est un groupe de Rock Folk psyché très récent et fruit d’une découverte/passion de leur bassiste pour la musique turque des 70’s. Jasper Verhulst, qui était alors le bassiste de Jacco Gardner, en concert à Istanbul, après avoir fouillé chez les disquaires stambouliotes, s’éprend de la musique de l’artiste turque Selda Bagcan puis d’autres artistes de l’âge d’or (« Altin Gün » en turc!) du rock turc des 70’s. Il partage cette passion avec le guitariste Ben Rider (qui jouait alors aussi avec Jacco Gardner). Tous deux (épaulés aussi par le batteur de Jacco Gardner!) vont recruter, via Facebook, le joueur de Saz et chanteur Erdinç Ecevit Yildiz et la chanteuse Merve Dasdemir, tous deux d’origine turque et chantant, aujourd’hui, en turc dans un groupe comptant 6 membres: le percussionniste Gino Groeneveld (Jungle by Night) et le batteur Daniel Smienk (qui a remplacé Nic Mauskovic) ont complété Altin Gün. Leur 1er E.P est seulement sorti en 2017.
En ce début de soirée, Altin Gün va plus que me séduire (John O’Cube est parti écouté Crack Cloud) et faire bouger un public déjà nombreux. Altin Gün fait revivre et revisite le patrimoine musical des 70’s turques,(Merve Dasdemir a aussi évoqué un poète turc qu’elle affectionne mais je n’ai pu saisir son nom…) mêlant ainsi une pop psyché occidentale et les musiques traditionnelles turques. C’est Jasper Verhulst transforme pour mieux nous faire approprier des titres que les voix et le saz rendent magiques et addictifs! Sans set list et non familier des titres en turc, j’ai tout de même reconnu Goca Dunya ou le très beau Sad Olup Gulmedin du 1er album mais aussi Yolcu, Leyla ou Vay Dünya , les 3 premiers titres du dernier opus.
Comme le groupe l’a annoncé en fin de concert, les français auront la chance de pouvoir les entendre encore ces prochaines semaines: Altin Gün sera à Paris (La Cigale) le 12 Septembre et aussi à Nantes/Stereolux le 5 Novembre.
https://www.youtube.com/watch?v=Tc0dR6FUl0Y
Crack Cloud, une claque inattendue :
(vu par John O’cube)
Après la claque monumentale qu’on s’est pris la veille avec The Psychotiks Monks, je pensais être à l’abri des jambes qui tremblotent, du petit frisson de plaisir que nous ne pouvons avoir qu’au cours d’un live fantastique…
Sur la Spitfire Stage… 2 guitaristes, 2 claviéristes/tritureurs de machine, un batteur, un bassiste et un saxophoniste font leur entrée sur la Spitfire Stage… La scène devient pour le coup assez étroite ! Un public disparate (au début) se positionne devant les canadiens de Crack Cloud… et la magie prend… ou plutôt la tatane dans la tête !
Alternatif, et transcendant, le post-rock-punk distillé par Crack Cloud s’avère communicatif.
On ne peut qu’apprécier le talent et la performance du groupe emmené par le chanteur/batteur Zach Choy. Ce dernier nous laisse ébahi : malgré sa jeunesse apparente, on ressent un professionnalisme, une créativité forte… et la faculté (qui me fait toujours halluciner chez les batteurs) de tabasser de la caisse et des cymbales tout en étant capable de tenir le chant du groupe (le constat était identique chez Timothée Philippe de Namdose / BRNS).
Je reste bouche bée donc avec mes collègues festivaliers…
Les murs de guitare, le saxo (qui n’est pourtant pas mon instrument préféré) et la magistrale ligne de basse s’associent parfaitement aux claviéristes qui créent l’univers alternatif de Crack Cloud grâce aux triturages de leur machine. Dans un live si complet, difficile de départager des titres plus percutants que d’autres, pour vous donner une idée:
- Si vous aimez les grosses lignes de bass… découvrez ou redécouvrez Bastard Basket.
- SI vous aimez Television, Graph of Desire vous fera sacrément plaisir… d’ailleurs si vous aimez Television, tous leurs morceaux vous feront plaisir… les originaires de Vancouver ont du les écouter toute leur jeunesse !
- Perso en plus de ces 2 morceaux live, j’ai pris mon véritable uppercut avec le topissime Drab Measure et une envolée qui te met en transe… (avant dernier morceau du live complet ci-dessous)
- … mais surtout une énorme tatane dans le nez, bouche, tempes, les yeux, le conduit auditif, l’auriculaire droit… bref ce que tu veux, avec leur morceau de clôture Swish Swash… et une envolée qui te met de nouveau en transe… (bis repetita, mais j’ai vécu 2 envolées de cinglé dans les 10 dernières minutes du concert) (dernier morceau du live ci-dessus)
Si vous avez des petites tendances à kiffer (ou sur-kiffer) l’indé post-machin-truc… foncez découvrir l’album éponyme de Crack Cloud… Pour ma part, je rejoins le coin du ring, après avoir été asséné de véritables high-kick musicaux ! Mes collègues co-festivaliers en arrivent aux mêmes conclusions, Crack Cloud est une véritable pépite!
DEERHUNTER: la confirmation d’un grand groupe!
(vu par Ziggy)
A peine 5 minutes pour souffler (pas le temps d’aller boire!) et je suis déjà dans le crashpit pour Deerhunter, un set que je ne voulais absolument pas non plus manquer! Deerhunter était passé à Nantes (Stereolux) en juin 2018 et avait conquis le public de connaisseurs du groupe qui venait de sortir (seulement en cassette et limitée à 300 ex!) un opus étrange de Rock expérimental et seulement instrumental, Double Dream of Spring, enregistré dans la maison de Bradford Cox à Atlanta. Le groupe annonçait alors la sortie d’un nouvel album pour le début de cette année 2019 dont il jouait déjà en concert certains des titres: ce fût l’excellent Why hasn’t everything already disappeared? co-produit par Cate Lebon (eh oui, encore un album pour lequel je n’ai pris le temps d’écrire un article, sorry!).
Si le groupe a vu le jour, en 2001, autour des deux membres fondateurs, toujours là en 2019, le tourmenté et fragile (après son grave accident de voiture) frontman chanteur guitariste Bradford Cox et le batteur Moses Archuleta, le 1er album éponyme date de 2005 (après la mort, à 24 ans du bassiste Justin Bosworth), et la formation a vu passer près d’une dizaine de musiciens. Deerhunter a aussi connu une évolution de style, de garage rock/noise rock à un pop rock psyché qui lui vaut une reconnaissance plus large et de très bonnes critiques avec l’album Halcyon Digest en 2010 (alors que Bradford Cox vole aussi en parallèle avec Atlas Sound). Difficile de classer le dernier opus car derrière la confirmation d’un virage plus mélodieux (amorcé avec Fading Frontier) on retrouve aussi la rage de Bradford Cox de crier son angoisse. L’album pourrait être classé « Art Rock » vu qu’il tire son titre d’un livre du philosophe Baudrillard qui y évoque un « art de la disparition » propre à l’humanité…pas très gai tout cela! Bradford Cox est aussi un artiste lucide!
Le concert commence avec les excuses de Bradford Cox (d’avoir Trump comme président! …la charge est lourde pour beaucoup d’artistes..excepté Jesse Hughes!). Même si quelques spectateurs, qui ne connaissent pas Deerhunter, hélas, s’en vont, tous ceux qui sont restés, nombreux, vont avoir un très bon set qui va me conforter dans l’idée que Deerhunter est vraiment un très grand groupe, encore trop méconnu comme j’ai pu le constater en sondant le public! Le dernier album (avec notamment « Death in Midsummer », « No one sleeping », « What happens to people, « Futurism » (« Plains ».?..j’ai oublié?) et Halcyon Digest (avec « Helicopter », « Revival » et « Coronado » vont se tailler la part du lion. Le style rappelle parfois Bowie, la voix Mercury Rev voire Fyfe Dangefield (Guillemots) mais quelle densité pour capter son auditoire en plein soleil! Bravo!
Oh Sees : on pogote, on danse, on transpire… on transpi-pogo-danse !
(vu par John O’Cube)
20 ans qu’il a le même look, 20 ans qu’il porte sa guitare quasiment au niveau du cou, près de 20 albums dans sa besace, 20 changements de noms pour sa formation (on a le droit d’être une peu marseillais, ça va…) entre Thee Oh Sees, The Oh Sees, Oh Sees, OCS… et j’en passe ! John Paul Dwyer nous fait le grand honneur d’être présent sur le Wall of Sound Stage… et les Oh Sees (c’est bien le nom actuel) étaient très très très attendus du public du Check-In-Party !
Et en pré-conclusion… ils ne nous ont absolument pas déçus ! J’ai pris une claque magistrale en 2010 après les avoir vu en concert par hasard au Primavera Sound (oui encore… je suis lourd, je sais)… et 10 ans après, je suis toujours emballé à l’idée de faire partie de leur auditoire (et j’avoue avoir participé à pas mal de leurs concerts) et surtout très heureux, de leur progression depuis le début de cette décennie.
1er atypisme :
Les Oh Sees font eux-même leurs balances… pas de roadies en vue… et ils les jouent à pleine puissance. Bradford Cox et son public en ont fait les frais 30 minutes avant… Le leader de Deerhunter a du interpeller John Dwyer plusieurs fois entre 2 de ses morceaux avant que celui-ci réagisse. Beau joueur, il s’excuse après le « Shut-up John ! » de Bradford, sous les rires des festivaliers assistant à cette scène assez irréelle !
2ème atypisme :
Depuis 2017 (mais l’initiative a été lancée une première fois lors de la sortie de The Master’s Bedroom is Worth Spending a Night In en 2008), Paul Quattrone, ancien batteur des !!! (lire Chik Chik Chik) forme avec Dan Rincon un binôme de taré à la batterie… la synchronisation, la performance et la qualité de jeu côte à côte (véritable mur de batterie)… ne peuvent que te faire virevolter (… quand je dis virevolter… c’est le langage soutenu, pour « pogoter, en transpirant les bignouses de la journée et en mangeant/respirant des nuages de poussière lors de ces gros pogos susmentionnés qui te font avoir des mickeys de couleurs douteuses pendant les 3 jours suivants »).
3ème atypisme :
En fait, c’est pas vraiment atypique, mais au bout de 22 albums… on ne se lasse pas. John Dwyer a toujours la capacité de sortir des albums complets avec du renouveau, une remise en question… On se rapproche de King Gizzard and the Lizard Wizard dans la créativité. J’en suis bluffé à chaque nouvel opus. Et c’est d’ailleurs le cas avec le dernier album, récemment sorti Face Stabber.
Bon venons-en au concert tant attendu, les Oh Sees nous ont débouché les oreilles avec un panel de leurs meilleurs morceaux. On démarre très fort avec Plastic Plant et on se met dans l’ambiance de la double batterie métronomique !
Et dès Withered Hand… la folie s’empare des 20 premiers rangs du public, les aficionados du slam sont lâchés, les instincts primaires ressortent, les bières consignées volent… mesdames, messieurs… c’est parti !
Tu vois et tu vis ce moment en live… comment veux-tu pas aimer (soyez patient une minute…) :
A peine remis de nos émotions, les Oh Sees nous entraînent sur le rythmique et dansant Tidal Wave puis I Come from the Mountain au riff de guitare ébouriffant du fabuleux album Floating Coffin et également The Static Fod assez nerveux.
John Dwyer a une certaine emprise sur ses musiciens, il reste un peu le chef d’orchestre, ses zikos marchent un peu au quart de tour (c’est l’impression que cela donne en tout cas). Malgré tout, le leader sort des sentiers battus… mange régulièrement (et littéralement) la prise guitare électrisant les décibels déjà puissants et vient gratter cette même prise, sur la cymbale de Paul Quattrone ou enfin s’empare de sa flûte aux sons psychédéliques tout en continuant à nous balancer ces gros riffs !
Le public est en fusion… et les premières notes de The Dream nous filent droit dans le bide !!! Schpafff !!! L’effet est identique à chaque fois… d’autant plus que le morceau est complètement revisité… (et dure facilement 10-15 minutes)
Je ne m’appesantirai que peu sur les autres titres joués par les Oh Sees (mais cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas biens) : le tubuesque Animated Violence, les (un peu, car tout est relatif) plus calme Sticky Hulks, et Sentient Oona ainsi que The Daily Heavy du dernier album. Nous profitons également de la petite ligne de synthé absolument magique de Nite Expo accompagnée de la lead guitare envoûtante lors des refrains… j’avoue que c’est l’un de mes titres préférés du groupe…
Et un final très très psyché-rock-garage-jazz avec le morceau fleuve Henchlock (du dernier album).
La poussière volatile redescend… moi j’ai du mal à redescendre de ce live de fou-furieux… C’est décidé… je retourne les voir au Bataclan dans une dizaine de jours (oui… j’avoue j’ai réellement craqué… et leur live de 1h40, malgré une panne son de 5-10 minutes fut absolument monumental et encore plus addictif). Encore une fois merci aux programmateurs d’avoir invité cet ENORME groupe, champion de la performance scénique et de la transpi dans le public !
JACCO GARDNER: un voyage cosmique instrumental
(vu par Ziggy)
J’avais vu, à Nantes-Stereolux, en 2013, Jacco Gardner, alors qu’il présentait son très bel album Cabinet Of Curiosities pour lequel j’avais craqué aussitôt. Le néerlandais multi-instrumentiste, alors âgé de 25 ans, délivrait un rockpop psyché surprenant où le fantôme de Syd barret n’était pas loin. Une voix, à la limite de la fausseté parfois, faisait le charme indéniable de l’album qui nous invitait à remonter le temps. J’ai revu Jacco Gardner, toujours à nantes, en 2015, pour son 2ème album, Hypnophobia, où la pop baroque psyché laissait une large place aux panoramas cinématographiques et, bien sûr, toujours à la rêverie. En 2018, Jacco Gardner publiait un 3ème album, Somnium, uniquement instrumental et salué largement à nouveau par la critique.
Jacco Gardner « Where will you go », extrait du 1er album Cabinet of Curiosities
C’est cet album, Somnium, que Jacco Gardner avait décidé de jouer au festival Check In Party, l’une de ses rares apparitions de l’année. Il est accompagné de sa compagne, Maria Pandiello, aux claviers, au centre du public assis (même lieu et même configuration quadriphonique que pour La Colonie de Vacances, voir article précédent). Jacco Gardner nous invite dans son voyage cosmique qui ne laisse personne indifférent, nous permettant un lacher prise qui fait du bien avant de retrouver des concerts où l’énergie, l’agitation voire la frénésie seront de mise! Même si je n’ai assisté qu’aux dernières 20 minutes, (je voulais voir aussi Oh Sees que j’avais déjà croisés sous l’ancien nom Thee Oh Sees en 2012 à Nantes-Stereolux), cette pause musicale faisait du bien!
Et on reprend un peu de Colonie de Vacances… (part 2)
(vu par John O’Cube)
Je crois que je commence à comprendre l’étymologie du nom du groupe… Tu ressors d’un live de La Colonie de Vacances, tu n’as qu’une envie : c’est y retourner, en reprendre… cela te crée un petit manque, une envie de re-rentrer dans cette bulle magique… un peu comme une colo quand on était petit !
Les festivaliers Creusois sont chanceux… ils ont le droit à une session de rattrapage ou pour certains (même pour beaucoup comme votre serviteur) à une 2ème session live en 2 jours.
On avait eu l’info auparavant par connaissance… hormis quelques morceaux similaires : La Colo souhaitait modifier son show par rapport à celui de la veille. Au programme, les morceaux phares sont re-mélangés dans la setlist… et pas mal de nouveaux titres font leur apparition.
Relisez la part 1 ici, pour vous remettre dans le bain.
On s’attendait à un public 2 fois plus nombreux que la soirée précédente… étant donné que le concurrent de l’applaudimètre était sur la scène Air Force Stage, le Stakhanov des festivals 2019 Flavien Berger (désolé, j’ai déjà un peu trop donné cette année le concernant… notamment à Beauregard). Et bizarrement, le début du set du collectif était moins dense niveau jauge que le vendredi soir.
Alors c’est un peu égoïste, mais le plaisir n’en fut que plus grand. La veille, le show complètement barré, et électrisant ne laissait que peu la possibilité de se déplacer entre les 4 scènes en miroir… et c’est l’un des plus grands plaisirs que l’on peut avoir (je trouve) en assistant à un live de La Colonie de Vacances. Cette fois-ci, on l’a vécu donc à 100%, se déplaçant avec les copains de scène en scène, en se croisant et se re-croisant… un peu de Marvin, on file à Papier Tigre, on retrouve d’autres copains devant Electric Electric… mais finalement, on clôture devant Pneu… ah bah non, on repart à Marvin… bon cette histoire dure une heure !
Je trouve le show encore plus métallique et pour un public plus averti qu’hier… la symbiose au sein du collectif est toujours présente…
Et finalement… les festivaliers semblent quitter la pop de Flavien Berger… car la population gonfle au chœur des 4 groupes… l’esprit pogoteur de la veille revient peu à peu, les slams s’enchaînent, un pit-circle aussi… la mayonnaise prend pour notre plus grand plaisir.
Ça castagne sérieux aux niveaux des batteries des 4 groupes entre Jean-Baptiste Geoffroy (Pneu), Grégoire Bredel (Marvin), Vincent Redel (Electric Electric) et Pierre-Antoine Parois (Papier Tigre), les guitares font également office de métronomes déjantés, la voix modifiée d’Emilie Rougier… nous fait toujours hallucinée.
Je ressors une nouvelle fois KO, de ce show, qui passe bien trop vite ! Mais quel pied !
BALTHAZAR: La classe belge!
(vu par Ziggy)
Ceux qui ne connaîtraient pas encore (ou peu!) Balthazar, je vous invite à lire mon article publié ce début d’ année 2019. A Check In Party, je revoyais Balthazar pour la 2ème fois en quelques mois (voir article live in Nantes) mais toujours avec le même plaisir! Le goupe a notamment, en effet, une capacité à monter en puissance au fu et à mesure de l’avancée du concet et ainsi à embarquer tout le public (même ceux qui découvraient le groupe!). Le fomat d’un festival n’étant pas celui d’un concert en salle, on ne peut que regretter que Balthazar n’ait joué qu’une dizaine de titres, mais quelle densité et quel régal tout de même!
De « Wrong faces » au final du set, étourdissant, nous avons eu droit à un concert brillant où le dernier album, Fever, fût surreprésenté! Les titres s’enchaînent avec brio, avec notamment « Wrong Vibration » (un de mes titres préférés), « I’m never gonna let you down again » (et son côté un peu boys band, sans aspect péjoratif, et les vocaux sont impeccables!), « Bunker » (j’adore!) et un final énorme et presque classique (car joué aussi dans le même ordre des titres au printemps): « Changes » ( dans une longue et belle version, toujours aussi groovy) voit Maarten Devoldere descendre dans la foule, puis c’est l’incontournable hit éponyme du dernier album, Fever (mais dommage, peu de gens reprennent le couplet!) et « Entertainment » avec Tijs Delbeke au trombone. Les deux chanteurs, Maarten Devoldere et Jinte Deprez se succèdent souvent au micro et mènent le groupe dans un tourbillon rock pop teinté d’electro et souvent groovy et dansant. Encore une belle performance ce soir alors que l’on approche de minuit.
The Blaze : l’électro smoothie
(vu par John O’Cube)
Peu de temps de répit… The Blaze démarre sur l’Air Force Stage. 3ème fois que je les vois cette année entre le live au Zénith de Nantes et celui au Festival Beauregard (dont le live report est à relire ici).
Le dispositif sons et lumières est présent, la boite ne s’ouvre toujours qu’au bout de 3/4 morceaux laissant apparaître les 2 musiciens Guillaume et Jonathan Alric, producteurs et djs de The Blaze.
Le groupe nous fait voyager dans cette musique toujours aussi chill piochée entre leur EP Territory (dont le morceau éponyme est bien entendu joué lors de leur prestation) et leur album Dancehall.
Après les lives accrocheurs de La Colonie de Vacances et de Balthazar, le public vient doucement mettre un pied dans un set électro très smoothies. Les vidéos sont magnifiques et accompagnent très bien les titres phares du groupe (Virile, Juvenile, Heaven, Places). Les festivaliers deviennent amoureux, le nectar atteint nos oreilles…
BLACK MIDI: la révélation d’un groupe à l’identité forte!
(vu par Ziggy)
Le paysage musical anglais est en plein renouvellement actuellement notamment avec une floppée de groupes post punk (Idles et Shame n’en étant que quelques uns des plus connus) qui déversent leur énergie furibonde sur la perfide Albion en plein désarroi mais aussi sur le « vieux » continent. Aussitôt la fin du concert de Balthazar, c’est un déluge sonore qui s’abat sur la Spitfire stage avec Black Midi. Autour du batteur Morgan Simpson qui semble parfois donner le tempo, les guitares et la basse nous embarquent dans un tourbillon. Les deux chanteurs, le bassiste Cameron Picton mais surtout le guitariste Geordie Greep laissent peu d’occasion à leur auditoire de souffler! Le titre « Ducter » (voir live en fin d’article à 13’25 ») fait un peu exception dans sa 1ère partie mais c’est aussi pour mieux mettre en valeur une montée progressive qui prépare l’explosion. C’est un des morceaux les plus réussis mais le reflet aussi d’un rock expérimental post punk/rock noise avec des riffs de guitares acérés, une batterie nerveuse et des ruptures de tempo surprenantes.
La voix de Geordie Greep, un peu nasillarde et nonchalante et son spoken word sur certains passages contribue aussi à une réelle identité musicale du groupe. Black Midi ne ressemble finalement à aucun de ces autres groupes qui font le buzz (et que les media annoncent comme le futur, nouveau etc…) et le quatuor londonien risque de continuer à nous surprendre vraiment dans l’avenir. Je retrouverai Black Midi, qui a sorti, chez Rough Trade, son 1er album, Schlagenheim, fin Mai, au Festival Levitation le 21 Septembre à Angers.
ETIENNE DE CRECY : la meilleure electro french touch?
(vu par Ziggy)
On ne présente plus Etienne de Crecy, le D.J lyonnais quinqua et pape de la french touch electro (avec Laurent Garnier). En près de 25 ans, (son 1er album, Pansoul, avec le regretté Philippe Zdar date de 1995!) et 20 ans après son 1er album studio, Tempovision, il s’est imposé dans l’univers de la musique électro, notamment aussi grâce à ses concerts où, depuis plus de 10 ans, le visuel accompagne la musique. Ainsi, après avoir proposé son « Square Cube » (pour rivaliser avec Daft Punk?) , il est revenu cette année avec un nouveau projet, une nouvelle scénographie. Etienne de Crecy l’a décrite comme « un dispositif d’échos visuels » . Ainsi, les jeux de lumières vont se disperser et comme se répondre, à travers un jeu de grilles qui s’ouvrent et se referment dans l’espace de la large Wall of Sound Stage. Le « Space Echo« , nom de ce nouveau concept visuel et musical fait référence à la chambre d’écho Space Echo du fabriquant Roland.
Même si l’éléctro pure n’est pas mon style de musique préféré (j’avoue m’ennuyer rapidement avec The Blaze qui appuient sur quelques boutons et même avec Paula Temple ( clin d’oeil à John O’Cube qui adore!), avec Etienne de Crecy (comme Laurent Garnier ou Boris Brejcha!) c’est autre chose! Il s’active, « joue » vraiment et son spectacle très visuel contribue, bien sûr, à la réussite du projet.
Etienne de Crecy sera à Nantes (Festival Scopitone) le 12 septembre et aux Zeclectiques (Collection Automne 2019) à Chemillé le 16 Novembre! Avis aux amateurs!
https://www.youtube.com/watch?v=oJH9rNuEYPE
1h40 du matin…que Ouai Stéphane me/nous pardonne mais la fatigue commence à se faire sentir et weirdsound lui a déjà montré notre intérêt (cf article) en le rencontrant alors qu’il se produisait au festival des Zeclectiques (collection Printemps 2019)…
Les 3 jours du festival Check in édition 2019 s’achèvent sur un constat de satisfaction TOTALE….J’y reviendrai dans le dernier article qui fera la part belle aux regards croisés et aux « à côtés » du festival avec de nombreuses photos! Merci déjà aux organisateurs et bénévoles qui ont assuré cette belle réussite, le beau temps n’étant qu’un gros bonus supplémentaire! Je sais déjà que je ferai tout pour revenir en 2020!